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Title: La Bibliothèque Canadienne, Tome IX, Numero 3, Aout 1829.
Date of first publication: 1829
Author: Michel Bibaud (1782-1857) (Editor)
Date first posted: Dec. 22, 2021
Date last updated: Dec. 22, 2021
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[The end of La Bibliothèque Canadienne, Tome IX, Numero 3, Aout 1829. edited by Michel Bibaud]
La Bibliothèque Canadienne
Tome IX. | 1er. AOUT, 1829. | Numero III. |
Cette même année (1720), les fortifications commencées a Québec, par MM. de Beaucourt et Levasseur, et ensuite discontinuées, furent reprises d’après le plan de M. Chaussegros de Lery, lequel avait été envoyé à la cour de France, et y avait été jugé préférable à celui des deux premiers ingénieurs. La population de Québec était alors d’environ 7000 personnes, et celle de Montréal de 3000. Les ouvrages en bois qui avaient été érigés pour mettre cette dernière ville à l’abri d’un coup de main, du d’une surprise de la part des sauvages, plutôt que pour la défendre contre des troupes disciplinées, étaient tellement tombés en ruine, que le gouvernement ordonna, par un arrêt daté de cotte même année, qu’ils fussent démolis, et remplacés par un mur de pierre avec bastions, &c. Ces ouvrages furent commencés deux ans après, et les frais en furent répartis sur le gouvernement, le séminaire de St. Sulpice et les habitans. Le roi se chargea de la moitié des dépenses: les Messieurs du séminaire, comme seigneurs de l’ile de Montréal, et les habitans de la ville s’obligèrent à payer annuellement à sa majesté, les premiers deux mille livres tournois, et les derniers quatre mille, jusqu’à ce que le capital dépensé fut remboursé. Il paraît que le remboursement n’avait pas encore été entièrement complété en 1760.
Il y avait déjà quelque temps que le gouvernement de la métropole s’occupait du soin de régler les limites des paroisses établies dans la colonie. La considération de ce sujet important fut remise au gouverneur, à l’intendant et à l’évêque de Québec. Ces messieurs dressèrent un projet de règlement, qui fut soumis à la considération de la cour, et après mûre délibération, ce projet fut approuvé par le Duc d’Orléans, alors régent de France, qui par une ordonnance datée de la même année que furent commencées les fortifications de Montréal, c’est-à-dire de 1722, en ordonna l’exécution d’après sa forme et teneur.
Quand les divers événemens de la guerre n’occupent pas les esprits, ils s’arrêtent volontiers sur des objets moins grands aux yeux du vulgaire: nous remarquerons donc qu’en 1723, deux vaisseaux de guerre et six bâtimens marchands, construits à Québec, firent voile pour la France, vers l’automne. Le nombre des vaisseaux qui partirent du port de Québec, cette même année, chargés de productions du pays, fut de dix-neuf. Ces productions consistaient en pelleteries, bois de merrain, goudron, tabac, farine, pois et lard salé. Les pelleteries se portaient en France, et les provisions de bouche aux Antilles. Ce commerce d’exportation, florissant pour le temps, était dû à la tranquillité dont le Canada jouissait, depuis quelques années. Celte colonie se trouvait alors dans la situation le plus heureuse où elle eût peut-être jamais été; mais un accident déplorable lui causa une perte dont elle se ressentit pendant longtemps.
Dans la nuit du 25 Août 1725, le Chameau, vaisseau de roi, qui allait à Québec, avec environ deux cent cinquante passagers, se brisa sur la côte de l’Ile Royale, près de Louisbourg. Mr. de Chazel, qui devait relever M. Bégon dans l’intendance du Canada; M. de Louvigny, nommé gouverneur des Trois-Rivières, le même dont il a été si souvent parlé dans le cours de cette histoire; M. de la Gesse, capitaine, fils de M. de Ramsay, mort, l’année précédente, gouverneur de Montréal; plusieurs autres officiers de la colonie, des prêtres séculiers, des jésuites, des récollets, périrent avec l’équipage, et la côte parut, le lendemain, toute couverte de cadavres.
La mort de M. de Vaudreuil vint ajouter encore à ce malheur. Ce général mourut à Québec, 10 Octobre suivant, regretté à proportion de l’empressement qu’on avait eu de le voir à la tête de la colonie, et après vingt et un ans d’un gouvernement dont les événemens heureux fuient, en grande partie, le fruit de sa vigilance, de sa fermeté et de son habileté dans le maniement des affaires. Le marquis de Beauharnois, capitaine de vaisseau, lui succéda, l’année suivante. M. Bégon s’embarqua pour la France, cette même année, laissant la place d’intendant à M. Dupuy, nommé en remplacement de M. de Chazel.
Pendant que le Canada jouissait de la paix et de la tranquillité intérieure et extérieure, quelques centaines de Canadiens se distinguaient, par leur bravoure et leur activité, vers l’embouchure du Mississippi et sur les côtes de la Floride, dans la petite guerre que les Français et les Espagnols se faisaient dans ces quartiers, particulièrement au sujet des bornes de la Louisiane. Quoique les détails de cette petite guerre, ainsi que ceux des démêlés que les Français eurent avec les diverses tribus sauvages du pays et particulièrement avec les Natchez, nom paraissent étrangers à l’histoire du Canada, nous croyons devoir au moins nommer ceux de nos compatriotes qui s’y distinguèrent davantage. Ce sont MM. Juchereau de St. Denis, qui agit pendant plusieurs années, dans ces contrées, et comme négociateur et comme guerrier; de Bienville qui eut pendant quelque temps le commandement général de la Louisiane; Serigny et Chateauguay, ses frères; Dugué de Boisbriand, déjà renommé, ainsi que Serigny, par plusieurs actes éclatants de bravoure et d’habileté dans les combats; de Vienne, Coulonges, &c. La guerre avec les Espagnols se termina en 1722: celle que les premiers habitans de la Louisiane eurent à soutenir contre les sauvages du pays se prolongea au-delà de 1730, et fut accompagnée de beaucoup de trahisons, de dévastations et de massacres, de la part de ces barbares. Tantæ molis erat Lodoicam condere gentem!
