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Title: Grammaire, cours moyen
Date of first publication: 1911
Author: Claude Augé
Date first posted: Nov. 7, 2018
Date last updated: Nov. 7, 2018
Faded Page eBook #20181112
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GRAMMAIRE
COURS MOYEN
PAR
CLAUDE AUGÉ
Règles.—Exceptions.—Remarques.—Syntaxe.
Exemples.—Questionnaires.
Analyse du mot, de la proposition, de la phrase.
Synonymes.—Antonymes.—Homonymes.
Dérivation.—Périphrases.—Proverbes.—Locutions.
Comparaisons.—Symboles, etc.
800 Exercices.—150 Dictées ou Poésies.
Élocution.—230 Sujets de Rédaction.
LIVRE DE L’ÉLÈVE
Illustré de 240 gravures
Conforme à la nouvelle nomenclature grammaticale.
LIBRAIRIE LAROUSSE, PARIS (6e)
13 À 21, RUE MONTPARNASSE, ET BOULEVARD RASPAIL, 114
Succursale: 58, rue des Écoles (Sorbonne)
Tous droits réservés
LE COURS DE GRAMMAIRE
CLAUDE AUGÉ
comprend quatre livres:
Grammaire enfantine (cours préparatoire et cours élémentaire 1re année). 160 exercices, 100 dictées, historiettes, fables et poésies, 80 rédactions d’après l’image, 100 gravures. Livre de l’élève et Livre du maître.
Grammaire, cours élémentaire (cours élémentaire et cours moyen 1re année). 600 exercices, 220 lectures, dictées ou poésies, 120 rédactions d’après l’image, 180 gravures. Livre de l’élève et Livre du maître.
Grammaire, cours moyen (cours moyen et cours supérieur 1re année). 800 exercices, 380 dictées et rédactions, 240 gravures. Livre de l’élève et Livre du maître.
Grammaire, cours supérieur (cours supérieur et cours complémentaire). Théorie grammaticale complète, notions de grammaire historique, abrégé de littérature. 1200 exercices, 220 gravures. Livre de l’élève et Livre du maître.
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On nomme idée la représentation, l’image de quelque chose dans l’esprit.
Quand on dit: soldat, patrie, aussitôt se peignent dans l’esprit:
1º Un homme vêtu d’un uniforme, porteur de certaines armes, etc.
2º La terre où l’on est né, où l’on a sa famille, sa maison, etc.
On appelle langage tout moyen d’exprimer nos idées.
On peut exprimer ses idées:
1º Au moyen des signes: c’est le langage d’action;
2º Au moyen de la parole: c’est le langage parlé;
3º Au moyen de l’écriture: c’est le langage écrit.
Une langue est le procédé particulier par lequel un peuple exprime ses idées par la parole ou par l’écriture.
Les langues mortes sont celles qu’on ne parle plus, comme le latin, le grec ancien.
Les langues vivantes sont celles qu’on parle actuellement, comme le français, l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol, le russe, etc.
Chaque langue a ses règles spéciales, qui enseignent à la parler et à l’écrire correctement. L’ensemble de ces règles forme la Grammaire.
La Grammaire nous enseigne à parler et à écrire sans faire de fautes.
Pour parler et pour écrire, on se sert de mots.
Les mots expriment, représentent nos idées.
Il y a deux sortes de mots: les mots parlés et les mots écrits.
Les mots parlés sont formés de sons et d’articulations.
Les mots écrits sont formés de lettres.
Les lettres sont les signes des sons et des articulations.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on idée?—Qu’appelle-t-on langue?—De quelles différentes manières peut-on exprimer ses idées?—Qu’est-ce qu’une langue?—Qu’appelle-t-on langues mortes?—Qu’appelle-t-on langues vivantes?—Que nous enseigne la Grammaire?—De quoi se sert-on pour parler et pour écrire?—Qu’expriment ou que représentent les mots?—Combien y a-t-il de sortes de mots!—Que sont les lettres?
On appelle alphabet la réunion de toutes les lettres d’une langue. L’alphabet français se compose de vingt-six lettres, qui sont:
a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s,
t, u, v, w, x, y, z.
Ces vingt-six lettres se divisent en voyelles et en consonnes.
Les voyelles représentent les sons. Ce sont des lettres qui ont par elles-mêmes un son, une voix.
Il y a six voyelles, qui sont:
a, e, i, o, u, y[1].
Les voyelles sont longues ou brèves:
Les voyelles longues sont celles que l’on prolonge en les prononçant, et les voyelles brèves sont celles que l’on prononce rapidement. Ainsi:
a est long dans pâte et bref dans patte.
e est long dans tête et bref dans trompette.
i est long dans gîte et bref dans petite.
o est long dans rose et bref dans botte.
u est long dans flûte et bref dans chute.
e.—Il y a trois sortes d’e:
L’e muet, ainsi appelé parce qu’il ne se prononce pas, comme dans soierie, ou parce qu’il se prononce faiblement, comme dans monde.
L’e fermé, ainsi appelé parce qu’il se prononce la bouche presque fermée, comme dans bonté, cocher, assez.
L’e ouvert, ainsi appelé parce qu’il se prononce la bouche presque grande ouverte, comme dans succès, regret, pelle.
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y.—L’y s’emploie pour un i ou pour deux i:
L’y, non précédé d’une voyelle, se prononce comme un i: yeux, jury, analyse.
Après une voyelle, l’y se prononce comme deux i: pays, paysan (prononcez pai-is, pai-i-san).
Nota.—Néanmoins, dans quelques mots comme Bayard, Bayonne, La Haye, Biscaye, Mayence, Hendaye, Blaye, La Fayette, Cayenne, bayadère, cipaye, mayonnaise, bruyère, l’y, quoique précédé d’une voyelle, a le son d’un i simple.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on alphabet?—De combien de lettres se compose l’alphabet français?—Nommez les lettres de l’alphabet.—Comment se divisent ces lettres?—Que représentent les voyelles?—Qu’appelle-t-on voyelles?—Combien y a-t-il de voyelles? Nommez-les.—Qu’appelle-t-on voyelles longues?—Qu’appelle-t-on voyelles brèves?—Combien y a-t-il de sortes d’e?—Pourquoi les appelle-t-on e muet, e fermé, e ouvert?—Quand l’y s’emploie-t-il pour un i? Pour deux i?—Citez quelques exceptions.
Les consonnes sont les lettres qui représentent les articulations; elles ne peuvent former un son qu’avec le secours des voyelles.
Il y a vingt consonnes, qui sont:
b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t, v, w, x, z.
Certains groupes de consonnes représentant une seule articulation sont dits consonnes composées: ch, gn, ph, th, ill, qu, gu.
h.—La consonne h est muette ou aspirée:
Elle est muette quand on ne l’entend pas dans la prononciation: l’homme, l’histoire.
Elle est aspirée quand elle fait prononcer du gosier la voyelle suivante: le héros, le hameau.
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s.—La lettre s, placée entre deux voyelles, a le son de z: rose, vase.
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w.—Le double v (w) a été emprunté à l’anglais et à l’allemand. Il se prononce ou dans les mots d’origine anglaise: whist, Washington, Wight.
Il se prononce v dans les mots d’origine allemande: Wagram, Weser, Wagner.
Une diphtongue est la réunion de deux sons que l’on entend très distinctement et successivement, bien qu’ils n’exigent qu’une seule émission de voix.—Voici quelques diphtongues:
ia: diamant. | oe: moelle. | iai: biais. | iou: pioupiou. |
ie: pied. | oi: emploi. | iau: matériaux. | oua: ouate. |
io: violon. | ui: tuile. | ieu: pieu. | oui: louis, etc. |
On appelle syllabe une ou plusieurs lettres qui se prononcent d’une seule émission de voix.
Les mots se composent d’une ou de plusieurs syllabes. On les appelle:
Monosyllabes, quand ils n’ont qu’une syllabe: dé, bon, Pau.
Dissyllabes, quand ils en ont deux: Pa..ris, Fran..ce, che..val.
Trisyllabes, quand ils en ont trois: é..co..le, cha..ri..té, vé..ri..té.
Polysyllabes, quand ils en ont plusieurs, quel qu’en soit le nombre: peu..pla..de, che..ve..lu..re, per..pen..di..cu..lai..re.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on consonnes? Nommez-les.—Qu’appelle-t-on consonnes composées? Citez-en.—Quand la lettre h est-elle muette? aspirée?—Quelle remarque faites-vous sur l’s placé entre deux voyelles?—Quand le double v se prononce-t-il v? Quand se prononce-t-il ou?—Qu’est-ce qu’une diphtongue?—Qu’appelle-t-on syllabe?—Comment nomme-t-on les mots d’une syllabe? de deux? de trois? de plusieurs?
Les signes orthographiques sont: les accents, l’apostrophe, le tréma, la cédille et le trait d’union.
Accents.—Il y a trois sortes d’accents:
L’accent aigu (´) se met sur la plupart des e fermés: bonté, vérité, charité.
L’accent aigu ne se met pas sur l’e fermé des syllabes er, ez: cocher, nez.
L’accent grave (`) se met sur les e ouverts: mère, père, dès (préposition).
Il se met aussi sur l’u dans où (adverbe ou pronom) et sur certains a: à (préposition), là (adverbe), holà, déjà, voilà, deçà, delà, etc.
On ne met pas d’accent quand l’e ouvert précède un x ou quand il est suivi de deux consonnes: examen, pelle, reste, messe, effort.
L’accent circonflexe (ˆ) se met généralement sur les voyelles longues: pâte, fête, gîte, côte, flûte.
L’accent circonflexe se met aussi:
1º Sur l’u des participes passés masculin singulier des verbes devoir, croître, mouvoir: dû, crû, mû.
2º Sur l’u des adjectifs mûr, mûre; sûr, sûre.
3º Sur l’o des pronoms possessifs: le nôtre, le vôtre; les nôtres, les vôtres, pour les distinguer des adjectifs possessifs notre, votre.
4º Sur la voyelle de l’avant-dernière syllabe des deux premières personnes du pluriel du passé simple: Nous aimâmes, vous redîtes.
5º Sur la voyelle de la dernière syllabe de la troisième personne du singulier de l’imparfait du subjonctif: qu’il aimât, qu’il renaît.
6º Sur l’i des verbes en aître et en oître, quand cet i est suivi d’un t. Ex.: il paraît, il croîtra.
Apostrophe.—L’apostrophe (’) marque la suppression d’une des voyelles a, e, i, dans les mots le, la, je, me, ne, te, se, de, que, ce, si, devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet: l’homme, l’amitié, s’il, etc., pour le homme, la amitié, si il.
On emploie encore l’apostrophe:
1º Avec les mots lorsque, puisque, quoique, mais seulement devant il, ils, elle, elles, on, un, une. Ex.: lorsqu’il, puisqu’elle, quoiqu’il soit pauvre.
2º Avec entre, presque, lorsqu’ils font partie inséparable d’un mot composé: entr’acte, presqu’île.
3º Avec quelque devant un, une: quelqu’un, quelqu’une.
Remarque.—L’élision n’a pas lieu devant certains mots. Ainsi, on dit: le onze, le onzième, la ouate (ou l’ouate), le oui, le uhlan, le yacht, le yatagan, la yole, le yucca.
Tréma.—Le tréma (¨) se met sur l’une des voyelles e, i, u, pour faire prononcer séparément la voyelle qui précède: ciguë, aïeul, Saül.
Cédille.—La cédille (¸) se met sous le c pour lui donner le son de s dur, devant les voyelles a, o, u: façade, leçon, reçu.
Trait d’union.—Le trait d’union (-) sert à unir deux ou plusieurs mots: chef-lieu, Clermont-Ferrand, moi-même, allez-y, aime-t-il?
Dans les noms de nombre, on met le trait d’union entre les dizaines et les unités: dix-huit, quarante-quatre, etc. Il faut appliquer cette règle au mot quatre-vingts.—Cependant, on écrit: vingt et un, trente et un, quarante et un, cinquante et un, soixante et un, soixante et onze.
Questionnaire: Quels sont les signes orthographiques?—Combien y a-t-il de sortes d’accents?—Sur quoi se met l’accent aigu? l’accent grave? l’accent circonflexe?—Que marque l’apostrophe?—Sur quelles voyelles met-on le tréma?—Où se met la cédille?—A quoi sert le trait d’union?—Comment l’emploie-t-on dans les noms de nombre?
GRAMMAIRE
LES NEUF PARTIES DU DISCOURS
Une phrase est une réunion de mots formant un sens complet.
Une suite de phrases se rattachant à un même sujet forme un discours.
On appelle parties du discours les différentes espèces de mots qui existent dans une langue.
Il y a dans la langue française neuf espèces de mots ou parties du discours; ce sont: le nom, l’article, l’adjectif, le pronom, le verbe, l’adverbe, la préposition, la conjonction et l’interjection.
Ces neuf espèces de mots se divisent en mots variables et en mots invariables.
Mots variables.—Le nom, l’article, l’adjectif, le pronom et le verbe sont des mots variables; cela veut dire qu’ils peuvent changer de forme.
Mots invariables.—L’adverbe, la préposition, la conjonction et l’interjection sont des mots invariables; ils s’écrivent toujours de la même manière.
Questionnaire: Qu’est-ce qu’une phrase?—Qu’est-ce qu’un discours?—Qu’appelle-t-on parties du discours?—Combien y a-t-il d’espèces de mots en français?—Nommez les neuf parties du discours.—Comment les divise-t-on?—Quels sont les mots variables?—Quels sont les mots invariables?
Nota.—Nous engageons les maîtres à exercer tous les jours les élèves à la conjugaison des verbes, oralement ou par écrit. Les verbes sont longtemps des pierres d’achoppement pour tous ceux gui commencent à écrire sous la dictée.
Quand on dit: soldat, on nomme une personne; lion, on nomme un animal; drapeau, on nomme une chose.
Les mots qui servent à nommer les personnes, les animaux et les choses, sont appelés noms ou substantifs.
Le nom ou substantif est un mot qui sert à nommer une personne, un animal ou une chose: Ex.: Soldat, lion, drapeau.
Il y a deux sortes de noms: le nom commun et le nom propre.
On appelle nom commun celui qui convient, qui est commun à toutes les personnes, à tous les animaux ou à toutes les choses de la même espèce.
Ex.: Homme, chien, fleur.
Le nom homme convient à tous les hommes; le nom chien convient à tous les chiens; le nom fleur convient à toutes les fleurs.
On distingue, parmi les noms, les noms collectifs, les noms concrets ou physiques, les noms abstraits et les noms composés.
Collectif.—On appelle nom collectif un nom qui exprime une réunion, une collection de personnes, d’animaux ou de choses de la même espèce. Ex.: bataillon, troupeau, flotte. (V. p. 231.)
Concret.—Le nom concret ou physique est celui qui désigne un être ou un objet qui existe dans la nature, que nous pouvons voir, toucher, etc. Ex.: soldat, cheval, arbre.
Abstrait.—Le nom abstrait est celui qui exprime une qualité, une manière d’être, et non un objet existant par lui-même. Ex.: amitié, courage, sagesse.
Composé.—On appelle nom composé un nom formé de plusieurs mots ne désignant qu’un seul être, une seule chose, et réunis ou non par un trait d’union. Ex.: arc-en-ciel, jeune homme (V. p. 202.)
Questionnaire: Qu’est-ce que le nom?—Combien y a-t-il de sortes de noms?—Qu’appelle-t-on nom commun?—Qu’appelle-t-on nom collectif? nom concret ou physique? nom abstrait? nom composé?
Exercices 1 et 2.—L’élève nommera quatre noms communs de:
1. Minéraux. Métaux. Pierres précieuses. Quadrilatères. Polygones. Solides. Quadrupèdes. Poissons. Insectes. Amphibies. Volailles. Reptiles. Espèces de chiens. Voitures. Arts. Légumes. Fleurs. Outils.
2. Soldats. Céréales. Fléaux. Embarcations. Mode d’éclairage. Mode de locomotion. Grandes découvertes. Termes géographiques. Mois de 31 jours. Mois de 30 jours. Sortes de lignes. Oiseaux de proie. Oiseaux chanteurs. Mots variables. Liquides. Instruments de musique.
Exercices 3, 4, 5.—Remplacez chaque point par une voyelle, de manière à former deux noms communs français:—Modèle: sac, soc.
3 s.c | s.l | 4 l.t | b.t | p.n | 5 v.n | f.u |
r.ve | c.p | b.c | p.pe | c.ne | r.me | b.is |
m.re | r.se | m.le | p.le | h.te | t.pe | p.rc |
d.me | b.lle | r.le | .tre | jur. | c.ble | b.che |
Exercices 6 et 7.—Composez trois noms communs en mettant une consonne devant les lettres suivantes:—Modèle: bac, lac, sac.
6. ac—al—an—as—il—in—oi—ol—ot—ou—age.
7. ain—are—iel—ime—ire—oin—ois—ort—our—onde.
LECTURE et DICTÉE.—Conseils à un enfant.
Enfant, couche-toi et lève-toi de bonne heure, tu ne t’en porteras que mieux. A ton réveil, modeste et rapide, lave avec soin ton visage, tes oreilles, ta bouche, tes mains; peigne tes cheveux. La propreté entretient la santé et nous attire la sympathie de nos semblables. Dès que tu es prêt, va saluer tes parents. Leur pensée, le désir de leur plaire t’aideront tout le jour à te bien conduire. Le soir venu, ne gagne pas ton lit sans avoir terminé tes devoirs, appris tes leçons, rangé dans un ordre parfait les objets à ton usage. L’ordre nous fait gagner du temps. Au matin, tu jetteras encore un coup d’œil sur tes livres et sur tes cahiers, avant ton départ pour l’école; à cette condition seule, le travail te profitera.
Le soir, avant de goûter le repos, prends congé de tes parents. Ensuite, récapitule en toi-même les actes du jour. Vois sans faiblesse les fautes que tu as commises, pour éviter d’y retomber dorénavant. Alors, cher enfant, après une journée bien remplie, tu passeras une nuit excellente. Une conscience satisfaite est la meilleure garantie de la santé, de la paix et du bonheur.
C. A.
Exercice 8.—Soulignez les noms contenus dans cette dictée.
Exercices 9 et 10.—Composez une petite phrase dans laquelle vous ferez entrer chacun des noms suivants:
9. Nation. Patrie. Famille. École. Paix. Travail. Devoir. Courage. Charité. Franchise. Probité. Générosité. Ordre. Économie. Sobriété.
10. Océan. Continent. Ile. Archipel. Presqu’île. Lac. Montagne. Volcan. Golfe. Cap. Détroit. Isthme. Fleuve. Rivière. Embouchure. Source.
Exercices 11 et 12.—Indiquez la famille ou la catégorie à laquelle appartiennent les êtres ou les objets désignés par les noms:
11. Soleil. Charité. Bracelet. Bottine. Veste. Juillet. Fève. Bilboquet. Géométrie. Dimanche. Marteau. Musique. Hussard. Do. Sculpteur. Charron. Béret. Merle. Boa. Goujon. Homicide. Prune.
12. Papillon. Maïs. Avarice. Guerre. Chêne. Rhum. Odorat. Jaune. Nickel. Trombone. Ouest. Torpilleur. Rose. Sou. Huître. Éponge. Pommier. Tigre. Buffet. Yucca. Revolver. Sabre. Gramme. Hiver.
Exercice 13.—Changez les noms abstraits suivants en noms concrets ou physiques ayant même radical.—Modèle: L’humanité, l’homme.
L’humanité. L’enfance. La guerre. L’esclavage. La pauvreté. L’avarice. La chasse. Le jeu. La paresse. La fraternité. La poésie. L’héroïsme. La servitude. L’amitié. La peinture. Le malheur. L’art. Le vol. La royauté. L’inimitié. La vieillesse. Le consulat. L’étude.
LECTURE et DICTÉE.—L’Europe.
L’Europe est la plus petite, mais la plus civilisée et la plus peuplée, relativement à son étendue, des cinq parties du monde. Elle est presque entièrement comprise dans la zone tempérée, et son climat est encore adouci par l’influence de la mer. Aussi, l’Europe, bien arrosée par une infinité de cours d’eau, a-t-elle des productions nombreuses. Les végétaux y sont des plus variés; on y cultive les céréales, la pomme de terre, le lin, le chanvre, la vigne, le houblon, le tabac, le riz, une foule d’arbres fruitiers, à côté desquels poussent un grand nombre d’arbres forestiers. Les animaux domestiques y foisonnent. L’ours, le loup, le renard, le sanglier, le cerf, le chamois, l’élan, le blaireau et quelques autres petits quadrupèdes sont à peu près les seuls animaux sauvages qu’on y rencontre. Comme minéraux, on y trouve la houille, le fer, le cuivre, l’étain, le plomb, le zinc, le mercure, l’argent, l’or, le soufre, le marbre.
L’Europe, habitée par la race blanche, enrichie par l’industrie et le commerce, peuple de ses colons l’Amérique et l’Australie. Elle domine sur la plus grande partie de l’Asie, occupe presque tout le littoral de l’Afrique et envahit peu à peu ses immenses déserts.
C. A.
Exercice 14.—Mettez un trait sous les noms de choses, deux sous les noms d’animaux et une croix sous les noms de personnes.
Exercice 15.—Reproduisez de mémoire la dictée ci-dessus.
Exercice 16.—Comment appelle-t-on celui ou celle qui s’occupe de:
Photographie. Maçonnerie. Charpenterie. Peinture. Sculpture. Reliure. Serrurerie. Gravure. Pêche. Chasse. Couture. Gymnastique. Poterie. Menuiserie. Ébénisterie. Passementerie. Plomberie. Horlogerie. Ganterie. Bijouterie. Tapisserie. Géométrie. Histoire. Géographie. Grammaire. Encyclopédie. Mathématiques. Physique. Chimie. Botanique. Zoologie. Minéralogie. Géologie. Astronomie. Médecine. Chirurgie. Mégisserie. Philosophie. Poésie. Musique. Fumisterie. Brocantage. Friperie. Arpentage. Optique. Magie. Prestidigitation.
LECTURE ET DICTÉE.
Deux paysans considéraient un nuage dans le ciel. «C’est de la grêle qu’il nous apporte, dit l’un.—Non, répliqua l’autre, c’est de la pluie.—Je te dis que c’est de la grêle qui ravagera nos fruits et nos moissons. Nos femmes, nos enfants, nos chevaux, nos bœufs, nos brebis, nos volailles et nous-mêmes n’aurons plus rien à manger; ce sera la famine et avec elle la ruine, la maladie, la mort.—Tu te trompes, camarade; la pluie qui va tomber fera le plus grand bien. La terre, bien arrosée, nous donnera le double de foin, de froment, de raisin.—Non!—Si!» La discussion s’échauffe, se change en querelle, et voilà les deux compagnons sur le point d’en venir aux coups. Pendant ce temps, le vent emportait le nuage vers une autre contrée: il n’y eut ce jour-là ni grêle ni pluie.
Ne perdons point notre temps en discussions inutiles, et employons-le de notre mieux à bien remplir tous nos devoirs.
C. A., d’après Florian.
Exercice 17.—Mettez un trait sous les noms de choses, deux sous les noms d’animaux et une croix sous les noms de personnes.
Exercice 18.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 19.—Remplacez le tiret par le nom commun convenable:
Le ——, le —— et le —— sont nos couleurs nationales. L’oisiveté est la mère de tous les ——. L’amour filial est le premier des ——. On pêche la —— dans les mers polaires. La ligne droite est le plus court —— d’un —— à un autre. Le —— abrège le temps. Le —— travaille la terre. Les anciens comptaient quatre éléments: la ——, l’ ——, le —— et l’ ——. Le —— et l’ —— habitent les fleuves de l’Afrique. Le —— est l’organe central de la —— du sang. Le —— partage la circonférence en deux —— égales. La —— nous donne son lait et le —— sa laine. Les —— sont les organes de la vue et les ——, ceux de l’ouïe. Le nez est l’ —— de l’ —— et le ——, celui du goût. Tout le corps, mais principalement les ——, sont les —— du toucher. L’ —— étudie les astres. On trouve la —— d’un triangle en multipliant la —— par la moitié de la ——. Le rayon est la —— du ——.
Exercice 20.—Donnez trois:
Noms contenant: un e muet; un e fermé; un e ouvert.
Noms contenant: un h muet; un h aspiré.
Noms contenant: un s se prononçant comme z.
Noms contenant: un w se prononçant ou; un w se prononçant v.
Noms composés de: une syllabe; deux syllabes; trois syllabes; quatre syllabes; cinq syllabes; six ou sept syllabes.
Noms collectifs; concrets; abstraits.
Noms communs composés, avec ou sans trait d’union.
LECTURE et DICTÉE.—Éponine et Sabinus.
Les Gaulois se révoltèrent souvent contre les Romains. Sabinus, chef du pays des Lingons, tenta sous Vespasien d’affranchir sa patrie. Vaincu, il s’enfuit et se réfugia près de Langres, dans un souterrain perdu au fond des bois. De là, il fit savoir à sa jeune femme Éponine le secret de son existence. Tous les soirs, cette généreuse épouse venait lui apporter des aliments, et, pendant huit années, elle sut, par sa prévoyance, l’indemniser de la privation du jour et de la perte de la liberté. Mais les soldats romains finirent par découvrir la retraite du fugitif et le conduisirent, chargé de chaînes, devant l’empereur Vespasien.
Éponine suivit son mari, en emportant ses deux fils. Elle se jeta avec eux aux pieds de Vespasien: «César, dit-elle, vois ces enfants; j’ai voulu les nourrir dans une prison obscure pour que nous fussions trois à demander la grâce de leur père.» Mais l’empereur déclara que la sévérité était nécessaire, et Sabinus dut s’apprêter à mourir. Éponine ne voulut pas survivre à son mari. Elle marcha résolument au supplice, et le bourreau réunit dans la mort ceux que rien n’avait pu séparer dans la vie.
C. A.
Exercice 21.—Soulignez d’un trait les noms physiques et de deux traits les noms abstraits.
Exercice 22.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
On appelle antonyme ou contraire un mot qui a un sens opposé à un autre mot. Ex.: Guerre, paix.—Naissance, mort.
Exercice 23.—Donnez l’antonyme ou contraire des noms suivants:
Modestie. Matin. Clarté. Soustraction. Division. Économie. Perte. Créancier. Espoir. Courage. Vérité. Force. Blâme. Nain. Descente. Gaieté. Haine. Supériorité. Malheur. Disette. Sympathie. Méfiance.
On appelle nom propre le nom particulier, celui qui est la propriété d’une personne, d’un animal ou d’une chose. Ex.: Paul, Médor, France.
Le nom Paul ne convient pas à tous les hommes; Médor ne convient pas à tous les chiens; France ne convient pas à toutes les contrées.
Nota. La première lettre d’un nom propre doit être une majuscule.
Questionnaire: Qu’est-ce qu’un nom propre?—Que doit être sa première lettre?
Exercices 24 et 25.—Donnez cinq noms propres de:
24. Femmes. Hommes. Peuples. Villes. Généraux. Marins. Victoires. Défaites. Traités. Ministres. Reines. Rois. Écrivains. Savants.
25. Contrées. Iles. Fleuves. Rivières. Lacs. Mers. Océans. Montagnes. Détroits. Caps. Golfes. Ports. Provinces. Contes. Fables.
Exercices 26 et 27.—Remplacez le tiret par un nom propre:
26. Vercingétorix, vainqueur à ——, fut pris à ——. Clovis battit les —— à Soissons, les —— à Tolbiac, les —— à Dijon et les —— à Vouillé. Frédégonde était la rivale de ——. Dagobert fit construire la basilique de ——. Charles-Martel battit les —— à ——. Charlemagne fut couronné à —— empereur d’ ——. Sous les successeurs de Charlemagne, les —— dévastèrent la ——. Les Capétiens succédèrent aux ——. Les croisades commencèrent sous ——. Louis VI eut —— pour ministre. La victoire de —— rendit Philippe Auguste très puissant.—— était la mère de Louis IX; elle mit fin à la guerre des ——. Saint Louis entreprit d’abord une croisade en ——, puis à ——, où il mourut. Philippe le Bel abolit l’ordre des ——. Avec —— finirent les Capétiens directs.
27. La France est arrosée par cinq grands fleuves: la ——, la ——, la ——, le —— et le ——. La Seine reçoit sur sa rive droite l’A ——, la M —— et l’O —— grossie de l’A ——; sur sa rive gauche elle reçoit l’Y —— grossie de l’A ——, le L —— et l’E ——. Les affluents de la Loire, rive droite, sont: la N ——, puis la M —— formée de la réunion du L ——, de la S —— et de la M ——; ceux de la rive gauche sont: l’A ——, le C ——, l’I ——, la V —— grossie de la C —— et du C ——, et la S ——. La Garonne reçoit sur sa rive droite: l’A——, le T—— grossi de l’A——, le L—— et la D—— grossie de l’I—— et de la V —— grossie de la C ——; sur la rive gauche, elle reçoit: la S ——, le G —— et la B ——. Les affluents du Rhône, rive droite, sont: l’A ——, la S —— grossie du D ——, l’A —— et le G ——; ceux de la rive gauche sont: l’I ——, la D —— et la D ——. Les principaux fleuves côtiers sont: la S ——, l’O —— qui se jettent dans la Manche; le B ——, la V ——, la C —— et l’A —— qui se jettent dans l’Atlantique; l’A ——, l’H —— et le V —— tributaires de la Méditerranée. Ajoutons les affluents de la mer du Nord: la M —— grossie de la M —— et l’ ——, se jetant dans le Rhin; la M —— sortant de France par la pointe de Givet et que rejoint la S ——; l’Escaut grossi de la S —— et de la L ——.
Exercices 28 et 29.—Comment appelle-t-on les habitants de... (ou du):
28. L’Algérie. Brésil. Mexique. Tonkin. La Tunisie. Madagascar. Dahomey. Pérou. Maroc. La Perse. Danemark. L’Hindoustan. Congo. Canada. L’Égypte. Monténégro. Sénégal. Annam. La Franche-Comté. Berry. Poitou. La Flandre. L’Anjou. Béarn. Cambodge. Guyane.
29. Paris. Lyon. Marseille. Bordeaux. Lille. Toulouse. Rouen. Nancy. Le Havre. Berlin. Vienne. Épinal. Moscou. Strasbourg. Palerme. Cahors. Auch. Besançon. Pau. Oran. Amsterdam. Metz. Ajaccio. Genève. Monaco. Naples. Florence. Madrid. Toulon. Saint-Étienne.
Exercices 30 et 31.—Indiquez à quelle catégorie de personnes ou de choses se rapporte chacun des noms propres suivants:
30. Bayard. La Russie. Les Pyrénées. L’Europe. Le Rhin. Henri IV. L’Adriatique. La Convention. Jersey. Gris-Nez. Le Sahara. La Noël. Blanche de Castille. Charles-Quint. Les Anglais. Colomb. Michelet. L’Etna. Le Sund. Florian. Corneille. Molière. Bossuet. Descartes.
31. La Vienne. Tourville. Mozart. Marseille. Le Tchad. La Crimée. Hoche. L’Anjou. Gutenberg. Colbert. Les Ardennes. Le Finistère. Jeanne d’Arc. Raphaël. Ney. L’Algérie. Buffon. La grande Ourse. La Hire. Le Canigou. Le Zuyderzée. Lavoisier. Jupiter. Minerve.
Exercice 32.—Remplacez le tiret par le nom propre convenable:
Notre pays s’appelait autrefois ——; il fut conquis par les ——, mais les —— vinrent ensuite et lui donnèrent leur nom. Il est borné au nord-est par l’A —— et la B ——; au nord par la mer du —— et le P ——; au nord-ouest par la M ——; à l’ouest par l’ ——; au sud par les —— et la ——; à l’est par les ——, le J —— et le ——. Dix-sept de ses cités ont plus de cent mille habitants; ce sont: P ——, M ——, L ——, B ——, L ——, S ——, T ——, S ——, L ——, N ——, N ——, R ——, R ——, R ——, N ——, T ——, C ——. Il a cinq ports militaires: ——, ——, ——, ——, ——. Ses principales montagnes à l’intérieur sont les V ——, les C ——, les C ——, les monts d’A —— et ceux du M ——; puis viennent les collines du L ——, du P ——, de P ——, de N —— et de B ——. Une île de la ——, la ——, forme un de ses départements, et sa plus belle colonie est l’ ——, qui se divise en trois départements: ——, —— et ——. A l’est de l’Algérie se trouve la T —— et à l’ouest le M ——, placés sous le protectorat de la France.
Il y a deux choses principales à considérer dans le nom: le genre et le nombre.
Le genre grammatical sert à exprimer la distinction des sexes.
Il y a, en français, deux genres: le masculin et le féminin.
Tous les noms d’hommes et tous les noms devant lesquels on peut mettre le ou un sont du genre masculin: le zouave, un obus.
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Tous les noms de femmes et tous les noms devant lesquels on peut mettre la ou une sont du genre féminin: la bergère, une brebis.
Généralement dans les noms de personnes ou d’animaux, le féminin se forme du masculin:
1º En ajoutant un e: Français, Française; ami, amie.
2º En changeant er en ère: écolier, écolière; ouvrier, ouvrière.
3º En changeant e en esse: maître, maîtresse; tigre, tigresse.
4º En changeant en, on en enne, onne: Parisien, Parisienne; Breton, Bretonne; chien, chienne; lion, lionne.
5º En changeant eur en euse: parleur, parleuse.
6º En changeant teur en teuse ou en trice: acheteur, acheteuse; instituteur, institutrice.
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Certains substantifs n’ont pas le même radical au masculin et au féminin: père, mère; monsieur, madame; cheval, jument.
D’autres noms, appliqués le plus souvent à des hommes, tels que amateur, auteur, littérateur, écrivain, professeur, peintre, philosophe, témoin, imposteur, etc., ne changent pas au féminin.—Docteur fait au féminin doctoresse. (V. p. 191.)
Questionnaire: Que distingue-t-on dans le nom?—Qu’est-ce que le genre?—Combien y a-t-il de genres?—Quels sont les noms du genre masculin?—Quels sont ceux du genre féminin?—Comment forme-t-on le féminin dans les noms?
Exercice 33.—Citez cinq noms qui forment le féminin...
en ajoutant un e au masculin. | en changeant on en onne. |
en changeant er en ère. | en changeant eure en euse. |
en changeant e en esse. | en changeant teur en teuse. |
en changeant en en enne. | en changeant teur en trice. |
LECTURE et DICTÉE.
La Légende de la mort de Roland.
Lorsque l’armée de Charlemagne revint d’Espagne, l’arrière-garde, commandée par le comte Roland, fut attaquée dans la gorge profonde de Roncevaux par les Basques qui, du haut des montagnes, firent rouler sur les soldats francs des rochers et des troncs d’arbre. Roland sonna du cor pour appeler Charlemagne à son secours. Celui-ci l’entend, mais le traître Ganelon lui assure que c’est le cor d’un pâtre qui rappelle le troupeau. Un second appel plus puissant arrive bientôt aux oreilles de l’empereur, qui veut aussitôt revenir sur ses pas; mais le traître lui dit que Roland chasse sans doute quelque lièvre dans la montagne. Cependant, Roland, se voyant près de succomber, sonne si fort qu’il se rompt les veines du cou. Cette fois, Charlemagne a compris, et son armée rétrograde en toute hâte; mais il est trop tard: tous les compagnons du paladin ont été écrasés par les rochers. Roland vit encore; il essaye, avant d’expirer, de briser son épée, sa Durandal, pour qu’elle ne tombe pas aux mains des ennemis. Il frappe sur le roc avec tant de force, qu’il fait dans la montagne une large ouverture, appelée depuis la Brèche de Roland. Mais ses efforts sont impuissants; son épée reste intacte. Alors, le vaillant paladin la jette dans une source empoisonnée, où elle doit rester jusqu’à la fin du monde. Ce fut son dernier effort.
C. A.
Exercice 34.—Soulignez d’un trait les noms masculins et de deux traits les noms féminins contenus dans cette dictée.
Exercice 35.—Racontez cette légende: oralement; par écrit.
Exercices 36 et 37.—Dites de quel genre sont les noms suivants:
36. Argile. Antipode. Écritoire. Alcôve. Épisode. Armoire. Satellite. Ongle. Omoplate. Atmosphère. Hémisphère. Image. Orifice. Incendie. Indice. Ancre. Épiderme. Orange. Épigraphe. Épitaphe. Amnistie. Automne. Anagramme.
37. Obélisque. Isthme. Orbite. Ivoire. Age. Fourmi. Alvéole. Ébène. Apologue. Ustensile. Exorde. Argent. Réglisse. Antichambre. Horloge. Enclume. Antre. Éclair. Équivoque. Mollusque. Ulcère. Éloge. Ouïe. Ambre. Artère. Oasis. Concombre. Agrafe. Épigramme. Érésipèle.
Exercices 38 et 39.—Donnez le féminin des noms suivants:
38. Père. Neveu. Parrain. Filleul. Jouvenceau. Oncle. Gendre. Maître. Roi. Hôte. Empereur. Marquis. Duc. Baron. Héros. Druide. Musicien. Serviteur. Acteur. Ouvrier. Ogre. Moniteur. Porteur. Lecteur. Mercier. Abbé. Géant. Tsar. Prophète. Monsieur.
39. Jean. Léon. Henri. Louis. Antoine. Émile. Denis. Yvon. Élie. Ernest. Eugène. Claude. Paul. Maurice. Armand. Sylvain. Christian. Orphée. Robert. Mathieu. Charles. Jules. Albert. Laurent. Fernand. Auguste. Simon. Gabriel. Adrien. Georges. Victor. Lucien. François. Odon. Frédéric. Baptiste. Clément. Clair. Félix. Octave. Théodore.
DICTÉE et RÉCITATION.
L’Enfant, le Cheval et le Taureau.
Un cheval vigoureux, monté par un enfant,
Semblait s’en amuser au milieu d’une plaine,
Tantôt effleurant l’herbe à peine,
Tantôt sautant, caracolant.
«Quoi! lui dit un taureau mugissant de colère,
Un écuyer pareil te gouverne à son gré!
Comment n’en es-tu pas outré?
Va, fais-lui mordre la poussière.
—Moi? répond le noble coursier,
Ce serait là vraiment un bel exploit de guerre!
Aurais-je à me glorifier
De jeter un enfant par terre?»
Le Bailly.
Le cheval a raison de ne pas écouter les conseils du taureau. Il connaît la faiblesse de l’enfant et sait qu’on retire peu de gloire d’une victoire trop facile.
Exercice 40.—Soulignez d’un trait les noms masculins et de deux traits les noms féminins contenus dans cette dictée.
Exercice 41.—Racontez cette fable en prose: oralement; par écrit.
Exercices 42 et 43.—Le masculin étant donné, indiquez le nom féminin qui a même radical:
42. Grain. Salon. Ballon. Rocher. Tonneau. Espoir. Total. Médaillon. Mont. Village. Soliveau. Herbage. Ravin. Mur. Rêve. Brasier. Chaînon. Don. Sac. Vitrail. Jour. Cerveau. Cordeau. Matin. Rivage. Hôtel. Feuillage. Minois. Soir. Tombeau.
43. Grêlon. Ilot. Pilier. Casier. Rang. Vallon. Drap. Lit. Char. Vol. Plumeau. Peloton. Semis. Coteau. Portail. Peuple. Le chaud. Le froid. Fossé. Rameau. Grillage. Cruchon. Tuileau. Lorgnon. Poids. Aiguillon. Paillasson. Renom. Seing. Nuage. Boulet. Poupon. Casque. Ceinturon. Croûton. Glacier. Bridon. Bûcher. Jupon. Banc.
Le nombre grammatical sert à indiquer que l’on parle d’un seul être, d’un seul objet, ou de plusieurs êtres, de plusieurs objets.
Il y a deux nombres: le singulier et le pluriel.
Un nom est au singulier quand il ne désigne qu’un seul être ou un seul objet: un enfant, une quille.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Un nom est au pluriel quand il désigne plusieurs êtres ou plusieurs objets: des enfants, des quilles.
Règle Générale.—On forme le pluriel dans les noms en ajoutant la lettre s au singulier. Ex.: le laboureur, les laboureurs; une ville, des villes.
Exception.
Les noms terminés au singulier par s, x ou z ne changent pas au pluriel. Ex.: le rubis, les rubis; la noix, les noix; le nez, les nez.
Questionnaire: Qu’est-ce que le nombre?—Combien y a-t-il de nombres?—Quand un nom est-il au singulier? Au pluriel?—Comment forme-t-on le pluriel dans les noms?—Quel est le pluriel des noms terminés au singulier par s, x, z?
Exercice 44.—Mettez au pluriel les mots suivants:
La maison. La fauvette. La croix. Un fil. Le fils. Le gaz. La source du fleuve. Le cadenas de la malle. Le fusil du soldat. Le canon du fort. Le flottement du pavillon. Le roulement du tambour. Le sifflement de la balle. La truelle du maçon. La hache du charpentier. Le diamant du vitrier. La hie du paveur. La cire du frotteur. Le réchaud du plombier. Le soudoir du ferblantier. L’échelle du peintre. Le maillet du marbrier. L’assette du couvreur. Le compas de l’architecte. Le casque du pompier. Le puits de la mine. Le phare du port. La soie de la bobine. L’étui de la couturière. Le fer de la repasseuse. L’aéroplane de l’aviateur. Le moteur et le châssis de l’automobile.
Exercice 45.—Mettez au singulier les mots suivants:
Les ruses des renards. Les rugissements des lions. Les griffes des tigres. Les plumes des paons. Les soies des sangliers. Les salsifis des jardins. Les engrais des champs. Les os des poulets. Les tapis de vos tables. Les rivages de ces mers. Les arbres de nos forêts. Les noix et les noisettes. Les rubans et les velours. Les heures de vos repas. Les remords des criminels. Les repos des consciences. Les cuirs et les taffetas. Les cabas de ces cuisinières. Les pois et les fèves. Les rubis de ces couronnes. Les croix et les médailles. Les logis des villageois. Les plis de mes vêtements. Les livrées de tes laquais. Les chants de vos pays. Les joncs des marais. Les aiguilles et les épingles.
LECTURE et DICTÉE.—La Plante précieuse.
Deux servantes, Marie et Marguerite, portaient chacune un panier très lourd: celle-ci murmurait continuellement et se plaignait de la pesanteur de son fardeau; celle-là en riait et en plaisantait comme s’il était léger. «Comment peux-tu rire? dit Marguerite; ton panier est aussi lourd que le mien, et tu n’es pas plus forte que moi.—C’est parce que j’ai mis dans le mien, répondit Marie, une petite plante qui en diminue le poids.—De grâce, dis-moi, Marie, quelle est cette plante? Je voudrais en avoir pour alléger aussi mon panier.» Marie lui dit: «La plante si précieuse qui rend tous les fardeaux légers, c’est la patience.» schmid
Exercice 46.—Indiquez le genre et le nombre des noms de cette dictée.
Exercice 47.—Racontez cette historiette: oralement; par écrit.
Exercice 48.—Corrigez, s’il y a lieu, les noms en italique:
Il y a cinq parties du mondes. Un pays plein de marais est malsain. La mers reçoit les fleuves. Un archipels est un groupes d’îles. La pierres est un corps solide. L’os de la cuisses se nomme fémurs; ceux de la jambes sont appelés péronés et tibias. Les deux os de l’avant-bras sont appelés radius et cubitus; celui du bras se nomme humérus. Le guanos est un excellent engrais. Les chamois agiles habitent les régions escarpées des Alpes. La perdrix fait son nids dans les jeunes blés. La mousses étend sous les pieds un tapis frais. L’hydrogènes est le gaz le plus léger. Le citadins se couche tard et le villageois se lève tôt. Le haricots, la fèves et le pois sont des légumes. Le Chinois cultive le thés et le riz. On fait avec l’anis des bonbons et de la liqueurs. Écoutez toujours l’avis des personnes sages.
Les noms terminés au singulier par au, eu, prennent x au pluriel. Ex.: l’oiseau, les oiseaux; un enjeu, des enjeux.
Il faut excepter bleu et landau, qui prennent s: des bleus, des landaus.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Sept noms terminés par ou: bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou, prennent x au pluriel: des bijoux, des cailloux, des choux, des genoux, des hiboux, des joujoux, des poux.
Tous les autres noms en ou prennent s: des trous, des verrous, etc.[2].
QUESTIONNAIRE: Comment les noms terminés au singulier par au, eu, forment-ils leur pluriel?—Quels sont les noms en ou qui prennent x?