Pour revenir au Canada, M. Burnet, gouverneur de la Nouvelle York, ayant construit un fort et un comptoir, ou maison de commerce, à l’entrée de la rivière Chouaguen, ou Oswego, suivant l’orthographe anglaise, afin d’induire les sauvages à porter leurs pelleteries à Orange, ou Albany, M. de Beauharnois crut qu’il était de son devoir de contrecarrer l’effet de cette mesure. A cette fin, il envoya le baron de Longueil chez les Onnontagués, avec ordre de faire tous ses efforts pour obtenir de ces sauvages la permission de construire aussi un fort et un comptoir à Niagara. Les Onnontagués ne parurent pas d’abord goûter fort la proposition de Longueil; mais à la fin, il parvint à leur faire comprendre qu’il était de leur intérêt que les Français eussent aussi un fort dans leur pays, afin que la partie fût égale entre les deux nations qui les avoisinaient, et que les Anglais ne pussent tenter impunément de les asservir ou de les opprimer, s’ils en avaient le dessein. La permission demandée fut donc accordée, et les Français mirent aussitôt la main à l’ouvrage.
Les autres cantons n’avaient pas été consultés; aussi déclarèrent-ils, (sans doute à l’instigation des agens de M. Burnet,) dès qu’il eurent appris ce qui s’était passé, que le pays où le fort devait se bâtir appartenant aux Tsonnonthouans, la permission accordée par les Onnontagués était nulle et de nul effet: et ils envoyèrent de suite aux Français une députation pour leur enjoindre de discontinuer les ouvrages qu’ils avaient commencés. Sur cela, Longueil, Joncaire, qui était comme l’ambassadeur du gouverneur général du Canada dans les Cantons, et les missionnaires jésuites, mirent tout en œuvre pour appaiser les craintes ou détruire les soupçon; des sauvages; ils y réussirent à la fin, et les ouvrages furent continués.
M. Burnet voyant qu’il ne pouvait empêcher les Français de se fortifier à Niagara, ne songea plus qu’à achever les ouvrages qu’il avait commencés à Oswego, et y envoya une forte garnison. M. de Beauharnois fit alors ce qu’il aurait eu meilleure grâce à faire avant l’entreprise formée à Niagara, ou si cette entreprise n’eût pas été formée: il envoya sommer l’officier anglais commandant à Oswego de se retirer, et il fit partir en même temps M. de la Chassaigne pour New-York, avec une lettre pour M. Burnet, où il se plaignait, en termes énergiques, de la conduite de ce gouverneur. Celui-ci lui répondit sur le même ton, c’est-à-dire en lui reprochant la construction du fort de Niagara. M. de Beauharnois répliqua en envoyant au commandant d’Oswego une nouvelle sommation de ce retirer, et à M. Burnet une note où il le menaçait d’employer la force des armes, si le fort n’était pas abandonné. Cette menace n’eut d’autre effet que d’induire le gouverneur de la Nouvelle York à renforcer la garnison d’Oswego. Ceci se passa dans l’été et l’automne de 1726.
L’année suivante, M. de Mornay fut nommé, par lettres patentes, évêque de Québec, en remplacement de M. de St. Vallier. Ce dernier, d’une piété éminente, d’une charité exemplaire et d’un zèle infatigable, avait été le bienfaiteur de la colonie, sous le rapport de la religion. Deux ou trois communautés de religieuses, qui ont toujours été depuis de la plus grande utilité dans ce pays, lui durent leur fondation et une partie au moins de leur dotation. M. de Mornay son successeur, ne vint point en Canada: en son absence, les fonctions épiscopales y furent remplies par M. Dosquet, son coadjuteur sous le titre d’évêque de Samos.
(A Continuer.)
Pierre Biard, de Grenoble, Jésuite. Relation de la Nouvelle France, et du Voyage que les Jésuites y ont fait. Lyon, 1616, in-12.
Pierre Boucher, Gouverneur des Trois-Rivières. Histoire véritable et Naturelle des mœurs et des productions de la Nouvelle France, dite Canada. Paris, 1664, in-12.
Bossu. Nouveau Voyage dans l’Amérique Septentrionale: in 8vo. Paris & Amsterdam, 1777.
Jacques Bordier, Jésuite. Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France pendant les années 1666-7. Paris, 1669, in 8vo.
Jean de Brebeuf, Jésuite. Relation de ce que lès Jésuites ont fait, et de ce qui s’est passé en la Nouvelle France, en 1634 et en 1685. Paris, 1634 et 1635.
Pierre Bergeron, Gentilhomme Parisien. Traité de la Navigation et des Voyages de découverte et Conquêtes modernes. Paris, Soly, 1630, in 8vo.
Bertrand. Lettre missive touchant la conversion du grand Sagamos de la Nouvelle France, qui en était, avant l’arrivée des Français, le Chef et le Souverain, en 1610. Paris, Regnoul, 1610, in 8vo.
Francisco Giuseppe Bressani. Relatione de gli Missionarii délia Compagnia de Giesu nella Nova Francia. In Macerata, Grisei, 1653, in 4to.
Philippe de Buache, premier Géographe de sa Majesté et de l’Académie des Sciences. Considérations Géographiques & Physiques sur lés nouvelles découvertes au nord de la Grande Mer, avec des Cartes. Paris, 1753.
Le Chevalier de Bonrepos. Description du Mississippi. Rouen, 1720, in-12.
J. B. L. J. Billecocq, Citoyen Français. Voyages chez différentes Nations sauvages de l’Amérique Septentrionale, traduit de l’anglais de J. Long. Paris, l’an 2 de la République. 1 vol, in 8vo.
Henry Bouquet, Colonel. Relation historique de l’expédition faite en 1764 contre les Indiens de l’Ohio.
Jacques Cartier, Navigateur de St. Malo. Brief Récit de la Navigation faite en Isles du Canada, Hochelaga, Saguenay et autres. In 8vo. Paris et Rouen, 1545, 1598.
Pierre François de Charlevoix, Jésuite. Histoire et Description générale de la Nouvelle France. Paris, Didot, 1744, in-4to. 3 vols, in-12, 6 vols. Cartes et Figures.
—— Vie de Marie de l’Incarnation, première Supérieure des Ursulines de la Nouvelle France. Paris, 1724, in 8vo., 1725, in 4to.
Samuel de Champlain, Géographe du Roi. Les Voyages de la Nouvelle France dite Canada. Paris, Bergeron, 1613, in 4to., 1617, in 8vo. Collet, 1620.
—— Les Voyages de la Nouvelle France, depuis 1603 jusqu’en 1629. Paris, Collet, 1632, in 4to. (Edition plus ample que la précédente.)
Emmanuel Crespel, Récollet. Voyage du Nouveau-Monde et Histoire intéressante du Naufrage de ce Religieux. Amsterdam, 1757, in-12.
Francisco Creuxio ou Ducreux, Jésuite. Historiæ Canadensis seu Novae Franciæ, libri decem, ab anno 1625 ad nanum 1656. Parisiis, Cramoisy, 1664, in 4to.