Exercice 49.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Le marteau et le clou. Le niveau de l’eau. L’essieu du landau. Le licou du veau. La tourelle du château. Le brou de la noix. Le caillou de la route. Le bambou et le roseau. Le trou du tonneau. Le pieu et l’échalas. Le chant du coucou. Le chameau de l’Arabe. Le rouge et le bleu. La chouette et le hibou. Le berceau de l’enfant. Le cadeau et le joujou. La croix du tombeau. Le cadenas et le verrou. Le jeu et le ris. Le vœu du matelot. Le chou et le poireau. Le cou de la girafe. Le jus du pruneau. La table et le bureau. La quenouille et le fuseau. La vis et l’étau. Un lambeau du drapeau. Le sage et le fou.
DICTÉE et RÉCITATION.—Les Souris et le Soulier.
Un valet très naïf s’en vint, fort affligé,
Conter à Beaumarchais que, la nuit précédente,
Son soulier des souris avait été rongé,
«Chose qui lui semblait tout à fait effrayante.
Mon Dieu! dit Beaumarchais, reprenez vos esprits!
Cet accident en lui n’a rien d’épouvantable;
Mais, si votre soulier eût mangé les souris,
Ç’aurait été plutôt un prodige effroyable.»
Exercice 50.—Indiquez le genre et le nombre des noms de cette poésie.—modèle: Valet, nom, masc. sing.
Exercice 51.—Devoir à mettre au singulier:
Les sous et les louis. Les bouleaux, les buis et les houx. Les oasis des déserts. Les préaux des cours. Les aveux des coupables. Les perroquets et les sapajous. Les graisses et les saindoux. Les écrous et les boulons. Les toupies et les cerceaux. Les voleurs et les filous. Les adieux des voyageurs. Les eaux des puits. Les radis et les navets. Les noyaux des pruneaux. Les douleurs des genoux. Les palissandres et les acajous. Lés carreaux des châssis. Les semis et les greffes. Les mâts des vaisseaux. Les renards et les corbeaux. Les toux des malades. Les feux des fourneaux. Les chalumeaux des pastoureaux.
LECTURE et DICTÉE.—La Justice du Lion.
Le lion, assis sur son trône et ayant à ses côtés son ministre l’ours, donnait un jour audience à ses sujets. La brebis vint en larmes réclamer son cher petit agneau, qu’on lui avait enlevé la nuit précédente. Le lion examina sévèrement la physionomie de tous ceux qui l’entouraient, car le crime se peint ordinairement sur le visage.
«Je ne suis pas l’auteur du méfait, s’écria le loup: non, sire, je le jure: depuis plusieurs jours une indisposition m’oblige à la diète; je dis la vérité, ce n’est pas moi!—C’est toi! répliqua le lion. En te défendant quand personne ne t’accuse, tu t’accuses toi-même; tu as dévoré l’agneau, et l’ours va te rendre la pareille.» Sans autre forme de procès, le loup fut mis en pièces, et, quelques jours après, des témoins oculaires déclarèrent qu’il était bien, en effet, le coupable.
C. A.
Exercice 52.—Faites quatre listes: 1º une des noms masc. sing.; 2º une des noms fém. sing.; 3º une des noms masc. plur.; 4º une des noms fém. plur. de cette dictée.
Exercice 53.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
On appelle synonymes des mots qui ont à peu près la même signification, comme courage, bravoure, intrépidité.—Historiette, conte, récit.
Exercices 54 et 55.—Donnez deux synonymes aux noms suivants:
54. Drapeau. Rive. Cime. Barbarie. Orage. Portion. Grotte. Dispute. Bataille. Haine. Boue. Javelot. Emploi. Joie. Motif. Conte. Flatterie.
55. Insulte. Terreur. Courage. Destinée. Lexique. Émeute. Visage. Carnage. Discorde. Revers. Chagrin. Pauvreté. Cabane. Tombe. Gorge. Durillon. Vitesse. Cloître. Rival. Défaut. Voleur. Respect. Exil. Cap.
Les noms terminés en al changent au pluriel al en aux. Ex.: le cheval, les chevaux; un caporal, des caporaux.
Il faut excepter bal, cal, carnaval, chacal, festival, récital, régal, qui prennent s au pluriel: des bals, des cals, des carnavals, des chacals, des festivals, des récitals, des régals.
Quelques autres, peu employés au pluriel, prennent aussi s: ainsi aval, archal, bancal, narval, nopal, official, pal, santal ou sandal, serval, font des avals, des officials, etc.
Sept noms en ail: bail, corail, émail, soupirail, vantail, travail, vitrail, changent au pluriel ail en aux: des baux, des coraux, des émaux, des soupiraux, des vantaux, des travaux[3], des vitraux.
Tous les autres noms en ail prennent s: des portails, des détails.
Ail fait au pluriel aulx: J’ai planté des aulx. Cependant, en terme de botanique, ail fait ails: la famille des ails.
Bercail n’a pas de pluriel.—Bestiaux sert de pluriel à bétail.
Généralement, aïeul fait au pluriel aïeux; ciel fait cieux, et œil fait yeux (V. p. 198).
Questionnaire: Comment les noms en al forment-ils leur pluriel? Quels sont ceux qui font exception?—Nommez les noms en ail qui changent ail en aux, au pluriel.—Quels sont les pluriels de ail?—Quelle remarque faites-vous sur les noms bercail et bétail?—Quel est le pluriel le plus ordinaire de aïeul, ciel, œil?
Exercice 56.—Mettez au pluriel les membres de phrase suivants:
Le vaisseau de l’amiral. Le portail du château. Le bétail de la ferme. L’hyène et le chacal. Le bal du carnaval. Le vitrail du caveau. L’aïeul de ce héros. La larme à l’œil. Le chapeau du général. Le cactus et le nopal. Le bouchon du bocal. Le camail du cardinal. Le cri du serval. La couleur de cet émail. L’épouvantail pour l’oiseau. Le minéral et le végétal. Le succès du rival. Le travail de l’ouvrier. Le total de l’addition. Le poitrail du cheval. Le chirurgien de cet hôpital. L’éventail de la dame. L’étoile du ciel. Le gouvernail du bateau. Le chenal du canal. Le pied du corail. Le détail de l’histoire. Le vantail de la porte. La signature du bail. Le socle et le piédestal.
Exercice 57.—Mettez au pluriel les phrases suivantes:
Le métal est un minéral. Le chou est un légume. La guerre est un fléau. Le sapajou est un singe. L’éponge est un animal. La queue du cygne est un gouvernail. Le narval est un cétacé. Une bague est un bijou. Le cal est un durillon. Le lionceau est le petit du lion. Le bancal est un sabre. Le sandal est un bois de l’Inde. Le pou est un insecte. Le bétail est la fortune du fermier. Le bigarreau est une cerise. Le neveu est le fils du frère ou de la sœur. Le canezou est un vêtement. L’amadou est un végétal. Le boisseau est une mesure. L’arsenal est un magasin. Le chalumeau est un instrument. Cette boisson est un cordial. Le fanal est une lanterne. Le pic est un oiseau.
LECTURE et DICTÉE.—Les Normands.
Exercice 58.—Remplacez le tiret par le nom convenable:
Les Normands ou —— du —— étaient des —— danois et norvégiens qui, chaque ——, au printemps, abandonnaient leur —— pour aller piller, voler et tuer. Ils étaient d’un —— si aventureux et si téméraire qu’on les appelait et qu’ils s’appelaient eux-mêmes —— de la mer. Rapides comme des —— de proie, ils débarquaient soudainement sur les ——, en dépit de la ——; ils remontaient l’embouchure des ——, et changeaient en déserts les plus belles ——; ils tuaient les —— et les —— ou les jetaient vivants dans les —— des maisons incendiées, réduisaient les hommes en ——, et revenaient à la côte chargés de ——.
Charlemagne avait prévu les —— normandes. Voyant un —— les —— de ces pirates s’avancer jusque dans un —— de la Méditerranée, il les considéra longuement, et ses —— se remplirent de ——. «Je ne crains pas ces ——, dit-il, mais j’éprouve une grande —— en songeant aux —— dont ils accableront mes ——.»
C. A.
Exercice 59.—Faites ce récit: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 60.—Corrigez, s’il y a lieu, les noms en italique:
Les python sont les serpent les plus gros. Les cheval et les bœuf sont les plus utiles des animal. Les chameau plient les genou pour recevoir les fardeau. Les lynx, chat sauvages, ont les œil perçants. Les roues des voiture tournent autour des essieu. Les chacal pullulent dans les déserts africains. Il y a plusieurs patois dans nos province. Les petits ruisseau font les grandes rivière. Notre-Dame a des vitrail superbes. Les hibou sont des oiseau utiles. Les nègre ont les cheveu crépus. On trouve des corail rouges et des corail blancs. Les astre brillent dans les ciel. Les wagon glissent sur les rail. Les Hindou vénèrent les crocodile. Les habitant de la Gaule sont nos aïeul.
Exercice 61.—Nommez celui qui habite ou qui se trouve dans:
Une colonie. Une pension. La province. Un lycée. Une école. Un faubourg. Une métairie. Une mine. Une saline. Une caserne. Le Midi. L’Occident. Le Levant. Une prison. Un navire. Une ferme. Une plantation. Une pêcherie. Un consulat. Un ministère. Un atelier. Une île. Les montagnes. Un collège. L’Orient. Un château. La campagne. Une cité. Un village. Une préfecture. Les bords d’une rivière.
Exercices 62 et 63.—Remplacez le tiret par un nom propre:
62. Le chevalier ——. Le connétable ——. Le maréchal ——. Le général ——. Le roi ——. L’empereur ——. La reine ——. L’impératrice ——. Le ministre ——. Le cardinal ——. Le conventionnel ——. Le philosophe ——. Le poète ——. Le fabuliste ——. Le peintre ——. Le sculpteur ——. Le musicien ——. Le naturaliste ——. Le chimiste ——. Le navigateur ——. Le duc de ——. Le prince de ——. Le dey d’——. Le bey de ——. Le sultan de ——. Le khédive d’——. Le schah de ——. Le tsar de ——. Le doge de ——.
63. L’inca du ——. Le calife de ——. Le stathouder de ——. Le négus d’——. La victoire de ——. La défaite de ——. La chaîne des ——. Le mont ——. Le détroit de ——. Le cap ——. Le lac ——. Le golfe de ——. L’île de ——. L’océan ——. La mer ——. Le ——, fleuve. La ——, rivière. Les draps de ——. Le miel de ——. Les soieries de ——. La coutellerie de ——. Les plaines de la ——. Les landes de ——. Les dunes de ——. Les falaises de ——. Les rochers de ——. L’étang de ——. La presqu’île de ——. La baie d’——. La pointe ——. Le vin de ——. Le cidre de ——. La bière du ——.
Exercices 64 et 65.—Nommez celui qui tient une (ou un):
64. Boutique. Fabrique. Manufacture. Auberge. Filature. Tannerie. Usine. Moulin. Boulangerie. Épicerie. Mercerie. Pharmacie. Cordonnerie. Charcuterie. Boucherie. Teinturerie. Chapellerie. Banque. Hôtel. Taverne. Cabaret. Vannerie. Carrosserie. Papeterie. Librairie.
65. Imprimerie. Quincaillerie. Corderie. Tonnellerie. Coutellerie. Bourrellerie. Forge. Fonderie. Marbrerie. Fruiterie. Café. Pâtisserie. Lampisterie. Cantine. Journal. Brasserie. Restaurant. Pépinière. Jardin. Confiserie. Verrerie. Caisse. Blanchisserie. Laiterie. Herboristerie. Crémerie. Vinaigrerie. Corroirie. Charbonnerie. Graineterie.
Exercice 66.—Comment appelle-t-on un (ou une) très jeune:
Lion. Loup. Lapin. Lièvre. Ane. Aigle. Cerf. Chat. Caille. Cheval. Chèvre. Canard. Coq. Carpe. Dindon. Poule. Sanglier. Ours. Souris. Bœuf. Mouton. Renard. Rat. Serpent. Baleine. Oie. Vipère. Tourterelle. Mouche. Perdrix. Pigeon. Ver. Couleuvre. Bécasse. Barbeau. Oiseau.
Exercice 67.—Que conduit le ...
Pilote. Charretier. Bouvier. Berger. Chevrier. Vacher. Anier. Muletier. Porcher. Dindonnier. Batelier. Cornac. Gondolier. Voiturier. Chamelier. Mécanicien. Aéronaute. Vélocipédiste. Bicycliste. Passeur. Camionneur. Cavalier. Jockey. Cicerone. Guide. Cocher. Capitaine. Commandant. Colonel. Piqueur. Aviateur. Wattman.
Exercices 68 et 69.—Nommez cinq noms:
68. qui prennent s au pluriel. | 69. en ou prenant s au pluriel. |
terminés par s au singulier. | en al changeant al en aux. |
terminés par x au singulier. | en al prenant s au pluriel. |
terminés par au au singulier. | en ail prenant s au pluriel. |
terminés par eu. | en ail changeant ail en aux. |
LECTURE et DICTÉE.—La Rave.
Un paysan, ayant récolté une rave d’une grosseur extraordinaire, crut faire plaisir à Louis XI en la lui envoyant. Le roi n’était pas fort généreux, mais il aimait à favoriser les humbles, les petits, et il avait ses raisons pour cela. Aussi ordonna-t-il que l’on comptât cent pistoles au paysan.
Un gentilhomme, très riche et très avare, apprit cette libéralité et se dit: «Je ne ferais pas mal d’aller offrir au roi le plus beau de mes chevaux. Puisqu’il a donné cent pistoles pour une rave, quelle fortune ne va-t-il pas m’offrir pour un cheval!» Aussitôt, il prend le plus beau coursier de ses écuries et le mène à Louis XI, qu’il prie de vouloir bien l’accepter. Celui-ci, devinant le motif de vil intérêt qui avait poussé cet avare gentilhomme à lui faire ce cadeau: «J’accepte votre cheval, lui dit-il, et, comme je veux vous récompenser de votre générosité, je vous donnerai en retour quelque chose qui m’a coûté le double de la valeur de votre présent.» En achevant ces mots il offrit à l’avare, interdit et consterné..., la grosse rave dont celui-ci avait entendu parler.
C. A.
Exercice 70.—Faites quatre listes: 1º une des noms masc. sing.; 2º une des noms fém. sing.; 3º une des noms masc. plur.; 4º une des noms fém. pl. de cette dictée.
Exercice 71.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercices 72, 73, 74 et 75.—Nommez cinq noms:
72. propres masc. sing. de personnes. | 73. propres fém. sing. de choses. |
propres fém. sing. de personnes. | propres masc. pl. de choses. |
propres masc. pl. de personnes. | propres fém. pl. de choses. |
propres fém. pl. de personnes. | communs m. s. de personnes. |
propres masc. sing. de choses. | communs f. s. de personnes. |
74. communs masc. s. d’animaux. | 75. communs f. pl. de personnes. |
communs fém. sing. d’animaux. | communs m. pl. d’animaux. |
communs masc. sing. de choses. | communs f. pl. d’animaux. |
communs fém. sing. de choses. | communs m. pl. de choses. |
communs masc. pl. de personnes. | communs f. pl. de choses. |
RÉDACTION D’APRÈS L’IMAGE.
Le bien pour le mal.
élocution: 1. Que font ces enfants?—2. Quel accident arrive-t-il? Que se passe-t-il?—3. Quel est le dénouement?—Rédaction: Écrivez une historiette d’après ces images.
Exercice 76.—Nommez le tout dont les noms suivants désignent une partie:
La nacelle. Le parapet. Le radius. La corolle. La France. L’Asie. La Bretagne. La page. Le pistil. La proue. Le moyen. Le cerneau. L’alvéole. Le cadran. La rampe. La hampe. La pupille. Le pépin. La margelle. Le tibia. Le sarment. Le tympan. Le soc. La lame. Le goulot. Le clapet. L’essieu. Le gluten. Les fanons. La crosse. La jugulaire. Les mailles. L’anse. La bielle. Une lettre. Un mot. Une phrase. La nef. Le bataillon. Le pêne. L’arc. Le segment. Le musoir. La bride.
LES TROIS RÈGNES DE LA NATURE
Tout ce qui est dans la nature se divise en trois règnes:
1º Le règne animal, comprenant les êtres animés qui naissent, vivent, se meuvent, grandissent et meurent: homme, chat.
2º Le règne végétal, comprenant les plantes qui naissent, vivent, grandissent, sans changer de place, et meurent: chêne.
3º Le règne minéral, comprenant les êtres inanimés, c’est-à-dire dépourvus de vie: fer, pierre.
Exercice 77.—Dites si les choses suivantes sont fournies par un animal, par un végétal ou un minéral:
Le bois. Le pain. Le cuir. Le vin. Le poivre. Le suif. Le diamant. Le tapioca. La vanille. Le parchemin. Le fromage. La chaux. Le coton. La laine. Le gaz. La poix. La soie. La fonte. La corne. Le liège. La quinine. L’écaille. Les perles. Le carton. La baleine. L’aérolithe. La nacre. Le vinaigre. La ficelle. L’ivoire. La gomme. Les cordes de violon. Les pépites. Le vaccin. Le caoutchouc. Le tabac. La bougie. Le chocolat. La colle forte. Le sel. Les bonbons. La cire. La tôle. Le rhum. L’édredon. La margarine. La résine. L’encens, L’éponge. Le cordial. Le papier. Le verre. La porcelaine. Le pétrole. L’amiante. L’indigo. Le pastel. Le feutre. L’arsenic. Le musc.
ANALYSE DU NOM
Pour analyser le nom, on en indique:
1º L’Espèce: c’est-à-dire s’il est propre ou commun.
2º Le Genre: s’il est du masculin ou du féminin.
3º Le Nombre: s’il est du singulier ou du pluriel[4].
Par abréviation on écrit:
n. pr. pour nom propre | fém. pour féminin. |
n. c. pour nom commun; | sing. pour singulier; |
masc. pour masculin; | pl. pour pluriel. |
La France produit du vin, des céréales.
France | n. pr. fém. sing. | ||
modèle d'analyse | { | vin | n. c. masc. sing. |
céréales | n. c. fém. pl. |
Questionnaire: Que faut-il indiquer dans l’analyse du nom?
Exercices 78 et 79.—Analysez les noms des phrases suivantes:
78. La France est un des pays les plus beaux du monde. La prudence est mère de la sûreté. D’énormes serpents vivent dans les forêts vierges de l’Amérique. L’union fait la force. Les rivières se jettent dans les fleuves. Bayard fut le modèle des chevaliers. L’empereur Charlemagne vainquit les Saxons. La modestie est l’ornement du mérite.
79. Il y a dans les Pyrénées des sites merveilleux. L’instruction est un trésor, le travail en est la clef. L’amiante est incombustible. La tendresse des enfants soutient les vieillards. Les soldats de la Révolution luttèrent victorieusement contre les armées de l’Europe. A Franklin est due l’invention du paratonnerre.
Exercice 80.—Citez deux mots de même famille que les noms en italique.
DICTÉE et RÉCITATION.
Barbe et Cheveux.
Henri Quatre et Crillon, en bac passant la Loire,
Virent que leur passeur, robuste compagnon,
Avait les cheveux blancs et la barbe très noire:
«Le contraste est plaisant! fit remarquer Crillon;
D’où vient-il, s’il vous plaît?—Parbleu! quelle sornette!
Dit en riant le roi. Comment! toi, plein de sens,
Tu ne devines pas?... La barbe est la cadette:
Les cheveux, pour le moins, sont plus vieux de vingt ans.»
C. A.
Exercice 81.—Analysez les noms contenus dans cette poésie.
Exercice 82.—Citez deux mots de même famille que les noms en italique.
Le complément du nom est le mot qui complète la signification de ce nom.
Le complément d’un nom est généralement joint à ce nom par un article contracté ou par un des mots à, de, en, par, pour, sans, etc., qu’on appelle prépositions (V. p. 181).
Ex.: L’odeur de la rose est agréable.
Rose est complément du nom odeur.
Le pronom et le verbe peuvent être aussi des compléments du nom. Ex.:
Le chien est le seul animal dont la fidélité soit à l’épreuve.
Dont, pronom, est complément de fidélité (fidélité duquel).
Le désir de plaire nous rend aimables.
Plaire, verbe, est complément de désir.
Le nom peut avoir un autre complément, qu’on appelle apposition.
L’apposition ou complément appositif d’un nom est un mot qui, placé à côté de ce nom, n’exprime avec lui qu’une seule et même personne, un seul et même animal, une seule et même chose. Ex.: Le roi Henri. Capitaine renard. Le fer, métal précieux, est tiré de la terre.
Henri est appositif de roi; renard, de capitaine; métal, de fer.
Questionnaire: Qu’est-ce que le complément du nom?—Par quoi est-il joint à ce nom!—Quels mots peuvent être encore compléments du nom?—Qu’appelle-t-on apposition?
Exercice 83.—Remplacez chaque tiret par l’un des noms en italique, placés entre parenthèses à la fin de la phrase:
On juge de notre esprit par nos ——, de notre cœur par nos —— (actions, paroles). A vaincre sans —— on triomphe sans —— (péril, gloire). Le bon —— fait le bon —— (soldat, capitaine). On paye cher le —— les folies du —— (matin, soir). On dit —— du froid, —— du beau (la sensation, le sentiment). —— est fille de —— (l’ignorance, la présomption). Préfère les qualités —— à celles —— (du cœur, de l’esprit). Tout —— n’est pas un —— (changement, progrès). Le monde est économe —— et prodigue —— (de critiques, d’éloges). L’avare rencontre —— au sein de —— (l’abondance, la disette). Une excellente —— ne vaut pas une bonne —— (action, affaire). On est ferme par —— et têtu par —— (principes, tempérament). —— passe —— (contentement, richesse). L’homme n’est grand que par ——, noble que par ——, respectable que par —— (la pensée, les sentiments, les vertus). Le —— sans —— n’est que —— (folie, génie, jugement).
Exercice 84.—Analysez les compléments en italique dans les phrases suivantes:
La reine Marie Stuart monta sur le trône d’Ecosse. Le Cheliff, fleuve d’Algérie, se jette dans la mer Méditerranée. L’hirondelle est la messagère du printemps. Le cardinal Mazarin continua la politique de Richelieu. L’abbé Suger était le ministre du roi Louis VI. Capitaine renard fut dupe de la ruse de commère la cigogne. Les hauts pics de la chaîne des Alpes sont toujours couverts de neige. Syagrius, général des Romains, fut vaincu à Soissons par Clovis, roi des Francs.
LECTURE et DICTÉE.—Le Coq et le Renard.
Un vieux coq, volatile malin et rusé, était perché sur une branche d’arbre. Capitaine renard survient et lui dit d’une voix douce: «Frère[5], le peuple des renards et la nation des volailles ne sont plus en guerre. La signature de la paix vient d’avoir lieu. Descends vite, que je t’embrasse.—Ami[6], répond compère le coq, l’annonce de cet événement me comble de joie. J’aperçois d’ici deux chiens, agiles lévriers, qui viennent vers nous au galop, sans doute pour m’apporter la confirmation de la nouvelle. Je descends pour que nous la fêtions ensemble.—Adieu, dit le renard, je suis trop pressé aujourd’hui.» Là-dessus, il s’enfuit de toute la vitesse de ses jambes, tandis que le coq riait du succès de son invention. Car la nouvelle de l’arrivée des chiens était aussi fausse que la signature de la paix générale. Le vieux coq, animal expérimenté, avait déjoué par une ruse la ruse du renard.
C. A., d’après La Fontaine
Exercice 85.—Analysez les noms en italique de cette dictée.
Exercice 86.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 87.—Remplacez le tiret par le complément convenable:
Saint Louis, —— de ——, mourut de la peste à ——. Les soldats de —— vainquirent à Austerlitz les troupes des —— de —— et d’——. L’abeille, —— de l’activité, butine le suc des ——. Jeanne d’Arc, la célèbre ——, délivra la France du joug des ——. Le général —— battit à Valmy les soldats de ——. La Constituante proclama les droits de l’—— et du ——. Maître —— fut victime de la ruse du ——. L’invention de l’—— est due à Gutenberg. Édouard III, —— de —— VI, à Crécy, alla faire le siège de la —— de ——. Charles le Téméraire, —— de ——, fut le principal adversaire du —— —— XI. L’eau de la —— est salée. Le Volga, grand —— de Russie, se jette dans la mer ——. L’amour du —— natal ne s’éteint jamais dans le cœur de l’——. Louis XIV commit une grande —— en révoquant l’—— de ——.
Exercice 88.—Choisissez dans la colonne de droite le complément qui convient à chacun des noms de la colonne de gauche:
Morceau, bout, tranche. | de cigare, de melon, de sucre. |
Les griffes, les ongles, les serres. | de l’homme, du lion, de l’aigle. |
Collection, réunion, galerie, recueil. | d’anecdotes, de plantes, de tableaux, d’électeurs. |
Différence, distinction, variété. | d’âge, de couleurs, de rang. |
Carapace, coquille, écaille. | d’huître, de limaçon, de tortue. |
Débris, décombres, ruines. | d’une maison, d’un pâté, d’un château. |
Baril, barrique, pipe. | d’eau-de-vie, de poudre, de vin. |
Capitaine, commandant, général. | d’armée, de place, de vaisseau. |
Garde, gardeur, gardien. | de dindons, d’une forêt, de prison. |
L’arome, le fumet, le parfum. | du café, de la fleur, du rôti. |
Les bornes, les limites, le terme. | d’un champ, de l’Océan, de la vie. |
Le bâton, la béquille, la crosse, la houlette. | de l’évêque, du berger, du voyageur, de l’infirme. |
Le chant, le cri, le ramage. | de l’aigle, du coq, du pinson. |
Les dents, les crocs, les défenses. | du sanglier, du chien, du cheval. |
Exercice 89.—Comme pour l’exercice 88:
Les contes, les comédies, l’histoire, les tragédies, les fables, les lettres. | de Molière, de Corneille, de Perrault, de Mme de Sévigné, de Florian, de Michelet. |
Bourriche, caisse, picotin, pot, tasse, seau. | de confitures, d’eau, d’huîtres, de savon, d’avoine, de café. |
Écriteau, épitaphe, épigraphe, enseigne, inscription. | d’un livre, d’un magasin, d’un tombeau, d’un monument, d’une rue. |
La cime, le comble, le faîte, le sommet, le bout. | d’une maison, des grandeurs, d’un arbre, d’un bâton, de la tête. |
Civet, fricassée, gibelotte, ragoût, matelote, purée. | de mouton, d’anguille, de lièvre, de pois, de poulet, de lapin. |
Comtat, comté, duché, empire, principauté, royaume, république. | de Nice, de Suède, d’Avignon, des Indes, d’Andorre, de Monaco, de Luxembourg. |
La mer, l’île, le détroit, le golfe, l’isthme, le mont, le pic, la chaîne, le lac, le cap, l’océan, le puy, les collines, le canal, la pointe. | Blanc, de Gibraltar, Indien, de la Hague, du Raz, du Caucase, de Genève, du Midi, de Briare, de Ré, de Sancy, du Lion, du Nord, de Corinthe, du Poitou. |
Exercice 90.—Donnez deux compléments à chaque nom:
Un sac. Un régiment. Une botte. Un troupeau. Une poignée. Une paire. Une gerbe. Une caisse. Une pile. Une douzaine. Un banc. Un essaim. Un paquet. Une nichée. Une planche. Un trousseau. Une troupe. Une rangée. Une masse. Une chaîne. Un tas. Une provision.
L’article est un mot qui se place devant les noms pour indiquer qu’ils sont pris dans un sens défini, indéfini ou partitif.
L’article s’accorde toujours en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.
Il y a trois sortes d’articles: l’article défini, l’article indéfini et l’article partitif.
Les articles définis se mettent devant les noms dont le sens est déterminé, défini: le chien du berger.
Les articles définis sont: le, la, les; au, aux, du, des.
Le, pour le masculin singulier: le ciel.
La, pour le féminin singulier: la terre.
Les, pour le pluriel des deux genres: les airs, les eaux.
Remarque.—Les noms propres de personnes et de villes, qui ont par eux-mêmes un sens déterminé, complet, ne sont pas précédés de l’article: Paul, Pierre, Paris, Lyon.
Les autres noms géographiques doivent suivre l’article: ainsi l’on dit: la France, le Rhin, les Alpes, pour la contrée appelée France, le fleuve appelé Rhin, les montagnes appelées Alpes.
Questionnaire: Qu’est-ce que l’article?—Comment s’accorde l’article?—Combien y a-t-il de sortes d’articles?—Devant quels noms place-t-on les articles définis?—Nommez les articles définis.—Quels sont les noms propres qui ne doivent pas être précédés de l’article?—Quels sont ceux qui doivent en être précédés?
Exercice 91.—L’élève placera devant chacun des noms suivants un des articles définis le, la, les:
1º Victoire. Légumes. Roses. Cime. Platine. Gloire. Papillons. Parafe. Pore. Pantomime. Masque. Neiges. Quine. Phare. Drapeaux. Cèpe. Dinde. Génie. Pensées. Girofle. Clown. Réglisse. Poésie. Père. Paire. Arts. Crabe. Sentinelle. Décime. Musique. Cuillère.
2º Chrysanthème. Carpes. Falaise. Bécarre. Quinine. Richesses. Pétale. Racine. Trèfle. Nacre. Rochers. Patère. Girafe. Pédale. Feuilles. Défilés. Centime. Cataracte. Vagues. Flamme. Concombre. Chanvre. Fleurs. Baie. Paroi. Crique. Cirque. Scarabée. Étoiles. Jujube. Trapèze. Maire. Mère. Foi. Foie. Gaz. Gaze. Chaîne. Chêne.
Les articles définis le, la, sont sujets à l’élision, et les articles définis le, les, à la contraction.
L’élision consiste dans la suppression (dans le, la) des voyelles e, a, qui sont remplacées par une apostrophe.
L’élision a pour objet d’empêcher un hiatus, c’est-à-dire l’effet désagréable produit par la rencontre de deux voyelles, comme dans le ami.
On élide les articles définis le, la, devant tout mot commençant par une voyelle ou un h muet. Ainsi:
Au lieu d’écrire et de prononcer: le oiseau, la histoire, la amitié, on écrit et on prononce: l’oiseau, l’histoire, l’amitié.
L’article l’ est alors appelé article élidé.
Questionnaire: A quoi est sujet l’article défini?—En quoi consiste l’élision?—Quel est l’objet de l’élision?—Quand élide-t-on les articles définis le, la?
Exercice 92.—Remplacez le tiret par le, la, l’ ou les:
—— hirondelle nous quitte en automne. —— hérisson a des piquants. —— haricot, —— lentille, —— fève et —— pois sont des féculents. —— poisson se prend à —— hameçon. —— hareng quitte tous —— ans —— océan Glacial pour venir sur —— côtes de —— Hollande et de —— Écosse. —— guerriers se servaient autrefois de —— hache d’armes. —— hanneton ronge —— racines des plantes et —— écorce des arbres. —— yucca est une plante exotique. Ne comptez pas sur —— hasard. —— héroïsme de d’Assas sauva —— armée. Ney est —— héros de —— retraite de Russie. —— uhlan est armé de —— lance. —— herse sert à couvrir —— semence et à écraser —— mottes. —— ouate est du coton soyeux. —— yacht est un bateau.
Exercices 93 et 94.—Mettez l’article défini:
93. | Le devant cinq noms de | 94. | Les devant cinq noms masc. de |
personnes. | personnes. | ||
Le devant cinq noms d’animaux. | Les devant cinq noms fém. de | ||
Le devant cinq noms de choses. | personnes. | ||
La devant cinq noms de | Les devant cinq noms masc. | ||
personnes. | d’animaux. | ||
La devant cinq noms d’animaux. | Les devant cinq noms fém. | ||
La devant cinq noms de choses. | d’animaux. | ||
L’ devant cinq noms de | Les devant cinq noms masc. | ||
personnes. | de choses. | ||
L’ devant cinq noms d’animaux. | Les devant cinq noms fém. de | ||
L’ devant cinq noms de choses. | choses. |
Contracté veut dire resserré. La contraction est la réunion de plusieurs mots, de plusieurs sons en un seul.
Les articles contractés sont formés par la réunion des articles définis le, les avec les prépositions à, de.
Les articles définis contractés sont:
au, mis pour à le. | du, mis pour de le. |
aux, mis pour à les. | des, mis pour de les. |
On contracte l’article:
1º devant les mots pluriels: aux amis, des villes;
2º devant un mot masculin singulier commençant par une consonne ou un h aspiré: du village, au hameau.
Questionnaire: Qu’est-ce que la contraction?—Comment sont formés les articles définis contractés?—Nommez-les.—Quand contracte-t-on l’article?
Exercice 95.—Remplacez les points par un article défini ou élidé, et le tiret par un article contracté ou par à l’, à la, de l’, de la:
.. lever —— aurore | .. serres —— vautour | .. bifteck —— pommes |
.. rayon —— soleil | .. sardine —— huile | .. sifflement —— balles |
.. pêche —— grenouille | .. asperge —— vinaigre | .. savanes —— Amérique |
.. crème —— vanille | .. chasse —— lièvre | .. anguille —— matelote |
.. leçons —— maître | .. steppes —— Russie | .. perdrix —— choux |
Exercice 96.—Faites passer les noms suivants par chacune des trois formes: 1º Le, la, les; 2º Du, de la, des; 3º Au, à la, aux:
Modèle du devoir: L’honneur, de l’honneur, à l’honneur.
Honneur. Patrie. Devoir. Haie. Spectacle. Chevaux. Hibou. Obus. Image. Peau. Pot. Joujoux. Harmonie. Héron. Mort. Mors. Oasis.
DICTÉE.—Le Charbonnier et le Blanchisseur.
Exercice 97.—Remplacez le tiret par un article défini:
—— charbonnier, voisin —— blanchisseur, lui dit un jour: «—— maison où je demeure contiendrait bien —— marchandises que nous possédons tous deux; venez donc l’habiter, ce sera une diminution —— frais.» «Merci de —— intention, —— ami,» répondit —— blanchisseur, «mais je me trouverais mal —— mélange: —— charbons noirciraient —— toile que j’ai tant de peine à blanchir.»
Cet apologue montre —— enfants que nous devons nous garer —— contacts qui peuvent ternir —— pureté de —— conscience. Qu’ils imitent toujours —— prudence —— blanchisseur!
C. A.
Exercice 98.—Faites ce récit: 1º oralement; 2º par écrit.
Les articles indéfinis se mettent devant les noms dont le sens est vague, général, indéfini: La rose est une fleur.
Les articles indéfinis sont:
Un, pour le masculin singulier: un bouquet.
Une, pour le féminin singulier: une fleur.
Des, pour le pluriel des deux genres: des lis, des roses.
Remarque.—Des est article défini quand il est le pluriel de du; il est article indéfini quand il est le pluriel de un, une.
Questionnaire: Devant quels mots place-t-on les articles définis?—Quels sont les articles indéfinis?—Quand des est-il article défini? Quand est-il article indéfini?
Exercice 99.—Remplacez le tiret par l’article convenable:
Franklin est —— inventeur —— paratonnerre. —— autruche est impropre —— vol bien qu’elle ait —— ailes. —— lune réfléchit —— lumière —— soleil. —— iceberg est —— masse flottante détachée de —— banquise ou d’ —— glacier polaire. —— renne est aussi utile —— Lapons que —— dromadaire ou —— chameau —— Arabes. —— Gange se jette dans —— golfe —— Bengale par —— vaste delta. —— odorat est —— avant-coureur —— goût. —— bonbons sont —— friandise et non —— aliment. —— frère est —— ami donné par —— nature. —— cours annuel —— soleil ajuste tous —— ans un cercle —— troncs —— arbres. —— France est —— —— plus beaux pays —— monde.
LECTURE et DICTÉE.—Le rusé pillard.
Dans le sac d’une ville de la Turquie d’Asie, des cavaliers et des fantassins pillaient la maison d’un riche négociant. Un brave Arabe avait mis la main sur une énorme bourse d’or. Craignant qu’on ne lui enlevât sa proie, le malin compère s’avisa de la jeter dans une marmite qui était auprès du feu dans la cuisine; puis il prit la marmite dans ses bras, et se retira en toute hâte. Les nombreux camarades qui l’aperçurent ne purent s’empêcher de rire en le voyant faire un pareil choix, tandis que tous les autres s’emparaient de choses plus précieuses. Le pauvre Arabe répondait tranquillement aux pillards: «J’emporte ce qui est nécessaire à ma famille; pour le reste, Allah et le hasard y pourvoiront.» Et le rusé compère sauva ainsi son butin.
C. A.
Exercice 100.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 101.—Dites si les articles en italique sont définis (élidés ou contractés) ou indéfinis.
Les articles contractés du, des et le groupe de la sont dits articles partitifs, parce qu’ils se placent devant les noms qui ne désignent qu’une partie d’un tout. Ex.:
J’ai mangé du beurre, de la crème, des fruits.
Si le nom est précédé d’un adjectif, on emploie de au lieu de du, de la, des. Ex.:
J’ai mangé de bon beurre, de bonne crème, de bons fruits[7].
Remarque.—Cependant si l’adjectif et le nom sont liés de manière à former une sorte de nom composé, comme jeunes gens, petits pois, bas-relief, etc., on met du, de la, des, et non de. Ex.: J’ai mangé des petits pois.
Questionnaire: Quand emploie-t-on du, de la, des?—Quand doit-on employer de au lieu de du, de la, des?—Quelle remarque faites-vous?
Exercices 102 et 103.—Remplacez le tiret par l’un des articles du, de la, des, ou par la préposition de:
102. Brunehaut périt dans —— souffrances atroces. Ne vous liez qu’avec —— honnêtes gens. Molière a écrit —— comédies célèbres et La Fontaine —— jolies fables. La Bourgogne produit —— vin excellent. En été, —— fortes chaleurs dessèchent la terre. Lyon fabrique —— belles soieries. Le Nord fabrique —— bière délicieuse. Nous aimons mieux —— exemples bien choisis que —— savantes théories. On trouve en Afrique —— vastes déserts, —— immenses forêts, —— arbres gigantesques, —— énormes serpents, —— nombreux crocodiles, —— animaux féroces, —— innombrables singes et —— oiseaux de toutes sortes.
103. La légèreté est le défaut —— jeunes gens. La France donne surtout —— bon blé et —— vin exquis. Nous eûmes à déjeuner —— pâté délicieux, —— excellents œufs frits, —— petits pois, —— bon fromage et —— fruits savoureux. Que de gens croient dire —— mots spirituels et ne disent que —— mauvais quolibets! Dans le Roussillon on voit —— orangers superbes pousser en pleine terre. Langres fabrique —— coutellerie renommée. Les Pyrénées donnent —— beaux marbres. L’écolier paresseux a toujours —— mauvaises notes. Il y a en Belgique —— grandes fabriques et —— usines importantes. L’Amérique du Sud est couverte —— forêts impénétrables que coupent —— larges cours d’eau. Préférons —— censeurs éclairés à —— complaisants amis. On va chercher loin —— beaux sites, quand on a —— paysages si merveilleux en France.
Pour analyser l’article, on en indique:
1º | L’Espèce: c’est-à-dire s’il est défini (élidé ou contracté), indéfini, partitif. |
2º | Le Genre: s’il est du masculin ou du féminin. |
3º | Le Nombre: s’il est du singulier ou du pluriel. |
4º | La Fonction: c’est-à-dire le nom qu’il détermine. |
Par abréviation, on écrit:
art. pour article; | cont. pour contracté; |
déf. pour défini; | indéf. pour indéfini; |
él. pour élidé; | dét. pour détermine. |
Ex.: Le fusil du soldat. L’obéissance aux lois.
Le | art. déf. masc. sing. dét. fusil. | ||
MODÈLE | { | du | art. déf. cont. masc. sing. dét. soldat. |
D’ANALYSE | L’ | art. déf. fém. sing. dét. obéissance. | |
aux | art. déf. cont. fém. pl. dét. lois. |
Questionnaire: Que faut-il indiquer dans l’analyse de l’article? (V. analyse, p. 259.)
Exercices 104 et 105.—1º Remplacez le tiret par l’article convenable; 2º analysez ces articles:
—— amour filial est —— premier devoir —— enfants. —— présomption est fille de —— ignorance. —— travail est —— loi de —— vie. —— printemps, —— nature sourit —— pauvres gens. C’est de —— instruction de —— jeunesse que dépend —— sort —— États. —— bons maîtres font —— bons serviteurs. —— gloire —— méchants en —— moment s’éteint. —— morale est —— science —— devoir. —— motif n’est pas —— excuse. —— ordre, c’est —— temps et de —— argent. La plupart —— oiseaux accrochent leurs nids —— branches —— arbres. —— cimeterre et —— yatagan sont —— sabres.
LECTURE et DICTÉE.—Le Déserteur.
C’est pendant la guerre, le pays est envahi. Les ténèbres couvrent la campagne. Un jeune soldat, fuyant l’armée, revient à la cabane que sa mère habite à la lisière des bois. Il frappe à la porte. «Qui est là? demande la mère.—C’est moi, votre fils.—Vous, mon fils? Vous mentez! Mon fils est au régiment; il défend la patrie.»
La mère, dans sa droiture héroïque, ne peut croire au retour du fils. C’est que déserter devant l’ennemi est un crime affreux, dont la pensée même ne saurait venir aux âmes loyales.
C. A., d’après A. de La Forge.
Exercice 106.—Analysez les articles contenus dans cette dictée.
Exercice 107.—Faites ce récit: 1º oralement; 2º par écrit.
Tous les êtres, tous les objets possèdent des qualités. Ainsi: le soldat est brave, l’abeille est laborieuse, la terre est ronde, etc.
Les mots brave, laborieuse, ronde, qui qualifient, qui disent comment sont le soldat, l’abeille, la terre, sont appelés adjectifs.
Dans les phrases suivantes: mon cahier est propre, cette fleur est fanée, le quatrième mois de l’année, le sens des mots cahier, fleur, mois, est précis, déterminé. Il ne s’agit pas d’un cahier, d’une fleur, d’un mois quelconques, mais il est question d’un cahier particulier (mon cahier), d’une fleur particulière (cette fleur), d’un mois particulier (le quatrième).
Les mots mon, cette, quatrième, qui déterminent l’étendue de la signification des noms, en joignant à chacun d’eux une idée particulière de possession, d’indication, d’ordre, sont des adjectifs.
L’adjectif est un mot qui s’ajoute au nom pour le qualifier ou pour le déterminer.
On distingue: 1º les adjectifs qualificatifs; 2º les adjectifs possessifs, démonstratifs, interrogatifs, indéfinis et numéraux.
L’adjectif qualificatif est un mot qui s’ajoute au nom pour en faire connaître la qualité: enfant studieux, tigre cruel, marbre poli.
Les mots studieux, cruel, poli, qui ajoutent une qualification aux noms enfant, tigre, marbre, sont des adjectifs qualificatifs.
On reconnaît qu’un mot est adjectif quand on peut y joindre un nom de personne, d’animal ou de chose.
Ainsi modeste, fidèle, propre, sont des adjectifs qualificatifs, parce qu’on peut dire enfant modeste, chien fidèle, cahier propre.
Questionnaire: Qu’est-ce que l’adjectif?—Combien distingue-t-on d’adjectifs?—Qu’est-ce que l’adjectif qualificatif?—A quoi le reconnaît-on?
Exercice 108.—Joignez deux noms à chaque adjectif:
Modèle du devoir: Dévoué | mère dévouée, maître dévoué. |
Dévoué. Fraternel. Terrible. Rapide. Pauvre. Glorieux. Délicieux. Agile. Courageux. Vaste. Profond. Facile. Haut. Nuisible. Précieux.
Exercice 109.—Faites entrer chaque adjectif dans une phrase:
Exercice 110.—Joignez trois adjectifs qualificatifs à chacun des noms suivants:
Papillon. Coup. Océan. Ville. Campagne. Pays. Récit. Fleur. Liqueur. Esprit. Été. Couleur. Santé. Eau. Nuage. Guerre. Raisin.
DICTÉE et RÉCITATION.
L’Enfant et les Noisettes.
Un jeune enfant, moitié gourmand et moitié sot,
Dans l’office, un beau jour, pénétrant en cachette,
Met sa main dans un petit pot
Où logent fin pruneau, figue grasse et noisette.
Il en emplit sa main tant qu’elle en peut tenir,
Puis veut la retirer, mais n’y peut parvenir.
De là des pleurs, des cris, de la colère:
Il voulait tout avoir et ne le pouvait pas.
«Cher enfant, dit alors son indulgent grand-père,
Contente-toi de peu; et ce peu, tu l’auras.»
C. A.
Exercice 111.—Soulignez les adjectifs qualificatifs de cette dictée.
Exercice 112.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercices 113 et 114.—Joignez trois adjectifs à chaque nom:
113. Hirondelle. Conte. Bataille. Carton. Tigre. Orage. Sabre. Lune. Coteau. Camarade. Figure. Source.—114. Ferme. Parc. Grotte. Nuit. Travail. Navire. Nation. Rivière. Ruche. Chamois. Sceau. Demeure.
LECTURE et DICTÉE.—La Patrie.
La patrie, chers enfants, ce n’est pas seulement votre plaine ou votre coteau, la flèche élancée de votre clocher ou la cime verdoyante de vos arbres, ou les chansons monotones de vos pâtres! La patrie, c’est ce qui parle notre belle langue, c’est ce qui fait battre nos cœurs, c’est l’unité de notre magnifique territoire, c’est notre indépendance absolue, c’est la gloire ineffaçable de nos pères, c’est la communauté du nom français, c’est la grandeur de la liberté! La patrie, c’est l’azur de notre ciel bleu, c’est le doux soleil qui nous éclaire, les beaux fleuves qui nous arrosent, les vertes forêts qui nous ombragent et les terres fertiles qui s’étendent sous nos pas! La patrie, c’est l’ensemble indivisible de nos concitoyens, grands ou petits, riches ou pauvres! La patrie, c’est la nation qui a droit à notre entier dévouement, et que vous devez honorer, servir, défendre de toutes les facultés de votre intelligence, de toutes les forces de vos bras, de toute l’énergie et de tout l’amour d’un cœur désintéressé!
D’après Cormenin.
Exercice 115.—Soulignez les adjectifs qualificatifs de cette dictée.
Exercice 116.—Citez deux mots de même famille que les noms en italique.
Exercice 117.—Indiquez un adjectif dérivant des noms suivants:
Histoire. Fable. Orgueil. Cruauté. Difficulté. Champ. Victoire. Nation. Honneur. Douleur. Héros. Pardon. Verdure. Fureur. Soleil. Faveur. Triangle. Étude. Horizon. Horreur. Mensonge. Loyauté. Appétit. Ministre. Agrément. Grammaire. Vertu. Enthousiasme.
LECTURE et DICTÉE.—Le Distrait spirituel.
La Fontaine, ce poète d’une sensibilité délicate et d’une malicieuse bonhomie, dont les fables exquises sont devenues un livre universel, était l’homme le plus distrait de la terre. Il rêvait sans cesse à ses personnages ou à ses auteurs favoris.
Le prince de Condé l’invita un jour à un repas, mais le poète oublieux n’y alla point. De là, grande colère du prince. Sur le conseil d’un ami, La Fontaine se rendit auprès du vainqueur de Rocroi pour lui présenter ses humbles excuses. Dès que Condé l’aperçut, il lui tourna le dos. «Merci, Monseigneur, s’écria le malin fabuliste. On m’avait dit que vous étiez fâché contre moi, mais je vois bien qu’il n’en est rien.—Voilà qui est singulier, fit le prince surpris; et à quoi donc voyez-vous cela?—Votre Altesse me tourne le dos, et elle n’a pas l’habitude d’agir ainsi avec ses ennemis.» Cet adroit compliment fit tomber la mauvaise humeur de Condé, qui tendit la main au spirituel poète.
C. A.
Exercice 118.—Soulignez les adjectifs qualificatifs de cette dictée.
Exercice 119.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 120.—Joignez à chaque nom de la colonne de gauche l’adjectif de la colonne de droite qui lui conviendra le mieux:
Écolier, jongleur, négociateur. | Adroit, habile, intelligent. |
Aliment, suc, viande. | nourricier, nourrissant, nutritif. |
Air, eau, fruit. | pur, sain, salubre. |
Chapeau, viande, marchandise. | avarié, gâté, abîmé. |
Torrent, caractère, coursier. | fougueux, impétueux, violent. |
Rang, présidence, titre. | honorifique, honorable, honoraire. |
Asile, île, maison. | désert, inhabité, solitaire. |
Éclair, papillon, chamois. | léger, rapide, agile. |
Être, homme, siècle. | éclairé, instruit, intelligent. |
Vêtement, discours, parole. | succinct, court, bref. |
Bois, odeur, saveur, goût. | doux, exquis, odorant, suave. |
L’adjectif n’a par lui-même ni genre ni nombre; mais il varie dans sa terminaison, selon le genre et le nombre du nom auquel il se rapporte.
On forme le féminin d’un adjectif en ajoutant un e muet au masculin. Ex.: un homme poli, une femme polie; un océan glacial, une mer glaciale.
Exception.—Si l’adjectif est terminé au masculin par un e muet, comme honnête, sobre, habile, il ne change pas au féminin. Ex.: un général habile, une manœuvre habile.
Les adjectifs terminés au masculin par f changent au féminin f en ve: vif, vive; neuf, neuve.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Les adjectifs terminés au masculin par x changent au féminin x en se: heureux, heureuse.
Il faut excepter doux, faux, roux, préfix, vieux, qui font au féminin douce, fausse, rousse, préfixe, vieille.
Questionnaire: Comment forme-t-on le féminin d’un adjectif?—Quel est le féminin des adjectifs terminés au masculin par un e muet?—Comment se forme le féminin des adjectifs terminés par f?—Par x?—Quelles sont les exceptions?
Exercices 121 et 122.—Mettez au féminin le devoir suivant:
Modèle de devoir: Le maître instruit, la maîtresse instruite.
121. Le maître instruit. | L’ouvrier actif. | Le poulain vif. |
Le chien fidèle. | Le mulet entêté. | L’oncle vieux. |
Le marchand juif. | Le mur délabré. | Le salon obscur. |
Le pré vert. | L’agneau doux. | Le nègre paresseux. |
Le père heureux. | L’écolier oisif. | Le coteau verdoyant. |
Le lecteur intelligent. | L’ours gourmand. | Le neveu respectueux. |
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
122. Le héros généreux. | Le fossé profond. | L’espoir déçu. |
Le tigre féroce. | Le bœuf roux. | Le paon orgueilleux. |
Le duc hautain. | L’hôte poli. | L’herbage tendre. |
L’inspecteur sévère. | Le lion courageux. | Le frère prévenant. |
Mon petit cousin. | Le compère bavard. | Le citoyen loyal. |
Le compagnon gai. | Le serviteur diligent. | Le directeur habile. |
Le terrain sablonneux. | L’acteur prétentieux. | Le chat fin et sournois. |
Exercices 123 et 124.—Joignez à chacun des adjectifs suivants un nom masculin et un nom féminin convenables:
123. Bleu. Instructif. Doux. Gai. Sournois. Faux. Chétif. Prudent. Original. Généreux. Escarpé. Bavard. Grand. Vrai. Dangereux. Bref.
124. Captif. Parfait. Fertile. Niais. Majestueux. Plaintif. Belliqueux. Exquis. Plat. Saint. Brillant. Oisif. Exact. Touffu. Délicat. Sincère.
LECTURE et DICTÉE.—Jules et Paul.
Le petit Jules était orphelin. Il habitait chez un oncle âgé, fort riche, et comme sa bourse était bien garnie, il se montrait généreux envers les indigents. Il faisait régulièrement l’aumône à Paul, jeune garçon très pauvre, un peu plus grand que lui. Une nuit, le feu prit chez Jules, et le malheureux, surpris par les flammes, ne put sortir à temps de sa chambre. Effrayé, tremblant, il appelait à l’aide par la fenêtre, et son oncle, désespéré, mais trop vieux, ne pouvait le secourir. Jules était perdu. Tout à coup, Paul, désireux de montrer qu’il est reconnaissant envers son petit bienfaiteur, s’élance au milieu des flammes. Haletant, épuisé, mais courageux et persévérant, il arrache Jules à la mort; puis, modeste autant que brave, il rentre chez lui en se dérobant aux applaudissements de la foule.
Paul montra, une fois encore, que les bienfaits portent toujours leur fruit.
C. A.
Exercice 125.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 126.—Dans la dictée ci-dessus, mettez au féminin les mots en italique, et prenez comme titre: Julie et Pauline.
Exercice 127.—Remplacez le tiret par un adjectif convenable:
Le soleil est ——. La mer est ——. La fourmi est ——. L’âne est ——. Bayard était ——. La Beauce est ——. Le loup est ——. Le perroquet est ——. Le bœuf est ——. Le chien est ——. La chèvre est ——. Le lion est ——. Le jonc est ——. Le verre est ——. La brebis est ——. Crésus était ——. Néron était ——. Ésope était ——. Mirabeau était ——. Le diamant est ——. Le rubis est ——. La topaze est ——. L’émeraude est ——. Le saphir est ——. L’améthyste est ——. Le grenat est ——. La turquoise est ——. Le corail est ——. L’arc-en-ciel est ——, ——, ——, ——, ——, ——, ——. Le houx est ——. La cendre est ——. La neige est ——. La suie est ——. L’argent est ——. L’or est ——. Le miel est ——. Le fiel est ——. L’eau, qui est —— à l’état naturel, devient —— par le refroidissement, et —— par la chaleur.
Les adjectifs terminés au masculin par er forment leur féminin en changeant er en ère: léger, légère; entier, entière.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Les adjectifs terminés au masculin par gu prennent au féminin un e surmonté d’un tréma: son aigu, voix aiguë.
Sans le tréma, la finale gué serait muette, comme dans figue, bague.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Les adjectifs terminés au masculin par el, eil, en, et, on, doublent au féminin la consonne finale et ajoutent l’e muet: solennel, solennelle; vermeil, vermeille; ancien, ancienne; cadet, cadette; bon, bonne.
Complet, concret, discret, inquiet, replet, secret, font au féminin complète, concrète, discrète, inquiète, replète, secrète.
Nul, épais, gros, gentil, exprès, profès, doublent au féminin la consonne finale et prennent l’e muet: nulle, épaisse, grosse, gentille, expresse, professe.
Bas, gras, las, sot, vieillot, pâlot, paysan, suivent la même règle: basse, grasse, lasse, sotte, vieillotte, pâlotte, paysanne.
Aucun des autres adjectifs en as, ot, an ne redouble au féminin la consonne finale: ras, rase; idiot, idiote; persan, persane.
Questionnaire: Comment se forme le féminin des adjectifs en er?—Comment se forme le féminin des adjectifs en gu?—Comment se forme le féminin des adjectifs en el, eil, en, et, on?—Quels sont les adjectifs en et qui font exception?—Donnez le féminin des adjectifs cités en remarque: nul, épais, gros, etc.
Exercices 128 et 129.—Faites entrer chaque adjectif dans une phrase:
128. Gai. National, Aigre. Sucré. Honnête. Rusé. Égal. Charitable, Doux. Soyeux. Fin. Aimable. Lent. Riche. Influent. Misérable. Valeureux. Propre. Houleux. Paisible. Radieux. Généreux. Diligent.
129. Tricolore. Fier. Industrieux. Grimacier. Poltron. Amer. Étroit. Difficile. Victorieux. Utile. Lourd. Avare. Spirituel. Méfiant. Gentil. Superbe. Profond. Agréable. Admirable. Audacieux. Bienfaisant.
Exercices 130 et 131.—Joignez à chacun des adjectifs suivants un nom masculin et un nom féminin convenables:
130. Léger. Épais. Violet. Paysan. Altier. Exigu. Las. Cher. Officiel. Indiscret. Mignon. Prisonnier. Forestier. Gras. Sauf. Sot.
131. Guerrier. Contigu. Curieux. Vermeil. Ancien. Exprès. Neuf. Familier. Persan. Inquiet. Amer. Douillet. Mitoyen. Net. Tel. Périlleux.
LECTURE et DICTÉE.—Un Ami dévoué.
Léon était désobéissant et léger, mais très bon. Cette qualité le rendait poli envers les serviteurs, généreux pour les pauvres, doux pour les animaux. Il était surtout caressant et gentil pour son chien, ami dévoué qui le suivait partout. Par un matin vermeil, Léon, malgré la défense formelle de son père, s’en alla tout seul au bois. Il ne tarda pas à s’égarer sous les branchages épais. Le jour entier s’écoula, le soir vint; le père de Léon était bien inquiet. Le petit garçon se trouvait très las et fort sot, très effrayé surtout. Il pleurait, il appelait et ses cris finirent par attirer un loup. La bête féroce allait se jeter sur lui et le dévorer, quand un protecteur inattendu se précipita sur l’animal et l’étrangla.
C’était le chien de Léon qui venait d’arriver juste à point pour sauver la vie de son jeune maître.
C. A.
Exercice 132.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 133.—Dans la dictée ci-dessus, mettez au féminin les mots en italique, et prenez comme titre: Une Amie dévouée.
Exercice 134.—Mettez au féminin les adjectifs en italique:
La fauvette est vif et léger. L’éponge est une substance flexible, mou et poreux. Le travail est la vrai source du bonheur. Blanche de Castille se montra ferme, habile et prudent. La Garonne coule calme et limoneux à travers une campagne gras et fertile. Une vilain action rend la conscience inquiet. La pièce de terre du paresseux est improductif. La poule est tendre et soigneux pour sa cher couvée. Ma cher mère, je serai docile, attentif, studieux, aimant et obéissant, afin que vous soyez toujours content et satisfait de votre petit fille. La tourbe est combustible, spongieux et noirâtre. Une personne vain et orgueilleux se fait toujours haïr. Une beau pomme gâté représente une mauvais nature sous une superbe apparence. La feuille de papier blanc, léger, et cependant solide, est fait avec de vieux chiffons.
Les adjectifs en eur et en teur, formés d’un participe présent par le changement de ant en eur, font leur féminin en euse: flatteur, flatteuse (de flattant); trompeur, trompeuse (de trompant).
Les adjectifs en teur qui ne sont pas formés d’un participe présent changent généralement teur en trice: protecteur, protectrice.
Les noms auteur, amateur, professeur, littérateur s’emploient quelquefois adjectivement; mais, comme ils ne s’appliquent ordinairement qu’à des hommes, ils ne changent pas au féminin: une femme auteur, professeur, etc.
Majeur, mineur, meilleur, supérieur, inférieur, intérieur, extérieur, antérieur, postérieur, suivent la règle générale: majeure, mineure, meilleure, supérieure, inférieure, intérieure, extérieure, antérieure, postérieure.
Enchanteur, pécheur, vengeur, changent eur en eresse: enchanteresse, pécheresse, vengeresse[8].
Blanc, franc, frais, sec, public, caduc, turc, grec, ammoniac, font au féminin: blanche, franche, fraîche, sèche, publique, caduque, turque, grecque, ammoniaque.
Long, oblong, bénin, malin, font au féminin: longue, oblongue, bénigne, maligne.
Beau, jumeau, nouveau, fou, mou, font belle, jumelle, nouvelle, folle, molle[9].
Favori, coi, tiers, muscat font favorite, coite, tierce, muscade.
Les adjectifs grognon, châtain, témoin, contumax, dispos, fat, rosat, capot, conservent leur forme masculine, même quand ils se rapportent à des noms féminins: petite fille grognon, chevelure châtain, etc.
Questionnaire: Comment font au féminin les adjectifs en eur et en teur formés d’un participe présent?—Comment font les adjectifs en teur qui ne sont pas formés d’un participe présent?—Citez les remarques.—Nommez les adjectifs dont le féminin est irrégulier.—Nommez les adjectifs qui ne changent pas au féminin.—Nommez ceux qui ne sont employés qu’au masculin.
Exercices 135 et 136.—Joignez à chacun des adjectifs suivants un nom masculin et un nom féminin convenables:
135. Rêveur. Cher. Mou. Turc. Frais. Serein. Pâlot. Supérieur. Vengeur. Querelleur. Protecteur. Long. Sec. Bénin. Fou. Franc.
136. Châtain. Grondeur. Boudeur. Caduc. Nouveau. Moqueur. Malin. Antérieur. Oblong. Enfantin. Diffus. Consolateur. Humain. Naïf.
LECTURE et DICTÉE.—L’Aigle et le Loup.
Un bel aigle brun, puissant, fier et majestueux, plaça son aire à la cime d’un rocher escarpé et très haut, tandis qu’un vieux loup roux et gris, gros, fort et audacieux établissait sa demeure au pied de ce rocher, près d’un ravin abrupt et profond. Compères dangereux, renommés pour leurs méfaits, ni l’un ni l’autre ne fut ravi d’avoir un pareil voisin. Néanmoins ils se firent bon visage: chacun se montra poli, complaisant, et tous deux jurèrent même de ne jamais se nuire; mais aucun d’eux n’avait l’intention de tenir sa promesse. L’aigle chassait sur les grands monts neigeux, glacés, inaccessibles; le loup pillait les vallées fleuries où de beaux et blancs moutons, des bœufs gras parquaient dans les frais herbages.
Tant que durèrent les beaux jours, la vie fut facile, mais dès que vinrent les mauvais, la famine se fit sentir. Il n’en fallait pas tant au roi des airs et au mangeur de moutons pour oublier bien vite leur serment. Par un certain soir orageux, l’aigle dévora les petits du loup absent et, sur le matin, celui-ci mangea les aiglons que la tempête avait fait tomber du nid.
C. A.
Exercice 137.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 138.—Dans la dictée ci-dessus mettez au féminin tous les mots eu italique (en prenant pour titre: L’Aigle (fém.) et la Louve).
Exercice 139.—Mettez au féminin le devoir suivant:
Fils affectueux. Linot chanteur. Porc vorace. Faisan doré. Aiglon fier. Neveu Jean. Canard glouton. Loup carnassier. Singe imitateur. Garçons jumeaux. Prince étranger. Gamin turbulent. Cheval poussif. Bélier blanc. Terrain sec. Oncle Émile. Renard malin. Coq matinal. Acteur bouffon. Fermier laborieux. Gendre complaisant. Paysan grec. Lièvre poltron. Taureau furieux. Empereur Joseph. Parrain Eugène. Jeune pastoureau. Vieux grognon. Filleul majeur. Moniteur patient. Sultan turc. Homme caduc. Bouc capricieux. Chameau sobre. Dindon sot. Ane rétif. Serin jaune. Cerf léger. Chevreuil timide. Épagneul roux. Lévrier élancé. Jars gras. Daim agile. Sanglier brutal.
Règle Générale.—On forme le pluriel d’un adjectif en ajoutant la lettre s au singulier: un enfant intelligent, des enfants intelligents.
Les adjectifs terminés au singulier par s ou x ne changent pas au pluriel: un vin exquis, des vins exquis; un fruit délicieux, des fruits délicieux.
Tous les adjectifs terminés par le son eu ont un x au singulier: heureux, honteux, etc.
Il faut excepter bleu, feu et hébreu.
Bleu et feu prennent s au pluriel: des yeux bleus, les feus princes.—Hébreu prend x: des livres hébreux.
Les adjectifs beau, jumeau, nouveau, prennent x au pluriel: de beaux livres, des frères jumeaux, des fruits nouveaux.
Les adjectifs en ou prennent s au pluriel: des prix fous.
Questionnaire: Comment forme-t-on le pluriel d’un adjectif?—Quel est le pluriel des adjectifs terminés au singulier par s ou x?—Comment sont terminés, au singulier, les adjectifs qui ont pour son final eu?—Citez les exceptions.—Quel est le pluriel de beau, jumeau, nouveau?—Celui des adjectifs en ou?
DICTÉE et RÉCITATION.—La Grenouille ambitieuse.
Une grenouille ambitieuse,
Pour égaler
Un bœuf de taille monstrueuse,
Voulut s’enfler;
Pleine de son projet frivole,
Elle s’enfla,
Et tant s’enfla la bête folle,
Qu’elle en creva.
Le désir d’améliorer sa position est une ambition légitime; mais il ne faut point jeter des regards envieux sur la situation d’autrui. Ne jalousez pas les camarades riches dont les vêtements sont plus beaux que les vôtres; ils n’en sont pas plus heureux pour cela. La vraie félicité ne dépend ni des habits élégants, ni des demeures somptueuses, ni des mets délicats: une conscience pure, des goûts modestes et la noble fierté du devoir accompli sont la meilleure garantie d’un bonheur paisible et durable.
C. A.
Exercice 140.—Mettez un trait sous les adjectifs employés au singulier et deux sous les adjectifs employés au pluriel.
Exercice 141.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Les arbres.—Le chêne robuste. Le peuplier élancé. L’orme rugueux. Le mélèze droit et léger. Le cyprès funéraire. Le cèdre orgueilleux. Le bouleau argenté. Le tremble frissonnant. Le saule pleureur. L’ébène noire. Le buis lourd. L’acacia odorant. Le houx sauvage. L’if vert. L’érable élégant. Le hêtre dur et incorruptible. Le frêne blanc et compact. Le sapin montagnard. Le pin résineux. Le charme uni et blanchâtre. L’aune inaltérable. Le platane hâtif. Le marronnier grand et touffu. Le tilleul odoriférant. Le mancenillier vénéneux. Le palissandre violet et marbré. Le palmier lisse et élevé. Le baobab gigantesque. Le cocotier précieux. L’acajou rougeâtre. Le caféier joli et luisant. Le cacaoyer cassant. Le petit cotonnier. L’ailante japonais. Le dragonnier massif et séculaire.
Exercice 142.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
La couturière active, diligente et soigneuse. La nuit obscure et profonde. Le chat, matou gourmand et capricieux. L’abeille laborieuse et le frelon paresseux. Le ciel bleu et azuré. Le travail fatigant, mais lucratif. La gentille hirondelle, messagère fidèle de la belle saison. Le remords rongeur du méchant. Le hibou, oiseau nocturne, ennemi acharné du rat et destructeur de la souris alerte. Le chacal, animal carnassier du désert africain. Le cheval noble, fougueux et intrépide. Le détail historique, amusant et instructif. Le grand soupirail de la cave obscure. L’âne doux, patient, très sobre, très utile à l’habitant de la campagne, mais très têtu, très obstiné. L’homme laborieux devenu libre; l’homme studieux devenu savant. L’étoile grande, belle, brillante, scintillante dans le ciel pur, profond, vaste, immense.
Exercice 143.—Mettez au singulier le devoir suivant:
Les fleuves rapides, larges et profonds. Les vieux amis dévoués et généreux. Les émaux, substances vitreuses et colorées. Les bois épais traversés par des chemins. Les chevaux sauvages plus beaux, plus nerveux, plus légers, mais plus petits que nos chevaux domestiques. Les chameaux forts, sobres, indispensables aux Arabes. Les faibles roseaux courbés par les aquilons furieux. Les couleurs diaprées des gentils oiseaux-mouches. Les progrès rapides des écoliers studieux. Les velours soyeux des industries françaises. Les joujoux brisés des enfants désordonnés. Les livres propres et les cahiers bien tenus des jeunes filles soigneuses. Les solides essieux des lourds tombereaux. Les fleurs charmantes des printemps et les fruits exquis des automnes. Les chiens des bergers, fidèles compagnons et gardiens vigilants des troupeaux. Les poules, animaux craintifs et mères intrépides.
La plupart des adjectifs en al changent au pluriel al en aux: un homme loyal, des hommes loyaux.
Remarques.—Certains adjectifs en al prenaient autrefois s au masculin pluriel: l’usage tend de plus en plus à généraliser leur forme plurielle en aux. Ainsi, l’on dit: des fruits automnaux; des troubles mentaux; des signes zodiacaux; des concerts instrumentaux, etc.
Quelques adjectifs, peu usités au masculin pluriel, font indifféremment als ou aux; tels sont: austral, boréal, final, jovial, matinal, pascal.
Mais les adjectifs bancal, fatal, glacial, natal, naval, tonal prennent s au pluriel.
Questionnaire: Comment se forme le pluriel dans les adjectifs en al?—Quelles remarques faites-vous sur les adjectifs en al?
Exercices 144 et 145.—Mettez au pluriel les devoirs suivants:
Plantes et fleurs.—144. La rose superbe. L’humble violette. Le muguet printanier. Le lis pur et majestueux. Le frais lilas. Le dahlia inodore. Le myosotis sentimental. Le bluet azuré. Le coquelicot rouge. L’œillet fin. La pervenche bleue. Le chrysanthème automnal. La pensée tricolore. La camomille stomachique. L’amarante tardive. Le souci jaune. La blanche marguerite. La renoncule vivace. La tulipe orgueilleuse. L’iris nuancé. L’élégante azalée. La jacinthe gracieuse. L’héliotrope odoriférant. Le jasmin délicat. La sensible sensitive. La giroflée multicolore. La pivoine cramoisie. La poétique églantine. Le réséda modeste. Le bel hortensia. L’orchidée équatoriale.
145. L’absinthe amère. Le liseron grimpant. Le jonc souple et docile. Le laurier glorieux. Le narcisse bulbeux. La balsamine fragile. La verveine odorante. Le basilic aromatique. La jonquille dorée. L’acanthe ornementale. La campanule pyramidale. Le géranium rustique. La glycine persistante. Le tournesol immense. L’ajonc épineux. Le mimosa méridional. Le yucca imposant. La bruyère sauvage. La fougère arborescente. La ciguë vénéneuse. L’ortie piquante. Le camélia japonais. L’immortelle funéraire. La brillante amaryllis. Le colchique médicinal. L’angélique confite. La bourrache calmante. La digitale dangereuse. L’ellébore purgatif. La garance tinctoriale. La gentiane fébrifuge. Le pâle perce-neige. La marjolaine champêtre. La bardane importune. La mélancolique scabieuse. La lavande parfumée.
Exercice 146.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Un sentiment filial. Un exercice grammatical. Un océan glacial. Le tapis oriental. Le bail ruineux. Le manteau royal. Un caractère jovial. Le chant choral. L’arrêt fatal. Un concert instrumental. Le canal latéral. Un langage trivial. Un paysage austral. Le pays natal. Un transport cérébral. L’os frontal. Le calcul mental. L’ordre magistral. Le château féodal. Le four banal. Le plan vertical. L’oiseau matinal. Le trait horizontal. Un jeu brutal. L’instrument musical. Le combat naval. L’exercice vocal. Le signe zodiacal. Le régime dotal. L’examen oral. Le tableau mural. Le point final. Le chapiteau ornemental.
LECTURE et DICTÉE.—Le Château féodal.
Exercice 147.—Mettez au pluriel les mots en italique:
Le château féodal s’élevaient sur une colline escarpée, de manière à dominer l’environ et à surveiller la route. La muraille épaisse et solide étaient entourée de fossé large, profond et rempli d’eau. Au pied de la colline, on voyait la petite cabane pauvre et misérable du paysan. La porte étaient surmontée de tourelle où le soldat faisaient bonne garde. La muraille étaient couronnée de parapet, de créneau et de mâchicoulis, large rainure qui permettaient de jeter une pierre ou une matière inflammable sur l’assaillant. L’échauguette étaient de petite loge qui servaient de poste à la sentinelle. Le donjon, tour élevée, se dressaient au milieu de la cour. Le château féodal étaient immense. On y trouvait une chapelle, une chambre, une salle, une écurie, un magasin à provision et un souterrain.
C. A.
Exercice 148.—Faites la description du château féodal.
Exercice 149.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Le combat naval perdu par l’amiral inexpérimenté. Le chêne colossal, altier, orgueilleux, brisé par l’ouragan épouvantable. L’adjectif numéral cardinal ou ordinal. Le chou vert, mets délicieux, mais lourd et indigeste. Le verrou solide du portail principal du vieux château seigneurial. Le train spécial pour ce département méridional. Le vent du pays austral, plus froid que le vent du pays boréal. Le local spacieux et aéré du collège communal. Le travail du cantonnier utile au chemin vicinal et à la route départementale. L’aveu franc et loyal du petit écolier repentant et soumis. Ce livre moral écrit pour l’enfant intelligent et studieux. Le sort fatal de l’explorateur colonial. Le jugement impartial du tribunal arbitral. Le costume original pour le bal du carnaval. Le procès-verbal du conseil municipal.
L’adjectif prend toujours le même genre et le même nombre que le nom auquel il se rapporte: un livre joli, des fleurs odorantes.
Joli est au masculin singulier, parce qu’il qualifie livre qui est au masculin singulier; odorantes est au féminin pluriel, parce qu’il qualifie fleurs qui est au féminin pluriel.
Tout adjectif qui qualifie plusieurs noms se met au pluriel.
L’adjectif est du masculin si les noms qu’il qualifie sont du masculin. Ex.: L’âne et le mulet sont têtus.
L’adjectif est du féminin si les noms qu’il qualifie sont du féminin. Ex.: L’alouette et la poule sont matinales.
Si l’adjectif qualifie des noms de différents genres, il se met au masculin pluriel. Ex.: La biche et le cerf sont légers.
Questionnaire: Quel genre et quel nombre prend l’adjectif?—Quand un adjectif qualifie plusieurs noms, à quel nombre se met-il?—Si les noms sont de différents genres, à quel genre et à quel nombre met-on l’adjectif qui les qualifie?
Exercices 150 et 151.—Faites accorder l’adjectif avec chaque nom:
150. | Vrai | le récit, l’histoire, les amis, les anecdotes. |
National | le drapeau, la fête, les biens, les lois. | |
Cruel | Néron, la mort, les tigres, les souffrances. | |
Mitoyen | le mur, la muraille, les fossés, les haies. | |
Mignon | le visage, la figure, les pieds, les mains. | |
Complet | l’omnibus, la ruine, les trains, les diligences. | |
Coquet | le mobilier, la coiffure, les jardins, les dentelles. | |
Épais | le bois, la forêt, les sourcils, les cuirasses. | |
Bas | le siège, la marée, les plafonds, les chaises. | |
151. | Ras | le menton, la barbe, les cheveux, les têtes. |
Bref | le ton, la parole, les ordres, les syllabes. | |
Doux | le temps, la saison, les agneaux, les brebis. | |
Aigu | le son, la voix, les poignards, les épées. | |
Généreux | le vainqueur, l’action, les dons, les aumônes. | |
Fier | le regard, la réponse, les guerriers, les attitudes. | |
Moqueur | le sourire, la raillerie, les propos, les chansons. | |
Réparateur | le sommeil, la paix, les travaux, les vacances. | |
Grec | le livre, la grammaire, les thèmes, les versions. |
Exercices 152 et 153.—Trouvez trois adjectifs convenables s’accordant avec les noms suivants:
152. La vallée. Les déserts. Les histoires. Le pêcheur. La soirée. Les devoirs. Les cabanes. Le lac. La prairie. Les bois. Les étoiles. L’école. Les cahiers. La flotte.—153. Les chiens. La capitale. La mer. Les armées. Les vacances. Les tableaux. La montagne. Le sel. L’abîme. Le torrent. Le nuage. La charité. L’avarice. Le firmament.
LECTURE et RÉCITATION.
Une Mystification hardie.
L’académicien Bautru servit Richelieu, puis Mazarin, et ces deux grands ministres lui confièrent parfois des missions délicates. Mais il est célèbre surtout par ses bons mots et ses amusantes fantaisies.
La reine mère, Anne d’Autriche, ayant témoigné un jour le désir aimable de voir sa femme, Bautru promit de la lui présenter. «Mais, Madame, ajouta-t-il, soyez assez bonne pour parler à voix très haute, car ma pauvre femme est sourde.» Il alla aussitôt annoncer la flatteuse nouvelle à Mme Bautru et lui recommanda de crier en s’adressant à l’auguste princesse, car, dit-il, elle a l’oreille très dure. La présentation eut lieu. Anne d’Autriche parlait très fort à la visiteuse étonnée, et celle-ci, à son tour, criait de toutes ses forces. Louis XIV, alors âgé de vingt ans, prévenu par le hardi mystificateur, riait à perdre haleine. Surprise de cette gaieté, la reine finit par en deviner le motif. «Je parie, dit-elle, que votre mari vous a assuré que j’étais sourde?» Mme Bautru en convint. «Ah! le plaisant incorrigible! reprit la souveraine en riant, il m’avait dit pareille chose de vous.»
C. A.
Exercice 154.—Dites à quel genre et à quel nombre sont les adjectifs en italique dans la dictée ci-dessus.
Exercice 155.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 156.—Faites accorder l’adjectif avec les noms suivants:
Vert: le pré et la pelouse. | Secret: l’entretien et la confidence. |
Tardif: les fleurs et le fruit. | Austral: la mer et l’océan. |
Rond: l’orange et la terre. | Nouveau: les saisons et les fleurs. |
Régulier: le polygone et la figure. | Turc: le tapis et la tapisserie. |
Rétif: l’âne et le mulet. | Matinal: la poule et le coq. |
Grossier: le pain et la farine. | Délicieux: la fraise et l’ananas. |
Voyageur: le pigeon et l’hirondelle. | Doux: les sirops et la liqueur. |
Vicinal: les routes et le chemin. | Dévastateur: la peste et la guerre. |
Exercice 157.—Faites accorder les adjectifs avec les noms qu’ils qualifient:
La colline et la montagne boisé. Le citron et l’orange acide et juteux. Rome et Carthage rival. La vertu et la justice sont estimé et respecté. Le courage et la patience sont victorieux des plus grand obstacles. La datte et la grenade sont originaire des pays méridional. Le juge et l’arbitre doivent être impartial. Les Gaulois désuni furent vaincu par les légions romain bien discipliné. La Suisse est montagneux. Les personnes d’une sensibilité excessif sont sujet à de grand chagrins. Les bon actions rendent la vie heureux. La langue français est beau, riche et harmonieux. Les fièvres malin sont souvent mortel. Les forêts américain sont plein de serpent venimeux.
DICTÉE et RÉCITATION.—Les deux Picotins.
Plein de réflexion et de sagacité,
Un âne s’était arrêté
Devant deux picotins d’avoine appétissante.
«Par lequel, disait-il, commencer mon festin?
La question est grave et fort embarrassante;
De plus savants que nous y perdraient leur latin.»
Ce doute le tenait en une peine extrême;
Un cheval survenant résolut le problème:
Sous le nez de la bête aux calculs incertains,
Il mangea les deux picotins.
Vous dont l’âme s’endort indécise, hésitante,
Entre les lots heureux que le sort vous présente,
Choisissez, ou bientôt un plus adroit viendra,
Qui l’avoine vous mangera.
Lachambeaudie.
Exercice 158.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 159.—Expliquez l’orthographe des adjectifs en italique.
Exercice 160.—Indiquez l’adjectif dérivant des noms suivants:
Majorité. Prodige. Monstre. Asie. Lassitude. Ministre. Prince. Rigueur. Canton. Équateur. Univers. République. Territoire. Adverbe. Torrent. Vapeur. Université. Sinuosité. Poète. Valeur. Paralysie. Science. Majesté. Instinct. Métal. Lèpre. Patrimoine. Analyse. Année. Déluge. Énormité. Glu. Plaisanterie. Diversité. Merveille. Gentillesse.
Exercice 161.—Un adjectif étant donné, formez-en le substantif:
Sociable. Maladroit. Sobre. Rhénan. Sénatorial. Adulateur. Net. Charitable. Ducal. Léonin. Mûr. Annulaire. Sec. Bruyant. Discret. Matinal. Monétaire. Tributaire. Incertain. Vieux. Extrême. Excusable. Ennuyeux. Civil. Fin. Royal. Ardent. Solennel. Gourmand. Faux. Nébuleux. Roux. Famélique. Citoyen. Solitaire. Fervent. Férié. Caduc. Séculaire. Mineur. Haïssable. Souple. Exact. Probe. Guéable.
Exercice 162.—Traduisez le nom en adjectif et l’adjectif en nom:
Bonté paternelle. Mort horrible. Nuit bruyante. Vivacité enfantine. Gouvernement faible. Éclat prodigieux. Sottise orgueilleuse. Intrépidité héroïque. Administration sévère. Beauté matinale. Dévouement maternel. Lâcheté honteuse. Musique instrumentale. Peine douloureuse. Azur céleste. Difficulté grammaticale. Modestie méritoire. Franchise louable. Honnêteté pauvre. Injure grossière. Manière polie. Présomption ignorante. Silence dédaigneux. Docteur grave. Homme clément.
LECTURE et DICTÉE.
Émile et la vieille Mendiante.
Émile n’avait pas mauvais cœur, mais un vilain défaut gâtait toutes ses qualités: il était impatient et emporté. La moindre contradiction le mettait en colère; aussi avait-il de fréquentes querelles avec ses compagnons. Si par hasard quelqu’un le heurtait, Émile s’oubliait jusqu’à lui adresser des paroles désagréables, parfois des menaces ridicules, ou même à le repousser d’un geste brutal. Un soir qu’il rentrait chez lui par un étroit sentier, une pauvre vieille mendiante, venant en sens inverse, le bouscula un peu au passage. Émile, furieux, lui donna une violente poussée: la femme trébucha et faillit tomber. «Ah! dit-elle d’une voix grave, la personne qui a fait cela en aura bien du regret quand elle saura que je suis aveugle!» Émile, en effet, devint rouge de honte. Il fit d’humbles excuses à la pauvre femme, et le profond regret qu’il éprouva de cette aventure pénible l’aida à se corriger de son vilain défaut. Il devint doux et patient et conquit ainsi l’amitié de tout le monde.
C. A.
Exercice 163.—Donnez le contraire des adjectifs en italique.
Exercice 164.—Racontez cette anecdote: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 165.—Reproduisez cette dictée en prenant pour titre: Émilie et le vieux Mendiant, et faites les changements nécessaires.
Exercice 166.—Donnez le contraire des adjectifs en italique:
Fardeau lourd. Chant joyeux. Rose fraîche. Voix faible. Temps froid. Ouvrier adroit. Soldat courageux. Teint pâle. Peuple captif. Vêtement long. Rue étroite. Mer houleuse. Ami absent. Pain tendre. Corps robuste. Opération fausse. Nouvelle fausse. Champ fertile. Fruit sec. Cœur sec. Linge sec. Terrain sec. Devoir facile. Ligne verticale. Peuple ami. Polygone régulier. Arme offensive. Pôle arctique. Corps opaque. Pays plat. Eau dormante. Contrée riche. Grade supérieur. Miroir concave. Jardin inculte. Visage propre. Nom propre.
Les qualités morales sont celles qui se rapportent à l’âme, à l’esprit et au cœur; elles ne peuvent tomber sous nos sens.
Ainsi, dans les exemples suivants: enfant sage, soldat brave, homme heureux, les adjectifs sage, brave, heureux expriment des qualités morales.
Les qualités physiques sont celles qui se rapportent au corps; elles tombent sous nos sens.
Ainsi, dans les exemples suivants: enfant chétif, soldat robuste, homme grand, les adjectifs chétif, robuste, grand, expriment des qualités physiques.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on qualités morales?—Qualités physiques?
On appelle comparatifs et superlatifs certaines formes prises par les adjectifs qualificatifs pour exprimer une qualité en y joignant l’idée de comparaison. Ce vin est bon, mais l’autre est meilleur. Il est riche, mais non pas richissime.
Bon et riche sont des adjectifs ordinaires; meilleur est un comparatif, richissime un superlatif.
Comparatif.—Un adjectif est au comparatif quand il exprime la qualité avec une idée de comparaison.
Il y a trois comparatifs: 1º le comparatif d’infériorité exprimé par l’adverbe moins: je suis moins heureux que toi;—2º le comparatif d’égalité exprimé par l’adverbe aussi: je suis aussi heureux que toi;—3º le comparatif de supériorité exprimé par l’adverbe plus: je suis plus heureux que toi.
Trois adjectifs bon, mauvais, petit ont pour comparatif, meilleur, pire, moindre.
On dit aussi plus mauvais, plus petit, mais on ne dit pas plus bon.
Superlatif.—Un adjectif est au superlatif quand il exprime une qualité portée au plus haut degré ou à un très haut degré.
On distingue: 1º le superlatif avec complément ou relatif, qui se marque par le comparatif précédé de l’article défini: Paris est la plus belle ville du monde; ou par le comparatif précédé de l’adjectif possessif: c’est mon meilleur ami;—2º le superlatif sans complément ou absolu, qui se marque par le suffixe issime, d’origine italienne, ou par les adverbes très, fort, bien, extrêmement, etc., les préfixes extra, super, sur, ultra, archi: illustrissime, très sage, fort riche, bien, beau, extra-rapide, superfin, archifaux, etc.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on comparatifs? superlatifs?—Quand un adjectif est-il au comparatif?—Avec quels adverbes est-il employé au comparatif?—Quels sont les trois comparatifs?—Qu’exprime le superlatif?—Combien distingue-t-on de superlatifs?—Qu’est-ce que le superlatif relatif? le superlatif absolu?
RÉDACTION D’APRÈS L’IMAGE.
Le troisième Larron.
DICTÉE et RÉCITATION.—Les Champignons.
«Oh! les beaux champignons! s’écria petit Pierre;
Papa, cueillons-les donc pour notre cuisinière.
Que leurs voisins sont laids!
Sans doute, ils sont mauvais?
—Ces voisins sont des mets précieux pour nos tables,
Et ceux que tu choisis, des poisons redoutables
Qui donneraient la mort.
Ton erreur, mon enfant, dans la vie est commune:
Tel nous semble odieux qui sert notre fortune,
Tel autre qui nous plaît souvent nous fait du tort.»
C. A.
Exercice 167.—Ajoutez une qualité physique et une qualité morale aux noms de cette dictée. (Ex.: Champignons blancs, dangereux.)
Exercices 168 et 169.—Remplacez le tiret par une qualité morale et les points par une qualité physique.
168. Le plumage du corbeau est... L’élève —— sera récompensé. La violette exhale un parfum ... Le chameau est très ——. Le hibou a un cri ... Soyez —— pour vos camarades. Il y a des oranges ... et des oranges ... L’écriture doit être ... Le chien est un animal ——. Le sapin est un arbre toujours ... Le renard se montra plus —— que le corbeau. Le verre et le cristal sont ... Les enfants doivent être —— envers leurs parents. Le cuir de l’éléphant est très ... Les —— langues disent que les —— filles sont généralement très ... L’osier est très ...
169. Le mont Blanc est le plus ... pic des Alpes. Les nègres ont le nez .... Le soldat français est ——. Tous les contes ne sont pas ——. Tous les champignons ne sont pas .... Tous les chants ne sont pas .... Tous les accusés ne sont pas ——. Tous les amis ne sont pas ——. Toutes les fleurs ne sont pas .... Tous les orateurs ne sont pas ——. Tous les portraits ne sont pas .... Tous les hivers ne sont pas .... Toutes les défaites ne sont pas ——. Tous les écoliers ne sont pas ——. Tous les cygnes ne sont pas .... Tous les coraux ne sont pas .... Les Français sont ——. Toutes les mémoires ne sont pas ——.
ANALYSE DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF.
Pour analyser l’adjectif qualificatif, on en indique:
1º Le Genre: s’il est du masculin ou du féminin.
2º Le Nombre: s’il est au singulier ou au pluriel.
3º La Fonction: le nom ou les noms qu’il qualifie.
Placé près du nom, l’adjectif qualificatif est adjectif épithète. Ex.: la mer vaste.—Il est adjectif attribut quand il exprime la qualité qu’on attribue au sujet. Ex.: la mer est vaste. (V. p. 102.)
Par abréviation on écrit: | |
Adj. pour adjectif | Qual. pour qualificatif et pour qualifie. |
Ex.: Le père bon, la mère bonne, les frères bons, les sœurs bonnes.
bon | adj. qual. masc. sing. qual. père. | ||
modèle | { | bonne | adj. qual. fém. sing. qual. mère. |
d'analyse | bons | adj. qual. masc. pl. qual. frères. | |
bonnes | adj. qual. fém. pl. qual. sœurs. |
Remarque.—Il arrive souvent que le qualificatif figure seul dans la phrase; le nom est sous-entendu. On dit alors que l’adjectif est employé substantivement, et il acquiert les propriétés du nom. Ex.:
Je préfère l’utile à l’agréable. (La chose utile à la chose agréable.)
modèle d'analyse | { | agréable | adj. pris subst. masc. sing. |
utile | adj. pris subst. masc. sing. |
Questionnaire: Que faut-il indiquer dans l’analyse de l’adjectif?
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Chien barbet.
A son fils encor dans l’enfance
Un fidèle barbet disait: «Je ne veux pas
Te voir sauter, jouer sans cesse avec les chats;
La jeunesse souvent se perd par imprudence.
—Mais ces petits minets sont gais, doux et jolis,
Et je suis bien certain qu’ils sont de mes amis.