M. de Chabert, Enseigne des Vaisseaux du Roi. Voyage fait par ordre du Roi, en 1750 et 1751, dans l’Amérique Septentrionale, pour rectifier les Cartes de l’Acadie, de l’Isle Royale, &c. Paris, 1753, in 4to.
Girod de Chantrand. Voyage d’un Suisse dans l’Amérique Septentrionale, pendant la dernière guerre. Aux Verrières Suisses, 1787, in 8vo.
J. Clodore, Secrétaire de Vaisseau. Relation de ce qui s’est passé dans les Isles et Terre-ferme de l’Amérique en 1666 et 1667. Paris, 1671, 2 vols, in-12.
De la Grange de Chessieux. La conduite des Français justifiée, ou Observations sur un écrit intitulé: “Conduite des Français à l’égard de la Nouvelle-Ecosse”. Utrecht et Paris, Le Breton, 1756, in-12.
Jean Chevillau. Les desseins du Cardinal de Richelieu pour l’Amérique, et ce qui s’est passé depuis l’établissement des missions des Dominicains. Rennes, Durand, 1659, in-4to.
Nicholas Denis. Lieutenant Gouverneur de l’Acadie. Description géographique des Côtes de l’Amérique Septentrionale, avec l’Histoire naturelle du pays. Paris, Billaine, 1612, in-12, 2 vols.
Claude Dablon, Jésuite. Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle Franco pendant les années 1669 et 1670: avec l’Histoire de Madame de la Peltrie, première fondatrice des Ursulines. Paris, 1672, in 8vo.
—— Rélation des années 1671 et 1672 Paris, Cramoisy, 1673, in 8vo.
Hilliard Dauberteuil. Histoire de l’Administration de Lord North, depuis 1778 jusqu’en 1782, et de la guerre de l’Amérique Septentrionale. Londres et Paris, 1784, 2 vols in 8vo.
De Chevrier. L’Acadiade, ou Prouesses Anglaises en Acadie, Canada, &c. Poëmes hëroï-comiques en quatre chants. Cassel, 1758, petit in 8vo.
Augustin Bruzen de Lamartinere. Histoire des découvertes et des conquêtes des Français et des Hollandais en Amérique. Amsterdam, Chatelain, 1745.
Diereville. Relation du Voyage du Port Royal, de l’Acadie ou de la Nouvelle France, en prose mêlée de vers. Paris, 1708; Rouen, Amsterdam; Humbert, 1720, in-12.
Le sieur De Michel. Journal historique du dernier voyage que fit M. de la Salle au Mississippi, avec Joutel, l’un de ses compagnons de voyage. Paris, Robinot, 1713, in-12.
Thomas Erondell, traducteur. Description de la Nouvelle France, et du voyage de Messieurs de Monts, de Pontgravé et de Poutrincourt en Acadie. Londres, 1609, in-4to.
Le Bailli d’Engel. Essai sur cette question “Quand et comment l’Amérique a-t-elle été peuplée d’hommes et d’animaux”: Amsterdam, Rey, 1717, in 4to. 5 vols in-12.
Eidous. Histoire de la Nouvelle York, depuis sa découverte, avec une description géographique; traduit de l’anglais de William Smith. Londres, 1767, in-12.
Gourdin. Le Mercure de la Nouvelle France, ou abrégé de tout ce qui s’y est passé, depuis que les Français l’ont découverte. Paris, in 8vo.
Gueudeville. Dialogues du Baron de Lahontan et d’un Sauvage, dans l’Amérique. Amsterdam, 1704, in 8vo.
Nouveau Voyage du Baron de Lahontan dans l’Amérique Septentrionale. La Haie, 1702, Amsterdam, 1705, 2 vols in-12.
Louis Hennepin, Récollet. Description de la Louisiane, nouvellement découverte au sud-ouest de la Nouvelle France, avec la carte du pays et les mœurs des Sauvages. Paris, 1683, Aurey; Amsterdam, 1688, in-12.
—— Nouvelle Description d’un très grand pays situé dans l’Amérique, &c. depuis l’an 1670 jusqu’en 1682; avec des réflexions sur l’entreprise de M. de la Salle, Utrecht, 1697, in-12.
M. Jeremie. Relation du Détroit et de la Baie d’Hudson.
La Sœur Juchereau de St. Ignace. Histoire de l’Hotel-Dieu de Québec. Montauban, Légier, 1751, in-12. Autre édition, Paris, 1751, l’Hérissant, in-12.
Jean de Laet. Histoire du Nouveau Monde, où Description des Indes Occidentales, &c. Leyde, Bonaventure et Abraham Elzeviers, 1640 in fol. avec Carte et Figures.
Paul Lejeune, Jésuite. Briève relation du Voyage de la Nouvelle France, faite au mois d’Avril dernier. Paris, Cramoisy, 1632, in 8vo.
—— Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France, depuis 1634 jusqu’en 1639. Paris, Cramoisy 1635-40; in 8vo. 7 vols.
Charles Lallemant, Supérieur des missions des Jésuites. Lettres où sont contenues les mœurs des Sauvages. Paris, 1627, in 8vo.
Jérome Lallemant, Jésuite. Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle-France, depuis 1645 jusqu’en 1648. Paris, Cramoisy, 1648, in 8vo. 3 vols.
Charles Lebeau. Aventures ou Voyage curieux et nouveau parmi les Sauvages de l’Amérique Septentrionale. Amsterdam, Vythwerff, 2 vols-in 8vo. avec Figures.
Jean de Laon, sieur d’Aigremont. Relation du voyage des Français au Cap du Nord de l’Amérique, fait par les soins de la Compagnie établie à Paris, et sous la conduite de M. Royville. Paris, Pepingué, 1654, in 8vo.
Chrétien Leclec, Récollet. Premier établissement de la Foi dans la Nouvelle France, l’Histoire des Colonies Françaises, &c. Paris, Aubry, 1691, 2 vols in-12.
—— Nouvelle Relation de la Gaspésie, qui contient les mœurs des Sauvages. Gaspésiens et autres. Paris, Aurey, 1692.
Le Baron de Lahontan. Nouveau Voyage dans l’Amérique Septentrionale, depuis 1683 jusqu’en 1693. La Haie, l’Honoré, 1703, in-12, 3 vols.
Nouvelle édition augmentée. Amsterdam, 1705, in-12, 2 vols. et 1728, 3 vols.
Bacqueville de Lapotherie. Histoire de l’Amérique Septentrionale, depuis 1534 jusqu’en 1701. Paris, Nyon, 1722, in-12. 2 vols, avec Figures.