—Non, mon cher, cela ne peut être:
Le chat est un ingrat, un traître,
Et tu sauras, en grandissant,
Qu’on doit craindre toujours et sa griffe et sa dent.
Pour sauver les dangers de ton erreur extrême,
Avec cet animal il faut rompre à l’instant.
Qui se lie avec un méchant,
Tôt ou tard le sera lui-même.»
Mme de La Ferrandière.
Exercice 170.—Analysez les adjectifs en italique de cette dictée.
Exercice 171.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 172.—Analysez les adjectifs qualificatifs contenus dans les phrases suivantes:
La flatterie est une fausse monnaie qui n’a cours que par notre sotte vanité. L’œillet et la rose sont fort odorants. Les troupes françaises écrasèrent l’infanterie espagnole à Rocroi. Le vaniteux n’est occupé que de sa personne et de sa parure. Les coteaux et les plaines fertiles de notre belle France donnent des produits très estimés. Jeunes enfants, respectez les vieilles femmes: votre mère sera vieille un jour. La Révolution a supprimé les distinctions entre les diverses classes sociales. Tous les papillons si légers, si brillants, ont été d’abord des chenilles rampantes et hideuses. Les rois mérovingiens portaient de longs cheveux. La Fontaine passe du plaisant au sévère.
LECTURE et DICTÉE.—Le Grillon.
Un pauvre petit grillon, caché dans l’herbe émaillée de fleurs, regardait un joli papillon qui voltigeait dans la prairie. Il admirait les brillantes couleurs de l’insecte léger, son vol capricieux; il aurait bien voulu lui ressembler. Il se trouvait laid et misérable.
Tout à coup arrive une joyeuse troupe d’enfants. Aucun d’eux ne vit l’humble grillon, mais tous se mirent à courir après le bel insecte. La chasse ne fut pas longue; la mort du papillon fut prompte, car chacun se le disputait. «Oh! dit le grillon, je ne regrette plus ma condition obscure; il en coûte trop pour briller dans le monde. Combien je vais aimer ma paisible et profonde retraite! Le véritable bonheur, je le vois, se rencontre plus aisément dans les situations modestes.»
C. A., d’après Florian.
Exercice 173.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 174.—Analysez les adjectifs qualificatifs de cette dictée.
Exercice 175.—Donnez deux synonymes à chaque adjectif:
Vent violent. Personne violente. Travail utile. Terrain aride. Caractère jovial. Figure pâle. Paysage superbe. Parole insolente. Ami complaisant. Famille pauvre. Écolier paresseux. Homme brave. Brave homme. Nuit sombre. Vieillard infirme. Fruit exquis. Malheur subit. Air niais. Marcheur fatigué. Conscrit poltron. Lecture intéressante. Discours bref. Fléau épouvantable. Élève mutin. Fleur fanée. Mendiant vieux. Monument vieux. Teint hâlé. Marchandise gâtée. Fortune considérable. Mulet têtu. Humeur bizarre. Ignorance orgueilleuse. Taureau furieux. Mer furieuse. Maître instruit.
Tout mot qui complète la signification d’un adjectif est le complément de cet adjectif.
L’adjectif et ce mot sont liés ensemble par une des prépositions à, de, etc., simples ou contractées. Ex.:
Un homme utile à sa patrie, au pays.
Un homme utile à quoi?—A sa patrie, au pays.
Les mots patrie, pays sont les compléments de l’adjectif utile.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Il arrive parfois que le complément ne suit pas l’adjectif. Ex.:
A la patrie soyons toujours fidèles.
En faisant disparaître l’inversion, on obtient:
Soyons toujours fidèles à la patrie.
Patrie est le complément de fidèles (V. p. 214).
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Nota.—Le complément de l’adjectif peut être représenté:
1º Par un nom: il est digne de ses aïeux (aïeux compl. de digne).
2º Par un pronom: il est digne d’eux (eux compl. de digne).
3º Par un infinitif: il est urgent de partir (partir compl. de urgent).
Questionnaire: Qu’appelle-t-on complément d’un adjectif?—Comment sont liés ensemble l’adjectif et le complément?—Est-ce que le complément suit toujours l’adjectif?—Par quels mots peut être représenté le complément de l’adjectif?
Exercice 176.—Analysez les compléments des adjectifs en italique:
Le blé est nécessaire à l’homme. Condé était prodigue du sang de ses soldats. Il est prudent de travailler pendant qu’on est jeune. Envers nos parents soyons toujours reconnaissants. La récréation est utile aux enfants; elle est même indispensable pour eux. Le chameau est capable de marcher plusieurs jours sans boire ni manger. Le froid est redoutable pour les hommes et pour les plantes. Peu encaissée dans son lit, la Loire est sujette aux débordements. Dévoué à Henri IV, Sully lui fut toujours fidèle. La Hongrie est fertile en blé.
Exercice 177.—Analysez les membres de phrases suivants:
Écolier complaisant pour les camarades. Le sol de la France, fertile en vins exquis.—Le bouc naïf, dupe du renard rusé. Le phylloxera, insecte ravageur, nuisible à la vigne.—Le jeune général Bonaparte, vainqueur des troupes autrichiennes. La Convention nationale, fondatrice des écoles primaires.—Corneille, père de la tragédie française. Bayard, chevalier français sans peur et sans reproche.
Exercice 178.—Remplacez le complément de chaque nom par un adjectif qualificatif dérivé de ce complément:
Océan de glace. Jardin de délices. Monnaie de France. Visite d’ami. Nuit d’orage. Taille de colosse. Pays de marécages. Température du Midi. Désert de l’Afrique. Navigation sur le fleuve. Cœur de mère. Vertu de héros. Site des Alpes. Drapeau de la nation. Édits du roi. Moisson de gloire. Fleur des champs. Volonté de dictateur. Chant de guerre. Eau de pluie. Temps de pluie. Armée de la République.
LECTURE et DICTÉE.—Le Crime puni.
Trois bandits tuèrent sur la route un riche voyageur. Ils s’emparèrent de sa fortune qu’ils transportèrent dans leur caverne et ils en firent trois parts égales. Peu de jours après, ayant épuisé leurs vivres, ils convinrent que le plus jeune irait en acheter d’autres à la ville la plus voisine. Celui-ci partit. «Me voilà riche, se disait-il en chemin; mais ma part serait plus belle si j’avais été seul à acquérir ce fameux trésor. Pour me débarrasser de mes deux fâcheux compagnons, je vais empoisonner les vivres que je leur donnerai; ils mourront et je resterai l’unique maître des richesses.» Pendant ce temps, les deux autres brigands faisaient un calcul analogue et formaient le criminel projet de tuer leur jeune compagnon à son retour. Chacun fit comme il l’avait dit: le messager, dès son arrivée, tomba percé de coups; ses assassins mangèrent les vivres empoisonnés, moururent à leur tour, et le trésor resta sans maître.
C. A.
Exercice 179.—Racontez cette anecdote: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 180.—Analysez les adjectifs qualificatifs de cette dictée.
Exercice 181.—Remplacez par un synonyme les mots en italique.
Exercice 182.—Donnez le contraire des adjectifs en italique:
Devoir amusant. Action blâmable. Écolier attentif. Lettre initiale. Planche épaisse. Encre épaisse. Faute grave. Son grave. Animal doux. Orange douce. Peau douce. Pente douce. Petit arbre. Petit sou. Jour maigre. Vin blanc. Pain blanc. Linge blanc. Viande blanche. Peuple sauvage. Animal sauvage. Bois dur. Lit dur. Oreille dure. Maître sévère. Meuble vieux. Cheval vieux. Date antérieure. Récit fabuleux. Lettre majuscule. Acte légal. Chemin sûr. Réussite sûre. Histoire ancienne. Mode ancienne. Caractère belliqueux. Nature sympathique.
Exercices 183 et 184.—Joignez cinq adjectifs qualificatifs à chacun des noms suivants:
183. Ami. Soldat. Soleil. Langage. Voix. Voie. Fleuve. Désert. Arbre. Chasseur. Armée. Montagne. Vent. Histoire. Étoffe. Boisson.
184. Orateur. Plaine. Voyage. Métier. Hiver. Règne. Traité. Cheval. Nuit. Chapeau. Colonie. Arme. Place. Tour. Fable. Régiment.
Exercice 185.—Le nom étant donné, formez-en l’adjectif:
Liberté. Laideur. Zèle. Mois. Soin. Pitié. École. Soleil. Tyran. Forêt. Colonie. Mètre. Pluie. Voix. Venin. Sang. Centre. Brièveté. Diamètre. Infection. Dérision. Exemple. Aptitude. Lettre. Mutisme. Mutinerie. Féerie. Duvet. Aliment. Muscle. Iniquité. Conscience.
DICTÉE et RÉCITATION.—Pauvre petit!
«Pauvre petit de l’école chassé!
Viens, mon fils, ces maîtres sévères
N’ont point des entrailles de mères.
Viens donc, et dans mes bras pressé,
Disait la mère, oublions leurs colères.»
Dix ans après: «Va-t’en, maudit!
Pour le prix de mes sacrifices,
Dans le plus amer des calices,
Tu ne m’as fait boire, ô bandit!
Que des larmes et des supplices,»
Disait-elle au pauvre petit.
Dutremblay.
La mère, en se montrant trop faible pour son fils, en a fait un mauvais sujet. Elle lui a donc rendu un déplorable service. Enfants, qui trouvez parfois vos maîtres trop rigoureux, dites-vous bien que votre bonheur est leur souci continuel. Ils vous reprennent pour que vous soyez meilleurs, ils vous punissent pour que vous deveniez presque parfaits, et qu’ainsi vous soyez heureux.
Exercice 186.—Joignez cinq noms convenables à chaque adjectif en italique de cette dictée.
Exercice 187.—Donnez le contraire des adjectifs en italique.
Exercice 188.—Exprimez par un nom et par l’adjectif dérivé de ce nom le côté le plus saillant du caractère des animaux suivants:
Lion. Renard. Fourmi. Paon. Brebis. Chameau. Singe. Chien. Tigre. Lièvre. Perroquet. Éléphant. Oie. Tortue. Coq. Âne. Mulet. Abeille. Serpent. Écureuil. Castor. Linotte. Chat. Biche. Cerf. Loup.
Les adjectifs possessifs marquent la possession; ils indiquent à qui appartient la personne, l’animal ou la chose dont on parle.
Les adjectifs possessifs sont:
Masculin singulier: mon, ton, son, notre, votre[10], leur.
Féminin singulier: ma, ta, sa, notre, votre, leur.
Pluriel des deux genres: mes, tes, ses, nos, vos, leurs.
Devant un mot féminin commençant par une voyelle ou un h muet, on emploie mon, ton, son, au lieu de ma, ta, sa. Ex.: Mon amitié, ton histoire, son épée.
Questionnaire: Qu’indiquent les adjectifs possessifs?—Nommez-les.—Quand emploie-t-on mon, ton, son, au lieu de ma, ta, sa?
Exercices 189 et 190.—Remplacez le tiret par un adjectif possessif:
189. Chérissez toujours —— parents. Aimez bien —— patrie. Obéis à —— père et à —— mère. Le chien vient mettre aux pieds de —— maître —— courage, —— force, —— talents. Appliquez-vous bien à —— devoirs. Les araignées vivent de —— filets comme les chasseurs de —— chasse. Saint Louis mourant dit à —— fils: «—— fils, aide les pauvres de —— aumônes; ne convoite pas le bien de —— peuple; entoure-toi d’hommes sages et écoute —— conseils.» —— amis, secourez —— prochain. Travaillons bien à —— devoirs et méritons, par —— application, l’affection de —— maîtres. L’avare ne songe qu’à —— trésor. Les hommes font eux-mêmes —— destinée. Le travail porte avec lui —— récompense. Tu dois obliger —— amis, mais ne compte que sur —— propres efforts.
190. Chaque pays a —— coutumes. César vainquit —— rival Pompée. —— flotte fut vaincue à Trafalgar. Pichegru, avec —— hussards, prit la flotte hollandaise. Voltaire ridiculisait —— ennemis. Écoliers, apprenez —— leçons. Henri IV dit à —— soldats: «Ralliez-vous à —— panache blanc.» Les palmiers se rapprochent des fougères par —— port et —— structure. Le riche, en —— palais, n’est pas plus à l’abri des chagrins que le pauvre en —— cabane. Souvent —— soucis, —— peines nous viennent de nous. Les abeilles nourrissent —— larves avec —— miel. Chaque peuple a —— airs nationaux et —— airs populaires. Si —— patrie est en danger, volons à —— secours. Le paon est un des plus beaux oiseaux de —— pays; —— livrée est brillante, —— port est imposant, —— démarche est fière.
Les adjectifs démonstratifs servent à montrer la personne, l’animal ou la chose dont on parle.
Les adjectifs démonstratifs sont:
Ce, cet, pour le masculin singulier: ce lis, cet arbre.
Cette, pour le féminin singulier: cette rose.
Ces, pour le pluriel des deux genres: ces lis, ces roses.
Remarque.—On emploie cet au lieu de ce devant une voyelle ou un h muet: cet arbre, cet homme.
Il ne faut pas confondre ses, adjectif possessif, avec ces, adjectif démonstratif.
Ses exprime une idée de possession: Une mère aime ses enfants.
Ces exprime une idée d’indication: Ces fruits sont mûrs.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on adjectifs démonstratifs?—Nommez les adjectifs démonstratifs.—Quand emploie-t-on cet au lieu de ce?—Quelle différence y a-t-il entre ses, adjectif possessif, et ces, adjectif démonstratif?
Exercices 191 et 192.—Remplacez le tiret par un adjectif démonstratif, et faites accorder l’adjectif qualificatif avec le nom:
191. —— pavillon blanc. —— artère ouvert. —— antre profond. —— joujoux précieux. —— hameau désert. —— homme jovial. —— image joli. —— hameçon brisé. —— traités loyal. —— statue équestre. —— grand auteur. —— grand hauteur. —— journées entier. —— long intervalle. —— oriflamme flamboyant. —— omoplate fracturé. —— épisode intéressant. —— landaus bleu. —— pétale parfumé. —— argile vert. —— incendies fameux. —— obélisques pyramidal. —— ongle long. —— triangles équilatéral. —— amnistie général. —— office étroit. —— omnibus complet.
192. —— sentinelle avancé. —— hémisphère boréal. —— vieux armoire. —— exemples nouveau. —— nacre argenté. —— albâtre transparent. —— plantes amer. —— vert oasis. —— encrier propre. —— bel écritoire. —— air pur. —— isthme étroit. —— étangs profond. —— ébène noir. —— hache tranchant. —— ouvrage achevé. —— alcool camphré. —— hospices municipal. —— agrafe blanc. —— dindes gras. —— entrecôte cuit. —— sandwich beurré. —— idoles doré. —— chrysanthèmes panaché. —— nocturne mélodieux. —— orchidée violet. —— ambre gris. —— horloge exact. —— abbaye ancien. —— antichambre étroit. —— abreuvoir profond. —— appel nominal. —— alcôve petit. —— heureux auspices. —— outre plein.
DICTÉE.—Le Lièvre et les Grenouilles.
Exercice 193.—Remplacez le tiret par un adjectif possessif et les points par un adjectif démonstratif:
Un lièvre réfléchissait dans —— gîte ... animal est craintif: un souffle, un rien, —— ombre même, tout lui fait peur. Le nôtre avouait —— faiblesse et la déplorait; mais, disait-il, je ne puis me corriger de —— sottes frayeurs. Un léger bruit vint interrompre —— réflexions. Voilà ... pauvre lièvre qui détale. Dans —— fuite, il passe près d’un étang, sur le bord duquel étaient des grenouilles ... petites bêtes épouvantées sautèrent dans l’eau. A ... vue —— lièvre fut enchanté d’être à —— tour un sujet de terreur. «Je suis donc un foudre de guerre! s’écria —— fuyard, en dressant —— oreilles, puisque —— aspect, —— seule approche fait fuir ... batraciens vers —— retraite!»
—— épouvante, ami lièvre, puis —— illusions sur —— prétendue vaillance sont fort amusantes! Si vous êtes poltrons, —— enfants, que ... exemple vous engage à vous corriger de —— poltronnerie, à vous guérir de —— vaines terreurs. La peur nous rend malheureux et ridicules.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 194.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercices 195 et 196.—Remplacez le tiret par ces, adjectif démonstratif, ou par ses, adjectif possessif, suivant le sens:
195. Le renard est célèbre par —— ruses. La civilisation pénètre peu à peu dans —— vastes régions désertes de l’Afrique. A la mort de Clovis, —— quatre fils devinrent rois; l’un de —— princes, Clotaire Ier, finit par réunir dans —— mains les royaumes de —— frères. Le Nil promène —— eaux dans —— plaines de l’Égypte qu’il féconde par —— débordements. Bonaparte dit à —— soldats: «Souvenez-vous que du haut de —— pyramides, quarante siècles vous contemplent.» Henri II périt dans un de —— tournois qu’il aimait, en joutant avec Montgomery, capitaine de —— gardes. Pasteur est célèbre par —— découvertes scientifiques.
196. Le Danube, après avoir arrosé —— belles vallées du centre de l’Europe, verse —— eaux dans la mer Noire. Attila vit —— troupes vaincues dans —— champs Catalauniques, qui s’étendent entre Châlons et Troyes; la Gaule, grâce à la vaillance de —— défenseurs, fut à jamais délivrée de l’invasion de —— terribles Huns. Le linot et le chardonneret, —— oiseaux chanteurs de nos pays, sont utiles: chacun d’eux soigne bien —— petits. Les six bourgeois de Calais allaient être exécutés, lorsque Philippine de Hainaut obtint par —— prières la grâce de —— braves gens. Hoche et Marceau, —— jeunes héros républicains, périrent à la fleur de l’âge.
Le seul adjectif interrogatif est quel, qui s’emploie dans une interrogation, avec un nom ou un pronom, et varie en genre et en nombre (quelle au féminin; quels, quelles au pluriel).
Ex.: Quel âge avez-vous? Quelle heure est-il? Quels devoirs faites-vous? Quelles leçons apprenez-vous?
Employé dans une exclamation, cet adjectif est appelé adjectif exclamatif. Ex.: Quel bonheur! Quelle chance![11].
Questionnaire: Quand le mot quel est-il adjectif interrogatif?—Quand est-il adjectif exclamatif?
Exercice 197.—Remplacez le tiret par un adjectif interrogatif ou exclamatif et faites accorder les adjectifs qualificatifs en italique:
—— joli images coloriez-vous? —— terrible incendie! —— épisodes intéressant nous conterez-vous? —— misérable oasis on trouve dans ce désert! —— beau cartouches décorent cette façade! —— cartouches donnera-t-on aux soldats? —— réglisse sucré et rafraîchissant! —— est le gros artère qui aboutit au cœur? —— héliotrope odorant vous cultivez! —— ancres lourd fixent les navires! —— épigraphe a-t-on mis sur ce livre et —— épitaphe touchant écrira-t-on sur ce tombeau? —— antidote actif emploiera-t-on pour le malade? —— beau spectacle que celui de la nature! —— hémisphère habitons-nous? —— triste avenir se prépare le paresseux! —— somme total avez-vous dépensé? —— bon somme nous avons fait cette nuit! —— livres voulez-vous lire? —— livres de pain distribuerez-vous aux malheureux?
DICTÉE et RÉCITATION.
Le Milan, la Poule et les Poussins.
Avec des cris d’angoisse, une poule effarée
Près d’elle rassemblait son errante couvée.
«Quel peut être, dis-je à part moi,
L’objet de son subit effroi?»
Je regarde et je vois dans l’atmosphère
Un petit point: la poule avait, dans ce point noir,
Qu’à peine mes regards pouvaient apercevoir,
Découvert un milan à la sanglante serre.
Rien n’échappe à l’œil d’une mère.
Théodore Lorin.
Exercice 198.—Écrivez de mémoire, en vers, cette fable.
Exercice 199.—Indiquez la nature des mots en italique et dites à quel mot se rapporte chacun d’eux.
Les adjectifs indéfinis sont ceux qui déterminent le nom d’une manière vague, générale, indéfinie.
Les adjectifs indéfinis sont:
Aucun, autre, certain[12], chaque, maint, même, nul, plusieurs, quel[13], quelconque[14], quelque, tel, tout.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on adjectifs indéfinis?—Nommez les adjectifs indéfinis.
LECTURE et DICTÉE.—La Vigne et le Roseau.
La vigne, plantée sur une colline aride et sablonneuse, se plaignait d’être forcée de porter des fruits exquis, tandis que le roseau, planté au bord d’une eau courante, ne produisait qu’une hampe spongieuse. Une voix lui dit: «Console-toi; le roseau séchera et sera oublié, et tes fruits produiront une liqueur délicieuse, qui consolera les chaumières et réjouira les palais.»
Bernardin de Saint-Pierre.
Exercice 200.—Analysez les mots en italique de cette dictée.
Exercice 201.—Remplacez le tiret par un adjectif indéfini:
L’orgueil étouffe —— les vertus. —— renard gascon vit des raisins au haut d’une treille. Il faut une place pour —— chose et —— chose doit être à sa place. La loi est une règle établie par la volonté nationale et à laquelle —— les citoyens sont tenus d’obéir. —— astronomes pensent que —— planètes sont habitées. Les étourdis retombent sans cesse dans les —— fautes. —— chemin de fleurs ne conduit à la gloire. —— homme n’est content de son sort. Après Nimègue, l’orgueil de Louis XIV fut —— qu’il choqua bientôt —— l’Europe. —— que soient les fatigues, le bon soldat doit les supporter courageusement. Il ne sait à —— parti s’arrêter. —— complots furent tramés contre la vie de Henri IV. En été, saint Louis allait —— les dimanches, à —— heures, rendre lui-même la justice sous le grand chêne de Vincennes. —— instant dans la vie est un pas vers la mort. Les canards dirent à la tortue: «Nous vous voiturerons par l’air en Amérique; vous verrez —— république, —— royaume, —— peuple.» —— rat de campagne, en son modeste gîte, de —— rat de ville eut un jour la visite. Un conte de fée, une anecdote —— intéressent toujours les enfants. —— animaux dorment —— l’hiver.
Les adjectifs numéraux déterminent le nom en y ajoutant soit une idée de quantité: trois soldats; soit une idée de rang: troisième chapitre.
Il y a deux sortes d’adjectifs numéraux:
Les adjectifs numéraux cardinaux, qui marquent le nombre, la quantité: un[15], deux, trois, cinq, dix, cent, mille, etc.
Les adjectifs numéraux ordinaux, qui marquent l’ordre, le rang: premier, deuxième, troisième, cinquième, dixième, centième, millième, etc.
Remarque.—Dans ces expressions: Louis XI (onze), Henri IV (quatre), le douze mars, page cent, etc., les adjectifs onze, quatre, douze, cent, ne sont cardinaux que pour la forme; ce sont de véritables adjectifs numéraux ordinaux. Onze est mis pour onzième (Louis onzième), quatre, pour quatrième (Henri quatrième); douze, pour douzième (douzième jour de mars); cent, pour centième (page centième).
Questionnaire: Qu’appelle-t-on adjectifs numéraux?—Combien y a-t-il de sortes d’adjectifs numéraux?—Que marquent les adjectifs numéraux cardinaux?—Que marquent les adjectifs numéraux ordinaux?
Exercice 202.—Remplacez le tiret par un adj. numéral cardinal:
Eustache de Saint-Pierre et —— de ses compagnons se dévouèrent pour le salut des habitants de Calais. L’angle droit a —— degrés. L’hectare vaut —— mètres carrés. Le zodiaque se divise en —— signes. Il y a —— notes en musique. L’homme a —— dents: —— incisives, —— canines et —— molaires. Le papillon a —— ailes; les mouches n’en ont que ——. Le mètre cube équivaut à —— hectolitres. Une pièce de deux francs vaut —— sous. Henri II laissa —— fils, mais —— seulement portèrent la couronne royale. Les insectes ont —— pattes, et les araignées en ont ——. Un pentagone a —— côtés, un hexagone ——, un heptagone ——, un octogone ——. Chaque saison dure —— mois. Il y a —— jours dans la semaine et chaque jour se compose de —— heures; il y a donc —— heures dans une semaine. Un siècle est l’espace de —— ans, et un lustre l’espace de —— ans. Il y a —— espèces de mots dans le discours. Le pied valait environ —— centimètres. Le Directoire se composait de —— membres, assistés de —— Assemblées: le conseil des Anciens et celui des ——.
Exercice 203.—Remplacez le tiret par un adjectif numéral ordinal:
Philippe Auguste entreprit la —— croisade. La minute est la —— partie de l’heure, et l’heure la —— partie du jour. Le Directoire fut la —— Assemblée de la Révolution. Le moyen âge finit au —— siècle. Charlemagne est le plus illustre des rois de la —— race. Juillet est le —— mois de l’année. Clodion est le —— roi franc connu. Les Huns envahirent la Gaule au —— siècle. En Europe on fit, pour la première fois, usage de la poudre au —— siècle. Charles IX était le —— fils de Henri II. Gutenberg inventa l’imprimerie au —— siècle. Le mètre carré est la —— partie de l’are. Le degré est la —— partie de la circonférence. Le centime est la —— partie du franc. Le kilogramme est la —— partie de la tonne et la —— du quintal métrique. La Révolution française éclata à la fin du —— siècle.
Exercice 204.—Remplacez le tiret par un adjectif numéral:
Le traité de Westphalie mit fin à la guerre de —— ans. Le litre est la —— partie du mètre cube. Le mode indicatif a —— temps; le conditionnel ——; l’impératif ——; le subjonctif ——; l’infinitif ——; le participe ——. C’est sous Philippe Ier qu’eut lieu la —— croisade. On appelait Metz, Toul et Verdun, les —— Évêchés. Il y a —— opérations fondamentales en arithmétique. Saint Louis régna au —— siècle. Il y a —— mois qui ont —— jours, et —— mois qui n’en ont que ——. Février a ordinairement —— jours, mais, dans les années bissextiles, il en compte ——. L’année a —— jours; l’année bissextile en a ——. C’est tous les —— ans que l’année est bissextile. Le peuple de Paris s’empara de la Bastille le —— juillet ——. Bordeaux, d’après sa population, est la —— ville de France. Le pied valait —— pouces et le pouce valait —— lignes. La seconde est la —— partie de la minute. Le premier empire a duré —— ans, et le second —— ans. La France est divisée en —— départements. Le mètre cube a —— faces.
Exercice 205.—Joignez cinq noms à chaque adjectif suivant:
Violent. Faible. Gracieux. Pur. Suprême. Dur. Doux. Frais. Vert. Amer. Glacial. Abondant. Sublime. Profond. Pauvre. Somptueux.
DICTÉE et RÉCITATION.—Soleil couchant.
Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.
A mes pieds, c’est la nuit, le silence. Le nid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume;
Seul, l’angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l’océan s’unit.
Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.
L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.
José-Maria de Heredia.
Exercice 206.—Faites entrer dans une phrase chacun des douze qualificatifs de cette poésie.
Exercice 207.—Expliquez ou définissez les mots en italique.
LECTURE et DICTÉE.—Le Roi et le Bûcheron.
Certain jour, François Ier, s’étant égaré dans la vaste forêt de Fontainebleau, fut surpris par l’orage et dut se réfugier dans la modeste cabane d’un bûcheron. Cet excellent homme, bien que nul détail ne lui révélât la haute naissance de son hôte, le reçut fort bien et lui fit cent politesses. Un bon feu sécha promptement les habits du roi, quelques mets rustiques réparèrent ses forces. Après quoi l’on causa. «Êtes-vous heureux, mon brave? demanda le monarque, gardant toujours l’incognito.—Oui, répondit le bûcheron, quoique j’aie bien du mal à gagner ma vie. J’y arriverais plus aisément si le Long-Nez (c’est, vous le savez peut-être, le sobriquet que l’on donne à notre roi), si le Long-Nez, dis-je, voulait me permettre de couper du bois près de ma maisonnette. Mais, par son ordre exprès, ses gardes me l’interdisent, et il me faut chaque jour aller de plus en plus loin. Ah! le roi ne pense qu’à ses plaisirs, et n’a aucun souci de son pauvre peuple!»
(A suivre.)
Exercice 208.—Soulignez d’un trait les adj. qualificatifs et de deux traits les autres adj. (possessifs, démonstratifs, etc.) de cette dictée.
LECTURE et DICTÉE.—La Bienfaisance.
Vivre en soi, ce n’est rien; il faut vivre en autrui.
«A qui puis-je être utile, agréable aujourd’hui?»
Voilà chaque matin ce qu’il faudrait se dire;
Et le soir, quand des cieux la clarté se retire,
Heureux à qui son cœur tout bas a répondu:
Ce jour qui va finir, je ne l’ai pas perdu;
Grâce à mes soins, j’ai vu sur une face humaine
La trace d’un plaisir ou l’oubli d’une peine.
Andrieux.
Exercice 209.—Soulignez d’un trait les articles et de deux traits les adjectifs possessifs, démonstratifs, etc., de cette poésie.
Exercice 210.—Faites deux listes: 1º une des noms; 2º une autre des adjectifs qualificatifs contenus dans cette poésie.
LECTURE et DICTÉE.—Le Roi et le Bûcheron (suite).
En entendant ces critiques, François Ier souriait dans sa barbe. «Écoutez, dit-il à ce brave homme, voulez-vous que j’intercède pour vous auprès du roi?—Vous le voyez donc?—Quelquefois.—Je vous remercie de votre intention, mais vous êtes le dixième à me faire cette offre obligeante. Maints protecteurs ont déjà essayé plusieurs fois de me faire avoir cette faveur; ils n’ont jamais obtenu un résultat quelconque.—En tout cas, j’essayerai. Venez dans deux ou trois jours chercher la réponse au château, où je serai de service.» La pluie avait cessé: le bûcheron remit le monarque dans le bon chemin, et les deux compagnons se quittèrent les meilleurs amis du monde. Dès le surlendemain, notre homme alla au rendez-vous. François Ier avait donné les ordres nécessaires pour qu’on l’introduisît en sa présence dès qu’il serait arrivé. Qu’on juge de la stupéfaction de ce malheureux, quand il vit que l’hôte si familièrement traité par lui était le roi lui-même, le Long-Nez dont il avait parlé avec tant d’irrévérence!... Il se crut perdu et se jeta à genoux. François Ier le releva avec bonté. «Sans me connaître, lui dit-il, tu t’es montré généreux à mon égard; je ne veux pas demeurer en reste avec toi. Je te pardonne, et même je t’accorde, pour toi et pour tes descendants, jusqu’à la quatrième génération, le droit de couper du bois dans toutes mes forêts. Seulement, une autre fois, ne parle plus si légèrement de ton souverain. Les hommes doivent toujours respecter le chef de leur pays.»
C. A.
Exercice 211.—Soulignez d’un trait les adjectifs qualificatifs et de deux traits les autres adj. (possessifs, démonstratifs, etc.) de cette dictée.
Exercice 212.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
ANALYSE DES ADJECTIFS POSSESSIFS,
DÉMONSTRATIFS, ETC.
Pour analyser l’adjectif possessif, etc., on en désigne:
1º | L’Espèce: | s’il est possessif, démonstratif, interrogatif, indéfini, numéral (cardinal ou ordinal). |
2º | Le Genre: s’il est du masculin ou du féminin. | |
3º | Le Nombre: s’il est du singulier ou du pluriel. | |
4º | La Fonction: le nom qu’il détermine. |
Par abréviation on écrit:
pos. pour possessif. | indéf. pour indéfini. |
dém. pour démonstratif. | num. pour numéral. |
inter. pour interrogatif. | card. pour cardinal. |
ord. pour ordinal. |
Ex.: Honorez vos parents. Nous avons cinq doigts à chaque main.
vos | adj. pos. masc. pl. dét. parents. | ||
modèle | { | cinq | adj. num. card. masc. pl. dét. |
d'analyse | doigts. | ||
chaque | adj. ind. fém. sing. dét. main. |
Questionnaire: Que faut-il indiquer dans l’analyse des adjectifs possessifs, etc.?
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Lion.
Le lion règne en roi dans ce vaste domaine;
Libre de tout souci, sa grandeur s’y promène;
C’est pour lui que l’Afrique a ses arbres épais
Qui versent la fraîcheur, les parfums et la paix;
Il trouve au pied des monts la grotte familière
Que le ciel tapissa de velours et de lierre;
Il trouve le beau lac couronné de roseaux,
Où s’étanche sa soif dans de limpides eaux;
Quand la faim à ses flancs vient attacher des ailes,
Il choisit son festin dans un vol de gazelles;
Il mange la chair vive, il boit le sang vermeil,
Et, sa griffe léchée, il dort d’un doux sommeil.
Mé
Exercice 213.—Analysez: 1º les adjectifs possessifs, démonstratifs etc.; 2º les adjectifs qualificatifs contenus dans cette poésie.
Exercice 214.—Expliquez et définissez les mots en italique.
Exercice 215.—Donnez un synonyme à chaque adjectif qualificatif.
Exercice 216.—Analysez les membres de phrase suivants:
Les plantes diverses et les fleurs spéciales à chaque climat. Plusieurs grands vaisseaux défenseurs de nos côtes. La mort héroïque de Léonidas et des trois cents Spartiates. Le général Hoche, vainqueur des Vendéens. Sire Grégoire, le savetier, voisin du riche financier.
LECTURE et DICTÉE.—Le Singe et le Chat.
Un singe et un chat avaient même maître et même logis. Ils étaient fort malfaisants. Certain jour, restés seuls au coin du feu, ils regardaient rôtir des marrons. Gourmands et voleurs, ils résolurent de les manger. «Tire-les de ce feu, dit le singe au chat. Tu es si adroit!» Flatté du compliment, ce brave chat, avec mille précautions, fit rouler hors de la cendre chaude un marron, puis deux, puis trois. Ce ne fut pas sans se faire quelques brûlures. Pendant ce temps, sans être vu, le singe croquait les marrons. Un serviteur entra et mit les voleurs en fuite. Le chat, qui avait eu la peine sans aucun profit, n’était pas content.
Il faut être complaisant, mais non point sot. Méfiez-vous des gens qui cherchent à laisser à autrui les risques et à garder pour eux les profits.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 217.—Analysez tous les adjectifs de cette dictée.
Exercice 218.—Mettez au féminin les mots en italique.
Exercice 219.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Hirondelle.
Quand les froids sont venus, la prudente hirondelle
Quitte nos durs climats pour des pays plus doux;
Mais l’oiseau du retour, en s’éloignant de nous,
Pense au toit de son hôte, et lui reste fidèle.
Le nid abandonné hante son souvenir,
Et quand elle s’en va, la bonne voyageuse
En emporte avec elle une image joyeuse
Que son âme d’oiseau saura bien retenir.
Adieu donc, et partez, frileuses hirondelles,
Mais revenez chez nous pour les feuilles nouvelles,
Et vous retrouverez, comme tous les printemps,
Avec vos anciens nids accrochés aux solives,
Le bonjour familier et les regards contents,
Qui rendent chaque fois les amitiés plus vives.
Henri Chantavoine.
Exercices 220 et 221.—Donnez: 1º un contraire; 2º un synonyme des mots en italique.
Exercice 222.—Analysez tous les adjectifs de cette poésie.
LECTURE et DICTÉE.—Le Sifflet.
Quand j’étais un enfant de cinq à six ans, dit Franklin, mes amis, un jour de fête, remplirent ma petite poche de sous. J’allai tout de suite à une boutique où l’on vendait des babioles; mais, étant charmé du son d’un sifflet que je rencontrai en chemin dans les mains d’un petit garçon, j’offris à cet enfant et lui donnai volontiers tout mon argent en échange de ce sifflet.
Revenu chez moi, sifflant par toute la maison, fort content de mon achat, je fatiguais les oreilles de toute la famille. Mes frères, apprenant que j’avais payé si cher ce mauvais sifflet, me dirent que j’avais donné dix fois plus que sa valeur. Alors ils me firent penser au nombre de bonnes choses que j’aurais pu acheter avec le reste de ma monnaie, si j’avais été plus prudent; ils me ridiculisèrent tant de ma folie, que j’en pleurai de dépit, et la réflexion me causa plus de chagrin que le sifflet ne m’avait donné de plaisir.
Depuis, quand j’étais tenté d’acheter une chose qui ne m’était pas indispensable, je me disais, dans mon for intérieur: «Ne donnons pas trop pour le sifflet,» et j’épargnais mon argent.
Exercice 223.—Reproduisez de mémoire cette anecdote.
Exercice 224.—Remplacez par un synonyme ou par une expression synonyme les mots en italique.
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Chien de l’Avare.
Un avare alla vivre aux champs. «Pour vous garder,
Achetez, lui dit-on, un bon chien sans tarder.
—Je l’ai déjà, dit-il, dogue de belle taille,
Vigoureux, vigilant, prêt à livrer bataille.»
Chaque nuit, en effet, derrière sa muraille,
On entendait courir des abois furieux.
Or, il advint qu’un soir, un voisin curieux,
Qui, connaissant le sire, à bon droit le soupçonne,
Veut contempler ce chien qu’on ne montre à personne.
«Lui, se payer un dogue et le nourrir?... Jamais!»
Il se hisse, il épie... Aucun chien n’est là; mais
Du gardien trop coûteux, assumant seul la tâche,
L’avare, en galopant, aboyait sans relâche.
Comme les autres vices, l’avarice sordide, passion insatiable, dégrade l’homme; elle bannit de son cœur tous les sentiments humains; elle le rend méprisable et parfois extravagant. L’avare ne jouit pas de ses biens: il n’en a jamais assez; il se prive de tout; il est toujours inquiet. Il est égoïste, sot et malheureux.
C. A.
Exercice 225.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 226.—Analysez les mots en italique de cette fable.
Le pronom est un mot qui tient la place du nom, et qui en prend le genre et le nombre.
Ainsi, au lieu de dire: l’écureuil est si léger que l’écureuil saute au lieu de marcher, on dit: l’écureuil est si léger qu’il saute au lieu de marcher.
Le mot il, qui remplace le nom écureuil, est un pronom; il est masc. sing., parce que écureuil est masc. sing.
Il y a six sortes de pronoms: les pronoms personnels, possessifs, démonstratifs, relatifs, interrogatifs et indéfinis.
Questionnaire: Qu’est-ce que le pronom?—Nommez les sortes de pronoms.
Exercice 227.—Quels noms remplacent les pronoms en italique:
Le Chat botté était très habile; il fit la fortune de son maître. La mère chérit ses enfants; elle se dévoue pour eux. En consolant les malheurs d’autrui, nous sentons moins les nôtres. La Garonne a sa source dans les Pyrénées, la Loire a la sienne dans les Cévennes. Si l’on accuse votre ami absent, défendez-le. L’altitude moyenne des Alpes est égale à celle des Pyrénées. Le climat de l’Angleterre est plus froid que le nôtre. On prend les habitudes des personnes avec lesquelles on vit. Le Rhin et le Rhône sortent des Alpes: l’un coule vers le nord et l’autre vers le sud. La paresse est une maladie dont il est difficile de guérir. Le méchant dort mal; tout l’agite.
LECTURE et DICTÉE.—L’Humanité.
Enfant, tu seras soldat un jour. S’il t’arrive de te battre, tu te battras en conscience, parce que c’est ton devoir; mais, une fois le combat fini, si ton ennemi est blessé, ne vois plus en lui qu’un frère malheureux. Vous n’avez pas la même patrie, mais vous en avez chacun une, et il a fait son devoir envers la sienne, comme toi envers la tienne; vous ne parlez pas la même langue, mais il a des sentiments pareils aux tiens; il a un pays comme toi, une famille comme toi, et il les regrette. Aie pitié de lui, soigne-le, console-le. Tu mériteras peut-être que, si toi aussi tu tombes un jour blessé, il vienne un ennemi qui te soigne et te console. Cela, mon enfant, c’est l’humanité.
Bersot.
Exercice 228.—Quels noms remplacent les pronoms en italique?
Il y a trois personnes dans le discours:
La première est celle qui parle: je chante.
La deuxième est celle à qui l’on parle: tu chantes.
La troisième est celle de qui l’on parle: il ou elle chante.
Les pronoms personnels sont ceux qui désignent les trois personnes. Ils indiquent le rôle que ces personnes jouent dans le discours.
Les pronoms personnels sont:
singulier. | pluriel. | ||
Pour la 1re personne | : | je, me, moi | nous. |
Pour la 2e personne | : | tu, te, toi | vous[16]. |
il, elle, lui, le, la | ils, elles, eux. | ||
Pour la 3e personne: | { | se, soi, en, y | se, les, leur. |
Questionnaire: Combien y a-t-il de personnes?—Qu’est-ce que les pronoms personnels?—Nommez les pronoms de la 1re personne; de la 2e; de la 3e.
Exercice 229.—A quelle personne sont les pronoms en italique?
Je travaille. Vous chantez. Ils se promènent. Nous écrivons. Tu étudies. Elle coud. Nous lui parlons. Je vous le dis. Le coupable se repent. Il vous supplie. Vous lui pardonnez. Vous voyez vos amis malheureux. Nous les plaignons et nous leur portons secours. Il aime ses parents et il se dévoue pour eux. Nous aimons la patrie; nous la défendrons.
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Coucou.
Exercice 230.—Remplacez le tiret par un pronom personnel:
«Qu’est-ce donc qui déplaît dans le chant des coucous?
Pour ——, —— —— trouve assez doux.
—— ne sais ce qu’on peut —— trouver à redire.»
«Mon enfant, —— vais —— —— dire:
Dans la voix du coucou, ce qui cause l’ennui,
C’est qu’—— parle toujours de ——.»
L. Ratisbonne.
—— faut que les enfants soient modestes: qu’—— ne parlent pas toujours d’—— ou de ce qui —— appartient. Nos actions seules doivent parler pour ——; seules —— —— font apprécier. Pensez ——: si —— voulez que l’on dise du bien de ——, n’en dites pas —— même. —— vanter toujours est le plus sûr moyen de —— faire détester.
Exercice 231.—Développer en prose la fable ci-dessus.
LECTURE et DICTÉE.—Méchanceté et Finesse.
Exercice 232.—Remplacez le tiret par un pronom personnel:
Un lion, devenu vieux et malade, voulait qu’on —— rendît la santé. Des animaux réputés par leur savoir —— empressèrent d’accourir; mais le renard, loin de faire comme ——, —— tint blotti dans sa demeure. Le loup, qui —— voulait du mal, ne manqua pas de faire remarquer son absence, espérant bien qu’on —— —— punirait. En effet, le lion irrité ordonne qu’on amène sur l’heure cet indifférent ou qu’on —— enfume dans son terrier. Le renard vient aussitôt, bien renseigné sur ce que le loup a dit de ——. Fort habilement —— explique que, si on ne —— a point vu empressé auprès du roi souffrant, c’est qu’—— accomplissait un pèlerinage pour que le monarque recouvrât la santé. «—— —— acquittais d’un vœu, dit- ——, et en route, —— ai appris un grand secret. Sire, —— ne manquez que de chaleur; la vieillesse en —— —— a détruite: si —— voulez éprouver un grand soulagement, enveloppez- —— dans la peau toute fumante d’un loup écorché vif; si —— voulez, messire loup que voilà —— servira de robe de chambre; —— suis sûr que le remède est infaillible.» Le lion suivit ce conseil, et le loup perdit la vie.
Hommes, cessez de —— nuire, car chez —— le mal —— rend au quadruple du bien.
C. A. d’après La Fontaine.
Exercice 233.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 234.—Employez, à la place de chaque nom en italique, le pronom personnel en harmonie avec la phrase:
Il vaut mieux souffrir le mal que de faire le mal. Villars trouva les Impériaux à Denain, et Villars vainquit les Impériaux. La lecture me plaît, je fais de la lecture mes plus chères délices. Quand la neige couvre la terre, la neige préserve la terre des grands froids. Le chien est si affectueux que souvent le chien meurt quand le chien est privé de son maître. L’hippopotame nage plus vite que l’hippopotame ne court. L’éléphant est si lourd que l’éléphant écrase plus de plantes que l’éléphant ne mange de plantes. Le plus savant ignore plus de choses que le plus savant ne sait de choses. Alexandre le Grand gagna autant de batailles qu’Alexandre le Grand livra de batailles. On ne triomphe de la calomnie qu’en dédaignant la calomnie. Les rats dévorent les rats entre les rats quand la faim presse les rats. La paresse va si lentement que tous les vices atteignent bientôt la paresse. Condé révolta Condé contre Mazarin, et Condé enrôla Condé dans l’armée espagnole. Nous avons tous des devoirs à remplir: pensons à nos devoirs.