Nota. Par une erreur qui est répétée dans tous les catalogues, on donne à cet ouvrage 4 volumes. Il n’en a jamais eu plus de deux. On attribue pareillement au même auteur deux ouvrages; c’est encore une erreur. La première partie de ses œuvres est intitulée: “Voyages,” et l’autre, “Histoire;” mais ils ne diffèrent entr’eux que par le titre qu’on leur donne.
Lebas. Voyage dans les parties intérieures de l’Amérique, par un officier. Paris, 1790, 2 vols, in 8vo.
Lesage. Les Aventures de M. le Chevalier de Beauchène, Capitaine de Flibustiers, dans la Nouvelle France. Paris, Ganeau, 1732, in-12, 2 vols.
Beaudry de Lozieres. Voyage à la Louisiane et sur le continent de l’Amérique Septentrionale, fait dans les années 1749 a 1798. Paris, Dentu, 1802, in 8vo.
Lafargues. Histoire géographique de la Nouvelle-Ecosse. Londres, 1755, in-12, traduite de l’anglais.
François Joseph Lemercier, Supérieur des missions des Jésuites. Relation de ce qui s’est passé au pays des Hurons en 1637. Paris, 1638, in 8vo.
—— Relation depuis 1651 jusqu’en 1653, Paris, Cramoisy, 1653-54; 2 vols. in 8vo.
Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France en 1653 et 1654. Paris, Cramoisy, 1655, in 8vo.
Marc Lescarbot, Avocat. Histoire de la Nouvelle France, contenant les Navigations, Découvertes, &c. faites en la Nouvelle France. &c. Paris, Millot, 1609, in 8vo.
Seconde édition, revue, corrigée et augmentée. Paris, Millot, 1612. Troisième édition, 1617, in 8vo.
—— La conversion des sauvages qui ont été baptisés en la Nouvelle France, cette année 1610; avec un brief récit du Sieur de Poutrincourt. Paris Millot, 1610, in 8vo.
—— Relation dernière de ce qui s’est passé au voyage du Sieur de Poutrincourt en la Nouvelle France: 1612, in 8vo.
—— Muses de la Nouvelle France. Paris, 1618, in 8vo.
Joseph François Lafitau, Jésuite. Mœurs des Sauvages Américains comparées aux mœurs des premiers temps. Paris, 1784, in 4to. 2 vols; Ibid., in-12, 4 vols.
—— Mémoire présenté à Monseigneur le Duc d’Orléans, concernant la précieuse plante du Gin-seng de Tartarie découverte en Canada. Paris, Mongé, 1718, in 12 de 88 pages.
Gabriel Marest, Jésuite. Lettre où il décrit le voyage qu’il a fait en 1694, avec M. d’Iberville, à la Baie d’Hudson. Paris, Barbou, 1712, in-12.
M. de Monluca. Voyage dans les parties intérieures de l’Amérique Septentrionale en 1766, 1767 et 1768, traduit de l’anglais de Carver, avec remarques et additions du traducteur. Paris, Pissot, 1784, in 8vo.
Dom Claude Martin, Jésuite. Vie de Marie de l’Incarnation, première Supérieure des Religieuses Ursulines de Québec. 1672 et 1677, in 4to.
Marie de l’Incarnation, Supérieure des Ursulines. Lettres de cette Religieuse, contenant tous les faits historiques arrivés en Canada depuis 1640 jusqu’en 1672. Paris, 1681, in 4to.
M. de Mairobert. Lettre à M. de......sur les véritables Limites des Possessions Anglaises et Françaises en Amérique. 1755, in-12.
Guillaume Postel. Les Nouvelles des Indes et du Nouveau Monde, où est montré le lieu du Paradis terrestre. Paris, Jean Ruelle; 1563, in 16 de 96 feuilles en tout.
Thomas Pichon. Lettres et Mémoires pour servir à l’Histoire naturelle, civile et politique du Cap Breton, depuis son établissement jusqu’à la prise de cette isle par les Anglais, en 1758. Londres et La Haie, 1760, in-12.
Julien Perrault, de Nantes, Relation du Cap Breton, dans la Nouvelle France. Paris, 1754, in-12.
M. de Parfourou, Gentilhomme de la Normandie. Sa lettre sur le Canada. Journal étranger, 1756, Mars, pages, 138.
Lettre du même sur cette Lettre, Ibid., 1756, Octobre, pages 230.
Paul Prince, Jésuite. Vie de la Mère St. Augustin, Religieuse de Québec, dans la Nouvelle France. Paris. Lambert, 1671, in 8vo.
Paul Ragueneau, Jésuite. Relation depuis l’an 1648 jusqu’en 1651. Paris, Cramoisy, 1650-52, in 8vo. 7 vols.
Gabriel Théodat Sagart, Mineur Récollet. Histoire du Canada et Voyage que les Récollets y ont fait pour la conversion des infidèles en 1615. Paris, 1636, in 8vo.
Nota. Il y a une autre édition postérieure et augmentée considérablement, imprimée à Paris, chez Sonnier, 1686, in 8vo.
—— Le grand Voyage du pays des Hurons, situé en Amérique, &c. avec un Dictionnaire de la langue Huronne. Paris, 1632, in 8vo.
M. de Saintard. Essai sur les Colonies Françaises. Paris, 1755, in-12.
M. Sarrazin, Médecin à Québec. Lettre au sujet des Eaux du Cap de la Magdeleine. Mémoires de Trévoux, 1736.
L’Abbé de la Tour. Mémoires sur la vie de M. de Laval, Evêque de Québec. 1762, 2 vols in-12.
Le Sieur de Tonti. Les dernières Découvertes dans l’Amérique Septentrionale de Cavelier de la Salle, et les Aventures du Chevalier Tonti, Gentilhomme Italien, depuis 1690. Paris, Guignard, 1697, in-12.
Melchisech Thévenot. Découverte de quelques Païs et Nations de l’Amérique Septentrionale. Paris, Mouette, 1684, in 4to.
Monseigneur de St. Vallier, Evêque de Québec. Etat présent de l’Eglise et de la Colonie dans la Nouvelle France. Paris., Pépie, 1688, in 8vo.
Giovanni da Verrazano, Fiorentino. Relatione della Terra par lui scoperta in nome di sua Maesta Chritianissima, scritta da Dieppe a di Luglei, 1524.
Barthelemy de Vimont, Jésuite. Relation de la Nouvelle France depuis 1639 jusqu’en 1649. Paris, Cramoisy, 1641-49, in 8vo. 4 vols.