1re Remarque.—Le, la, les sont articles ou pronoms.
Ils sont articles quand ils précèdent un nom: le bonheur et la fortune attirent les amis.
Ils sont pronoms quand ils accompagnent un verbe: ce devoir, fais-le; cette leçon, apprends-la; ces bons conseils, tu les suivras.
Le représente devoir; la représente leçon; les représente conseils.
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2e Remarque.—Leur est adjectif ou pronom.
Leur est adjectif possessif quand il précède un nom; dans ce cas, il prend un s devant un nom pluriel: Les renards sont fameux par leus ruses.
Leur est pronom personnel lorsqu’il signifie à eux, à elles; il accompagne alors le verbe et ne prend jamais d’s:
Le bon fils aime ses parents et leur obéit (obéit à eux).
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3e Remarque.—Les pronoms le, en, y[17], au lieu de représenter un nom, tiennent lieu souvent d’une proposition déjà exprimée et dont on veut éviter la répétition.
Le est mis pour cela, en pour de cela, y pour à cela. Ex.:
Venez, je le désire.—Je désire cela, que vous veniez.
C’est vrai? j’en doute.—Je doute de cela, que ce soit vrai.
Vous partez, je m’y oppose.—Je m’oppose à cela, à ce que vous partiez.
Dans les phrases comme: il va pleuvoir; je le crois; j’en suis sûr; j’y compte, les pronoms il, le, en, y, représentent quelque chose d’indéterminé qui ne peut être ni masculin ni féminin. Ces pronoms sont du genre neutre.
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Pronoms composés.—Pour donner plus de force à l’expression, on réunit par un trait d’union certains pronoms personnels à l’adjectif indéfini même; on a alors les pronoms composés: moi-même, toi-même, lui-même, elle-même, nous-mêmes, vous-mêmes, eux-mêmes, elles-mêmes, soi-même.
Questionnaire: Quand le, la, les sont-ils articles? Quand sont-ils pronoms?—Quand leur est-il adjectif? Quand est-il pronom?—Quelle remarque faites-vous sur les pronoms le, en, y?—Quand en est-il pronom? Quand est-il préposition?—Quand y est-il pronom? Quand est-il adverbe?—Quels sont les pronoms personnels qui se joignent par un trait d’union à l’adjectif même pour former des pronoms composés?
Exercice 235.—Composez deux phrases dans lesquelles...
le sera article défini. | le sera pronom personnel. |
la sera article défini. | la sera pronom personnel. |
les sera article défini. | les sera pronom personnel. |
leur sera adjectif possessif. | leur sera pronom personnel. |
DICTÉE et RÉCITATION.—Naïveté.
Un jour, au sortir de l’école,
J’aperçois un enfant qui crie et se désole.
Je m’approche de lui: «Mon petit, qu’avez-vous?
—Ah! j’ai l’âme bien chagrinée,
Me dit-il: j’ai perdu la pièce de dix sous
Que ma mère m’avait donnée.
—Cessez, mon bon ami, de vous désespérer;
C’est un petit malheur facile à réparer.
Tenez, prenez cette autre pièce.»
L’enfant sourit d’abord, puis reprit sa tristesse.
«Eh bien! qu’avez-vous donc? Encore du chagrin?
—Eh! mais, monsieur, dit-il, voici pourquoi je pleure:
Si je n’avais pas tout à l’heure
Perdu dix sous, j’en aurais vingt.»
Exercice 236.—Racontez cette petite historiette et dites comment cet enfant se montra naïf.
Exercice 237.—Dites à quelle personne du singulier ou du pluriel appartiennent les pronoms en italique dans cette poésie.
Exercice 238.—Remplacez les pronoms le, en, y, par les membres de phrases dont ils tiennent la place:
Obéissez, il le faut. Jeanne d’Arc voulait retourner dans son pays; on s’y opposa. On prétend que le soleil est habité; il est permis d’en douter. «Rendez-moi service, dit le cerf aux bœufs; vous n’en aurez point de regret.» Jacques Cœur ne fut pas récompensé comme il le méritait. Charles-Quint ayant demandé la permission de traverser la France pour aller châtier les Gantois, François Ier y consentit. Faites l’aumône aux malheureux chaque fois que vous le pourrez. Nos pères ont fait de précieuses découvertes; nous en profitons. L’homme est avide d’honneurs, comme l’enfant l’est de joujoux. Napoléon Ier se confia à la générosité des Anglais, mais il eut lieu de s’en repentir. Racine fut disgracié par Louis XIV; il en mourut de chagrin. Les habitants de la Patagonie ne sont pas aussi grands qu’on l’avait cru. La paresse conduit toujours à la misère; pensez-y. Soyez bons, honnêtes, travailleurs, et vous serez heureux: je le désire de tout mon cœur.
Les pronoms possessifs sont ceux qui tiennent la place du nom en faisant connaître à qui appartiennent les personnes, les animaux ou les choses dont on parle. Ex.: Le Tibre a son cours en Italie, la Seine a le sien en France.
Le mot le sien, tenant la place du nom cours, est un pronom possessif.
Les pronoms possessifs sont:
singulier. | pluriel. | ||||
Masculin. | Féminin. | Masculin. | Féminin. | ||
Le mien. | La mienne. | Les miens. | Les miennes. | ||
Le tien. | La tienne. | Les tiens. | Les tiennes. | ||
Le sien. | La sienne. | Les siens. | Les siennes. | ||
Le nôtre. | La nôtre. | Des | Les nôtres. | ||
Le vôtre. | La vôtre. | deux | { | Les vôtres. | |
Le leur. | La leur. | genres | Les leurs. |
Remarque.—Il ne faut pas confondre les adjectifs possessifs notre, votre avec les pronoms possessifs le nôtre, le vôtre, la nôtre, la vôtre.
Les adjectifs notre, votre s’écrivent sans accent et précèdent toujours un nom: notre maison, votre jardin.
Les pronoms le nôtre, le vôtre, la nôtre, la vôtre prennent un accent circonflexe sur l’o et ne se joignent jamais à un nom: chacun a ses peines, et nous avons les nôtres.
Questionnaire: Qu’est-ce que les pronoms possessifs? Nommez-les.—Quelle distinction faites-vous entre les adjectifs notre, votre et les pronoms le nôtre, le vôtre, la nôtre, la vôtre?
Exercice 239.—Remplacez le tiret par un pronom possessif:
Le devoir de vos parents est de vous guider; et ——, de leur obéir. Respecte la propriété de ton voisin, si tu veux qu’il respecte ——. N’oublions pas que le sort du malheureux peut devenir ——. En soulageant les douleurs d’autrui, nous allégeons ——. Accepte les services d’un ami, mais ne refuse jamais ——. La Loire a sa source en France, tandis que la Garonne a —— en Espagne. Certaines personnes reprochent durement les défauts des autres et n’aperçoivent pas ——; elles blâment leur conduite, mais —— est-elle plus sage? Condé ne ménageait pas ses soldats, mais Turenne était très bon pour ——. Je fermerai les yeux sur ta conduite afin que tu fermes —— sur ——. Si le paresseux ne fait pas son devoir, vous du moins, faites ——. Si ton ennemi flétrit ta réputation, ce n’est pas une raison pour que tu flétrisses ——. Je vois une paille dans l’œil du voisin, mais je ne vois pas celle qui est dans ——. Les pauvres ont leurs peines et les riches ont ——. Vous critiquez les dépenses d’autrui, —— sont-elles plus raisonnables? Fermons les yeux sur les torts des autres, afin qu’ils ferment —— sur ——. Vous avez vos petits défauts; qui n’a pas ——?
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Droit du plus fort.
«J’ai cinq ans, lui trois: je serais son père!
Papa, n’est-ce pas qu’il est dans son tort!
Et que j’ai le droit, étant le plus fort,
De prendre son livre à mon petit frère?
—Sans doute, et je prends le tien tout d’abord.
Pourquoi donc papa?—Je suis le plus fort!»
Paysant.
Cet enfant croyait qu’il suffit d’être le plus fort pour avoir raison. Son père lui montre qu’il se trompe, en le rendant lui-même victime de cette manière de penser. Nous devons toujours être justes et bienveillants, surtout envers ceux qui sont plus faibles que nous.
Exercice 240.—A quelle espèce de pronoms appartiennent les mots en italique? A quelle personne sont les pronoms personnels?
Exercice 241.—Développez en prose la poésie ci-dessus.
LECTURE et DICTÉE.—La Prétention.
Exercice 242.—Remplacez le tiret par un pr. personnel ou possessif:
Jupiter, ayant convoqué tous les êtres, demanda à chacun d’—— s’—— —— trouvait beau. «Dans le cas contraire, —— dit- ——, —— pouvez réclamer sans crainte, —— ——’engage à modifier ce qui —— déplaît. Singe, exprime- —— le premier. Es- —— content de ta figure?» «De ——? demanda le singe; mais certainement! En revanche, —— doute que l’ours soit satisfait de ——.» L’ours, pourtant, déclara qu’à son avis rien ne manquait à sa beauté. Mais, ajouta-t- ——, —— connais d’autres animaux qui n’en diraient pas autant de ——. L’éléphant, par exemple, est fort laid.» L’éléphant protesta et ne parla ensuite que pour dire qu’—— trouvait la baleine trop grosse. La fourmi jugea le ciron beaucoup trop petit, —— croyant, quant à ——, un colosse. Bref, —— apercevaient tous les défauts des autres, mais —— ne voyaient pas ——. Les hommes, consultés, ne furent pas plus sages que les animaux, et personne ne réclama rien de Jupiter.
Appliquons- —— à être indulgents pour les défauts d’autrui, clairvoyants et sévères pour ——.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 243.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Les pronoms démonstratifs sont ceux qui tiennent la place du nom en montrant les personnes, les animaux ou les choses dont on parle. Ex.: Voici deux livres; celui-ci est le plus beau.
Le mot celui-ci, tenant la place du nom livre qu’il indique, est un pronom démonstratif.
Les pronoms démonstratifs sont:
singulier. | pluriel. | ||
Masculin. | Féminin. | Masculin. | Féminin. |
Celui. | Celle. | Ceux. | Celles. |
Celui-ci. | Celle-ci. | Ceux-ci. | Celles-ci. |
Celui-là. | Celle-là. | Ceux-là. | Celles-là. |
Ce, ceci, cela[18].
Ce, ceci, cela, sont invariables et du genre neutre.
Il ne faut pas confondre se, pronom personnel, avec ce, pronom démonstratif:
Se peut être remplacé par un autre pronom personnel tel que lui, elle, eux, elles, soi; il appartient toujours à un verbe pronominal. Ex.:
Le sage se contente de peu (contente lui).
Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient (battaient eux).
Ce, pronom démonstratif, peut toujours être remplacé par ceci, cela, ou par un nom (le plus souvent par le mot chose). Ex.:
Diviser, c’est partager (cela est partager).
Retenez bien ce que vous apprenez (les choses que vous apprenez).
Remarque.—Ce est encore adjectif démonstratif; alors il précède et détermine le nom: ce livre, ce cheval.
Questionnaire: Qu’est-ce que les pronoms démonstratifs?—Nommez-les.—Quelle distinction faites-vous entre se, pronom personnel, et ce, pronom démonstratif?—Que peut être encore ce?
Exercice 244.—Remplacez le tiret ou les mots en italique par un pronom démonstratif:
Le cours de la Loire est plus long que le cours de la Seine. —— qui est semé dans l’enfance se récolte dans l’âge mûr. Les Français ont des mœurs toutes différentes des mœurs des Anglais. L’Allier et la Saône sont deux grandes rivières: la Saône se jette dans le Rhône, et l’Allier dans la Loire. Écoutez ——: travaillez bien d’abord, jouez bien après. Qui n’obéit pas à la voix de ses parents ne saura jamais obéir à la voix de sa conscience. Heureux sont —— qui chérissent leurs parents! On fait son propre bonheur en s’occupant du bonheur des autres. —— qui font le bien pour la récompense qu’ils espèrent ne la méritent pas. Il faut entretenir la vigueur du corps pour conserver la vigueur de l’esprit. Tout —— qui reluit n’est pas or. Toujours s’amuser, —— n’est vraiment pas raisonnable.
Exercices 245 et 246.—Remplacez le tiret par le pronom personnel se ou par le pronom démonstratif ce, suivant le sens:
245. Le tigre —— tapit dans les jungles. La richesse du pauvre, —— est l’honnêteté. —— est le printemps qui prépare la richesse de l’été. On —— voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain. Aime —— qui est vrai, admire —— qui est beau, fais —— qui est bien. Ni le grenier, ni l’armoire ne —— remplissent à babiller. —— qui est vraiment beau, —— est —— qui rend l’homme meilleur. La grenouille —— enfla tant qu’elle creva. La violette —— cache sous les buissons touffus. Fais —— que dois, advienne que pourra. On —— sent heureux du bonheur des personnes que l’on aime. —— que l’on conçoit bien —— énonce clairement.
246. On perd à parler —— qu’on gagne à —— taire. —— rendre utile vaut mieux que briller. La manière de donner vaut mieux que —— qu’on donne. —— sont les Phéniciens qui —— sont les premiers confiés à la mer. La Sicile —— souleva contre la tyrannie de Charles d’Anjou. Le bavard dit tout —— qu’il pense, et l’honnête homme pense —— qu’il dit. Les méchants —— craignent, —— détestent, —— fuient. Les jeunes gens disent —— qu’ils font; les vieillards, —— qu’ils ont fait, et les sots, —— qu’ils —— proposent de faire. —— que l’on donne ne doit jamais —— reprocher. Il faut —— entr’aider; —— est la loi de la nature. Celui qui —— est endormi dans la paresse —— réveillera dans l’indigence. —— n’est pas l’habit, —— n’est pas le métier qui dégrade l’homme: —— sont les défauts auxquels il —— livre et dont il ne veut pas —— corriger. Les membres de la Convention —— déchirèrent entre eux. —— est du sein de la terre que sort —— qu’il y a de plus précieux. Le sucre —— dissout dans l’eau. Catherine de Médicis —— employa à diviser les catholiques et les protestants. On —— persuade aisément —— que l’on désire. Rien de —— qui est bien fait ne —— fait aisément. Le sage —— contente de —— qu’il a.
Les pronoms relatifs, appelés aussi conjonctifs, sont ceux qui servent à joindre le mot dont ils tiennent la place à ceux qui le suivent.
Ex.: L’homme qui a un cœur pur est heureux.
Le mot qui, joignant le nom homme, dont il tient la place, aux mots qui suivent, est un pronom relatif.
Les pronoms relatifs sont:
singulier. | pluriel. | ||
Masculin. | Féminin. | Masculin. | Féminin. |
Lequel. | Laquelle. | Lesquels. | Lesquelles. |
Duquel. | De laquelle. | Desquels. | Desquelles. |
Auquel. | A laquelle. | Auxquels. | Auxquelles. |
Des deux genres et des deux nombres: | |||
Qui, que[19], quoi, dont[20]. |
Remarque.—Le mot dont le pronom relatif tient la place est appelé antécédent, parce qu’il le précède dans la phrase. Ainsi, dans l’exemple: l’homme qui a un cœur pur est heureux, homme est l’antécédent de qui.
La plupart des pronoms relatifs peuvent être placés au commencement d’une phrase. Ils servent alors à interroger, et on les appelle pronoms interrogatifs: qui est venu? que veux-tu? a quoi pense-t-il? laquelle de ces pommes désires-tu?
Qui et quoi interrogatifs sont du genre neutre.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on pronoms relatifs? Nommez-les.—Qu’appelle-t-on antécédent?—Quand certains pronoms relatifs sont-ils interrogatifs?
Exercices 247 et 248.—Remplacez le tiret par un pronom relatif:
247. Celui —— fréquente les méchants devient méchant. On prend les habitudes des personnes avec —— on vit. Une grenouille vit un bœuf —— lui semblait de belle taille. L’ivresse est l’état le plus honteux dans —— l’homme puisse tomber. On finit par vaincre les obstacles contre —— on s’accoutume à lutter. La bonne administration de Henri IV et de Sully guérit les maux —— la France souffrait depuis longtemps. Celui-là est heureux —— a le cœur pur. Celui-là est heureux —— le cœur est pur. Nous admirons rarement les choses —— nous avons l’habitude de voir. Les personnes —— on parle le moins ne sont pas celles —— ont le moins de mérite. —— veut tout n’a rien.
248. Les richesses après —— nous courons sont bien fragiles. Les exercices —— vous vous livrez développent et fortifient votre corps. Quel que soit le travail —— l’on vous confie, faites-le bien. Tâchez que chacun de vous puisse dire: «Il n’est personne —— ait à se plaindre de moi.» Chacun a son défaut —— toujours il revient. L’Algérie, —— nous avons conquise après tant d’efforts et pour —— nous avons fait tant de sacrifices, est aujourd’hui une seconde France. Aimez vos parents —— vous recevez tant de marques d’affection. —— aime bien châtie bien. —— faire en un gîte, à moins que l’on ne songe? La Réforme —— Luther donna le signal fut prêchée en France par Calvin.
LECTURE et DICTÉE.—Le trouvère Blondel.
Richard Cœur de Lion quitta la Palestine, où il s’était illustré par ses exploits, pour revenir en Europe défendre les possessions qu’il avait en France et dont Philippe Auguste avait entrepris la conquête. Ayant fait naufrage dans la mer Adriatique, il fut jeté par la tempête sur les terres du duc d’Autriche, qui le retint prisonnier. Personne ne sut ce qu’il était devenu. Le trouvère français Blondel, qui était un de ses favoris, se mit à parcourir l’Allemagne pour tâcher de le retrouver. Après de longs et pénibles voyages, il arriva devant un vieux château fort, dans lequel gémissait le roi captif. Il se mit à chanter une romance qu’il avait autrefois composée avec lui. Aussitôt une voix, celle de Richard, répondit à la sienne du haut de la tour, et Blondel, reconnaissant celui qu’il cherchait, partit au plus vite pour l’Angleterre, où il raconta son aventure.
L’Angleterre, que Richard avait à moitié ruinée pour les préparatifs de son expédition, oublia ses griefs contre lui. Tous, riches et pauvres, contribuèrent à donner la somme que réclamait le duc d’Autriche pour la rançon du roi, et celui-ci sortit enfin libre de la tour dans laquelle il avait été enfermé pendant quatorze mois.
C. A.
Exercice 249.—Dites à quelle espèce de pronoms appartiennent les mots en italique de cette dictée.
Exercice 250.—Racontez cette légende: 1º oralement; 2º par écrit.
Les pronoms indéfinis sont ceux qui représentent les personnes, les animaux ou les choses d’une manière vague, générale, indéfinie.
Ex.: On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
Le mot on, tenant la place d’une personne quelconque, est pronom indéfini.
Les pronoms indéfinis sont:
On, chacun, personne, quiconque, quelqu’un, rien, autrui, l’un, l’autre, l’un et l’autre.
Il faut ajouter: Aucun, certain, nul, plusieurs, tel, tout, qui sont tantôt adjectifs indéfinis, tantôt pronoms indéfinis.
Ils sont adjectifs quand ils précèdent le nom. Ex.: nul homme n’est content de son sort. (Ici, nul est adjectif parce qu’il détermine le nom homme.)
Ils sont pronoms s’ils tiennent la place d’un nom. Ex.: nul n’est content de son sort. (Ici, nul est pronom parce qu’il tient la place du nom homme.)
Questionnaire: Qu’est-ce que les pronoms indéfinis? Nommez-les?—Quand aucun, certain, nul, plusieurs, tel, tout sont-ils pronoms? Quand sont-ils adjectifs?
Exercice 251.—Remplacez le tiret par un pronom indéfini:
L’ours a, dit- ——, l’odorat plus fin que tout autre animal. Quand Turenne fut mort, —— de ses soldats crut avoir perdu un père. L’égoïste n’aime ——. Il est triste de ne rien savoir et d’avoir continuellement recours à ——. —— doit respecter la propriété d’——. —— aime le danger y périra. L’honnête homme est discret: il remarque les défauts d’——, mais il ne parle mal de ——. —— n’est prophète dans son pays. —— brille au second rang qui s’éclipse au premier. Récompensez —— selon son mérite et n’ayez de préférence pour ——. Ne fais pas à —— ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît. Louis XI fit périr des seigneurs sur l’échafaud et en enferma —— dans des cages de fer. Le grincheux crie toujours contre —— ou contre quelque chose. —— passe, les hommes et les choses. —— pour soi est une devise très égoïste. —— oublie ses peines en partageant celles d’——.
Exercice 252.—Remplacez le tiret par un pronom indéfini:
Aidez-vous —— ——; ne médisez jamais —— ——. Le mal de —— ne guérit pas celui de ——. Il faut, autant qu’—— peut, obliger tout le monde. —— n’aime que soi, n’est aimé de ——. La Garonne n’a qu’une embouchure; le Rhône en a ——. —— ne connaît l’avenir. Nous nous pardonnons ——, et nous ne voulons —— pardonner aux ——. Le paresseux n’est bon à ——. La vigne n’est pas cultivée dans toutes les provinces de France, mais dans —— seulement. Les saisons apportent —— leur tribut. —— est riche doit assister les pauvres. —— qui rit vendredi, dimanche pleurera. Ce qu’—— donne aux méchants, toujours —— le regrette. Un «tiens» vaut, ce dit- ——, mieux que deux «tu l’auras»; —— est sûr, —— ne l’est pas. Je ne trouve —— de majestueux comme le lever du soleil. —— vient à point à qui sait attendre. Des premiers croisés partis avec Pierre l’Ermite, —— seulement arrivèrent à Jérusalem. L’avarice perd —— en voulant —— gagner. On ne donne —— si libéralement que ses conseils. Nous avons —— assez de force pour supporter les maux d’——.
LECTURE et DICTÉE.—Les Trois Amis.
Un homme avait trois amis: deux d’entre eux surtout lui étaient très chers; l’autre lui était indifférent, quoique celui-ci lui portât un attachement sincère. Un jour, il fut, bien qu’innocent, appelé en justice, accusé par quelqu’un d’avoir commis un grand crime. «Chacun, dit-il, dans les moments difficiles, a besoin de ses amis; moi, en cette circonstance, j’ai recours aux miens. Qui de vous peut venir témoigner en ma faveur? Car on a lancé contre moi une accusation très grave et le juge est en colère.» Le premier de ses amis s’excusa de ne pouvoir l’accompagner: il avait des affaires pressantes qui l’obligeaient à partir sur-le-champ. Le second le suivit jusqu’aux portes du palais de justice; là il s’arrêta et revint sur ses pas, après avoir déclaré qu’il n’oserait jamais se présenter devant le juge, dont il redoutait la colère. Le troisième, sur lequel il avait compté le moins, entra, parla en sa faveur, et témoigna de son innocence avec tant de conviction que le juge le renvoya absous et le récompensa.
Nous nous trompons souvent sur la valeur réelle de ceux qui se prétendent nos amis. Mettons-les à l’épreuve. Les vrais, seuls, nous consoleront dans le malheur: les autres nous abandonneront bien vite si la fortune nous est contraire.
C. A., d’après Schwab.
Exercice 253.—Dites à quelle espèce de pronoms appartiennent les mots en italique de cette dictée.
Exercice 254.—Racontez cet apologue: 1º oralement; 2º par écrit.
Pour analyser le pronom, on en indique:
1º | L’Espèce: | c’est-à-dire s’il est personnel, possessif, démonstratif, relatif, interrogatif, indéfini. |
2º | La Personne: | pour les pronoms personnels seulement. |
3º | Le Genre et le Nombre. | |
4º | Le Rapport: | c’est-à-dire le nom qu’il représente[21]. |
Par abréviation on écrit: pr. pour pronom; pers. pour personnel, personne; rep. pour représente; etc. (V. les adj. possessifs, démonstratifs, p. 70.)
Ex.: | Tous les chiens qui aboient ne mordent pas. Nul n’est parfaitement heureux. |
modèle | qui | pr. rel. masc. pl. représente chiens. | |
d'analyse | { | ||
Nul | pr. indéf. masc. sing. |
Questionnaire: Que faut-il indiquer dans l’analyse du pronom?
Exercices 255 et 256.—Analysez les pronoms en italique:
255. Si votre ennemi a faim, donnez-lui à manger. La lecture me plaît, j’en fais mes plus chères délices. Plus d’un général a vu la victoire lui échapper, au moment où il croyait la saisir. On double son bonheur en le partageant avec un ami. Chacun a ses habitudes; nos camarades ont les leurs, nous avons les nôtres. L’indiscret se repent souvent de ce qu’il a dit. Les avares se privent de tout.
256. Le requin et le brochet sont deux poissons destructeurs; celui-là est le tyran des mers, celui-ci ravage les rivières. N’oublions jamais que le sort du malheureux peut devenir le nôtre. L’or est un talisman au moyen duquel les portes s’ouvrent. L’ambitieux veut tout, partant il n’aura rien. Le Lot et le Gers se jettent dans la Garonne: celui-ci est un affluent de gauche, celui-là un affluent de droite. L’esprit est la fleur de l’imagination; le jugement en est le fruit. Tous les hommes regrettent la vie quand elle leur échappe. Le moment où je parle est déjà loin de moi.
Exercice 257.—Analysez les mots en italique de l’exercice suivant:
On avait écrit des livres injurieux contre le cardinal Mazarin, dont on connaît l’avarice. Il feignit d’en être très irrité et fit rechercher tous les exemplaires comme pour les détruire. Quand il les eut tous rassemblés, il les fit vendre secrètement à ceux même qui criaient le plus contre lui, et fort habilement en retira dix mille écus.
RÉDACTION D’APRÈS L’IMAGE.
Exercice 258.—Mettez au féminin les mots en italique et tous leurs correspondants:
Le tigre est cruel, carnassier et toujours altéré de sang. Le chevreau est vif, léger, capricieux et vagabond. Les dieux de la Fable étaient vindicatifs et cruels. Les vieux vitraux peints de la Sainte-Chapelle sont plus beaux et plus précieux que ceux de Notre-Dame, mais ils ne sont pas aussi anciens. Mon fils, tu peux ne pas être joli, mais tu dois être toujours bon. Ce comédien est à la fois le directeur, le principal acteur, le meilleur musicien et le chanteur le plus distingué de ce théâtre. Craignez pour l’avenir d’un petit garçon jaloux, sournois et boudeur: il sera malheureux toute sa vie, à charge aux autres et à lui-même. Votre pré est frais, gras et fécond, le mien est marécageux et improductif; les herbages qu’il produit sont malsains et peu savoureux. Les murs qui entourent les prisons sont hauts et épais.
Exercice 259.—Mettez au masculin le devoir suivant:
Une sœur est une amie donnée par la nature. Une bonne mère vit avec sa fille comme avec sa meilleure amie. Quand la température est sombre, froide, pluvieuse, les murailles des appartements sont fraîches et humides. L’ânesse est gaie, gentille et même assez jolie, quand elle est jeune; mais elle devient, par l’âge, lente, indocile et têtue. Cette jeune femme est étourdie, folle, indiscrète, prétentieuse, railleuse, pointilleuse; tandis que sa sœur est réservée, sérieuse, très attentive, très assidue, travailleuse. La serine et la linotte sont les musiciennes de la chambre. Les reines se traitent entre elles de sœurs et de cousines. La louve, naturellement grossière et poltronne, devient ingénieuse par besoin et hardie par nécessité. La bonne société a rendu Émilie aussi bonne, aussi douce, aussi modeste, en un mot, aussi accomplie qu’elle était auparavant violente, arrogante, orgueilleuse, fière et vindicative.
Le nom, l’article, l’adjectif et le pronom ne servent qu’à nommer, à déterminer, à qualifier, à représenter les personnes, les animaux ou les choses.
Si l’on dit le ciel... bleu, le soleil ... la terre, on ne fait que nommer des objets sans en rien affirmer.
Si l’on dit au contraire le ciel est bleu, le soleil éclaire la terre, on formule des affirmations.
Le mot indispensable pour affirmer, pour dire quelque chose, s’appelle verbe. Sans lui, les mots ne représentent que des idées détachées, sans liaison, sans rapport entre elles.
Le verbe est un mot qui exprime que l’on est ou que l’on fait quelque chose.
Le verbe exprime donc l’état ou l’action.
Ex.: L’éléphant est intelligent. Le bœuf traîne la charrue. Est marque l’état.—Traîne marque l’action.
Nota.—On reconnaît qu’un mot est verbe quand on peut le conjuguer, c’est-à-dire quand on peut mettre devant lui un des pronoms je, tu, il, nous, vous, ils.
Ainsi chanter est un verbe, parce qu’on peut dire je chante, tu chantes, il chante, etc.
Questionnaire: Qu’est-ce que le verbe?—Qu’exprime le verbe?—A quoi reconnaît-on qu’un mot est verbe?
Exercice 260.—Quelles actions fait-on avec:
Le sel. Le poivre. La bêche. La pioche. La faux. Le compas. La scie. La lime. Le rabot. Les ciseaux. Les tenailles. Des ailes. Des nageoires. La charrue. Une clef. Un seau. Un sceau. Une pipe. Un soufflet. Une truelle. Une échelle. Un davier. Une corde. Une ancre. Un crible. Un levier. Une alène. Une plume. Un baromètre. Un thermomètre. Un fouet. Un diapason. Une nasse. Un éteignoir. Un couteau. Une aiguille. Un marteau. Un mètre. Le gramme. Le litre. Le franc. Une lancette. Des balances. Une vrille. Un canif. Un rouet. Un van. Un crayon. Une règle. Un rapporteur. Un étau.
Exercice 261.—Quel est l’animal qui fait l’action de:
Voler. Nager. Ramper. Hennir. Braire. Rugir. Aboyer. Hurler. Miauler. Bêler. Beugler ou mugir. Grogner. Croasser. Coasser. Glouglouter. Piauler. Jaser. Glousser ou caqueter. Glapir. Siffler. Chanter. Gazouiller. Pépier. Bourdonner. Craqueter. Bramer. Gémir ou roucouler. Parler. Trompeter. Grisoller. Râler. Baréter. Huer. Flûter.
Exercices 262 et 263.—Remplacez le tiret par un verbe convenable:
262. Leçon à ——. Blé à ——. Vin à ——. Vigne à ——. Souliers à ——. Champ à ——. Pain à ——. Foin à ——. Tabac à ——. Brebis à ——. Fossé à ——. Couteau à ——. Chaise à ——. Cartes à ——. Chapeau à ——. Chanvre à ——. Lettre à ——. Devoir à ——. Longueur à ——. Fleurs à ——. Graines à ——.
263. Arbre à ——. Pauvres à ——. Affligés à ——. Patrie à ——. Problèmes à ——. Linge à ——. Malades à ——. Aiguille à ——. Fer à ——. Parents à ——. Papier à ——. Route à ——. Pierre à ——. Dé à ——. Montagne à ——. Machine à ——. Chanson à ——. Tableau à ——. Croquis à ——. Bois à ——. Filet à ——. Défauts à ——. Conseils à ——. Livre à ——. Récompense à ——.
LECTURE et DICTÉE.—La Sentinelle endormie.
C’était quelques jours avant la célèbre bataille d’Iéna. Les régiments français vinrent un soir, après une très longue marche, camper non loin des bivouacs prussiens. Napoléon, craignant une surprise, parcourait la nuit les alentours du camp, avec quelques officiers. Il aperçoit une sentinelle qui n’avait pu résister au sommeil; il s’avance seul vers elle, lui enlève doucement, et sans l’éveiller, son fusil, fait la faction à sa place et attend qu’on vienne le relever. Quelques secondes après le soldat s’éveille. Quel est son trouble quand il reconnaît celui qui l’a remplacé! «L’Empereur! s’écrie-t-il, je suis perdu!—Rassure-toi, mon ami, lui dit Napoléon: après tant de fatigues, il est bien permis à un brave comme toi de s’endormir; mais une autre fois choisis mieux ton temps.»
C. A.
Exercice 264.—Soulignez les verbes contenus dans cette dictée.
Exercice 265.—Faites ce récit: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 266.—Remplacez le tiret par un verbe convenable:
La Seine —— Paris. Le vent —— la poussière. Jean le Bon —— la bataille de Poitiers. L’abeille —— le suc des plantes. La France —— la Lombardie du joug de l’Autriche. La Creuse se —— dans la Vienne. L’hirondelle —— en automne et —— au printemps. Le Pas de Calais —— la France de l’Angleterre. L’ours blanc —— les régions polaires. La France —— le Tonkin. L’avoine —— à la nourriture des chevaux. Ravaillac —— Henri IV. La rouille —— le fer. Le stère sert à —— le bois de chauffage. Les populations européennes —— à la race blanche. On —— quotient le résultat de la division. Pour faire le cidre, on —— les pommes. La Loire —— des Cévennes. La paix de Cateau-Cambrésis —— les guerres d’Italie. C’est ordinairement à la fin du mois de juin que l’on —— les foins. Vauban —— un grand nombre de nos places. Les maires du palais —— les rois fainéants. L’océan Atlantique —— la Manche.
On nomme sujet d’un verbe le mot représentant la personne, l’animal ou la chose dont le verbe exprime l’état ou l’action.
Le sujet répond à la question qui est-ce qui (pour les personnes et les animaux) ou qu’est-ce qui (pour les choses) faite avec le verbe. Ex.: Le chien aboie.
Qui est-ce qui aboie?—Le chien. Chien est sujet de aboie.
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Le sujet d’un verbe peut être un nom, un mot quelconque pris substantivement, un pronom[22] ou un verbe à l’infinitif. Ex.:
Le soleil brille.—Soleil (nom) est sujet de brille.
Cinq et quatre font neuf.—Cinq et quatre (adjectifs numéraux pris substantivement) sont sujets de font.
Nous étudions.—Nous (pronom) est sujet de étudions.
Mentir est honteux.—Mentir (verbe) est sujet de est.
Le sujet peut suivre le verbe au lieu de le précéder. Ex.: Le long d’un clair ruisseau buvait une colombe.
Qui est-ce qui buvait?—Une colombe. Colombe est sujet de buvait.
Nota.—Des neuf parties du discours le verbe seul peut avoir un sujet.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on sujet d’un verbe?—A quelle question répond le sujet?—Quels mots peuvent être sujets du verbe?
Exercices 267 et 268.—Trouvez un sujet à chaque verbe suivant:
267. Teint. Voyage. Mendie. Cultive. Inspecte. Conquiert. Conte. Examine. Interroge. Dessine. Ment. Flatte. Médit. Protège. Babille. Copie. Gronde. Taquine. Dort. Jardine. Ramone. Écrit.
268. Préside. Sert. Observe. Se vante. Navigue. Chicane. Carillonne. Étame. Maçonne. Vole. Arpente. Forge. Nivelle. Calcule. Chante. Joue. Rit. Construit. Ciselle. Sculpte. Peint. Tisse. Calomnie. Assiège. Défend. Court. Marche. Laboure. Décore. Pêche. Chasse.
Exercice 269.—Analysez les sujets suivants mis en italique:
Le cœur bat. Nous chantons. Les moutons broutent. Chacun espère. La grêle ravage. Travailler est un devoir. Les méchants nuisent. L’éclair brille. Nos prairies sont fertiles; les vôtres dessèchent. Elle joue; tu étudies. Les flots écument. Celui qui pense existe. On doit travailler. Les étoiles scintillent. Je lui pardonne. L’obus éclate.
Exercices 270 et 271.—Joignez trois verbes aux noms suivants considérés comme sujets:
270. L’oiseau. Le père. Le navire. La rivière. L’élève. L’abeille. La branche. L’océan. La violette. Le fruit. Le soldat. La foudre.
271. Le soleil. L’aérostat. L’instituteur. La rouille. Le laboureur. Le vin. L’avare. La fortune. Le volcan. Les cheveux. L’ouragan. La neige. Le chien. Le feu. Le mouton. Le nuage. La campagne. L’œil.
LECTURE et DICTÉE.—Déloyauté punie.
Les Anglais, commandés par le duc de Lancastre, vinrent faire le siège de Dinan. Du Guesclin était dans la ville et la défendait. Un jour de trêve, son frère Olivier, qui se promenait sans défiance autour des murailles, fut saisi et emmené prisonnier par un seigneur anglais appelé Thomas de Cantorbéry. Prévenu, Du Guesclin monta aussitôt à cheval et se rendit seul à la tente du duc de Lancastre pour se plaindre de l’outrage qu’on lui avait fait. Un combat en champ clos fut décidé entre le chevalier breton et Thomas de Cantorbéry. Celui-ci était un des plus redoutés parmi les siens, et les habitants de Dinan éprouvaient une grande inquiétude en voyant leur meilleur défenseur jouer ainsi sa vie. La lutte fut longue et terrible, mais Du Guesclin déploya tant d’agilité, d’adresse et de sang-froid, qu’il finit par terrasser son redoutable adversaire. Le duc de Lancastre assistait au combat; il témoigna son admiration au vaillant chevalier, qui devait plus tard chasser les Anglais de France.
C. A.
Exercice 272.—Analysez les sujets des verbes en italique.
Exercice 273.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 274.—Donnez trois sujets à chacun des verbes suivants:
Obéir. Commander. Instruire. Vieillir. Partir. Caresser. Plaire. Siffler. Éclater. S’enfuir. Enrichir. Tourner. Noircir. Croître. Paraître. Trembler. Divertir. Approcher. Changer. Déplaire. Retentir.
Exercice 275.—Remplacez le tiret par le sujet convenable:
Le —— se jette dans la Saône. Le —— courbe les arbres. —— se distingua à Fornoue. Le —— est le siège de la pensée. Les —— et les —— ensanglantèrent Paris sous Charles VI. La —— est un peu aplatie aux pôles. —— fabrique de belles soieries. La —— passe à Metz. Le —— rachète la faute. —— construisit le palais de Versailles. —— fut vaincu à Ivry. Les —— ont fait la conquête du Dahomey. Les —— peuplent la voûte des cieux. La —— courbe le corps. Le —— du berger est le gardien du troupeau. L’—— est le plus léger de tous les gaz. Les —— donnent de l’ombrage. —— fut surnommé l’organisateur de la victoire. Le premier —— franchit les Alpes au mont Saint-Bernard. La —— du Cotentin s’avance dans la Manche. —— renversa le Directoire.
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Aigle et le Limaçon.
Sur la cime d’un pic, un limaçon grimpé
Fut, par un aigle, aperçu d’aventure.
«Comment, à ce haut poste, oubliant ta nature,
As-tu pu t’élever? dit l’oiseau.—J’ai rampé.»
Combien, dans le siècle où nous sommes,
De limaçons parmi les hommes.
Formage.
Exercice 276.—Analysez les cinq sujets de cette poésie.
LECTURE et DICTÉE.—L’Asie.
L’Asie, berceau primitif de notre civilisation, est la plus grande et la plus peuplée des cinq parties du monde. Elle est quatre fois et demie plus étendue que l’Europe et quatre-vingts fois plus grande que la France. Le nord de l’Asie est occupé par de vastes plaines, les steppes de la Sibérie, où règne un froid très rigoureux; le centre est couvert d’un plateau gigantesque, le Pamir, auquel vient se rattacher l’Himalaya, la plus haute chaîne de montagnes du monde. De cet énorme plateau sortent de longs et larges fleuves. Le sud jouit d’un climat chaud; il produit en général une végétation remarquable. On trouve en Asie les diamants, les pierres précieuses, l’or, l’argent, les perles, le cuivre, la houille, les céréales, le riz, la gomme, le caoutchouc, le bambou, le cocotier, la canne à sucre, le camphre, le thé, l’opium, le café, les dattes, les épices, le coton, le bananier, l’indigotier, le mûrier et les bois précieux. On y rencontre le lion, le tigre, la panthère, l’éléphant, le rhinocéros, l’ours, l’hermine, la martre, le loup, le renard bleu, le zébu, le chameau et les animaux domestiques, le crocodile et une foule de singes, d’oiseaux et de serpents.
La France possède en Asie la Cochinchine, le Tonkin et cinq villes de l’Hindoustan: Pondichéry, Chandernagor, Mahé, Yanaon et Karikal; elle a en outre établi son protectorat sur l’Annam et le Cambodge. C. A.
Exercice 277.—Soulignez les verbes et analysez les sujets.
Exercice 278.—Reproduisez de mémoire cette étude sur l’Asie.
Il faut considérer dans le verbe: les personnes, les nombres, les auxiliaires, les formes, les modes, les temps, la conjugaison.
La personne est la forme particulière que prend la terminaison du verbe, selon que le sujet joue le premier, le second ou le troisième rôle dans le discours: je vais, tu vas, il va.
Le nombre est la forme particulière que prend la terminaison du verbe, selon que le sujet est du singulier ou du pluriel. Ex.: Tu aimes, vous aimez.
Il y a trois personnes dans le verbe:
PERSONNES. | SINGULIER. | PLURIEL. |
La 1re est celle qui parle | Je chante. | Nous chantons. |
La 2e est celle à qui l’on parle | Tu chantes. | Vous chantez. |
La 3e est celle de qui l’on parle | Il chante. | Ils chantent. |
Questionnaire: Que faut-il considérer dans le verbe?—Qu’est-ce que la personne?—Qu’est-ce que le nombre?—Combien y a-t-il de personnes dans le verbe?
Exercice 279.—Dites à quelle personne sont les verbes en italique:
Je dois compatir au malheur d’autrui. J’estime le courage et tu le loues. L’homme naît, souffre et meurt. Le boa étouffe sa proie. Elle coud et tu brodes à la perfection. Je promets ce que tu demandes. Tu échoueras s’il agit mal. L’heure passe rapidement. Elle arrose les fleurs. Toi, tu aimes la mer, et moi, je préfère la montagne. «Que je te plains, petite plante!» disait le lierre au thym. Ce livre vous plaît, je vous le donne. Le maître commande, obéis. Je suis souris, vive le rat! La bataille s’engage; l’ennemi fuit. Je te prie de travailler.
Exercice 280.—Mettez au pluriel l’exercice ci-dessus.
Exercice 281.—Dites à quelle personne sont les verbes en italique:
Nous louons les bienfaits. Les nuages parcourent l’espace. Vous travaillez pendant qu’ils se reposent. Ces roses sont fraîches, nous les cueillons. Nous, nous vous porterons, et vous, vous serez notre guide. Les arbres tiennent bon; les roseaux plient. Faites bien vos devoirs. Vous nous priez de vous venir en aide, nous vous envoyons des secours. Les bombes tombent, éclatent, tuent. Nous saurons bien ce que nous apprenons bien. Les abeilles butinent, elles vont de fleur en fleur. Vous parlez trop, pendant que nous écrivons. Songez à l’avenir. Les plantes naissent, vivent, meurent, mais ne changent pas de place. Nous habiterons la campagne et vous demeurerez à la ville. Ces bouquets vous plaisent, nous vous les offrons de bon cœur.
Exercice 282.—Mettez au singulier les phrases de cet exercice.
Tout verbe s’accorde en nombre et en personne avec son sujet.
Nombre.—Si le sujet est au singulier, le verbe se met au singulier: Le loup hurle.
Si le sujet est au pluriel, le verbe se met au pluriel: Les loups hurlent.
Personne.—Si le sujet est à la 1re personne, le verbe se met à la 1re personne: je danse, nous dansons.
S’il est à la 2e ou à la 3e personne, le verbe se met à la 2e ou à la 3e personne: tu danses, vous dansez; il danse, ils dansent.
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Pour donner plus de rapidité à la phrase, il arrive souvent qu’un sujet peut être commun à plusieurs verbes.
Ex.: La mouche va, vient, fait mille tours.
Questionnaire: Comment le verbe s’accorde-t-il avec son sujet?—Un sujet peut-il être commun à plusieurs verbes?
(Voir page 229.)
Quand un verbe a plusieurs sujets, il se met au pluriel. Ex.: Le bœuf et le chameau ruminent.
Si les sujets sont de différentes personnes, le verbe se met au pluriel et s’accorde avec la personne qui a la priorité[23].
La 1re personne a la priorité sur la 2e et sur la 3e. Ex.: Toi, Paul et moi partirons demain.
Partirons est à la 1re personne, parce qu’un des sujets, moi, est à la 1re personne.
La 2e personne a la priorité sur la 3e. Ex.: Toi et Paul partirez demain.
Partirez est à la 2e personne, parce que le sujet toi est à la 2e personne, tandis que l’autre sujet, Paul, n’est qu’à la 3e.