M. Warden. Bibliotheca Americo-Septentrionalis, ou Collection d’ouvrages écrits en diverses langues, qui traitent de l’histoire, du climat, de la géographie, &c. de l’Amérique Septentrionale. Paris, 1820, in 8vo.
De Expeditione quorumdam Societatis Jesu, Acadiâ: anno 1611.
(Cette relation se trouve dans la partie 5e de l’Histoire de la Société par le P. J. Jouvency, Jésuite.)
Mémoire de M. de Ste. Catherine au Roi, pour faire des Colonies Françaises aux Terres-Neuves. (Manuscrit dans la bibliothèque de M. de Fonette à Dijon.)
Avis au Roi sur les affaires de la Nouvelle France en 1620; in 8vo.
Relation du voyage fait en Canada (en 1632,) pour la prise de possession du fort de Québec.
(Cette pièce contenant des détails intéressants est imprimée dans le Mercure Français de 1632.)
Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France ou Canada, et Relation du Sieur de Champlain.
(Ces deux pièces sont imprimées dans le Mercure Français de 1633.)
Les véritables Motifs de Messieurs et Dames de la Société de Notre-Dame de Montréal, pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle France. Paris, 1674, in 4to.
Relation depuis l’Eté de 1649 jusqu’en l’Eté de 1650. Paris, 1650, in 8vo.
Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France depuis l’année 1632 jusqu’en 1672. Paris, 1674 et suivantes, in-8vo. 19 vols.
(Cet ouvrage, par son titre, paraîtrait comprendre toutes les Relations que les Jésuites ont écrites sur le Canada; mais on doute que tout ce qui a rapport au Canada en particulier puisse former un ouvrage aussi considérable que 19 volumes: il est vraisemblable que les relations de la Chine et des Indes y sont mêlées.)
Mortes illustres et gesta eorum de Societate Jesu, qui in odium fidei......igne, ferro, aut morte aliâ necati, ærumnis, &c. confecti sunt: Autore Philippo Alegambe; extremis aliquot annos, &c. usque ad annum 1664 adjecit Joannes Nadasi, ejusdem Societatis: Romœ, 1667, in-fol.
Journal de la marche du Marquis de Tracy contre les Iroquois de la Nouvelle France. Paris, 1667, in 4to.
Relation de la Louisiane et du fleuve Mississippi, où l’on voit l’état de ce grand pays, et les avantages qu’il peut produire. Amsterdam, Bernaud, 1720, in-12, 2 vols.
Voyages et Etablissemens des Français dans l’Amérique Septentrionale, et Eclaircissemens sur les différens des Français et des Anglais dans l’Amérique Septentrionale.
(Ces deux pièces se trouvent dans l’Histoire des Voyages, édition de Paris, in 4to, tomes 13 et 14.)
Mémoires sur le Canada, Journaux de Voyages, &c. avec une Grammaire Algonquine: le tout écrit en 1672 et 74, par Louis Nicholas, Prêtre, Missionnaire d’Aubenas en Languedoc.
(Cet ouvrage en manuscrit était, en 1775, dans le cabinet de M. Beaucousin, Avocat au Parlement de Paris.)
Lettres d’un Français à un Hollandais, au sujet des différens survenus entre la France et la Grande-Bretagne, touchant les possessions de l’Amérique Septentrionale: Paris, 1755, in-12.
Conduite des Français en Amérique par rapport à la Nouvelle Ecosse, ou Acadie, depuis le premier établissement de cette Colonie jusqu’à nos jours; ouvrage où l’on expose la faiblesse des argumens dont ils se servent pour éluder la force du traité d’Utrecht, et pour justifier leurs procédés illégitimes; traduit de l’anglais, avec les Notes d’un Français, dans lesquelles il disculpe sa nation, &c. Londres (Paris), 1755, in-12.
La Conduite des Français justifiée, ou Observations sur le Livre précédent, par M. L. G. L.
Mémoires des Commissaires du Roi et de l’Angleterre sur les anciennes limites de l’Acadie; par MM. de la Galissonnière et Silhouette, de la part delà France, et par MM......du côté de l’Angleterre. Paris, Imprimerie Royale, 1755, in 4to. 4 vols. 1756, in-12, 6 vols.
Discussion sommaire sur les anciennes limites de l’Acadie, et sur les stipulations du traité d’Utrecht qui y sont relatives. Basle, Thourneisan, Paris, Prault, fils, 1775, in-12.
Relation de Terre-Neuve traduite de l’anglais de White, qui y a été en 1709, avec quelques remarques sur l’Isle du Cap Breton.
Mémoire touchant Terre-Neuve et le Golfe de St. Laurent: extrait des meilleurs journaux de mer; par l’auteur de la Relation précédente.
(Ces deux pièces sont imprimées au tome 3e du Recueil des Voyages au Nord: Amsterdam. Bernaud, 1715, in-12.)
Lettres et Mémoires pour servir à l’Histoire Naturelle, Civile et Politique du Cap Breton, depuis son établissement jusqu’à la reprise de cette Isle par les Anglais. Londres 1760, in-12, Paris, 1761, in 8vo.
* Mémoire pour M. François Bigot, ci-devant Intendant de Justice, Police, Finances et Marine en Canada, accusé; contre M. le procureur général du Roi en la commission, accusateur, fa première partie contenant l’histoire de l’administration du sieur Bigot dans la Colonie, et des réflexions générales sur cette administration. La deuxième partie contient la discussion et le détail des chefs d’accusation par M. Lalourcé, Avocat. Paris, Le Prieur, 1763, in 4to.
* Mémoire pour Michel Jean Hugues Péan, Capitaine Aide-major des Ville et Gouvernement de Québec, &c. par M. Aubry, Avocat. Paris, Desprez, 1763, in 4to.
* Autre Mémoire pour le Marquis de Vaudreuil, ci-devant Gouverneur du Canada.
* Autre Mémoire pour M. de Si. Belin et du Sieur de Boishébert, Commandes des Forts.
* Autre Mémoire pour M. Varin, Commissaire ordonnateur: Paris, 1763.
* Principales Requêtes du Procureur général en la Commission établie dans l’affaire du Canada: Paris, Boudet, 1763, in 4to.
* Jugement rendu souverainement et en dernier ressort dans l’affaire du Canada, par MM. le Lieutenant de Police, Lieutenant particulier et Conseilliers au Chatelet et Siège présidial de Paris, Commissaires du Roi en cette partie, du 10e Décembre, 1763. In 4to.
* Tous ces mémoires sont très intéressants en ce qu’ils font connaître le dernier état du Canada sous les Français.
La Vie de la Sœur Marguerite Bourgeois, Institutrice et première Supérieure d’une Communauté de Filles séculières établie en Canada, sous le nom de Congrégation de Notre Dame. Avignon et Liege, 1738, in-12.
Recueil de Voyages au Nord. Amsterdam, Bernaud 1731; 10 vols in-12.
(Ce Recueil contient beaucoup de détails intéressants sur l’Histoire du Canada.)
Note. Le Mercure de France, ainsi que la Gazette de France, imprimées depuis 1631, contiennent des portions considérables des découvertes de Cartier, Champlain, et des autres navigateurs, ainsi que des relations des Jésuites.
1o. Le Canada ou la Nouvelle France, par Nicholas Sanson. Paris, 1666, in fol.
2o. Autre du même pays, par Frédéric De Witt; in-fol.
3o. Le Canada; par Samuel de Champlain, Paris, 1667, in-fol.
4o. Le même, par J. B. Nolin. Paris, in-fol.
5o. Le Canada et la Louisiane, par Guillaume Delisle; en deux feuilles. Paris, 1703 et 1718.
6o. Le Canada, par le sieur Bellin, en deux feuilles. Paris 1745, corrigés en 1755, in-fol.
7o. Carte du cours du fleuve St. Laurent en Canada, depuis Québec jusqu’à la mer, par le même, en deux feuilles. Paris, 1762: in-fol.
8o. Le Canada et la Louisiane, par le sieur d’Anville; en quatre feuilles. Paris, 1755, in-fol. avec un Mémoire.
9o. Canada, Louisiane, &c. ou Possessions Anglaises et Françaises. Paris, Longchamps, 1759. in-fol.
Recueil d’Estampes qui ont rapport à des faits historiques du Canada, et qui se trouvent parmi la collection des estampes déposées à la Bibliothèque Royale de France.
Année 1690. Petite Carte du Canada, où le Chevalier Guillaume Phipps fit une tentative inutile, les 10 et 19 Octobre 1690.
Le Bombardement de Québec par les Anglais, lé 10 Octobre 1690.
Année 1758. Plan de Louisbourg en Canada, rendu aux Anglais le 26 Juillet 1758. Perrier sculp.
Année 1759. Plan de la Ville et du Siège de Québec, pris par les Anglais, le 18 Septembre 1759. Perrier sculp.
Année 1760. Plan de la Bataille de Québec, le 28 Avril 1760. Perrier sculp.
Plan de l’attaque du fort de Carillon, le 8 Juillet 1758. Idem.
Plan de l’attaque du fort de William Henry, le 7 Août 1756. Idem.
Outre l’humidité premier principe île la végétation, la terre contient encore un suc nourricier, ou vertu nutritive, qui est propre et convenable à nourrir chaque espèce de plante, et qui la conduit à sa pleine et parfaite maturité: chaque espèce de plante a dans la terre une nourriture qui lui est nécessaire et particulière. La terre possède des richesses immences: elle a dans son sein tous les alimens de la végétation, et c’est par le secours de la bienfaisante humidité qu’ils sont mis en opération. C’est elle qui en est la sage et prudente dispensatrice: elle donne à chaque plante le suc nourricier ou vertu nutritive qui est convenable et particulier à son espèce, et qui lui sert de principal aliment. Ce principe, que la terre contient une nourriture particulière à chaque espèce de plante, n’est pas admis par toutes sortes de personnes: plusieurs prétendent que la terre contient naturellement et généralement une substance commune à toutes les plantes qui couvrent sa surface. J’avoue sincèrement qu’une substance peut être commune à plusieurs espèces de plantes et de grains, et leur procurer une nourriture générale; mais, je crois, outre cela, que la terre contient un suc nourricier absolument particulier à chaque espèce de plante, et qui est son aliment naturel.
Le défaut des Canadiens, et c’est un véritable abus dans leur système actuel d’agriculture, est de semer pendant plusieurs années, dans la même terre, la même espèce de grains, jusqu’à ce qu’elle ne vienne plus, et qu’on juge le terrain tout-à-fait détérioré.
Par cette continuité de semence de même espèce de grains dans la même terre, la nourriture ou substance qui était particulière à cette espèce de grains, vient à s’épuiser; la beauté du grain diminue sensiblement; la terre épurée ne lui donne plus cette nourriture favorite, et alors de ce moment seulement on juge convenable de semer dans cette terre une espèce de grains qui est ordinairement moins précieuse que celle qu’on y avait semée précédemment: car le cultivateur Canadien sème presque toujours son bled dans sa meilleure terre, jusqu’à ce qu’il n’y vienne plus, et alors il y substitue l’avoine ou autres menus grains, qui viennent ordinairement bien dans une terre fatiguée par le bled; car la substance ou vertu nutritive, qui était propre et particulière à l’avoine, a cru et augmenté, pendant que le bled épuisait la sienne, et la ruinait entièrement. Mais on demande si dans une terre où l’on a semé de l’avoine ou autres espèces de grains, plusieurs années de suite, on semait du bled, il viendrait bien et d’une bonne qualité? A cela on répond qu’on a peu d’exemples de cette manière de confier le bled aux terrains ruinés par les avoines, ou autre espèce de grains. Cependant, il est certain que le bled y vient beaucoup mieux, que les dernières avoines qu’on y a semées. La nourriture particulière au bled a pareillement cru et augmenté, pendant que l’avoine épuisait celle qui lui est propre et convenable. Voici un fait certain, que j’apporte à l’appui de ce que j’avance. Un jeune homme, auquel son père et sa mère avaient donné une terre, dont plusieurs parties étaient fort bonnes; mais où il se trouvait une certaine pièce ou compeau qui passait pour être le plus stérile et le lupins bon de toute la propriété. A sa mémoire, il n’avait jamais été ensemencé sur cette pièce de terre que de l’avoine et du sarrasin, qui n’y venaient plus que bien médiocrement, quoique cette terre fut quelquefois baignée par les eaux du printems. Quand je le vis maître de cette terre, et libre de l’ensemencer à son choix, je m’efforçai de lui communiquer mes idées sur ce point; afin de l’engager à mettre du bled dans cette terre stérile et infructueuse. Il saisit fort bien ce que je lui en dis; mais il ne voulait pas le faire, sans en parler à ses donateurs, afin de conserver leurs bonnes grâces, et leur montrer un plus grand respect. Ses parens s’opposèrent à cette résolution, lui conseillèrent fortement de ne point l’exécuter, et de semer sa terre comme elle l’avait toujours été par le passé. Cependant, sur ce que je lui representer de nouveau, il résolut, contre l’intention de ses parens, d’en faire l’expérience, en y semant qu’une petite quantité de bled, qui poussa avec beaucoup de vigueur, devint fort long, et parvint à une maturité pleine et parfaite, tandis que les avoines et les sarasins, qui l’environnaient ne produissirent que des fruits maigres et arides, et une paille courte et molle. De là on peut bien conclure que la terre contient différentes espèces de sucs nourriciers propres et particuliers à chaque espèce de plante et de grain.