Questionnaire: A quel nombre se met un verbe qui a plusieurs sujets?—Quand les sujets sont de différentes personnes, comment s’accorde le verbe?—Que veut dire priorité?—Sur quelles personnes la 1re a-t-elle la priorité?—Sur quelle personne la 2e a-t-elle la priorité?
Exercice 283.—Mettez les verbes au présent de l’indicatif et faites-les accorder avec leur sujet:
Je marcher. Vous chanter. Nous parler. Elles causer. Il crier. Nous broder. Elles briller. Tu frapper. Vous escalader. Ils pleurer. Tu écrire. Vous nous appeler. Vous et moi pardonner. Vous et lui étudier. Quand le lion rugir, tous les animaux trembler. L’Ardèche et le Gard se jeter dans le Rhône. La panthère ramper, sauter, bondir. L’Elbe et le Weser arroser l’Allemagne et se perdre dans la mer du Nord. L’Equateur diviser la terre en deux parties égales. Nous devoir aimer et honorer nos parents. Vous ordonner et nous vous écouter.
LECTURE et DICTÉE.—Le Chien.
Exercice 284.—Mettez les verbes en italique au prés, de l’indicatif:
Le chien avoir toutes qualités qui pouvoir lui attirer les regards de l’homme. Il attendre les ordres de son maître pour faire usage de son courage, de sa force et de ses talents; il le consulter, il l’interroger, il le supplier: un coup d’œil suffire, il entendre les signes de sa volonté, il être tout zèle, tout ardeur et tout obéissance. Il ne se rebuter pas par les mauvais traitements; il les subir, les oublier, ou ne s’en souvenir que pour s’attacher davantage. Loin de s’irriter ou de fuir, il s’exposer de lui-même à de nouvelles épreuves; il lécher cette main, instrument de douleur, qui venir de le frapper; il ne lui opposer que la plainte et la désarmer enfin par la patience et la soumission. Il prendre le ton de la maison qu’il habiter; il être dédaigneux chez les grands et rustre à la campagne. Lorsqu’on lui confier la garde de la maison, il devenir plus fier; il veiller, il faire la ronde, et, au moindre danger, il donner l’alarme.
Buffon.
Exercice 285.—Mettez au pluriel cette dictée (Les Chiens).
Exercice 286.—Mettez au singulier le devoir suivant:
Les montres marchent, retardent, s’arrêtent. Vous admirez ces images. Nous réprimandons ces écoliers paresseux. Elles parlent et vous écoutez. Les souris sont plus petites que les rats. Les Gaulois étaient braves, mais inconstants. Les perdrix rouges se tiennent sur les montagnes. Les œufs des pintades sont plus petits que ceux des poules. Les mêmes hirondelles reviennent toujours aux mêmes endroits. Nous plantons les fleurs et vous les arrachez. Les faucons fréquentent les rochers les plus hauts. Vous arrivez quand nous partons. Les hiboux se logent dans les anciens bâtiments ruinés. Nous étudions les leçons que vous apprenez. Les geais nichent dans les bois, sur les chênes les plus touffus. Les mésanges osent attaquer les chouettes; elles s’élancent et cherchent à leur crever les yeux.
LECTURE et DICTÉE.—L’Aigle.
Exercice 287.—Mettez les verbes en italique au prés. de l’indicatif:
L’aigle être solitaire comme le lion. Il avoir le regard très perçant, mais il n’avoir que peu d’odorat, et, lorsqu’il saisir sa proie, il l’emporter dans son aire; c’est ainsi que l’homme appeler son nid. Le montagnard assurer que le même nid servir à l’aigle pendant toute sa vie et qu’il y vivre plus d’un siècle. L’aigle être le roi des oiseaux; il être fort et il avoir le vol puissant. Il jeter un cri aigu, sonore, perçant, lamentable et d’un ton soutenu. Il boire très rarement et peut-être point du tout lorsqu’il être en liberté, parce que le sang de ses victimes suffire à sa soif.
Buffon.
Exercice 288.—Mettez la dictée ci-dessus au pluriel (Les Aigles).
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Poisson volant.
Certain poisson volant, mécontent de son sort,
Disait à sa vieille grand’mère:
«Je ne sais comment je dois faire
Pour me préserver de la mort;
De nos aigles marins, je redoute la serre
Quand je m’élève dans les airs,
Et les requins me font la guerre
Quand je plonge au fond des mers.»
La vieille lui répond: «Mon enfant, dans ce monde,
Lorsqu’on n’est pas aigle ou requin,
Il faut tout doucement suivre un petit chemin,
En nageant près de l’air et volant près de l’onde.»
Florian.
Exercice 289.—A quel nombre et à quelle personne sont les verbes en italique dans la fable ci-dessus?
Exercice 290.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 291.—Traduisez au singulier le devoir suivant:
Jolies petites roses, vous embaumez les jardins et vous charmez nos regards. Nous aimons les fleurs et nous les cultivons. Vous contribuez aux bonnes actions si vous les louez. Si vous pratiquez les vertus, ne fréquentez pas les méchants. Ne vous fiez pas à ceux qui ne se fient pas à vous. Les chevreuils se cachent dans les taillis les plus fourrés. Vous fauchez vos prairies et nous allons couper nos blés. Les buses, oiseaux ignobles et lâches, ressemblent par leurs mœurs aux immondes vautours. Les autruches, quoique habitantes des déserts, ne sont pas bien sauvages. Mes chers petits enfants, vous jouerez et vos maîtres se mêleront à vos jeux, si vous travaillez avec ardeur. Ceux qui ont beaucoup vu peuvent avoir beaucoup retenu.
Le pronom qui est toujours du même nombre et de la même personne que son antécédent, c’est-à-dire du mot qui le précède et dont il tient la place.
Il s’ensuit que l’accord du verbe avec le sujet qui doit se faire comme il se ferait avec l’antécédent lui-même: C’est moi qui suis; c’est toi qui es; c’est Paul et moi qui partirons; etc.
Exercice 292.—Mettez les verbes au présent de l’indicatif et faites accorder chacun d’eux avec son sujet:
C’est moi qui être. C’est nous qui être. C’est vous qui être. C’est lui qui être. C’est vous qui chanter. Ce sont eux qui parler. C’est Paul et moi qui jouer. C’est Paul et toi qui arroser. C’est Paul et Henri qui passer. C’est mon père et moi qui partir ce soir. C’est votre mère et vous qui rester ici. C’est vous et moi qui aller à la campagne. C’est moi qui avoir soif. C’est toi qui avoir faim. C’est lui qui avoir froid. Ces plantes, c’est moi qui les cultiver et c’est vous qui les cueillir.
Exercice 293.—Même exercice que le précédent:
C’est vous qui nous diriger. C’est un de mes amis qui être malade. Nous vous prier de regarder ce cadeau que Paul et moi faire à notre maître. C’est un de nos compagnons qui arriver. C’est vous qui m’interroger, et c’est moi qui vous répondre. Toi, mes amis et moi, profiter des bons conseils. C’est nous qui glaner et c’est vous qui moissonner. C’est Yvonne et Berthe qui aimer le jeu. C’est votre paresse et votre étourderie qui vous faire punir. C’est toi qui troubler la fête. C’est vous qui nous présenter et c’est nous qui saluer. C’est moi qui vous écrire et c’est vous qui nous répondre. C’est toi qui me réclamer des dessins et ce sont nos amis qui te les avoir envoyés. C’est nous, mes chers enfants, qui vous souhaiter toutes sortes de bonheur.
Les verbes avoir et être sont appelés verbes auxiliaires, parce qu’ils aident à conjuguer les autres verbes. Ex.: J’ai chanté; je suis venu.
Quand les verbes avoir et être sont employés seuls, qu’ils se suffisent à eux-mêmes, ils ne sont plus auxiliaires. Ex.: J’ai un livre; je suis content.
Les temps se divisent en temps simples et en temps composés.
Les temps simples sont ceux qui se conjuguent sans le secours du verbe avoir ou du verbe être: je parle, je parlais, je parlerais, etc.
Les temps simples sont: le présent de l’indicatif, l’imparfait, le passé simple, le futur, le présent du conditionnel, l’impératif, le présent du subjonctif, l’imparfait, le présent de l’infinitif et le participe présent.
Les temps composés sont ceux qui se conjuguent avec l’aide des auxiliaires avoir ou être: j’ai parlé, j’avais parlé, je sios venu, etc.
Les temps composés sont: le passé composé, le passé antérieur, le plus-que-parfait, le futur antérieur, les deux passés du conditionnel, le passé du subjonctif, le plus-que-parfait, le passé de l’infinitif et le participe passé.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on verbes auxiliaires?—Comment divise-t-on les temps?—Qu’appelle-t-on temps simples? temps composés?—Nommez les temps simples; composés.
Exercice 294.—Dites à quel temps, simple ou composé, se trouvent les verbes suivants:
Travaillons tous avec courage. On récompensera les bons élèves. L’énorme boa n’hésite pas à attaquer les grands quadrupèdes. Les Anglais ont brûlé Jeanne d’Arc. Colbert travaillait seize heures par jour. Tu aurais reçu une récompense si tu eusses mieux travaillé. Respecte le bien d’autrui. Après avoir battu Vendôme à Oudenarde, Marlborough et le prince Eugène vinrent assiéger Lille. Au cri de: «La patrie est en danger!» les volontaires accoururent en si grand nombre que l’on suffisait à peine à inscrire leurs noms. Il faudrait que vous apprissiez mieux vos leçons. L’obélisque qui est à Paris est venu d’Égypte. Charlotte Corday tua Marat. Quand il eut vaincu les Prussiens à Iéna, Napoléon Ier entra dans Berlin. L’outil se polit en travaillant. La vie se passe à espérer et à se souvenir. En forgeant on devient forgeron.
LECTURE et DICTÉE.—L’Astrologue.
Louis XI fit venir un jour un astrologue, dont les prédictions l’avaient autrefois terrifié, et commanda à ses gens de ne pas manquer, à un signal qu’il leur donnerait, de se saisir de cet homme et de le jeter par la fenêtre. Aussitôt que le roi l’aperçut: «Toi qui es un habile homme, lui dit-il, et qui connais le sort des autres, apprends-moi donc quel sera le tien, et combien de temps tu as encore à vivre.» Soit que l’astrologue eût été secrètement averti du dessein du roi, soit qu’il craignît quelque dénouement fatal, il se hâta de répondre sans témoigner la moindre frayeur: «Sire, je suis certain que je mourrai trois jours avant Votre Majesté.» Comme on le pense bien, le superstitieux Louis XI, après cette réponse, se garda bien de donner le signal pour le faire jeter par la fenêtre; au contraire, il eut soin de ne le laisser manquer de rien. c. a.
Exercice 295.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercices 296 et 297.—1º A quel temps simple ou composé sont les verbes de cette dictée.—2º Indiquez le sujet des verbes en italique.
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Aube.
L’aube pointait, la terre était humide et blanche;
La sève, en fermentant, sortait de chaque branche;
L’araignée étendait ses fils dans les sentiers
Et ses toiles d’argent au-dessus des landiers.
Première heure du jour, lorsque, sur la colline,
La fleur lève vers toi sa tige verte et fine,
Que mille bruits confus se répandent dans l’air
Et que vers l’Orient le ciel devient plus clair;
Heure mélodieuse, odorante et vermeille,
Première heure du jour, tu n’as point ta pareille!
Brizeux.
Exercices 298 et 299.—1º A quel temps, simple ou composé, se trouvent les verbes de cette dictée?—2º Indiquez le sujet de chacun d’eux.
Exercices 300 et 301.—Donnez le contraire des verbes suivants:
300. Ouvrir. Boucher. Dételer. Sortir. Unir. Égayer. Attirer. Consoler. Désobéir. Échouer. Accélérer. Allumer. Récompenser. Céder. Diminuer. Nier. Appauvrir. Condamner. Refuser. Fortifier. Embellir. Alléger. Opprimer. Amuser. Abaisser. Pleurer. Gagner. Bâtir. Précéder. Avancer. Bénir. Se montrer.
301. S’approcher. Acheter. Descendre. Se méfier de. Louer. Planter. Allonger. Finir. Effrayer. Arriver. Estimer. Applaudir. S’épanouir. Se lever. Se fuir. Oublier. Apaiser. Naître. Grandir. Donner. Blanchir. Assombrir. Rétrécir. Ignorer. Maigrir. Haïr. Refroidir. Inhumer. Enterrer. Salir. Rajeunir. Vider. S’habiller. Asservir. Simplifier.
CONJUGAISON DU VERBE AVOIR.
Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | J’aurai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
J’ai. | Tu auras. | Que j’aie. | ||
Tu as. | Il aura. | Que tu aies. | ||
Il a. | Nous aurons. | Qu’il ait. | ||
Nous avons. | Vous aurez. | Que nous ayons. | ||
Vous avez. | Ils auront. | Que vous ayez. | ||
Ils ont. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils aient. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai eu. | IMPARFAIT. | ||
J’avais. | Tu auras eu. | Que j’eusse. | ||
Tu avais. | Il aura eu. | Que tu eusses. | ||
Il avait. | Nous aurons eu. | Qu’il eût. | ||
Nous avions. | Vous aurez eu. | Que nous eussions. | ||
Vous aviez. | Ils auront eu. | Que vous eussiez. | ||
Ils avaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils eussent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
J’eus. | J’aurais. | Que j’aie eu. | ||
Tu eus. | Tu aurais. | Que tu aies eu. | ||
Il eut. | Il aurait. | Qu’il ait eu. | ||
Nous eûmes. | Nous aurions. | Que nous ayons eu. | ||
Vous eûtes. | Vous auriez. | Que vous ayez eu. | ||
Ils eurent. | Ils auraient. | Qu’ils aient eu. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai eu. | J’aurais eu. | Que j’eusse eu. | ||
Tu as eu. | Tu aurais eu. | Que tu eusses eu. | ||
Il a eu. | Il aurait eu. | Qu’il eût eu. | ||
Nous avons eu. | Nous aurions eu. | Que nous eussions eu. | ||
Vous avez eu. | Vous auriez eu. | Que vous eussiez eu. | ||
Ils ont eu. | Ils auraient eu. | Qu’ils eussent eu. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | |||
J’eus eu. | J’eusse eu. | MODE INFINITIF | ||
Tu eus eu. | Tu eusses eu. | |||
Il eut eu. | Il eût eu. | PRÉSENT. | ||
Nous eûmes eu. | Nous eussions eu. | Avoir. | ||
Vous eûtes eu. | Vous eussiez eu. | |||
Ils eurent eu. | Ils eussent eu. | PASSÉ. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | Avoir eu. | ||
J’avais eu. | PRÉSENT OU FUTUR. | |||
Tu avais eu. | ....... | L’impératif | MODE PARTICIPE | |
Il avait eu. | Aie. | n’a ni de 1re | ||
Nous avions eu. | ....... | ni de 3e personne | PRÉSENT. | |
Vous aviez eu. | Ayons. | } | du singulier. | Ayant. |
Ils avaient eu. | Ayez. | ni de | ||
....... | 3e personne | PASSÉ. | ||
....... | du pluriel. | Eu (eue), ayant eu. |
Remarque.—La 1re personne du pluriel de tous les verbes se termine par un s.
Ex.: Nous avons, nous aurons, nous fûmes, nous sommes, etc.
Conjuguez: avoir faim, avoir soif, avoir froid, avoir chaud, avoir la santé, etc.
CONJUGAISON DU VERBE ÊTRE.
Le verbe avoir entre dans les temps composés du verbe être: J’aurai été. Il a été.
Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je serai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je suis. | Tu seras. | Que je sois. | ||
Tu es. | Il sera. | Que tu sois. | ||
Il est. | Nous serons. | Qu’il soit. | ||
Nous sommes. | Vous serez. | Que nous soyons. | ||
Vous êtes. | Ils seront. | Que vous soyez. | ||
Ils sont. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils soient. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai été. | IMPARFAIT. | ||
J’étais. | Tu auras été. | Que je fusse. | ||
Tu étais. | Il aura été. | Que tu fusses. | ||
Il était. | Nous aurons été. | Qu’il fût. | ||
Nous étions. | Vous aurez été. | Que nous fussions. | ||
Vous étiez. | Ils auront été. | Que vous fussiez. | ||
Ils étaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils fussent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
Je fus. | Je serais. | Que j’aie été. | ||
Tu fus. | Tu serais. | Que tu aies été. | ||
Il fut. | Il serait. | Qu’il ait été. | ||
Nous fûmes. | Nous serions. | Que nous ayons été. | ||
Vous fûtes. | Vous seriez. | Que vous ayez été. | ||
Ils furent. | Ils seraient. | Qu’ils aient été. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai été. | J’aurais été. | Que j’eusse été. | ||
Tu as été. | Tu aurais été. | Que tu eusses été. | ||
Il a été. | Il aurait été. | Qu’il eut été. | ||
Nous avons été. | Nous aurions été. | Que nous eussions été. | ||
Vous avez été. | Vous auriez été. | Que vous eussiez été. | ||
Ils ont été. | Ils auraient été. | Qu’ils eussent été. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | MODE INFINITIF | ||
J’eus été. | J’eusse été. | |||
Tu eus été. | Tu eusses été. | PRÉSENT. | ||
Il eut été. | Il eût été. | Être. | ||
Nous eûmes été. | Nous eussions été. | |||
Vous eûtes été. | Vous eussiez été. | PASSÉ. | ||
Ils eurent été. | Ils eussent été. | Avoir été. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | |||
J’avais été. | PRÉSENT OU FUTUR. | MODE PARTICIPE | ||
Tu avais eté. | ....... | L’Impératif n’a | ||
Il avait été. | Sois. | ni de 1re ni | PRÉSENT. | |
Nous avions été. | ....... | de 3e personne | Étant. | |
Vous aviez été. | Soyons. | { | du singulier, | |
Ils avaient été. | Soyez. | ni de 3e | PASSÉ. | |
....... | personne du | Été, ayant été. | ||
....... | pluriel. |
Le participe passé été est toujours invariable.
Remarque.—La 3e personne du pluriel de tous les verbes se termine par un nt.
Ex.: Ils sont, elles auront, ils auraient, etc.
Conjuguez: être sage, être gai, être studieux, être attentif, être content, être bon, etc.
L’attribut est la qualité que l’on donne, que l’on attribue au sujet. Il est ordinairement joint au sujet par le verbe être.
Ex.: La mer est vaste. —— Les corbeaux sont noirs.
Vaste est attribut de mer. —— Noirs est attribut de corbeaux.
Les verbes devenir, paraître, sembler, rester, etc., peuvent aussi être suivis de l’attribut: l’eau paraît transparente; le vin devient aigre.
L’attribut peut être exprimé:
1º Par un adjectif: Le renard est rusé. —— Rusé est attribut de renard.
2º Par un nom: L’or est un métal. —— Métal est attribut de or.
3º Par un pronom: Cette chatte est celle de ma voisine. —— Celle est attribut de chatte.
4º Par un participe: Cet enfant est toujours battant ou battu. —— Battant et battu sont attributs de enfant.
5º Par un verbe à l’infinitif: Souvent, vouloir est pouvoir. —— Pouvoir est attribut de vouloir.
6º Par un mot invariable: C’est bien. —— Bien est attribut de c’(ce).
7º Par une expression qui a le sens d’un adjectif: Cet enfant est en colère. —— En colère est attribut de enfant.
L’adjectif, le pronom et le participe passé, attributs, s’accordent en genre et en nombre avec le sujet du verbe.
L’attribut se met au pluriel s’il se rapporte à plusieurs sujets: Le merle et le corbeau sont noirs.
Questionnaire: Qu’est-ce que l’attribut? —— Par quoi est-il ordinairement joint au sujet? —— Quels autres verbes peuvent avoir un attribut? —— Par quels mots peut être exprimé l’attribut? —— Quels sont les mots attributs qui s’accordent avec le sujet? —— A quel nombre se met l’attribut qui se rapporte à plusieurs sujets?
Exercice 302. —— Remplacez le tiret par un attribut:
L’univers est ——. La terre est ——. La lune est une ——. La dynamite est un ——. Paris est ——. L’histoire est ——. Le bambou est un ——. Le bigarreau est une ——. La fortune est ——. Le chou est un ——. Louis XI était ——. Le houx est toujours ——. Le Sahara est un ——. Le perroquet est ——. La guerre est un ——. Les cerfs sont ——. L’air vicié est ——. Les fourmis sont ——. Jeanne d’Arc fut —— à Rouen. La baleine est ——. Les singes sont ——. Les rennes sont —— aux Lapons. Le sapajou est un petit ——. Le lion est ——. La France est ——. En été, les nuits sont ——; en hiver, elles sont ——. La Corse est une ——. Cinq-Mars fut —— à Lyon. Additionner, c’est —— plusieurs nombres en un seul.
Exercice 303.—Remplacez le tiret par un attribut, que vous ferez accorder avec le sujet:
Le ciel paraît ——. Le sucre et la neige sont ——. Toutes les fleurs ne sont pas ——. Le Rhône est ——. Avec l’âge les cheveux deviennent ——. L’éponge est ——. L’eau, le verre et le cristal sont ——. La vie paraît ——. Toutes les mémoires ne sont pas ——. L’Europe est plus —— que l’Asie, et celle-ci est plus —— que l’Amérique. En hiver la nature semble ——. La jeunesse est ——. Le saphir et la turquoise sont ——. Les flatteurs sont ——. Mirabeau était ——. Le tigre et la panthère sont ——. Les vacances sont ——. L’aéroplane est une —— volante qui est plus —— que l’air.
Exercice 304.—Analysez les attributs de l’exercice ci-dessus.
LECTURE et DICTÉE.—Les Deux Mulets.
Deux mulets étaient porteurs l’un de sacs d’avoine, l’autre de sacs d’argent. Ce dernier paraissait très fier d’une charge aussi précieuse. Aussi fut-il dur et méprisant pour son compagnon de route. «Tu es pauvre et grossier, lui dit-il, tandis que moi, je suis investi, comme tu vois, d’une mission de confiance.» Mais, soudain, la scène a changé: des brigands sont sortis de la forêt, et, laissant de côté le porteur d’avoine, ils sont tombés sur le porteur d’argent. Bientôt celui-ci est percé de coups, tandis que son compagnon reste sain et sauf. «Hélas! soupire le mourant, pourquoi nos destinées sont-elles si différentes?—Ami, lui répond l’autre, c’est que nos conditions, comme tu l’as fait remarquer toi-même tout à l’heure, n’étaient pas semblables. Si tu n’avais été, comme moi, qu’un serviteur de meunier, tu ne serais pas si malade. Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 305.—Expliquez l’orthographe des attributs en italique.
Exercice 306.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercices 307 et 308.—Donnez deux synonymes à chaque verbe:
307. Babiller. Épouvanter. Ravager. Bâtir. Casser. Effacer. Accumuler. Guider. Arracher. Expédier. Déguiser. Flatter. Entourer. Ouïr. Assassiner. Exiler. Courir. Respecter. Imiter. Berner. Dérober.
308. Insulter. Punir. Gronder. Aimer. Démolir. Pacifier. Attrister. S’amuser. Plier. Mêler. Gaspiller. Trouver. Préserver. Récolter. Abhorrer. Abîmer. S’échapper. Découler. Enchanter. Enseigner. Tolérer. Aider. Penser. Partager. Conter. Exhausser. Fustiger. Instituer.
L’action faite par le sujet et exprimée par le verbe tombe nécessairement sur une personne, un animal ou une chose.
Si l’on dit: les soldats défendent..., on comprend que cette phrase est inachevée; l’action de défendre se rapporte évidemment à quelqu’un ou à quelque chose. En disant: les soldats défendent la patrie, on complète l’idée exprimée par le verbe; le mot patrie est complément.
Les compléments du verbe sont des mots qui complètent la signification de ce verbe. Ceux qui indiquent sur quel objet (personne ou chose) s’exerce l’action exprimée par le verbe s’appellent compléments d’objet.
Il y a deux sortes de compléments d’objet: le complément d’objet direct et le complément d’objet indirect[24].
Le complément direct est le mot qui complète la signification du verbe directement, sans l’aide d’une préposition[25].
Le complément direct répond à la question qui ou quoi faite après le verbe. Ex.: L’écureuil mange des noisettes. Richelieu abaissa les grands.
L’écureuil mange quoi?—Des noisettes. Noisettes, nom, est complément direct de mange.
Richelieu abaissa qui?—Les grands. Grands, nom, est complément direct de abaissa.
Le complément direct peut être encore représenté par un pronom ou un verbe à l’infinitif. Ex.: L’orgueilleux se flatte. Je veux partir.
L’orgueilleux flatte qui?—Se (soi, lui). Se, pronom, est complément direct de flatte.
Je veux quoi?—Partir. Partir, verbe, est complément direct de veux.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on compléments?—Combien y a-t-il de sortes de compléments d’objet?—Quels sont-ils?—Qu’est-ce que le complément direct?—A quelle question répond-il?—Quels mots peuvent être compléments directs?
Exercices 309 et 310.—Donnez trois compléments directs aux verbes suivants:
309. Donner. Écrire. Allumer. Étudier. Vendre. Creuser. Tracer. Admirer. Rompre. Lancer. Écouter. Respecter. Dissimuler. Ménager. Approuver. Tendre. Venger. Tourner. Subir. Polir.
310. Franchir. Répandre. Trahir. Prononcer. Maudire. Craindre. Chanter. Célébrer. Cultiver. Vaincre. Acquérir. Fuir. Récompenser. Témoigner. Renouveler. Briser. Implorer. Fondre. Protéger. Ourdir.
LECTURE et DICTÉE.—Le Coche et la Mouche.
Sur une côte rapide et mauvaise, six forts chevaux tiraient une diligence. Le cocher, pour soulager son attelage, avait prié les voyageurs de descendre, et, malgré cet allégement, les bêtes avaient bien de la peine à gravir la montée. Une mouche survient et prétend à elle seule activer la marche de la lourde machine. Elle taquine un cheval, pique l’autre, importune le cocher, harcèle tout le monde, commet mille sottises, se rend insupportable. La voiture, enfin, atteint le sommet de la côte. La mouche aussitôt se donne toute la gloire de ce résultat et a l’impudence de réclamer un salaire aux malheureux chevaux exténués.
Bien des gens font ainsi les empressés, les nécessaires, et s’attribuent des succès dans lesquels ils ne sont pour rien. N’imitez jamais leur exemple. Le vrai mérite a deux caractères auxquels on le reconnaît toujours: la modestie et la discrétion.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 311.—Analysez les compléments directs en italique.
Exercice 312.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 313.—Remplacez le tiret par un complément direct:
Le vent déracine les ——. Corneille a écrit de superbes ——. Les eaux du Doubs grossissent —— de la Saône. Le soleil fond la ——. Le travail épouvante le ——. Henri IV vainquit —— à Ivry. La Constituante divisa la —— en départements. On trouve la —— d’un rectangle en multipliant la —— par la hauteur. Le phylloxera ravage la ——. L’appétit assaisonne les ——. Sully encouragea l’——. La Somme arrose ——. Les lâches fuient le ——. Suger favorisa les ——. La chaleur corrompt la ——. La patience surmonte les ——. Bonaparte conquit l’——. Duquesne vainquit —— à Agosta. Le Nôtre dessina le —— de Versailles. Les bouches du Rhône forment l’—— de la Camargue. Charles VIII commença les —— d’Italie et Henri II —— finit. Le chancelier Michel de l’Hospital tenta de —— les —— et les ——. Le général français Faidherbe battit les —— à Bapaume.
Exercices 314 et 315.—Faites précéder de trois verbes chaque nom suivant considéré comme complément direct:
314. Le feu. La maison. Une toison. L’eau. Le pain. Sa santé. Une lettre. Un oiseau. Un conte. Le cœur. Le fer. La rue. La mort. L’or.
315. La France. Les parents. La terre. Le danger. La tête. La voix. Un mur. La foule. Une grâce. Un arbre. L’ennemi. La ville. Le troupeau. Le soleil. Sa patrie. Un trésor. La fièvre. La nature. L’orgueil.
LECTURE et DICTÉE.
Charles-Quint à la cour de France.
François 1er permit à Charles-Quint de traverser son royaume pour aller réprimer une révolte des Gantois. L’empereur vint donc à la cour de France. On lui fit une réception admirable, et néanmoins, pendant toute la durée de son séjour, il éprouva de vives craintes pour sa liberté. Un jour, un des fils du roi, pour s’amuser, sauta en croupe derrière lui, et, l’entourant de ses bras: «Sire, dit-il, je vous fais prisonnier!» Cette simple plaisanterie causa une terreur profonde à l’empereur. Il avait quelque raison de craindre, car plusieurs courtisans avaient conçu la pensée d’une trahison; mais le roi-chevalier ne partageait pas leur manière de voir. «Sire, lui dit un jour son bouffon, votre hôte est le plus grand fou de la terre.—Pourquoi donc? demanda le roi.—Parce qu’il a remis entre vos mains sa liberté et sa vie même.—Mais si je le laisse partir?—Alors je vous trouverai encore plus fou que lui.» Charles-Quint put partir sain et sauf: mais il ne tint pas la promesse qu’il avait faite de nous donner le Milanais en échange du service que le roi de France lui avait rendu.
C. A.
Exercice 316.—Analysez les compléments directs en italique.
Exercice 317.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 318.—Remplacez le tiret par le verbe convenable:
Napoléon —— la victoire d’Austerlitz. Condé —— la bataille de Rocroi. Les agneaux —— l’herbe. Le paresseux —— le travail. L’Aveyron —— le Tarn. Le temps —— tout. La Fontaine —— des fables charmantes. La Convention —— la France de l’invasion. Les petits ruisseaux —— les grandes rivières. Bossuet —— de remarquables oraisons funèbres. L’occasion —— le larron. Dagobert fit —— la basilique de Saint-Denis. La lecture —— l’ennui. Le Jura —— la France de la Suisse. Saint Louis —— l’hospice des Quinze-Vingts. L’Océan —— les fleuves. La grêle —— les moissons. La Loire —— sa source dans les Cévennes, —— Nantes et —— ses eaux dans l’Atlantique. Le commerce —— une nation. En 1832, les troupes françaises —— Anvers et —— la Belgique du joug des Hollandais. Le général Joffre —— la victoire de la Marne.
Le complément indirect est le mot qui complète la signification du verbe indirectement, c’est-à-dire à l’aide d’une des prépositions à, de, par, pour, sur, etc.
Le complément indirect répond à la question à qui, à quoi, de qui, de quoi, etc., faite après le verbe.
Ex.: L’exilé songe à sa patrie.
L’exilé songe à quoi?—A sa patrie. Patrie, nom, est complément indirect de songe.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Le complément indirect peut être aussi un pronom[26] ou un verbe à l’infinitif. Ex.:
Contez-moi l’histoire. Contez à qui?—A moi. Moi, pronom, est complément indirect de contez.
Efforçons-nous de réussir. Efforçons-nous de quoi?—De réussir. Réussir, verbe, est complément indirect de efforçons-nous.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on complément indirect?—Par quoi est joint au verbe le complément indirect?—A quelle question répond-il?—Quels mots peuvent être compléments indirects?
Exercice 319.—Remplacez le tiret par un complément indirect:
L’enfant sourit à sa ——. Les Bourbons succédèrent aux ——. Le loup chercha querelle à l’——. L’avare songe à son ——. Vos maîtres dirigent vos travaux; vous —— devez le plus grand respect. Richelieu fit la guerre à la —— d’Autriche, aux —— et aux ——. Les carnivores se nourrissent de ——; les herbivores, d’——; les granivores, de ——; les insectivores, d’——; les frugivores, de ——. A l’——on connaît l’artisan. Obéissons à la —— de notre conscience. Tous les hommes regrettent la vie quand elle —— échappe. La vérité triomphe des obstacles qu’on —— oppose. Nous devons nous souvenir des ——. L’ennui est une maladie —— on guérit par le ——. Ne nuisez pas à ——. La terre est éclairée par le ——. La société doit récompenser les gens qui —— rendent service. Il ne faut pas se moquer des ——. Efforçons-nous d’—— l’estime de nos semblables. La terre —— donne ce qui est nécessaire à la vie. Méfiez-vous des ——. Au XVe siècle, la Renaissance des arts et des lettres commença ——, puis s’étendit ——.
Exercice 320.—Analysez les compléments indir. de cet exercice.
Lorsque le complément indirect complète la signification du verbe en y ajoutant une circonstance de temps, de lieu, de manière, de cause, etc., on l’appelle complément circonstanciel.
Le complément circonstanciel indique dans quelle circonstance de temps, de lieu, de manière, etc., une action a lieu.
Il est direct quand il se rattache directement au verbe sans préposition. Ex.: On dort la nuit.
Il est indirect quand il se rattache au verbe par une préposition. Ex.: On dort pendant la nuit.
Le complément circonstanciel répond à l’une des questions où, quand, comment, pourquoi, etc., faite après le verbe.
Ex.: Je vais à Paris. Je partirai lundi. Je travaille avec ardeur.
Je vais où?—A Paris. Paris est complément circonstanciel de vais (Circonstance de lieu).
Je partirai quand?—Lundi. Lundi est complément circonstanciel de partirai (Circonstance de temps).
Je travaille comment?—Avec ardeur. Ardeur est complément circonstanciel de travaille (Circonstance de manière).
Questionnaire: Qu’appelle-t-on complément circonstanciel?—Quand est-il direct? indirect?—A quelles questions répond le complément circonstanciel?
Exercice 321.—Remplacez le tiret par un compl. circonstanciel:
Le petit Chaperon Rouge rencontra le loup dans le ——. Les hirondelles partent en —— et reviennent au ——. Le connétable de Bourbon périt au —— de Rome. La France souffrit beaucoup pendant le —— de Charles VI. Il faut servir sa patrie avec ——. On perd par la —— ce que l’on gagne par le ——. Un bulletin trimestriel paraît tous les trois ——. Henri II périt par ——. La conquête de la Gaule par les Romains dura huit ——. Une mère aime ses enfants avec ——. Deux renards pénétrèrent la —— par —— dans un ——. Le coton nous vient surtout de l’ ——. La sève ne circule presque plus en ——. Parmentier répandit la pomme de terre en ——. Le Rhône vient de la —— et se jette dans la —— par plusieurs ——. Louis VII alla en —— malgré les —— de Suger. Il faut travailler pour ——. Les étoiles brillent pendant la ——. Les poissons vivent dans l’——. Le sergent Blandan fut tué à ——. L’ours grimpe sur les ——. La lune tourne autour de la ——, tandis que la terre tourne autour du ——.
Exercice 322.—Analysez les compl. circonstanciels, et dites s’ils expriment une circonstance de lieu, de temps, de manière, de cause.
LECTURE et DICTÉE.—Le Milan et la Corneille.
Un paresseux s’en allait à l’aventure dans la campagne. Son attention fut soudain attirée par les cris d’une jeune corneille. Cet oiseau, dont les parents étaient morts sans doute, se plaignait de la faim. Tout à coup, à la grande surprise du promeneur, un milan vint apporter à manger à la pauvre abandonnée. «Ah! s’écria notre homme, voilà qui est merveilleux! Puisque le hasard me fait assister à un tel prodige en faveur d’une simple corneille, je n’ai plus à m’inquiéter de rien pour moi-même.» Là-dessus il se couche sur le gazon et s’endort. Le soir venu, personne ne lui avait rien donné. Il se passa de souper, et le lendemain matin il n’eut pas non plus à déjeuner. Comme il s’en étonnait, il vit le milan porter encore quelque pâture à la corneille, puis il l’entendit dire à celle-ci: «Tant que vous n’avez pu pourvoir vous-même à vos besoins, j’ai pris soin de vous; mais à présent que vous voilà grande, je ne reviendrai plus.» Cela dit, il disparut dans les airs. Le paresseux comprit la leçon et rentra tout de suite dans la ville pour demander du travail.
Il faut avoir pitié des faibles, des infirmes; mais tout homme valide doit lui-même suffire à ses besoins. Quiconque ne travaille pas commet une lâcheté.
C. A.
Exercice 323.—Analysez les compléments en italique.
Exercice 324.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 325.—Remplacez le tiret par le verbe convenable:
L’intempérance —— à la santé. Le soleil —— pour tout le monde. Le lierre s’—— aux arbres. Le cou —— la tête au corps. La Corse —— à la France par les Génois. La plupart des cours d’eau —— des montagnes. Les bons citoyens —— aux lois. L’automne —— après l’été. Les Arabes —— sous des tentes. Le plâtre —— avec l’eau une matière dure et compacte. Jeanne d’Arc obligea les Anglais à —— le siège d’Orléans. La persévérance —— de tout. Louis XII —— après Charles VIII, et François Ier —— à Louis XII. L’hypocrite —— contre sa pensée. Le jeu —— aux enfants. Celui-là est bon qui —— du bien aux autres. L’aigle —— son aire sur les rochers escarpés. Les armées de la Révolution se —— de gloire. L’éléphant se —— des injures. Les gendarmes —— après les voleurs. La paresse —— à la misère. —— aux autres ce que vous voudriez qu’on vous ——. L’homme courageux —— contre l’adversité. L’Afrique —— à l’Asie par l’isthme de Suez, dont le percement —— la mer Rouge à la mer Méditerranée. Il faut manger pour —— et non pas vivre pour ——.
Exercice 326.—Analysez les compléments indirects et les compléments circonstanciels de cet exercice.
DICTÉE et RÉCITATION.—La Guerre.
Là, c’est le régiment, ce serpent des batailles,
Traînant sur mille pieds ses luisantes écailles,
Qui, tantôt furieux, se roule au pied des tours,
Tantôt, d’un mouvement formidable et tranquille,
Troue un rempart de pierre et traverse une ville,
Avec son front sonore où battent vingt tambours.
Là, c’est l’artillerie, aux cent bouches de fonte,
D’où la fumée à flots monte, tombe et remonte,
Qui broie une cité, détruit les garnisons,
Ruine par la brèche incessamment accrue,
Tours, dômes, ponts, clochers, et, comme une charrue,
Creuse une horrible rue à travers les maisons!
V. Hugo.
Exercice 327.—Analysez tous les mots en italique et attribuez une fonction à chacun de ces mots.
LECTURE et DICTÉE.—Comment je devins économe.
J’avais pour compagnons de travail des compatriotes qui ne pensaient qu’à s’amuser. Un jour, je me laissai entraîner par eux au cabaret; je ne voulais pas d’abord y entrer, mais ils me demandèrent si je croyais qu’une dépense de vingt sous allait me ruiner, et se moquèrent si bien de ma lésinerie, qu’à la fin je les suivis. Lorsque je fus rentré à l’atelier, je me rappelai ce qu’on m’avait dit sur les vingt sous, et je me demandai combien vingt sous dépensés chaque jour feraient au bout de l’année. Je n’eus pas de peine à calculer que cela ferait trois cent soixante-cinq francs. Avec trois cent soixante-cinq francs, je compris tout de suite qu’on pourrait acheter bien des choses utiles, et que, si je m’appliquais à les faire valoir, je pouvais en tirer des profits de plus en plus considérables. En creusant cette idée, je vis que si je la prenais pour règle de ma conduite, et si je l’appliquais à toutes mes dépenses en général, cela pourrait aisément me conduire à améliorer ma position, peut-être même à faire ma fortune. Dès ce jour, ma résolution fut prise; j’ai eu le bonheur d’y rester fidèle.
Exercice 328.—Mettez cette dictée à la 1re personne du pluriel. (Comment nous devînmes économes.—Nous avions pour...)—Exercice 329.—A la 2e personne du singulier. (Comment tu devins économe.—Tu avais...)—Exercice 330.—A la 2e personne du pluriel. (Comment vous devîntes économes.—Vous aviez...)—Exercice 331.—A la 3e pers. du sing. (Comment il devint économe.—Il avait...)—Exercice 332.—A la 3e pers. du plur. (Comment ils devinrent économes.—Ils avaient...)
Le temps est la forme particulière que prend la terminaison du verbe pour indiquer à quelle époque se rapporte l’état ou l’action, (V. p. 235.)
Il y a dans un verbe trois temps principaux: le présent, le passé, le futur.
PRÉSENT, PASSÉ, FUTUR.
Le présent marque que l’action a lieu présentement: je travaille maintenant.
Le passé marque que l’action a déjà eu lieu: je travaillais hier; j’ai travaillé ce matin.
Le futur marque que l’action aura lieu: je travaillerai demain.
Il n’y a qu’un temps pour exprimer le présent, mais il y en a cinq pour le passé: l’imparfait, le passé simple, le passé composé, le passé antérieur et le plus-que-parfait; il y en a deux pour marquer le futur: le futur simple et le futur antérieur.
Questionnaire: Qu’est-ce que le temps?—Combien y a-t-il de temps principaux?—Que marque chacun d’eux?—Combien y a-t-il de temps pour exprimer le présent, le passé, le futur?
Exercice 333.—Mettez chaque verbe suivant à la première personne du singulier du présent de l’indicatif, de l’imparfait et du futur:
Modèle du devoir:
Présent de l’Indicatif. | Imparfait. | Futur. |
J’écoute le maître. | J’écoutais le maître. | J’écouterai le maître. |
Écouter le maître. Écrire une lettre. Arracher l’herbe. Recevoir un colis. Punir le paresseux. Parler bas. Pleurer sans motif. Devoir de l’argent. Vendre du bois. Creuser un fossé. Agrandir le jardin. Ne pas mentir. Savoir la leçon. Poursuivre le gibier. Faire l’aumône.
Exercices 334 et 335.—Conjuguez au présent de l’indicatif, à l’imparfait et au futur chacun des verbes suivants, en leur donnant un complément direct à chaque temps:
Présent de l’indicatif. | Imparfait. | Futur. |
J’aime ma patrie. | J’aimais mes parents. | J’aimerai mon maître. |
Tu aimes ta patrie, etc. | Tu aimais tes..., etc. | Tu aimeras ton..., etc. |
334. Aimer. Réciter. Finir. Voir. Apprendre. Écouter. Haïr. Comprendre. Donner. Mesurer.—335. Apercevoir. Arroser. Laver. Repasser. Cultiver. Bâtir. Implorer. Savoir. Bénir. Entendre.
Le mode est la manière de présenter l’état ou l’action que le verbe exprime.
Il y a six modes dans le verbe: l’Indicatif, le Conditionnel, l’Impératif, le Subjonctif, l’Infinitif et le Participe.
L’indicatif présente l’état ou l’action comme certain, positif: Je parle, j’ai parlé, je parlerai.
Le conditionnel présente l’état ou l’action comme dépendant d’une condition: J’écrirais, si je savais écrire.
L’impératif présente l’état ou l’action avec commandement, avec exhortation, avec prière: Faisons notre devoir. Ayez pitié de nous.
Le subjonctif présente l’état ou l’action comme subordonné, et par conséquent comme douteux, incertain: Je souhaite que vous réussissiez.
L’infinitif présente l’état ou l’action comme vague, sans désignation de personne ou de nombre: Vouloir, c’est pouvoir.
Le participe, qui est un adjectif verbal, exprime à la fois l’état ou l’action et une qualité: Je l’ai vu méditant, absorbé par ses pensées.
Chaque mode a sous sa dépendance un certain nombre de temps. (Voir les tableaux des conjugaisons page 115, etc.)
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L’indicatif, le conditionnel, l’impératif et le subjonctif sont des modes personnels, parce qu’ils ont des terminaisons propres à marquer le changement des personnes.—L’infinitif et le participe sont des modes impersonnels, parce qu’ils n’ont pas de personnes.
Questionnaire: Qu’est-ce que le mode?—Combien y a-t-il de modes?—Comment chacun d’eux présente-t-il l’état ou l’action?—Quels temps renferme chaque mode?—Quels sont les modes personnels?—Quels sont les modes impersonnels?
LECTURE et DICTÉE.—L’Araignée.
Fière de son art, une araignée, du haut de son tissu transparent, jetait des regards méprisants sur un ver à soie. Celui-ci, que l’enfant du maître du logis venait d’apporter pour son amusement, fut longtemps à examiner les travaux de l’araignée. «Voudrais-tu me faire la grâce, lui demanda-t-il enfin, de m’apprendre quel tissu tu formes là?—Ignorant, répondit l’araignée irritée; quoi! tu oses me troubler par de pareilles demandes? Sache que je travaille pour l’immortalité.»
A peine a-t-elle fait cette réponse arrogante, qu’une servante, armée d’un balai, s’avance et enlève de la muraille notre araignée et son immortel ouvrage.
Gellert.
Exercice 336.—Dites à quel mode sont les verbes de cette dictée.
Exercice 337.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Tout verbe se compose de deux parties bien distinctes: le radical et la terminaison.