C’est donc un mauvais usage, chez les Canadiens de semer la même espèce de grains dans la même terre, pendant un tems trop considérable, et jusqu’à ce qu’il l’aient entièrement épuisée; au lieu que s’ils changaient chaque année de semence, la terre se détériorerait moins, et la récolte serait toujours plus avantageuse, plus abondante et par conséquent plus lucrative. On pourrait aussi ensemencer la même terre plusieurs années de suite, avec beaucoup de succès, pourvût qu’on changeât d’espèce de grains chaque année. Les chaumes rendent à la terre la substance et la graisse que la récolte précédente peut en avoir tirées: la terre en devient aussi plus facile à cultiver et beaucoup plus meuble, et le grain, de quelque espèce qu’il soit, jette des racines plus profondes, et en retire par conséquent un suc nourricier plus favorable et plus abondant. Faire fricher un champ et le mettre en pacage, est un excellent moyen de l’améliorer; mais si d’un coté le pacage lui est propice et avantageux, cette herbe que de nombreux troupeau coupent et rasent continuellement, pousse sans cesse avec beaucoup de vigueur, et tire de la terre une substance immense, qui serait très favorable à la végétation. Il est vrai que cette herbe, convertie en fumier par les animaux, rend presque toujours à la terre ce qui en a été tiré. Cette manière d’améliorer les terres est excellente, mais extrêmement partielle; elle n’a lieu que dans les endroits où les animaux passent la nuit, ou demeurent plus longtems. On peut encore apporter pour preuve à l’appui de ce principe, les différentes espèces de bois ou de grands arbres, qui ne croissent presque jamais dans un même lieu. On voit, par exemple dans des forets immenses, des lieux couverts d’une même espèce de bois; ici ce sont des pins magnifiques, dont les rameaux lugubres et tout à la fois majestueux, en imposent à l’œil étonné qui les contemple: là est un lieu couvert d’ormes superbes, qui portent leurs têtes verdoyantes et royales, jusque dans les rues: plus loin, sont des frênes touffus, d’un vert pâle, qui moins majestueux dénotent cependant un terrain gras et fertile. Ailleurs, est un lieu planté d’érables, qui par leur produit annuel, donnent une grande valeur au terrain sur lequel ils se trouvent. Enfin chaque espèce d’arbres a sa terre favorite: ce qui démontre et prouve évidemment, que la terre possède un aliment particulier, qui est propre à la nourrir et la substanter.
Une jeune demoiselle se promenant seule dernièrement â quelques milles de Stirling, apperçut un beau phaisan percha sur un petit mur à côté du chemin. Loin de témoigner de la crainte à son approche, il sauta à terre, et commença à l’attaquer furieusement avec son bec et ses éperons. Ne voyant pas d’autre moyen d’échapper à la fureur du phaisan, la jeune fille le saisit aussi doucement qu’elle put, et le porta chez elle. Après que les personnes de la famille et quelques amis eurent été gratifiés de la beauté du plumage de l’oiseau captif, la porte lui fut ouverte: il sortit délibérément, et se promena en long et en large devant la maison, semblant vouloir s’associer aux bipèdes emplumés de la basse-cour. Il faut remarquer que la demoiselle portait, lorsqu’elle fut attaquée, un manteau écarlate; couleur qui, comme on sait, excite la colère du coq d’inde, et qui peut avoir le même effet sur le phaisan. Mais nous laissons la chose à discuter à ceux qui sont versés dans l’ornithologie. Stirling Journal.
Cher Monsieur. Le récit suivant d’un phénomène qui est arrivé il y a environ un an, sera un sujet de recherches parmi les naturalistes et les médecins. Une jeune femme, fille d’un honnête cultivateur d’Edingburg, comté de Saratoga, dans cet état, étant dans une prairie nouvellement fauchée, se sentit piquée par une grosse sauterelle verte, comme elle s’exprima alors. Dans le cours de l’hiver suivant, il se forma sur son épaule une tumeur accompagnée de douleur et de malaise. Au bout d’environ trois semaines, la tumeur disparut de l’épaule, et la jeune femme sentit une douleur le long du cours de la clavicule. Dans le mois de Mai, cette douleur se fit sentir sur le côté du cou. Le médecin de la malade la traita pour les écrouelles avec un succès apparent, car la douleur disparut de nouveau jusqu’au commencement de Juillet, qu’elle reparut sur l’épaule. La tumeur était de la grosseur d’un œuf de poule, et changeait visiblement de place, lorsqu’elle s’ouvrit par un petit écoulement de pus, avec lequel sortit une sauterelle vivante de deux pouces de longueur et d’une grosseur proportionnée. La seule conclusion à tirer est que l’œuf avait été déposé l’année précédente, et était parvenu à maturité par le procédé de l’incubation. Si vous croyez que le fait mérite d’être connu généralement, vous êtes libre de le publier.
New-York, 5 Juillet.
Nous apprenons, dit l’Examiner de Perth, (Haut-Canada,) que dans une maison de Ramsay, où une femme a mis dernièrement au monde un enfant, la femme du fermier voisin, qui l’assistait, s’est trouvée malade en même temps, et est aussi accouchée, quelques minutes après. Les enfans étaient du même sexe; mais si c’étaient des garçons ou des filles, c’est ce que nous ignorons. Ils furent placés ensemble, et dans l’empressement qu’elle mit à donner ses soins aux accouchées, la sage-femme oublia quel enfant appartenait à chaque mère. Que faire dans ce dilemme embarrassant? Il fut convenu entre les parties que chaque mère prendrait soin de l’enfant qui lui serait adjugé par la décision du sort, et qu’elle le nourrirait, l’élèverait et l’instruirait, jusqu’à ce qu’il parût quelque ressemblance frappante de famille, par laquelle leurs parens pussent, être reconnus avec certitude, et qu’alors il se ferait un échange, s’il paraissait que l’oracle prononcé par le sort avait été trompeur.
Mariage im-promptu.—Un cultivateur d’une de nos paroisses de campagne, déjà avancé en âge et veuf depuis quelques mois, avait besoin d’une personne capable de tenir son ménage et de diriger l’intérieur de sa maison. Il résolut donc d’engager une fille pour quelque tems, et alla dans le voisinage en demander une. Je le veux bien, répondit celle à laquelle il s’adressa, mais pour combien de tems auriez-vous besoin de moi?—Pour trois mois environ, et davantage peut-être.—C’est trop court, je n’aime pas à m’engager pour si peu de tems.—Eh bien, je puis vous prendre pour un an et plus.—J’aimerais mieux m’engager à la longue année.—Soit; nous mettrons les bancs à l’église dimanche.—La Minerve.
Angleterre. Dans la chambre des communes, Sir James Mr. McIntosh a fait une motion pour avoir communication des papiers relatifs aux affaires de Portugal, laquelle a été agrée. Mr. Peel a soutenu néanmoins que le cas de l’usurpation de Don Miguel n’était pas de nature à obliger l’Angleterre à se départir du principe de non-intervention dans les différens politiques.
Le bruit s’était répandu que le Duc de Wellingtan devait se rendre à Vienne après la cloture de la session, mais on y ajoutait peu de foi.
Irlande. Mr. O’Connell est arrivé à Dublin le 2 Juin, et y a été reçu avec enthousiasme. Le lendemain, il y a eu dans cette capitale une assemblée générale, à l’effet de voter £5000 à Mr. O’Connell pour ses dépenses à l’élection prochaine de Clare! Cette somme a été votée avec autant d’empressement que de libéralité; mais que sera-ce, si l’on vote encore £30,000 pour son concurrent, et si le succès de l’élection est assuré à celui des candidats qui dépensera le plus d’argent?
Grèce. Les Grecs continuaient à bloquer Missolonghi et Prévesa. On pensait que la première de ces villes ne tarderait pas à se rendre, vu qu’il y avait déjà eu des pourparlers entre les assiégeons et les assiégés.
Russie et Turquie. Le 13 Mai, le comte Diebitsch s’est avancé contre Silistrie, à la tête de 21 bataillons d’infanterie, de 16 escadrons de cavalerie et de quelques régimens de Cosaques. Le 17, ces troupes étaient à cinq werstes de la forteresse. Les Turcs ont été chassés des retranchements dont ils s’étaient emparés après la retraite des Russes, l’automne dernière.
Les garnisons turques de Rudschuck et de Guirgewo ont fait de vives sorties sur les Russes, mais sans avantages décisifs ni d’un côté ni de l’autre. Il paraît néanmoins certain qu’an corps de troupes russes a été défait près d’Hirsova.
Nous pensons qu’il y a peu de fonds à faire sur le rapport de la reprise de Varna par les Turcs, après un grand carnage; mais il ne paraît plus y avoir lieu de douter que les Russes n’aient essuyé plusieurs défaites en Asie, particulièrement dans les environs de la Mer Noire.
Amérique Méridionale. La guerre continue entre la Colombie et le Pérou, mais avec peu de vigueur, tant d’une part que de l’autre. Il paraît que les deux partis ont au moins le bon esprit de ne vouloir pas la ruine l’un de l’autre.—Dans la République Argentine, la guerre civile semble approcher de son terme, le parti de Lavalle ne possédant plus guère, il paraît, que la citadelle de Buénos-Ayres.—Le Mexique est menacé d’une invasion de la part de l’Espagne; invasion bien peu à craindre, s’il y a tant soit peu d’union et d’énergie dans la république.
Depuis la publication de notre dernier numéro, on a reçu à Montréal, la nouvelle affligeante de la perte du commercier régulier de la Compagnie de la Baie d’Hudson, qu’on faisait partir tous les ans de Londres, chargé de marchandises, pour la rivière Columbia, ou Orégon. Ce naufrage a eu lieu sur le récif qui se trouve à l’entrée du fleuve; et pour comble d’infortune, tous les gens de l’équipage, au nombre de vingt-six, ont été impitoyablement massacrés par les naturels, après qu’ils eurent atteint la rivage.
George Simpson, écr. Gouverneur des territoires de la Compagnie, qui se trouvait au fort Vancouver, sur la Columbia, lors de cet événement, a aussitôt dépêché un exprès pour Montréal, afin que les agens de la Compagnie à Londres soient informés du fait, et envoient un autre vaisseau à l’embouchure de la Columbia, chargé des effets nécessaires. On apprend par le même exprès, qu’il manque un grand nombre de chasseurs américains, et l’on a tout lieu de supposer qu’ils out été tués par les sauvages.
Les Messieurs suivants ont été choisis pour composer la Société du Feu de Montréal, d’après le dernier acte provincial:
Pierre de Rocheblave, Horatio Gates, George Moffatt, John Molson, fils, John Torrance, Olivier Berthelet, John Boston, André Jobin, Pierre Beaudry, Charles Lamontagne, F. A. Larocque, John M’Cord et Joseph Shuter.
Pendant son séjour à Montréal, son Excellence, Sir James Kempt, a fait la visite du port, et a regretté de ne pouvoir exprimer sa satisfaction de l’état où il l’a trouvé, et surtout de celui des quais qui bordent le fleuve, et qui enlaidissent de ce côté les dehors de la ville. On dit que depuis lors un officier du génie s’est occupé, par ordre de son Excellence, à prendre le plan de cette partie de Montréal, sans doute comme prélude aux améliorations que son Excellence y a jugées nécessaires.
A Ste. Anne des Plaines, le 20 de ce mois, par Messire Poirrier, Mr. P. Berthiaume, Marchand, de Montréal, à Dlle. Josephte Prevost, de la susdite paroisse;
A Lachenaie, le 21, par Messire Gagnier, Mr. Ls. Chs. Beaumont, à Dlle. Zoé Laurier, fille de Mr. Charles Laurier, Arpenteur, tous deux de l’endroit.
Le 12 de ce mois, au Sault St. Louis, Mr. Joseph Marcoux, ci-devant de Québec, âgé de 74-ans;
Le 19, à Chateauguay, à l’âge de 18 ans, Dlle Elise Bruguier, fille de feu J. Bte. Bruguier, écuyer;
Le 21, à Montréal, Barthélémy Faribault, écr. âgé de 67 ans.
Joseph Bedard, écr. de Montréal, Conseil du Roi, en matières légales;
Mr. Paschal Pepin, Notaire Public;
Jacques Viger, écr. Lieut. Colonel Commandant la 6e. Division de Milice du Comté de Montréal.
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[End of La Bibliothèque Canadienne, Tome IX, No. III, by Michel Bibaud]