Le radical est la racine du verbe; en principe il ne change jamais.
La terminaison est la partie du verbe qui varie selon la personne, le nombre, le temps et le mode.
Ainsi dans je chant-e, tu chant-ais, vous chant-eriez, chant est le radical; e, ais, eriez sont les terminaisons.
On appelle conjugaison l’ensemble des formes que prend un verbe pour exprimer les différences de personnes, de nombre, de temps et de mode.
On distingue: la conjugaison vivante, qu’on emploie pour les verbes nouvellement créés, et la conjugaison morte, qui sert pour les verbes appartenant à l’ancien fonds de la langue.
Conjuguer un verbe, c’est écrire ou réciter tous les temps de ce verbe dans un ordre déterminé.
Au point de vue de la conjugaison, les verbes de forme active sont rangés en trois groupes. (Les deux premiers groupes appartiennent à la conjugaison vivante; le troisième appartient à la conjugaison morte.)
Le premier groupe comprend les verbes du type chanter, avec l’infinitif en er et le présent en e (je chante).
Le deuxième groupe comprend les verbes du type finir, avec l’infinitif en ir et le participe prés. en issant (finissant).
Le troisième groupe comprend tous les autres verbes. (Les verbes à l’infinitif en ir qui n’ont pas le participe présent en issant, comme venir, partir, etc.; les verbes à l’infinitif en oir, comme recevoir, voir, etc.; et les verbes à l’infinitif en re, comme rendre, perdre, mordre, etc.)
Questionnaire: Qu’appelle-t-on radical?—Qu’appelle-t-on terminaison?—Qu’appelle-t-on conjugaison?—Qu’est-ce que conjuguer un verbe?—Au point de vue conjugaison, combien y-a-t-il de groupes de verbes?
DICTÉE et RÉCITATION.—Deux sœurs.
Il existe deux sœurs pareilles en tout point:
Taille, forme, couleur, chez elles se ressemblent;
Et cependant, malgré les liens qui les assemblent,
L’une est adroite et forte et l’autre ne l’est point.
Ces deux sœurs sont les mains. Pourquoi la différence
Qui fait que la mains droite a toute préférence?...
En voici le motif; enfant, retiens-le bien:
C’est que l’une travaille et l’autre ne fait rien.
C.A.
Exercice 338.—De quel groupe sont les verbes de cette poésie?
LECTURE et DICTÉE.—Ingénieuse explication.
Avec ses principaux compagnons d’armes, Henri IV causait gaiement, après Ivry, des ligueurs qu’il venait de battre. Leur chef, Mayenne, homme de forte corpulence, était surtout l’objet des railleries. «Sire, dit Crillon en riant, vous souvenez-vous de ce passeur qui nous fit un jour traverser la Loire, et qui avait la barbe bien noire et les cheveux très blancs? Vous m’avez expliqué ce phénomène en me faisant remarquer que la barbe se trouvait, de vingt ans au moins, la cadette des cheveux. Mais, alors, que direz-vous du duc de Mayenne? Il est tout le contraire du passeur: chez lui, la chevelure est encore jeune, tandis que la barbe est toute grise.» Le Béarnais avait la repartie prompte: «Ami, dit-il à Crillon, avec un malin sourire, l’inaction conserve la fraîcheur; le travail exagéré, au contraire, use et vieillit. Eh bien, chez mon cousin Mayenne, qui est fort gourmand, comme tu le sais, la mâchoire travaille plus que la cervelle.»
C. A.
Exercice 339.—A quel groupe appartiennent les verbes de cette dictée?
Exercice 340.—Attribuez une fonction aux mots en italique.
Exercice 341.—Racontez cette anecdote: 1º oralement; 2º par écrit.
LECTURE et DICTÉE.
Administration de Saint Louis.
Sa bonté, son indulgence, faisaient de Saint Louis un homme tout différent des rudes guerriers de son époque. Son administration fut réparatrice et bienfaisante; il sut faire aimer son gouvernement et réussit à pacifier les provinces. Il défendit le duel judiciaire et mit un frein aux guerres privées des seigneurs. Il voulut que la justice fût bien rendue. Souvent il allait s’asseoir au pied d’un chêne, dans le bois de Vincennes, et, entouré de ses seigneurs, il rendait lui-même la justice à ceux qui la lui demandaient. Sa renommée d’équité s’étendit si loin, que l’on vit des princes étrangers le choisir pour arbitre de leurs discordes. Très charitable, il fonda plusieurs grands hôpitaux, notamment les Quinze-Vingts, pour trois cents chevaliers à qui les Sarrasins avaient crevé les yeux. Il fit également élever à Paris la jolie petite église appelée la Sainte-Chapelle.
C. A.
Exercice 342.—Reproduisez par écrit et de mémoire cette dictée.
Exercice 343.—Mettez cette dictée à la 1re personne du singulier.
(Faites parler saint Louis. Ex.: Ma bonté, mon indulgence faisaient..., etc.)
Exercice 344.—Mettez cette dictée à la 2e personne du singulier.
(Adressez-vous à saint Louis. Ex.: Ta bonté, ton indulgence faisaient..., etc.)
PREMIER GROUPE.—VERBE CHANTER.
Dans chanter, le radical est chant, la terminaison est er
Les terminaisons sont en caractères gras.—Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je chanterai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je chante. | Tu chanteras. | Que je chante. | ||
Tu chantes. | Il chantera. | Que tu chantes. | ||
Il chante. | Nous chanterons. | Qu’il chante. | ||
Nous chantons. | Vous chanterez. | Que nous chantions. | ||
Vous chantez. | Ils chanteront. | Que vous chantiez. | ||
Ils chantent. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils chantent. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai chanté. | IMPARFAIT. | ||
Je chantais. | Tu auras chanté. | Que je chantasse. | ||
Tu chantais. | Il aura chanté. | Que tu chantasses. | ||
Il chantait. | Nous aurons chanté. | Qu’il chantât. | ||
Nous chantions. | Vous aurez chanté. | Que n. chantassions. | ||
Vous chantiez. | Ils auront chanté. | Que v. chantassiez. | ||
Ils chantaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils chantassent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
Je chantai. | Je chanterais. | Que j’aie chanté. | ||
Tu chantas. | Tu chanterais. | Que tu aies chanté. | ||
Il chanta. | Il chanterait. | Qu’il ait chanté. | ||
Nous chantâmes. | Nous chanterions. | Q. n. ayons chanté. | ||
Vous chantâtes. | Vous chanteriez. | Que v. ayez chanté. | ||
Ils chantèrent. | Ils chanteraient. | Qu’ils aient chanté. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er passé | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai chanté. | J’aurais chanté. | Que j’eusse chanté. | ||
Tu as chanté. | Tu aurais chanté. | Que tu eusses chanté. | ||
Il a chanté. | Il aurait chanté. | Qu’il eût chanté. | ||
Nous avons chanté. | Nous aurions chanté. | Q. n. eussions chanté. | ||
Vous avez chanté. | Vous auriez chanté. | Q. v. eussiez chanté. | ||
Ils ont chanté. | Ils auraient chanté. | Qu’ils euss. chanté. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e passé | |||
J’eus chanté. | J’eusse chanté. | MODE INFINITIF | ||
Tu eus chanté. | Tu eusses chanté. | PRÉSENT. | ||
Il eut chanté. | Il eût chanté. | Chanter. | ||
Nous eûmes chanté. | N. eussions chanté. | |||
Vous eûtes chanté. | Vous eussiez chanté. | PASSÉ | ||
Ils eurent chanté. | Ils eussent chanté. | Avoir chanté. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | |||
J’avais chanté. | PRÉSENT OU FUTUR. | MODE PARTICIPE | ||
Tu avais chanté. | ....... | L’impératif n’a | PRÉSENT. | |
Il avait chanté. | Chante. | ni de 1re ni | Chantant. | |
Nous avions chanté. | ....... | de 3e personne | ||
Vous aviez chanté. | Chantons. | } | du singulier | PASSÉ. |
Ils avaient chanté. | Chantez. | ni de 3e pers. | Chanté (ée), ayant | |
....... | du pluriel. | chanté. |
Voir la conjugaison des verbes défectifs, page 268.
Conjuguez: aimer, parler, planter, ramer, travailler, donner, former, broder, etc.
La 2e personne du singulier de tous les verbes se termine par s, excepté à l’impératif des verbes en er: aime, chante, parle, va[27].
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Les verbes terminés au présent de l’infinitif par cer, comme lancer, avancer, prennent une cédille sous le c devant un a ou un o: il lança, nous avançons.
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Les verbes terminés au présent de l’infinitif par ger, comme manger, nager, prennent un e après le g devant un a ou un o: je mangeai, nous nageons.
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Les verbes qui ont un e muet ou un é fermé à l’avant-dernière syllabe du présent de l’infinitif, comme soulever, espérer, remplacent cet e muet ou cet é fermé par un è ouvert devant une syllabe muette: je soulève, il espère.
Dans les verbes qui ont un é fermé à l’avant-dernière syllabe, l’Académie maintient l’accent aigu au futur et au présent du conditionnel: il espérera, je compléterais.
Questionnaire: Quelle remarque faites-vous sur la 2e personne du singulier des verbes?—Quelle remarque faites-vous sur les verbes en cer?—Sur les verbes en ger?—Sur les verbes qui ont un e muet ou un é fermé à l’avant-dernière syllabe?
Exercice 345.—Mettez les verbes suivants au présent de l’indicatif, à l’imparfait, au passé simple, et au futur:
Tu céder. Nous annoncer. Je mener. Tu loger. Elle avancer. Ils abréger. Nous songer. L’orage menacer. Tu compléter. Les remèdes soulager. Je préférer. Tu charger. Nous prononcer. J’espérer. La grêle ravager. Nous devancer. Je soulever. Nous exercer. Vous négliger. Tu posséder. Nous influencer. Tu prononcer. Je vendanger.
Exercices 346 et 347.—346. Mettez les verbes suivants au présent de l’indicatif, à l’imparfait.—347. Mettez cet exercice au pluriel:
Je forcer. Tu ronger. Il mener. Tu concéder. Je manger. Je remplacer. Il précéder. Tu reléguer. Je lier. Tu te démener. Elle succéder. Je colorier. Il amener. Tu propager. Je tracer. Tu parsemer. Il peser. J’exercer. Tu allonger. J’exiger. J’engager. Elle énumérer. Tu relancer. Il modérer. Je venger. Je dénoncer. Il opérer. Je ranger.
Exercice 348.—Mettez cet exercice au futur: 1º au singulier; 2º au pluriel.—Exercice 349.—De même au passé simple.
Les verbes en eler, eter prennent deux l ou deux t devant un e muet: tu appelles, il jette.
L’Académie n’a pas pris le soin d’indiquer tous les cas où cette règle s’applique, mais l’usage veut que le redoublement n’ait pas lieu dans les verbes:
celer | dégeler | marteler | —acheter |
ciseler | démanteler | modeler | crocheter |
congeler | écarteler | peler | haleter |
déceler | geler | receler | racheter |
Ces verbes, au lieu de redoubler l ou t, prennent un accent grave: je pèle une pomme; le froid congèle l’eau; j’achète des livres; il crochète la porte.
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Les verbes en yer changent l’y en i devant un e muet: il coudoie, tu appuies.
Cependant, le verbe grasseyer et les verbes en ayer, comme payer, conservent plutôt l’y: il grasseye, je paye.
Les verbes en yer prennent un y et un i de suite aux deux premières personnes du pluriel de l’imparfait de l’indicatif et du présent du subjonctif: nous broyions, que vous appuyiez.
Les verbes en ier prennent deux i de suite à ces mêmes temps et à ces mêmes personnes: vous criiez, que nous priions.
Questionnaire: Quelle remarque faites-vous sur les verbes en eler et eter?—Quels sont les verbes qui font exception?—Quelles remarques faites-vous sur les verbes en yer et en ier?
Exercice 350.—Mettez les verbes suivants au présent et à l’imparfait de l’indicatif et au présent du subjonctif:
Je cacheter. Il ciseler. Tu étiqueter. Elle étinceler. Je feuilleter. Il racheter. Tu botteler. Je m’effrayer. Il grasseyer. Tu déployer. J’empaqueter. Il déchiqueter. Tu harceler. Il amonceler. Elle projeter. J’enrayer. Tu égarer. Il verdoyer. Je crocheter. Tu jeter. J’épeler. Il becqueter. J’appeler. Elle employer. Tu modeler. Il s’ennuyer. Tu envier. Il forger. J’annoncer. Tu choyer. Je copier. Elle appuyer. Je balayer. Elle supplier. Tu nier. Il guerroyer. Je crier.
Exercice 351.—Mettez cet exercice au pluriel, aux mêmes temps.
LECTURE et DICTÉE.—L’Alouette.
L’alouette est le musicien des champs; son joli ramage est l’hymne d’allégresse par lequel elle devance le printemps et accompagne le premier sourire de l’aurore. Ses accents sont les premiers qui frappent l’oreille du cultivateur vigilant. Son chant matinal était, chez les Grecs, le signal auquel le moissonneur devait commencer son travail, et il le suspendait au milieu du jour, à l’heure où elle cesse de se faire entendre. Elle se tait, en effet, pour un instant; mais, dès que le soleil s’abaisse à l’horizon, elle remplit de nouveau les airs de ses modulations variées et sonores. Elle se tait encore lorsque le ciel est couvert et le temps pluvieux; du reste, elle chante pendant toute la belle saison. On la voit s’élever perpendiculairement et décrire, en s’élevant, une courbe en forme de vis; elle monte, elle monte toujours chantant et forçant sa voix à mesure qu’elle s’éloigne de terre, de sorte qu’on l’entend aisément, lors même qu’on l’a presque perdue de vue. Elle se soutient longtemps en l’air, elle descend lentement jusqu’à dix ou douze pieds au-dessus du sol, puis elle s’y précipite comme un trait; sa voix s’affaiblit à mesure qu’elle en approche, et elle est muette aussitôt qu’elle s’y pose. z.
Exercice 352.—Mettez cette dictée au pluriel. (Les alouettes...)
Exercice 353.—Traduisez cette dictée à la deuxième personne singulier en prenant pour titre: A l’alouette. (Tu es le musicien...)
Exercice 354.—Traduisez cette dictée à la première personne du pluriel. (Nous sommes les musiciens des champs; notre joli...)
DICTÉE et RÉCITATION.—Portrait du Sage.
Le sage écoute tout, s’explique en peu de mots;
Il interroge et répond à propos.
Rarement il ouvre la bouche
Devant un plus sage que lui;
Il n’est point curieux des affaires d’autrui,
Et ce qu’il doit savoir est tout ce qui le touche.
Exercice 355.—Analysez tous les mots en italique de cette poésie.
Exercices 356 et 357.—Conjuguez les verbes suivants aux premières personnes du singulier et du pluriel de tous les temps simples:
356. Appeler au secours. Harceler l’ennemi. Jeter un cri. Acheter du blé. Payer une dette.—357. Tracer une ligne. Ranger ses cahiers. Mener une barque. Espérer le succès. Broyer le grain. Lier la gerbe.
DEUXIÈME GROUPE.—VERBE FINIR.
Dans finir, le radical est fin, la terminaison est ir.
Les terminaisons sont en caractères gras.—Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je finirai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je finis. | Tu finiras. | Que je finisse. | ||
Tu finis. | Il finira. | Que tu finisses. | ||
Il finit. | Nous finirons. | Qu’il finisse. | ||
Nous finissons. | Vous finirez. | Que nous finissions. | ||
Vous finissez. | Ils finiront. | Que vous finissiez. | ||
Ils finissent. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils finissent. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai fini. | IMPARFAIT. | ||
Je finissais. | Tu auras fini. | Que je finisse. | ||
Tu finissais. | Il aura fini. | Que tu finisses. | ||
Il finissait. | Nous aurons fini. | Qu’il finît. | ||
Nous finissions. | Vous aurez fini. | Que nous finissions. | ||
Vous finissiez. | Ils auront fini. | Que vous finissiez. | ||
Ils finissaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’il finissent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRESENT. | PASSÉ. | ||
Je finis. | Je finirais. | Que j’aie fini. | ||
Tu finis. | Tu finirais. | Que tu aies fini. | ||
Il finit. | Il finirait. | Qu’il ait fini. | ||
Nous finîmes. | Nous finirions. | Que nous ayons fini. | ||
Vous finîtes. | Vous finiriez. | Que vous ayez fini. | ||
Ils finirent. | Ils finiraient. | Qu’ils aient fini. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai fini. | J’aurais fini. | Que j’eusse fini. | ||
Tu as fini. | Tu aurais fini. | Que tu eusses fini. | ||
Il a fini. | Il aurait fini. | Qu’il eût fini. | ||
Nous avons fini. | Nous aurions fini. | Que n. eussions fini. | ||
Vous avez fini. | Vous auriez fini. | Que v. eussiez fini. | ||
Ils ont fini. | Ils auraient fini. | Qu’ils eussent fini. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | |||
J’eus fini. | J’eusse fini. | MODE INFINITIF | ||
Tu eus fini. | Tu eusses fini. | PRÉSENT. | ||
Il eut fini. | Il eût fini. | Finir. | ||
Nous eûmes fini. | Nous eussions fini. | |||
Vous eûtes fini. | Vous eussiez fini. | PASSÉ. | ||
Ils eurent fini. | Ils eussent fini. | Avoir fini. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | |||
J’avais fini. | PRÉSENT OU FUTUR. | MODE PARTICIPE | ||
Tu avais fini. | ....... | L’impératif n’a | PRÉSENT. | |
Il avait fini. | Finis. | ni de 1re | Finissant. | |
Nous avions fini. | ....... | ni de 3e | ||
Vous aviez fini. | Finissons. | { | personne | PASSÉ. |
Ils avaient fini. | Finissez. | du sing., | Fini (ie), ayant fini. | |
....... | ni de 3e | |||
....... | pers. du pl. |
Voir la conjugaison des verbes défectifs, page 268.
Conjuguez: punir, avertir, salir, rougir, faiblir, guérir, agrandir, établir, etc.
(de la conjugaison vivante).
Bénir. Le participe passé de ce verbe a deux formes: Béni et bénit.
Bénit se dit des choses consacrées par une cérémonie religieuse: Du pain bénit, de l’eau bénite.
Dans tous les autres cas, on se sert de béni, bénie: Enfants bénis de leurs parents.
Béni, conjugué avec l’auxiliaire avoir, ne prend jamais le t, quelle que soit son acception: La mère a béni son fils; le prêtre a béni les drapeaux. Mais on doit écrire: Ces drapeaux ont été bénits.
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Fleurir signifiant donner, produire des fleurs, est régulier: Les rosiers fleurissaient hier.
Fleurir signifiant être dans un état prospère fait florissant au participe présent et je florissais, etc., à l’imparfait de l’indicatif: Les lettres florissaient sous Louis XIV.
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Haïr prend un tréma dans toute sa conjugaison, excepté au singulier de l’indicatif présent et de l’impératif: Je hais, tu hais, il hait,—hais.
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(de la conjugaison morte).
Tous les verbes en enir, comme venir, provenir, etc., se terminent au passé simple par ins, ins, int, înmes, întes, inrent, et à l’imparfait du subjonctif par insse, insses, înt, inssions, inssiez, inssent[28]. Ex.:
Je vins, tu vins, il vint, nous vînmes, vous vîntes, ils vinrent;—que je vinsse, que tu vinsses, qu’il vînt, que nous vinssions, etc.
Tous ces verbes prennent deux n devant un e muet: Que je vienne, que tu viennes, qu’il vienne (que nous venions, que vous veniez), qu’ils viennent.
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Mentir, partir, sentir, sortir, se repentir perdent le t final du radical aux deux premières personnes du singulier de l’indicatif et à l’impératif:
Je mens, je pars, je sens; tu mens, tu pars, tu sens; mens, pars, sens.
Courir, mourir, quérir et leurs composés prennent deux r au futur simple et au conditionnel présent.
Je courrai, tu mourras, il acquerrait, nous conquerrions.
Questionnaire: Quelle remarque faites-vous sur le participe passé du verbe bénir?—Sur le verbe fleurir?—Sur haïr?—Sur les verbes en enir?—Sur mentir, partir, sentir, sortir, se repentir?—Sur courir, mourir, quérir?
TROISIÈME GROUPE.—VERBE RECEVOIR.
Dans recevoir le radical est rec, la terminaison est evoir.
Les terminaisons sont en caractères gras.—Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je recevrai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je reçois. | Tu recevras. | Que je reçoive. | ||
Tu reçois. | Il recevra. | Que tu reçoives. | ||
Il reçoit. | Nous recevrons. | Qu’il reçoive. | ||
Nous recevons. | Vous recevrez. | Que nous recevions. | ||
Vous recevez. | Ils recevront. | Que vous receviez. | ||
Ils reçoivent. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils reçoivent. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai reçu. | IMPARFAIT. | ||
Je recevais. | Tu auras reçu. | Que je reçusse. | ||
Tu recevais. | Il aura reçu. | Que tu reçusses. | ||
Il recevait. | Nous aurons reçu. | Qu’il reçût. | ||
Nous recevions. | Vous aurez reçu. | Que n. reçussions. | ||
Vous receviez. | Ils auront reçu. | Que vous reçussiez. | ||
Ils recevaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils reçussent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
Je reçus. | Je recevrais. | Que j’aie reçu. | ||
Tu reçus. | Tu recevrais. | Que tu aies reçu. | ||
Il reçut. | Il recevrait. | Qu’il ait reçu. | ||
Nous reçûmes. | Nous recevrions. | Que nous ayons reçu. | ||
Vous reçûtes. | Vous recevriez. | Que vous ayez reçu. | ||
Ils reçurent. | Ils recevraient. | Qu’ils aient reçu. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai reçu. | J’aurais reçu. | Que j’eusse reçu. | ||
Tu as reçu. | Tu aurais reçu. | Que tu eusses reçu. | ||
Il a reçu. | Il aurait reçu. | Qu’il eût reçu. | ||
Nous avons reçu. | Nous aurions reçu. | Que n. eussions reçu. | ||
Vous avez reçu. | Vous auriez reçu. | Que v. eussiez reçu. | ||
Ils ont reçu. | Ils auraient reçu. | Qu’ils eussent reçu. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | MODE INFINITIF | ||
J’eus reçu. | J’eusse reçu. | |||
Tu eus reçu. | Tu eusses reçu. | PRÉSENT. | ||
Il eut reçu. | Il eût reçu. | Recevoir. | ||
Nous eûmes reçu. | Nous eussions reçu. | |||
Vous eûtes reçu. | Vous eussiez reçu. | PASSÉ. | ||
Ils eurent reçu. | Ils eussent reçu. | Avoir reçu. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | |||
J’avais reçu. | PRÉSENT OU FUTUR. | MODE PARTICIPE | ||
Tu avais reçu. | ................. | L’impératif | ||
Il avait reçu. | Reçois. | n’a ni de 1re | PRÉSENT. | |
Nous avions reçu. | ................. | ni de 3e | Recevant. | |
Vous aviez reçu. | Recevons. | } | personne | |
Ils avaient reçu. | ................. | du sing., | PASSÉ. | |
................. | ni de 3e | Reçu (ue), ayant | ||
Recevez. | pers. du pl. | reçu. |
Voir la conjugaison des verbes défectifs, page 268.
Conjuguez: concevoir, apercevoir, percevoir, décevoir, devoir, redevoir, etc.
Les verbes en oir présentent une grande variété de types.
Six seulement se conjuguent sur recevoir; ce sont: apercevoir, concevoir, décevoir, percevoir, devoir, redevoir.
La consonne c des verbes recevoir, apercevoir, concevoir, décevoir, percevoir, prend une cédille devant les voyelles o, u: je reçus, tu aperçois.
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Devoir, mouvoir, redevoir prennent un accent circonflexe sur l’u du participe passé, mais seulement au masculin singulier: dû, mû, redû.
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Pouvoir, valoir, vouloir s’écrivent pas un x aux deux premières personnes du singulier du présent de l’indicatif: Je peux, tu peux; je vaux, tu vaux; je veux, tu veux.
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Voir, pouvoir prennent deux r au futur simple et au présent du conditionnel:
Je verrai, tu verras..., etc.; je verrais, tu verrais..., etc. Je pourrai, tu pourras..., etc.; je pourrais, tu pourrais..., etc.
Questionnaire: Quels sont les verbes qui se conjuguent sur recevoir?—Quelle remarque faites-vous sur les verbes devoir, mouvoir, redevoir?—Sur pouvoir, valoir, vouloir?—Sur voir, pouvoir?
Exercice 358.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Je chérirai. Tu aimes. Je chanterai. Tu as fini. Il aura reçu. Qu’il parle. Avance. Je parlai. Il gagnerait. Tu chantas. Il a démoli. Tu vaux. Il apercevra. Que je valusse. Je hais. Je nage. Je renouvellerai. Que je meure. J’aperçois. Tu voyais. Tu possédas. Vois. Il avait prévu. Tu aurais dû. Je tressaillais. Acquiers. Tu fuyais. Je conviens. J’acquerrai. Tu viens. Il provint. Je courrais. Qu’il tînt. Tu pourvois.
Exercice 359.—Mettez au singulier le devoir suivant:
Nous achevons. Persévérez. Nous nettoyons. Vous chérirez. Ils finirent. Vous recevriez. Nous partons. Vous sortez. Que nous courions. Nous parvenons. Vous cueilliez. Ils bouillent. Nous fuyons. Nous fuyions. Nous concevons. Ils devront. Qu’ils prévoient. Ils devraient. Vous pouvez. Nous pourrions. Que vous obteniez. Qu’ils parlassent. Nous ressentirions. Vous mentez. Que vous triiez. Nous nous ennuyons. Vous balayiez. Ils manqueraient. Accomplissez. Qu’ils parcourent. Vous chancelez. Nous nivelons. Travaillez et vous réussirez.
TROISIÈME GROUPE.—VERBE RENDRE.
Dans rendre, le radical est rend, la terminaison est re.
Les terminaisons sont en caractère gras.—Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je rendrai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je rends. | Tu rendras. | Que je rende. | ||
Tu rends. | Il rendra. | Que tu rendes. | ||
Il rend. | Nous rendrons. | Qu’il rende. | ||
Nous rendons. | Vous rendrez. | Que nous rendions. | ||
Vous rendez. | Ils rendront. | Que vous rendiez. | ||
Ils rendent. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils rendent. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai rendu. | IMPARFAIT. | ||
Je rendais. | Tu auras rendu. | Que je rendisse. | ||
Tu rendais. | Il aura rendu. | Que tu rendisses. | ||
Il rendait. | Nous aurons rendu. | Qu’il rendît. | ||
Nous rendions. | Vous aurez rendu. | Que n. rendissions. | ||
Vous rendiez. | Ils auront rendu. | Que vous rendissiez. | ||
Ils rendaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils rendissent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
Je rendis. | Je rendrais. | Que j’aie rendu. | ||
Tu rendis. | Tu rendrais. | Que tu aies rendu. | ||
Il rendit. | Il rendrait. | Qu’il ait rendu. | ||
Nous rendîmes. | Nous rendrions. | Que n. ayons rendu. | ||
Vous rendîtes. | Vous rendriez. | Que v. ayez rendu. | ||
Ils rendirent. | Ils rendraient. | Qu’ils aient rendu. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai rendu. | J’aurais rendu. | Que j’eusse rendu. | ||
Tu as rendu. | Tu aurais rendu. | Que tu eusses rendu. | ||
Il a rendu. | Il aurait rendu. | Qu’il eût rendu. | ||
Nous avons rendu. | Nous aurions rendu. | Q. n. eussions rendu. | ||
Vous avez rendu. | Vous auriez rendu. | Q. v. eussiez rendu. | ||
Ils ont rendu. | Ils auraient rendu. | Qu’ils eussent rendu. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | |||
J’eus rendu. | J’eusse rendu. | MODE INFINITIF | ||
Tu eus rendu. | Tu eusses rendu. | PRÉSENT. | ||
Il eut rendu. | Il eût rendu. | Rendre. | ||
Nous eûmes rendu. | Nous eussions rendu. | |||
Vous eûtes rendu. | Vous eussiez rendu. | PASSÉ. | ||
Ils eurent rendu. | Ils eussent rendu. | Avoir rendu. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | |||
J’avais rendu. | PRÉSENT OU FUTUR. | MODE PARTICIPE | ||
Tu avais rendu. | .......... | L’impératif n’a | PRÉSENT. | |
Il avait rendu. | Rends. | ni de 1re | Rendant. | |
Nous avions rendu. | .......... | ni de 3e | ||
Vous aviez rendu. | .......... | } | personne du | PASSÉ. |
Ils avaient rendu. | Rendons. | singulier, ni | Rendu (ue), | |
Rendez. | de 3e pers. | ayant rendu. | ||
.......... | du pluriel. |
Voir la conjugaison des verbes défectifs, page 268.
Conjuguez: corrompre, interrompre, vendre, entendre, prendre, tendre, défendre, etc.
Rire, sourire, rompre, corrompre, interrompre ajoutent un t au radical à la 3e personne du singulier du présent de l’indicatif: il rit, il sourit, il rompt, etc.
Les verbes qui ont l’infinitif en indre et en soudre perdent le d aux deux premières personnes du singulier de l’indicatif présent: Je peins, tu absous, et à l’impératif: peins, absous.
Ils changent, en outre, le d en un t à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif: il peint, il absout.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Les verbes terminés au présent de l’infinitif par aître et par oître, comme connaître, croître, prennent un accent circonflexe sur l’i toutes les fois que cet i est suivi d’un t: Je connaîtrais, il croît.
Le participe passé de croître prend l’accent circonflexe: crû, tandis que ceux de ses composés: accroître, décroître, s’écrivent sans accent: accru, décru.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Comme les verbes en enir, le verbe prendre et ses composés doublent la lettre n devant un e muet.
Que je prenne, que tu comprennes, qu’il comprenne (que nous comprenions, que vous compreniez), qu’ils comprennent.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Faire, dire font à la 2e personne du pluriel du présent de l’indicatif et à l’impératif: vous faites, vous dites; faites, dites.
Il en est de même de tous les composés de faire: vous surfaites, vous contrefaites.
Quant aux composés de dire, le verbe redire est le seul qui suive cette règle. Ainsi l’on dit: vous contredisez, vous médisez, vous prédisez.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Tous les verbes en endre s’écrivent par e; répandre et épandre sont les seuls qui prennent a.
Questionnaire: Quelle remarque faites-vous sur rire, sourire, rompre, corrompre, interrompre?—Sur les verbes en indre, soudre?—En aître, oître?—Sur prendre?—Sur le participe passé de croître?—Sur faire, dire?—Sur le verbes en endre?
Un verbe peut être à la forme active, à la forme passive ou à la forme pronominale.
Un verbe, à la forme active, présente l’action faite par le sujet (v. page 129). Il est alors transitif ou intransitif.
Le verbe transitif est ainsi appelé parce que l’action qu’il exprime passe du sujet sur le complément; il y a passage, transition.
Un verbe est transitif lorsque l’action faite par le sujet passe sur un complément direct ou indirect. Ex.: Le soleil éclaire la terre. Le chien obéit à son maître.
Les verbes transitifs, tels que chanter, aimer, etc., qui peuvent s’employer avec un complément direct, sont appelés verbes transitifs directs. Ex.: aimer quelqu’un, chanter quelque chose.
Les verbes transitifs directs prennent l’auxiliaire avoir aux temps composés.
Les verbes transitifs, tels que obéir, songer, etc., qui ne s’emploient qu’avec un complément indirect, sont dits transitifs indirects: Obéir à quelqu’un, songer à quelque chose.
Questionnaire: Quelles sont les trois formes du verbe?—Que peut être un verbe à la forme active?—Quand un verbe est-il transitif?—Qu’est-ce que le verbe transitif direct? Le verbe transitif indirect?
LECTURE et DICTÉE.—Repoussé deux fois.
Un solliciteur vint un jour implorer Mazarin sans avoir soigné sa mise, comme on doit le faire quand on aborde un personnage puissant. Le cardinal n’aimait guère donner; aussi s’empressa-t-il de congédier le quémandeur, après l’avoir écouté à peine, sous prétexte que celui-ci n’avait point observé les lois de l’étiquette. Notre homme ne se tint pas pour battu. Quelques jours après, il vint de nouveau voir le ministre, mais avec un nouvel ajustement: il a, cette fois, une perruque neuve et bien noire, la moustache teinte, les joues fardées, un habit qui fait valoir sa taille bref, on lui donnerait vingt ans de moins que son âge. Le rusé ministre le reconnaît fort bien, mais il n’en laisse rien paraître. Il écoute le solliciteur, puis avec un admirable sourire: «Je suis désolé de ne pouvoir vous accorder cette faveur, lui dit-il, mais je l’ai déjà refusée, il y a quelques jours, à monsieur votre père.»
C. A.
Exercice 360.—Racontez cette anecdote: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 361.—De quels verbes transitifs sont compléments directs ou indirects les mots en italique?
Un verbe est intransitif quand l’action qu’il exprime ne passe pas du sujet sur un complément. Ex.: Le poisson nage.
Le verbe intransitif exprime à lui seul l’action faite par le sujet; il s’emploie donc sans complément d’objet direct ou indirect.
Mais il peut avoir un complément circonstanciel. Ex.: Le loir dort l’hiver.
Hiver n’est pas ici un complément d’objet, mais un complément circonstanciel de temps.
Remarque.—Le participe passé des verbes transitifs indirects et intransitifs conjugués avec avoir est invariable: elles ont plu, ils ont nagé.
Le participe passé des verbes intransitifs conjugués avec être s’accorde avec le sujet: elles sont venues, ils sont partis.
Certains verbes sont tantôt transitifs, tantôt intransitifs. Ainsi descendre, courir sont transitifs dans: descendre un escalier, courir un danger; ils sont intransitifs dans: descendre au tombeau, courir après quelqu’un[29].
Questionnaire: Quand un verbe est-il intransitif?—Pourquoi le verbe intransitif s’emploie-t-il sans complément d’objet?—Quel complément peut avoir le verbe intransitif?—Quelle remarque faites-vous sur le participe passé des verbes transitifs indirects et intransitifs conjugués avec avoir? avec être?
DICTÉE et RÉCITATION.—Les Vendanges.
Avec des cris joyeux, ils entrent dans la vigne;
Chacun, dans le sillon que le maître désigne,
Serpe en main, sous le cep a posé son panier;
Honte à qui reste en route et finit le dernier!
Fêtez les raisins mûrs! Venez de toutes parts,
Enfants! Sur les tonneaux qui sonnent dans les chars,
Grimpez, ô blonde fourmilière!
C’est votre fête à vous quand on cueille ce fruit;
C’est le jour du fou rire, et des chants et du bruit.
Venez, ceints de pampre et de lierre!
V. de Laprade.
Exercice 362.—De quelle nature sont les verbes de cette poésie?
Exercice 363.—Analysez tous les noms en italique de cette poésie.
TROISIÈME GROUPE.—VERBE VENIR.
conjugaison morte en ir.
Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je viendrai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je viens. | Tu viendras. | Que je vienne. | ||
Tu viens. | Il viendra. | Que tu viennes. | ||
Il vient. | Nous viendrons. | Qu’il vienne. | ||
Nous venons. | Vous viendrez. | Que nous venions. | ||
Vous venez. | Ils viendront. | Que vous veniez. | ||
Ils viennent. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils viennent. | ||
IMPARFAIT. | Je serai venu. | IMPARFAIT. | ||
Je venais. | Tu seras venu. | Que je vinsse. | ||
Tu venais. | Il sera venu. | Que tu vinsses. | ||
Il venait. | Nous serons venus. | Qu’il vint. | ||
Nous venions. | Vous serez venus. | Que nous vinssions. | ||
Vous veniez. | Ils seront venus. | Que vous vinssiez. | ||
Ils venaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils vinssent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
Je vins. | Je viendrais. | Que je sois venu. | ||
Tu vins. | Tu viendrais. | Que tu sois venu. | ||
Il vint. | Il viendrait. | Qu’il soit venu. | ||
Nous vînmes. | Nous viendrions. | Que n. soyons venus. | ||
Vous vîntes. | Vous viendriez. | Que v. soyez venus. | ||
Ils vinrent. | Ils viendraient. | Qu’ils soient venus. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
Je suis venu. | Je serais venu. | Que je fusse venu. | ||
Tu es venu. | Tu serais venu. | Que tu fusses venu. | ||
Il est venu. | Il serait venu. | Qu’il fût venu. | ||
Nous sommes venus. | Nous serions venus. | Q. n. fussions venus. | ||
Vous êtes venus. | Vous seriez venus. | Que v. fussiez venus. | ||
Ils sont venus. | Ils seraient venus. | Qu’ils fussent venus. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | MODE INFINITIF | ||
Je fus venu. | Je fusse venu. | |||
Tu fus venu. | Tu fusses venu. | PRÉSENT. | ||
Il fut venu. | Il fût venu. | Venir. | ||
Nous fûmes venus. | Nous fussions venus. | |||
Vous fûtes venus. | Vous fussiez venus. | PASSÉ. | ||
Ils furent venus. | Ils fussent venus. | Être venu. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | |||
J’étais venu. | PRÉSENT OU FUTUR. | MODE PARTICIPE | ||
Tu étais venu. | ........ | L’impératif n’a | ||
Il était venu. | Viens... | ni de 1re ni | PRÉSENT. | |
Nous étions venus. | ........ | de 3e | Venant. | |
Vous étiez venus. | ........ | } | personne du | |
Ils étaient venus. | Venons.. | singulier, ni | PASSÉ. | |
Venez... | de 3e pers. | Venu(e), étant venu. | ||
........ | du pluriel. |
Exercices 364 et 365.—Donnez trois compléments directs aux verbes transitifs directs suivants:
364. Défendre. Obtenir. Répandre. Coudre. Agrandir. Trouver. Nouer. Distribuer. Trahir. Franchir. Devoir. Entendre. Essuyer. Calquer.
365. Recevoir. Répéter. Chanter. Lire. Pêcher. Soulever. Vouloir. Ouvrir. Savoir. Aimer. Étudier. Récolter. Chercher. Payer. Fuir. Faire.
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Printemps.
L’hiver qui, si longtemps, a fait blanchir nos plaines,
N’enchaîne plus le cours des paisibles ruisseaux;
Et les jeunes zéphyrs, de leurs chaudes haleines,
Ont fondu l’écorce des eaux.
Les troupeaux ont quitté leurs cabanes rustiques;
Le laboureur commence à lever ses guérets;
Les arbres vont bientôt de leurs têtes antiques
Ombrager les vertes forêts.
J.-B. Rousseau.
Exercice 366.—Écrivez de mémoire cette poésie.
Exercice 367.—Indiquez la nature des verbes de cette poésie.
Exercice 368.—Donnez trois compl. indirects ou trois comp. circonstanciels aux verbes transitifs ind. ou aux verbes intransitifs:
Songer. Aller. Courir. Nuire. Voyager. Dormir. Arriver. Obéir. Vivre. Partir. Plaire. Briller. Sortir. Succéder. Tomber. Nager. Sourire. Régner.
LECTURE et DICTÉE.—Les deux Servantes.
Une vieille dame occupait deux servantes à filer du matin au soir. Comme elle dormait peu, ainsi qu’il arrive à beaucoup de personnes âgées, elle quittait le lit dès qu’elle entendait le premier chant du coq, et courait à la chambre où reposaient les deux servantes. Elle les éveillait sans pitié et leur distribuait de la besogne pour toute la journée. Les deux victimes maudissaient tout bas leur maîtresse et pestaient surtout contre le coq, à qui elles attribuaient leur sort misérable. Pour échapper enfin à la tyrannie de ce réveille-matin emplumé, elles coupèrent le cou à la pauvre bête. Mais qu’arriva-t-il? De ce jour elles furent bien plus malheureuses encore, car la vieille dame, craignant de laisser passer l’heure, les réveilla beaucoup plus tôt.
En voulant éviter une faible gêne, on tombe souvent dans un mal plus grand.
C. A., d’après La Fontaine
Exercice 369.—Racontez cette historiette: oralement; par écrit.
Exercice 370.—Quelle est la nature des verbes en italique?
Un verbe est à la forme active, lorsque l’action qu’il exprime est faite par le sujet. Ex.: Le chat mange la souris.
Un verbe est à la forme passive, quand il exprime une action reçue, soufferte par le sujet. Ex.: La souris est mangée par le chat.
Verbe passif.—Le verbe passif n’est autre chose que le verbe être suivi du participe passé d’un verbe transitif: être aimé, être averti, être exposé, etc.
Le participe passé des verbes passifs est un attribut qui s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet: nous sommes aimés, elles sont averties.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Tous les verbes transitifs directs peuvent s’employer à la forme active et à la forme passive.
Les verbes intransitifs n’ont pas de forme passive.
Pour faire passer une phrase de la forme active à la forme passive, on prend le complément direct du verbe transitif direct pour en faire le sujet du verbe passif.
Réciproquement, pour faire passer une phrase de la forme passive à la forme active, on prend le complément indirect du verbe passif pour en faire le sujet du verbe transitif direct. Ex.:
FORME ACTIVE. | FORME PASSIVE. |
Louis XI organisa la poste. | La poste fut organisée par Louis XI. |
Un moine inventa la poudre. | La poudre fut inventée par un moine. |
Si le verbe passif n’a pas de complément indirect exprimé, il faut prendre le pr. indéfini on pour sujet du verbe transitif. Ex.:
Passif: Les ennemis seront vaincus.—Actif: On vaincra les ennemis.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Nota.—Le verbe passif peut avoir plusieurs compléments. Dans ce cas, on choisit pour sujet du verbe transitif le complément indirect qui fait l’action exprimée par le verbe passif. Ex.:
Henri III fut tué—à Saint-Cloud—d’un coup de poignard—par Jacques Clément.
Qui fait l’action de tuer?—Jacques Clément. C’est donc ce dernier complément qui devient le sujet du verbe transitif, et l’on a alors:
Jacques Clément tua Henri III à Saint-Cloud d’un coup de poignard.
Questionnaire: Qu’exprime le verbe à la forme active?—Qu’exprime-t-il à la forme passive?—Qu’est-ce que le verbe passif?—Comment s’accorde le participe passé des verbes passifs?—Quels sont les verbes qui peuvent s’employer à la forme active et à la forme passive?—Comment fait-on pour faire passer une phrase de la forme active à la forme passive? De la forme passive à la forme active?—Que fait-on quand le verbe passif n’a pas de complément indirect?—Que fait-on quand le verbe passif a plusieurs compléments?
VERBE A LA FORME PASSIVE.
(Modèle de conjugaison.)
Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je serai aimé. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je suis aimé. | Tu seras aimé. | Que je sois aimé. | ||
Tu es aimé. | Il sera aimé. | Que tu sois aimé. | ||
Il est aimé. | Nous serons aimés. | Qu’il soit aimé. | ||
Nous sommes aimés. | Vous serez aimés. | Que n. soyons aimés. | ||
Vous êtes aimés. | Ils seront aimés. | Que v. soyez aimés. | ||
Ils sont aimés. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils soient aimés. | ||
IMPARFAIT. | J’aurai été aimé. | IMPARFAIT. | ||
J’étais aimé. | Tu auras été aimé. | Que je fusse aimé. | ||
Tu étais aimé. | Il aura été aimé. | Que tu fusses aimé. | ||
Il était aimé. | Nous aurons été aimés. | Qu’il fût aimé. | ||
Nous étions aimés. | Vous aurez été aimés. | Que n. fussions aimés. | ||
Vous étiez aimés. | Ils auront été aimés. | Que v. fussiez aimés. | ||
Ils étaient aimés. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils fussent aimés. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT. | PASSÉ. | ||
Je fus aimé. | Je serais aimé. | Que j’aie été aimé. | ||
Tu fus aimé. | Tu serais aimé. | Que tu aies été aimé. | ||
Il fut aimé. | Il serait aimé. | Qu’il ait été aimé. | ||
Nous fûmes aimés. | Nous serions aimés. | Que n. ayons été aimés. | ||
Vous fûtes aimés. | Vous seriez aimés. | Que v. ayez été aimés. | ||
Ils furent aimés. | Ils seraient aimés. | Qu’ils aient été aimés. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
J’ai été aimé. | J’aurais été aimé. | Que j’eusse été aimé. | ||
Tu as été aimé. | Tu aurais été aimé. | Que tu eusses été aimés. | ||
Il a été aimé. | Il aurait été aimé. | Qu’il eût été aimé. | ||
Nous avons été aimés. | N. aurions été aimés. | Q. n. eussions été aimés. | ||
Vous avez été aimés. | Vous auriez été aimés. | Q. v. eussiez été aimés. | ||
Ils ont été aimés. | Ils auraient été aimés. | Qu’ils eussent été aimés. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | |||
J’eus été aimé. | J’eusse été aimé. | MODE INFINITIF | ||
Tu eus été aimé. | Tu eusses été aimé. | |||
Il eut été aimé. | Il eût été aimé. | PRÉSENT. | ||
Nous eûmes été aimés. | N. eussions été aimés. | Être aimé. | ||
Vous eûtes été aimés. | V. eussiez été aimés. | |||
Ils eurent été aimés. | Ils eussent été aimés. | PASSÉ. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | MODE IMPÉRATIF | Avoir été aimé. | ||
J’avais été aimé. | PRÉSENT OU FUTUR. | |||
Tu avais été aimé. | Sois | L’impératif n’a | MODE PARTICIPE | |
Il avait été aimé. | aimé. | ni de 1re ni | ||
Nous avions été aimés. | ............ | de 3e | PRÉSENT. | |
Vous aviez été aimés. | Soyons | } | personne du | Étant aimé. |
Ils avaient été aimés. | aimés. | sing., ni de | ||
Soyez | 3e personne | PASSÉ. | ||
aimés | du plur. | Ayant été aimé. |
Conjuguez: être reçu, être trahi, être invité, être averti, être chéri, être interrogé, etc.
Exercice 371.—Conjuguez oralement, à la forme passive, le verbe Être chéri de ses parents, et répondez à chaque temps de la forme passive par le temps correspondant de la forme active:
Forme passive: Prés. de l’indicatif: je suis chéri de mes parents, tu en chéri de tes..., etc. Forme active: Présent de l’indicatif: mes parents me chérissent, tes parents te..., etc.
LECTURE et DICTÉE.
A menteur, menteur et demi.
La journée de travail était finie. Deux compagnons ouvriers, Blaise et Jean, regagnant ensemble leur demeure, passaient près d’un potager qui était situé à l’extrémité du village. «Regarde donc, dit Jean, comme ces choux sont beaux; jamais je n’en ai vu d’une si énorme grosseur.—Bah! répondit Blaise, je suis surpris de ton étonnement: ces choux n’ont vraiment rien de si extraordinaire. Au cours de mes voyages, j’en ai trouvé un qui était aussi gros que la maison que tu vois là-bas.—Oh! oh! répliqua Jean, d’un air de doute, voilà un chou qui avait été merveilleusement soigné.—Assurément, et, si incroyable que cela te paraisse, tu peux t’en rapporter à ma parole.—Soit, reprit Jean, je le crois, quoique le fait me semble bien invraisemblable. Mais, après tout, c’est possible: il nous est parfois donné de rencontrer des choses stupéfiantes; ainsi moi, j’ai vu un jour un chaudron plus grand que l’église de ce village.—Ah! quelle plaisanterie? cria Blaise; penses-tu me faire croire une chose pareille?—C’est pourtant la vérité même.—Allons donc! Et à quoi, s’il te plaît, était destiné ce gigantesque chaudron?—A quoi, dit Jean, mais, mon cher, à faire cuire ton chou.»
C. A.
Exercice 372.—Racontez cette historiette: oralement; par écrit.
Exercice 373.—Dites à quelle forme sont les verbes en italique.
Distinction entre le verbe passif et le verbe intransitif.
Il ne faut pas confondre les verbes passifs avec les verbes intransitifs qui se conjuguent avec être. Ces verbes intransitifs ne prennent l’auxiliaire être que dans leurs temps composés: je suis venu, etc., tandis que, dans ces mêmes temps, les verbes passifs se conjuguent avec les deux auxiliaires: j’ai été aimé.
Exercice 374.—Dites si les verbes suivants sont intransitifs ou s’ils sont à la forme passive:
Je suis estimé. Il est parti. Nous sommes écoutés. Ils sont reçus. Vous êtes sortis. Elles sont arrivées. Tu es chéri. Elle est revenue. Nous serons interrogés. Tu serais invité. Ils sont venus. Nous sommes aimés. Elle est avertie. Je suis consolé. Elle est allée à Paris. Ce mouchoir est brodé. Ils sont nés en province. Cette langue n’est plus parlée. La pluie est tombée. Le secret est trahi. Les feuilles sont mortes.
Exercice 375.—Mettez la forme active à la forme passive:
Le soleil éclaire la terre. La Loire arrose la ville d’Orléans. La montagne Pelée a détruit la ville de Saint-Pierre. Vasco de Gama doubler le cap de Bonne-Espérance. La pluie détrempera le sol. La grêle a ravagé les campagnes. La lime use le fer. Les Arabes ont inventé les chiffres La Convention condamna Louis XVI à mort. Colbert organisa notre marine. On accueille avec plaisir les bonnes nouvelles. Un tremblement de terre détruisit en grande partie la ville de Lisbonne vers la moitié du xviiie siècle. Le Danube traverse l’Autriche. Les Hollandais ont découvert l’Océanie. Guillaume Tell délivra la Suisse. Les Français vainquirent les Anglais à Fontenoy. Le moindre bruit tourmente une conscience coupable. Pierre le Grand battit Charles XII à Pultava. Le phonographe enregistre et reproduit la voix humaine, les sons.
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Écolier et le Serin.
Un enfant, qui, toujours paresseux et volage,
En deux ans n’avait rien appris,
Entendit un serin qui, perché dans sa cage,
Sifflait parfaitement un air des plus jolis.
Émerveillé de ce charmant ramage:
«Je savais, dit l’enfant, qu’un serin chante bien;
Mais j’ignorais qu’il pût être musicien.
Comment, ajouta-t-il, as-tu donc fait pour l’être?
—Comment j’ai fait? répondit le serin;
J’ai profité des leçons de mon maître,
Lorsqu’il sifflait le soir et le matin.»
Reyre.
Exercice 376.—Attribuez une fonction à chaque mot en italique.
Exercice 377.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 378.—Mettez la forme passive à la forme active:
La ville du Havre a été fondée par François 1er. La terre est rafraîchie par les rosées bienfaisantes. Les élèves studieux seront récompensés. L’égoïste n’est aimé de personne. Bayard fut tué à Abbiategrasso par un coup d’arquebuse. Le poids des ans est rendu léger par une bonne vie. Le Bourbonnais est arrosé par l’Allier. Je suis grondé. Tu es récompensé. Il fut battu. Nous aurions été applaudis. Vous aurez été blessé. Elles avaient été bien accueillies. La pesanteur de l’air a été démontrée par Galilée. Nos campagnes sont égayées par le chant des oiseaux. Les nuages sont poussés par les vents. Les Vendéens furent vaincus au Mans par Marceau. La Corse fut cédée à la France par les Génois. Rome a, dit-on, été fondée par Romulus. Le maïs a été importé d’Amérique. Le président Sadi Carnot fut assassiné à Lyon par un anarchiste italien. L’unité des poids et mesures métriques fut décrétée par la Convention. La foudre est attirée par le fer.
Exercice 379.—Mettez la forme active à la forme passive:
La chaleur au printemps met en mouvement la sève des arbres. Voltaire a embrassé tous les genres de littérature. Brémontier fixa les dunes de Gascogne à l’aide de plantations de pins. L’éléphant surpasse en grandeur tous les animaux terrestres. Les eaux occupent les trois quarts de la surface de la terre. L’éclat du soleil blesse la vue. Jean Nicot apporta le tabac en France en 1560. François de Guise reprit aux Anglais la ville de Calais. Les folles dépenses refroidissent la cuisine. Le temps adoucit les plus fortes douleurs. La mort de Turenne consterna toute l’armée. Molière a créé la comédie en France. Bonaparte franchit les Alpes au Grand-Saint-Bernard. De nombreuses chaînes de montagnes couvrent l’Espagne. On sème en automne quelques variétés d’avoine. Le Gange arrose l’Hindoustan.
Exercice 380.—Mettez la forme passive à la forme active:
La ville de La Rochelle fut prise par Richelieu. La couleur de pourpre a été découverte par un chien de berger. Les fleuves étaient remontés par les barques des Normands. La terre des montagnes est soutenue par les rochers, comme les chairs sont soutenues par les os du corps humain. La Fronde fut entreprise pour renverser Mazarin, mais celui-ci fut par elle, au contraire, consolidé au pouvoir. Une fleur est composée du calice, de la corolle, des étamines et du pistil. Les soldats furent soumis à une discipline sévère par Louvois. Si tu es estimé par les gens d’esprit, tu ne seras pas offensé par le mépris des sots. L’édit de Nantes avait été promulgué par Henri IV, mais il fut bien à tort révoqué par Louis XIV. L’Italie est dans toute sa longueur traversée par les Apennins. Les villes d’Herculanum et de Pompéi furent détruites par le Vésuve. Le millet est cultivé dans le midi de la France. L’Algérie est sillonnée au nord par la chaîne de l’Atlas. La culture du ver à soie fut introduite en France par Olivier de Serres. Les remparts de Constantine sont baignés par le Rummel.
Forme pronominale.—Les verbes transitifs et certains verbes intransitifs se présentent souvent accompagnés d’un pronom, à forme de complément, qui représente la même personne que le sujet: je me flatte, tu t’amuses, il se promène, nous nous repentons, vous vous souvenez, ils se vantent.
De tels verbes sont dits verbes pronominaux.
Le verbe pronominal est celui qui se conjugue avec deux pronoms de la même personne, comme je me, tu te, il se, nous nous, vous vous, ils se. Ex.: il se flatte (verbe se flatter); ils s’avancent (verbe s’avancer).
Le premier pronom est sujet, le deuxième complément.
Le pronom sujet est souvent remplacé par un nom à la troisième personne du singulier ou du pluriel: l’orgueilleux se flatte; les ennemis s’avancent.
Nota.—Les verbes pronominaux forment leurs temps composés avec l’auxiliaire être.
Parmi les verbes pronominaux, il faut distinguer:
1º Les verbes pronominaux réfléchis, qui expriment une action exercée par le sujet lui-même: il s’est blessé.
2º Les verbes pronominaux réciproques, qui expriment une action mutuelle: ils se sont battus (l’un a battu l’autre).
3º Les verbes qui ne s’emploient qu’à la forme pronominale: se moquer, se repentir, s’enfuir, s’envoler, etc.
Nota.—La forme pronominale a parfois le sens d’un passif: cela se dit et cela se fait.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on verbe pronominal?—Quelle est la fonction de chacun de ses deux pronoms?—Par quoi est souvent remplacé le pronom sujet à la troisième personne?—Quelles sortes de verbes pronominaux distingue-t-on?
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Enfant et le Petit Écu.
Possesseur d’un petit écu,
Un enfant se croyait le plus riche du monde.
Le voilà qui fait voir son trésor à la ronde,
En criant gaîment: «J’ai bien lu!
—À merveille! lui dit un sage;
C’est le prix du savoir que vous avez reçu,
Du savoir tel qu’on peut le montrer à votre âge.
Mais voulez-vous encore être heureux davantage?
Aspirez, mon enfant, au prix de la vertu?
Vous l’aurez quand des biens vous saurez faire usage.»
L’enfant entendit ce langage;
L’écu, d’après son cœur et sensible et bien né,
À rapporter le double est soudain destiné:
Avec le pauvre il le partage. Aubert.
Exercice 381.—De quelle nature sont les verbes de cette fable?
Exercice 382.—Analysez tous les mots en italique de cette fable.
VERBE PRONOMINAL SE FLATTER.
Le verbe pronominal se flatter se conjugue comme chanter, mais avec addition du pronom complément et emploi de l’auxiliaire être aux temps composés.
Les terminaisons sont en caractères gras.—Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF | FUTUR. | M. SUBJONCTIF | ||
PRÉSENT. | Je me flatterai. | PRÉSENT OU FUTUR. | ||
Je me flatte. | Tu te flatteras. | Que je me flatte. | ||
Tu te flattes. | Il se flattera. | Que tu te flattes. | ||
Il se flatte. | Nous nous flatterons. | Qu’il se flatte. | ||
Nous nous flattons. | Vous vous flatterez. | Q. nous n. flattions. | ||
Vous vous flattez. | Ils se flatteront. | Q. vous vous flattiez. | ||
Ils se flattent. | FUTUR ANTÉRIEUR. | Qu’ils se flattent. | ||
IMPARFAIT. | Je me serai flatté. | IMPARFAIT. | ||
Je me flattais. | Tu te seras flatté. | Que je me flattasse. | ||
Tu te flattais. | Il se sera flatté. | Que tu te flattasses. | ||
Il se flattait. | Nous n. serons flattés. | Qu’ils se flattât. | ||
Nous nous flattions. | Vous v. serez flattés. | Q. nous n. flattassions. | ||
Vous vous flattiez. | Ils se seront flattés. | Q. vous v. flattassiez. | ||
Ils se flattaient. | M. CONDITIONNEL | Qu’ils se flattassent. | ||
PASSÉ SIMPLE. | PRÉSENT OU FUTUR. | PASSÉ. | ||
Je me flattai. | Je me flatterais. | Que je me sois flatté. | ||
Tu te flattas. | Tu te flatterais. | Que tu te sois flatté. | ||
Il se flatta. | Il se flatterait. | Qu’il se soit flatté. | ||
Nous nous flattâmes. | Nous nous flatterions. | Q. n. n. soyons flattés. | ||
Vous vous flattâtes. | Vous vous flatteriez. | Que v. v. soyez flattés. | ||
Ils se flattèrent. | Ils se flatteraient. | Qu’ils se soient flattés. | ||
PASSÉ COMPOSÉ. | 1er PASSÉ. | PLUS-QUE-PARFAIT. | ||
Je me suis flatté. | Je me serais flatté. | Que je me fusse flatté. | ||
Tu t’es flatté. | Tu te serais flatté. | Que tu te fusses flatté. | ||
Il s’est flatté. | Il se serait flatté. | Qu’il se fût flatté. | ||
N. n. sommes flattés. | N. nous serions flattés. | Q. n. n. fussions flattés. | ||
Vous vous êtes flattés. | Vous vous seriez flattés. | Que v. v. fussiez flattés. | ||
Ils se sont flattés. | Ils se seraient flattés. | Qu’ils se fussent flattés. | ||
PASSÉ ANTÉRIEUR. | 2e PASSÉ. | MODE INFINITIF | ||
Je me fus flatté. | Je me fusse flatté. | PRÉSENT. | ||
Tu te fus flatté. | Tu te fusses flatté. | Se flatter. | ||
Il se fut flatté. | Il se fût flatté. | PASSÉ. | ||
Nous n. fûmes flattés. | N. nous fussions flattés. | S’être flatté. | ||
Vous v. fûtes flattés. | V. vous fussiez flattés. | MODE PARTICIPE | ||
Ils se furent flattés. | Ils se fussent flattés. | PRÉSENT. | ||
PLUS-QUE-PARFAIT. | Se flattant. | |||
Je m’étais flatté. | MODE IMPÉRATIF | PASSÉ. | ||
Tu t’étais flatté. | PRÉSENT OU FUTUR. | S’étant flatté. | ||
Il s’était flatté. | ............ | |||
Nous n. étions flattés. | ............ | L’Impératif | ||
Vous v. étiez flattés. | ............ | n’a ni | ||
Ils s’étaient flattés. | Flatte-toi. | de 1re ni de | ||
............ | } | 3e personne | ||
Flattons-nous. | du singulier, | |||
Flattez-vous. | ni de 3e | |||
............ | du pluriel. |
Conjuguez se promener, se rafraîchir, se vanter, se défendre, s’apercevoir, se dire, etc.
Le verbe impersonnel ne s’emploie qu’à la troisième personne du singulier, avec le pronom il (sauf à l’infinitif et au participe). Ex.: il pleut, il a neigé, il faudrait, etc.
On l’appelle aussi unipersonnel (une seule personne).
Les verbes impersonnels sont tous intransitifs de leur nature.
Certains verbes personnels peuvent s’employer sous la forme impersonnelle: il fait beau; il y a vingt ans; il est vrai que; il nous arrive une bonne nouvelle, etc.
Nota.—Dans les verbes impersonnels, le pronom il, sujet, est un pronom neutre, indéterminé.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on verbe impersonnel?—Pourquoi l’appelle-t-on aussi unipersonnel?—Qu’est le pronom il dans les verbes impersonnels?
Les terminaisons sont en caractères gras.—Les temps composés sont en italique.
INDICATIF. | FUTUR. | IMPARFAIT. |
Il neigera. | Qu’il neigeât. | |
PRÉSENT. | ||
Il neige. | FUTUR ANTÉRIEUR. | PASSÉ. |
Il aura neigé. | Qu’il ait neigé. | |
IMPARFAIT. | CONDITIONNEL. | |
Il neigeait. | PRÉSENT. | PLUS-QUE-PARFAIT. |
Il neigerait. | Qu’il eût neigé. | |
PASSÉ SIMPLE. | INFINITIF. | |
Il neigea. | PASSÉ. | PRÉSENT. |
Il aurait neigé. | Neiger. | |
PASSÉ COMPOSÉ. | ||
Il a neigé. | 2e PASSÉ. | PASSÉ. |
Il eût neigé. | Avoir neigé. | |
PASSÉ ANTÉRIEUR. | ——— | PARTICIPE. |
Il eut neigé. | (Pas d’impératif.) | PRÉSENT. |
——— | Neigeant. | |
PLUS-QUE-PARFAIT. | SUBJONCTIF. | |
Il avait neigé. | PRÉSENT. | PASSÉ. |
Qu’il neige. | Neigé. |
Conjuguez: pleuvoir, grêler, bruiner, grésiller, falloir, tonner.
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Étoile du soir.
Pâle étoile du soir, messagère lointaine,
Dont le front sort brillant des voiles du couchant,
De ton palais d’azur au sein du firmament,
Que regardes-tu dans la plaine?
La tempête s’éloigne et les vents sont calmés.
La forêt qui frémit pleure sur la bruyère;
Le phalène doré, dans sa course légère,
Traverse les prés embaumés.
Que cherches-tu sur la terre endormie?
Mais déjà sur les monts je te vois t’abaisser;
Tu fuis en souriant, mélancolique amie,
Et ton tremblant regard est près de s’effacer.
A. de Musset.
Exercice 383.—Dites de quelle nature sont les verbes contenus dans cette poésie, et à quel temps se trouve chacun d’eux.
Exercice 384.—Expliquez les mots et les expressions en italique.
LECTURE et DICTÉE.—Bayard à Brescia.
Au siège de Brescia, en 1512, l’héroïque Bayard fut grièvement blessé d’un coup de pique. Les Français ayant pris la ville, on le transporta dans une maison habitée par une veuve et ses deux filles. Sa présence préserva leur demeure du pillage. Quand il fut guéri et sur le point de partir, la dame se montra fort inquiète; car, suivant les usages du temps, il avait le droit d’exiger d’elle une forte rançon. Elle lui offrit timidement un coffret contenant deux mille cinq cents ducats d’or. Bayard se mit à rire, et la pauvre dame, toute tremblante, pensant que le chevalier ne trouvait pas la somme assez forte, promit aussitôt de l’augmenter s’il le fallait. «Rassurez-vous, Madame, dit le héros; j’ai toujours mieux aimé les gens que les écus. Gardez votre or. C’est moi qui vous prie d’agréer l’expression de ma reconnaissance pour les bons soins que vous m’avez prodigués.» Puis, il l’invita à faire venir ses deux filles et donna à chacune d’elles la moitié des ducats, en disant que ce serait pour leur dot.
Bayard, on le voit, n’était pas seulement admirable par son héroïsme; des qualités de cœur, fort rares de son temps, le distinguaient entre tous ses contemporains. Il est le type accompli du chevalier français et de l’honnête homme; aussi l’histoire lui a-t-elle donné le nom de Chevalier sans peur et sans reproche.
C. A.
Exercice 385.—Dites de quelle nature sont les verbes contenus dans cette dictée et à quel temps se trouve chacun d’eux.
Exercice 386.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Quand on dit:
1º Je reçois une lettre, on emploie la forme affirmative.
2º Je ne reçois pas de lettre, on emploie la forme négative.
3º Reçois-je une lettre? on emploie la forme interrogative.
Tout verbe peut être pris interrogativement, mais seulement aux modes indicatif et conditionnel.
Pour conjuguer, dans les temps simples, un verbe sous la forme interrogative, on place le pronom sujet après le verbe, auquel on le joint par un trait d’union: entends-tu? venez-vous? te reposes-tu?
Cependant, l’euphonie ne permet pas toujours d’employer cette forme à la première personne du présent de l’indicatif, quand cette personne n’a qu’une syllabe. Ainsi, on ne doit pas dire: Cours-je? dors-je? lis-je? mens-je? pars-je? Mais on dit cependant: Ai-je? dis-je? dois-je? fais-je? vais-je? sais-je? vois-je?—C’est plutôt l’oreille que la règle qui décide.
Dans les temps composés, le pronom se place après l’auxiliaire: sont-ils venus? me suis-je reposé?
Lorsque la 1re personne du singulier se termine par un e muet, on change cet e muet en é fermé: aimé-je? chanté-je?
Il vaut mieux dire: est-ce que j’aime? est-ce que je chante?
Quand le verbe ou l’auxiliaire se termine à la 3e personne du singulier par e ou par a, on met à cette 3e personne, entre le verbe et le pronom, un t placé entre deux traits d’union: parle-t-il? aura-t-on fini?
Questionnaire: A quels modes les verbes peuvent-ils être employés interrogativement?—Comment conjugue-t-on un verbe interrogatif aux temps simples? aux temps composés?—Quelles remarques faites-vous?
Exercice 387.—Donnez aux verbes suivants la forme interrogative:
Je finirai, je finirais, j’aurai fini, j’aurais fini mon devoir. |
Tu aimes, tu aimas, tu aimais, tu aurais aimé le jeu. |
Il craignait, il a craint, il avait craint, il craindra d’être puni. |
Nous écouterons, nous avons écouté, nous écoutions vos avis. |
Vous devez, vous eûtes dû, vous devriez, vous auriez dû partir. |
Elles chantaient, elles auraient chanté, elles chanteront ce soir. |
Tu es gai, il fut content, nous serons tristes, je suis heureux. |
Nous tenons, je tenais, vous eûtes tenu, tu tiendrais parole. |
Il pleut, il pleuvra, il avait plu, il eût plu, il a plu le soir. |
Je me promène, je me fus promené, elle se serait promenée au loin. |
Il est chéri, tu aurais été chéri, vous seriez chéri des parents. |
Vous nagez, vous avez nagé, vous nagiez, vous nageriez très bien. |
VERBE CHANTER employé interrogativement.
Les temps composés sont en italique.
MODE INDICATIF. | PASSÉ ANTÉRIEUR. | Aurons-nous chanté? |
PRÉSENT. | Aurez-vous chanté? | |
Chanté-je? | Eus-je chanté? | Auront-ils chanté? |
Chantes-tu? | Eus-tu chanté? | |
Chante-t-il? | Eut-il chanté? | MODE |
Chantons-nous? | Eûmes-nous chanté? | CONDITIONNEL. |
Chantez-vous? | Eûtes-vous chanté? | |
Chantent-ils? | Eurent-ils chanté? | PRÉSENT. |
Chanterais-je? | ||
IMPARFAIT. | PLUS-QUE-PARFAIT. | Chanterais-tu? |
Chantais-je? | Chanterait-il? | |
Chantais-tu? | Avais-je chanté? | Chanterions-nous? |
Chantait-il? | Avais-tu chanté? | Chanteriez-vous? |
Chantions-nous? | Avait-il chanté? | Chanteraient-ils? |
Chantiez-vous? | Avions-nous chanté? | |
Chantaient-ils? | Aviez-vous chanté? | 1er PASSÉ. |
Avaient-ils chanté? | Aurais-je chanté? | |
PASSÉ SIMPLE. | Aurais-tu chanté? | |
Chantai-je? | FUTUR SIMPLE. | Aurait-il chanté? |
Chantas-tu? | Aurions-nous chanté? | |
Chanta-t-il? | Chanterai-je? | Auriez-vous chanté? |
Chantâmes-nous? | Chanteras-tu? | Auraient-ils chanté? |
Chantâtes-vous? | Chantera-t-il? | |
Chantèrent-ils? | Chanterons-nous? | 2e PASSÉ. |
Chanterez-vous? | Eussé-je chanté? | |
PASSÉ COMPOSÉ. | Chanteront-ils? | Eusses-tu chanté? |
Ai-je chanté? | Eût-il chanté? | |
As-tu chanté? | FUTUR ANTÉRIEUR. | Eussions-n. chanté? |
A-t-il chanté? | Eussiez-v. chanté? | |
Avons-nous chanté? | Aurai-je chanté? | Eussent-ils chanté? |
Avez-vous chanté? | Auras-tu chanté? | |
Ont-ils chanté? | Aura-t-il chanté? |
Exercice 388.—Donnez la forme interrogative aux verbes suivants:
Je parlerai. Nous nous repentirons. Je serais averti. Vous avez écrit. Tu as raison. Elle est heureuse. Vous vous trompez. Nous dînerons. Vous avez été bien accueillis. Il aurait neigé. Ils sont partis hier. Si j’étais riche, je serais[30] heureux. Si je suis riche, je serai heureux. Vous avez travaillé consciencieusement. Il parle avec facilité. On avait fini de faucher le foin. Au foyer paternel, quand j’irai m’asseoir. J’aurai terminé quand tu arriveras. Comment je l’aurais fait, si je n’étais pas né. Il s’était vanté de réussir. Il aurait fallu travailler la nuit; nous y aurions consenti. Vous viendrez demain; nous devons vous attendre. Vous avez reçu des nouvelles; elles sont bonnes. Vous dites toujours la vérité; nous avons été obligés de vous croire. J’aurais entendu votre appel, nous aurions accouru. Nous sommes charmés de vos prévenances, nous devons vous en remercier, nous le croyons.
EXERCICES de RÉCAPITULATION.
Les verbes sont au présent de l’infinitif; faites-les accorder avec les sujets, et mettez-les au temps indiqué en tête de chaque paragraphe:
389.—Je solfier. Nous commencer. Tu acheter. Il geler. Vous affirmer. Ils soulever. Nous partager. Tu nettoyer. Je payer mes dettes. Ce sont eux qui parler. C’est nous qui avancer. Les vents amonceler les nuages. L’intempérance abréger la vie. Les fleuves aller à la mer. Les Parisiens grasseyer. Les oiseaux becqueter les bons fruits. Nous nous engager à bien travailler. La musique précéder le régiment. Tu abréger trop tes heures d’étude. La neige niveler tout. Les dents broyer les aliments. Les genoux plier. Les oiseaux égayer les bocages. La Moselle se jeter dans le Rhin. Certaines mères choyer trop leurs enfants. Le sous-marin naviguer sous l’eau et lancer des torpilles.
390.—J’étudier. Tu accepter. Elle refuser. Nous appuyer. Vous supplier. Ils renoncer. L’ennemi nous menacer. Nous bénéficier de vos travaux. Les éclairs briller, le tonnerre gronder. Vous copier ces devoirs. Tu grincer des dents. Je me décourager trop vite. Nous délayer des couleurs. Vous employer mal votre temps. Les Huns ravager tout sur leur passage. Nous balayer l’escalier. Tu ranger tes livres. Vous oublier nos recommandations. Les jours d’orage, les Gaulois lancer des flèches au ciel. Jean Bart personnifier le type du marin.
391.—Tu obliger. Elle commencer. Vous effacer. Nous échanger. Ils rappeler. J’exercer. C’est toi qui aller. C’est nous qui annoncer. Henri IV assiéger Paris. Les Anglais condamner et brûler Jeanne d’Arc. Turenne être aimé de ses soldats. Nous chasser les Espagnols du Roussillon, et le traité des Pyrénées nous donner cette province. «J’éssuyer un échec au cap de la Hogue, s’écrier Tourville, mais je me venger au cap Saint-Vincent.» Vous enseigner les sciences. Pascal perfectionner la brouette. La Convention proclamer la République.
392.—Je trouver. Vous nier. Elles dessiner. Nous moissonner. Tu étudier. Il hériter. Deux renards trouver un trésor. L’orage ravager la campagne. Vous augmenter vos revenus et vous diminuer vos dépenses. La Gaule être envahie par les Barbares. Nous trouver le temps long. La neige et le froid redoubler. L’histoire m’intéresser. Les ruisseaux former les rivières. C’est toi qui veiller le malade. C’est nous qui encadrer ces tableaux. On rencontrer beaucoup de mines d’or en Amérique. Les phares éclairer les côtes. Annibal détester Rome.
393 et 394.—Refaites cet exercice en employant les verbes: 1º au passé antérieur; 2º au plus-que-parfait.
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Lapin et le Porc-épic.
Pourquoi me fuir, disait aux habitants des bois
Un porc-épic d’une humeur familière;
Nous vivons tous ici sous de communes lois:
Comment refusez-vous de me traiter en frère?
—Nous aurions envers toi des procédés meilleurs,
Dit un lapin; ton destin me fait peine.
Mais as-tu ce qu’il faut pour attirer les cœurs,
Toi que toujours hérisse une armure inhumaine?
On recueille, suivant ses mœurs,
L’amitié, l’estime ou la haine.
Dutremblay.
Exercice 395.—Indiquez la nature, le mode et le temps de chacun des verbes contenus dans la fable ci-dessus.
Exercice 396.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
397.—J’avouer. Tu nouer. Il plier. Nous crier. Vous dénouer. Elles suppléer. Vous accentuer les mots. Chacun payer de sa personne. Les moissonneurs lier les gerbes. Nous apprécier vos bonnes qualités. Tu regretter le temps perdu. L’hirondelle s’en aller en automne. Nous préférer l’utile à l’agréable. Les laboureurs diligents semer, cultiver et récolter. Vous ne dérober point, vous ne tuer point. Tout passer avec le temps. A la fonte des neiges, les rivières augmenter, déborder et inonder les campagnes. L’exercice et la tempérance fortifier notre santé. On acheter toujours les vins de France. Vous ne maltraiter pas les animaux. Les paresseux végéter toujours.
398.—Refaites cet exercice en employant le futur antérieur.
399.—Nous agréer. Vous cultiver. Tu balayer. Elle ourler. Je brûler. Ils se désoler. L’étude multiplier vos idées. La réussite vous payer de vos efforts. Les paresseux désirer manger[31] l’amande, mais ils ne casser pas le noyau. Certaines gens se noyer dans un verre d’eau. Sans peine vous n’arriver à rien. Nous avouer nos torts si nous avions moins d’amour-propre. Les avares amasser tout l’or du monde qu’ils en souhaiter encore. Archimède disait: «Avec un levier et un point d’appui, je soulever le monde.» Fuyez les méchants, ils vous suggérer de mauvais desseins. Si les raisins étaient mûrs, on vendanger. Les écoliers profiter des leçons du maître s’ils les écoutaient attentivement.
400.—Refaites cet exercice en employant: 1º le premier passé; 2º le deuxième passé.
LECTURE et DICTÉE.—L’Éléphant.
L’éléphant n’est ni sanguinaire ni féroce; il est d’un naturel doux et jamais il ne fait abus de ses armes ou de sa force; il ne les emploie, il ne les exerce que pour se défendre lui-même ou pour protéger ses semblables. Cependant, il serait dangereux de lui faire la moindre injure; il va droit à l’offenseur, et, quoique la masse de son corps soit très pesante, son pas est si grand qu’il atteint aisément l’homme le plus léger à la course. Il le perce de ses défenses, ou, le saisissant avec la trompe, le lance comme une pierre et achève de le tuer en le foulant aux pieds; mais ce n’est que lorsqu’il est provoqué qu’il agit ainsi; il ne fait aucun mal à ceux qui ne le cherchent pas. Pourtant, comme il est susceptible et délicat sur le fait des injures, il est bon d’éviter sa rencontre et les voyageurs qui fréquentent son pays allument de grands feux la nuit et battent de la caisse pour l’empêcher d’approcher.
Buffon.
401.—Mettez cette dictée au pluriel (Les Éléphants).
402.—Aimer tes parents. Écouter vos maîtres. Payer vos dettes. Pardonner à tes ennemis. Ménager nos forces. Oublier vos querelles. Rappeler-vous vos promesses. Songer à notre mère. Ne forcer point notre talent. Si tu n’as pas d’argent, gagner-en. Orthographier mieux vos devoirs. Corriger-nous de nos défauts. Cacheter ta lettre. Modeler-toi sur les gens de bien. Défier-vous des flatteurs. Si la patrie t’appelle à la frontière, aller-y. Aimer-vous les uns les autres.
403.—Il faut que je semer, que vous arroser, que tu cultiver, que nous bêcher, qu’il planter, qu’elles désherber. Il faut que nous certifier, que vous oublier, qu’il accepter, que nous appuyer, que vous convier. Il est bon que les enfants se récréer. Nous réussirons pour peu que nous essayer. Je désire que vous varier vos occupations. Que chacun de vous se rappeler les leçons du maître. Que l’ordre et l’économie régler vos dépenses. Il faut que nous nous corriger. Il est urgent que nous ne confier nos secrets à personne. Que le fort protéger le faible. Je désire que vous honorer et respecter vos parents.
404.—Il fallait que j’abréger, que tu conter, que nous prolonger, que nous tracer, qu’elle juger, qu’ils condamner. Nous désirerions que vous travailler avec plus d’ardeur. Il faudrait que nous employer mieux notre temps. Les ennemis exigèrent que Louis XIV détrôner son petit-fils. Il serait ridicule que vous ne vous occuper que de vous. Les anciens ordonnaient qu’on jeter les parricides à la mer. Vos maîtres désireraient que vous étudier et que vous réciter mieux vos leçons.
405.—Nous désirons que vous étudier vos leçons, que tu réciter la fable, que nous copier cette musique, qu’il tracer ce croquis, qu’elles broder. Il faut que vous arriver à temps, que je nettoyer ce fusil, que tu acheter des provisions, que nous nous promener, qu’elle s’appliquer à l’écriture, qu’ils demander leur pardon, que vous le leur accorder.
406.—Il faudrait que tu sarcler le jardin, que nous greffer ces arbres, que vous tailler la vigne, qu’il arracher les mauvaises herbes, que je semer les graines, qu’elles attacher les bouquets. On voudrait que je délayer les couleurs, qu’elle dresser la table, que nous nous occuper de la cuisine, qu’il fermer la porte, que tu protéger les faibles, que vous donner aux malheureux, et que vous leur porter secours.
Exercice 407.—Mettez les verbes suivants: 1º au passé de l’infinitif; 2º au participe présent; 3º au participe passé (masculin et féminin):
Appuyer. Manger. Percer. Gronder. Flotter. Guider. Aller. Envoyer. S’emparer. Soulever. Ployer. Prodiguer. Labourer. Grêler. Publier. Se promener. Tomber. Allier. Déblayer. Annexer. Imiter. Irriter.
LECTURE et DICTÉE.
Un meunier et son fils allaient à la foire pour vendre leur âne. Afin que la bête, étant moins fatiguée, eût meilleure mine, ils commencèrent par la porter. Le premier qui les vit éclata de rire et se moqua d’eux. Aussi le meunier, remettant l’âne sur ses pattes, fit monter son fils sur le dos de l’animal. Plus loin, trois marchands déclarèrent que cette place commode convenait mieux au vieillard qu’au jeune homme. Le fils descendit aussitôt et fut remplacé par son père. Peu après, trois jeunes filles trouvèrent encore à redire à cet arrangement, si bien que le meunier prit son fils en croupe. «Il faut que ces gens-là soient fous! cria le premier qui les croisa. La pauvre bête sera écrasée sous leur poids.» Le vieillard et le jeune homme mirent tous deux pied à terre et l’âne se prélassa devant eux. «Les nigauds! dit un dernier passant; ils marchent à pied quand ils ont une monture qui pourrait les porter!—Nigauds, c’est possible, repartit le meunier; mais c’est trop de donneurs de conseils! Je n’en veux faire qu’à ma tête!» Il le fit et fit bien.
Avant de prendre un parti, réfléchissez mûrement; mais lorsque vous vous serez arrêtés à une résolution, ne vous préoccupez plus des observations oiseuses. Contenter tout le monde est chose impossible.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 408.—Indiquez la nature, le mode et le temps des verbes.
Exercice 409.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Les verbes sont au présent de l’infinitif; faites-les accorder avec les sujets et mettez-les au temps indiqué en tête de chaque paragraphe:
410.—J’avertir. Tu mentir. Il haïr. Nous établir. Vous guérir. Elles ralentir. Il bouillir. Tu sortir. J’acquérir. Tu te repentir. Nous remplir nos devoirs. Vous haïr l’injustice. Elles obéir à leurs parents et elles les chérir. Il n’est pire eau que l’eau qui dormir. Les plantes grandir, grossir, périr, pourrir. Les ailes soutenir les oiseaux. Nous courir tous après la fortune. Les rayons du soleil éblouir le hibou. Tu partir et tu revenir aussitôt. Je bouillir, nous bouillir d’impatience. Je me repentir de mes fautes. Chaque chose venir à son temps.
411.—Tu fuir. Il souffrir. Nous tressaillir. Elles courir. Je conquérir. Vous bouillir. Il haïr. Vous fuir devant le péril. Nous cueillir ces fleurs. Les privilèges dont jouir la noblesse furent abolis par la Révolution. Nous bâtir des châteaux en Espagne. Les lettres fleurir sous Louis XIV. Ces fleurs fleurir quand nous les cueillir. César entretenir la désunion chez les Gaulois. Maître Corbeau tenir un fromage dans son bec. Les Chinois se servir de la boussole bien avant les Européens.
412.—Je venir. Nous entretenir. Il parvenir. Elles soutenir. Vous acquérir. Tu sortir. Les Francs franchir le Rhin. Louis XVI abolir la torture. Richelieu soutenir les protestants d’Allemagne. Clovis courir au-devant des Alamans; ceux-ci vaincus s’enfuir et Clovis tenir le vœu qu’il avait fait: il se convertir au christianisme. Nous partir de grand matin, nous parcourir la forêt, nous cueillir des noisettes, nous en remplir nos poches, vous venir à notre rencontre, nous vous offrir de vous promener avec nous, vous consentir, l’orage survenir, nous fuir, nous sortir en toute hâte du bois et nous revenir à la maison. Sous le règne de Louis XV la France acquérir la Lorraine et la Corse.
413.—Nous ouvrir. Tu tenir. Elle obtenir. Vous découvrir. Tu frémir. Ils acquérir. Elles venir. Vous courir de grands dangers. Jacques Cartier découvrir le Canada. Tu agir avec discernement si tu choisir un ami véritable. La France établir sa domination au Tonkin. L’éclair jaillir, nous tressaillir, et nous nous enfuir vers notre demeure. Blanche de Castille tenir avec habileté les rênes du gouvernement. Les Romains conquérir la Gaule et celle-ci leur appartenir pendant quatre cents ans. Les nuages obscurcir le soleil et assombrir le jour.
414 et 415.—Refaites cet exercice en employant les verbes: 1º au passé antérieur; 2º au plus-que-parfait.
LECTURE et DICTÉE.—Le Renard.
Le renard se loge au bord des bois, à portée des hameaux; il écoute le chant des coqs et le cri des volailles; il les savoure de loin; il prend habilement son temps, cache son dessein et sa marche, se glisse, se traîne, arrive, et fait rarement des tentatives inutiles. Il franchit les clôtures ou passe par-dessous et ne perd pas un instant; il ravage la basse-cour, il y met tout à mort, et se retire ensuite lentement, en emportant sa proie, qu’il cache sous la mousse ou porte à son terrier; il revient quelques moments après en chercher une autre qu’il emporte et qu’il cache de même, mais dans un autre endroit; ensuite une troisième, une quatrième, etc. Le jour ou le mouvement de la maison l’avertit qu’il faut se retirer et ne plus revenir.
Buffon.
Exercice 416.—Mettez cette dictée au pluriel (Les renards).
Exercice 417.—Mettez cette dictée au futur (Le renard se logera).
Exercice 418.—Mettez cette dictée au passé simple (Le renard se logea).
419.—Nous enrichir. Je saisir. Tu courir. Nous acquérir. Elle mourir. Il fuir. Nous souffrir. Vous tressaillir. Je venir. Elle obtenir. Ils bouillir. Chacun recueillir ce qu’il aura semé. Les bons cœurs subvenir aux besoins des pauvres. Les arbres jaunir en automne et reverdir au printemps. Le travail et l’économie nous enrichir. L’étude embellir et remplir votre vie. Tu ne mentir plus, tu tenir ta promesse et je devenir ton ami. Vous gémir sur le sort des malheureux et vous les secourir. Nous convenir de nos torts et nous nous repentir.
420.—Refaites cet exercice en employant le futur antérieur.
421.—Tu parcourir. Nous courir. Je fuir. Vous accueillir. Il survenir. Les fleurs s’épanouir, puis se flétrir. Sans peine nous ne parvenir à rien. Ceux à qui tout le monde convenir, convenir rarement à tout le monde. Nous mourir si l’on nous privait d’air. Vous ne mentir pas si vous connaissiez toute la lâcheté du mensonge. Tu convenir de tes torts si tu avais moins d’orgueil. Si l’agneau s’éloignait du bercail, il devenir la proie du loup affamé. Les bonnes récoltes réjouir le laboureur. Si nous vivions d’espérance, nous courir risque de mourir de faim. Vous ne faillir point sans les mauvais exemples.
422 et 423.—Refaites cet exercice en employant: 1º le 1er passé; 2º le 2e passé, en modifiant les phrases pour les rendre correctes.
DICTÉE et RÉCITATION.—Les deux Chauves.
Un jour deux chauves, dans un coin,
Virent briller certain morceau d’ivoire.
Chacun d’eux veut l’avoir; dispute et coups de poing.
Le vainqueur y perdit, comme vous pouvez croire,
Le peu de cheveux gris qui lui restaient encor.
Un peigne était le beau trésor
Qu’il eut pour prix de sa victoire.
Florian.
Fort souvent les hommes se querellent et se battent pour des biens imaginaires dont ils ne connaissent même pas la vraie nature. Ils sont ensuite fort déçus, lorsque, au prix des plus grands sacrifices, ils acquièrent enfin l’objet de leur convoitise. Gardons-nous d’imiter un si déplorable exemple.
Exercice 424.—Indiquez la nature, le mode, le temps des verbes contenus dans cette fable et dans les réflexions qui la suivent.
Exercice 425.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
426.—Accomplir nos devoirs. Accomplir tes devoirs. Ne haïr pas ton prochain. Acquérir une bonne renommée. Tenir tes engagements. Ne vous réjouir pas du malheur d’autrui. Dans le doute abstenir-toi. Mourir s’il le faut pour ta patrie. Retenir bien ce que tu apprends. Ne sortir pas sans la permission de votre maître. Choisir bien nos amis. Dormir tranquille si ta conscience est pure. Obéir à vos maîtres comme à vos parents. Souvenir-toi des bienfaits que tu as reçus. Réjouir-nous du bonheur de nos amis. Partir et revenir vainqueur. Servir bien ton pays. Enfant, ne mentir jamais. Ne vous enorgueillir de rien.
427.—Il faut que je démolir, que tu courir, qu’elle mourir, que nous finir, qu’ils maintenir, que vous concourir. Ne crains pas que le travail te vieillir. Il est utile que nous acquérir de l’instruction. Tes parents désirent que tu acquérir de l’instruction. Fais ce que dois, advenir que pourra. Il faut que vous fuir les méchants. Est-il un scélérat qui mourir sans remords? Il est bon que les jeunes gens ne s’amollir pas et qu’ils s’aguerrir à la fatigue. Il importe que les hommes se souvenir plutôt du bien que du mal et se soutenir les uns les autres.
428.—Il faudrait que tu soutenir, qu’il venir, que je parcourir, qu’elles tenir, que vous survenir, que nous recueillir, qu’il courir, que je partir. Mes enfants, nous désirerions que vous acquérir de l’instruction et que vous devenir meilleurs. Il serait à souhaiter que les riches secourir toujours les pauvres. Vous voudriez que l’instruction vous venir sans peine. Il serait bon que nous venir vous voir et que vous nous tenir au courant de cette affaire. Il faudrait que tu parvenir au but le premier. Il faudrait que j’acquérir des connaissances utiles.
429.—Remplir. Acquérir. Cueillir. Mûrir. Venir. Pâtir. Gésir. Tressaillir. Partir. Offrir. L’eau s’évapore en bouillir. On s’avilit en mentir. Un soldat se déshonore en fuir. On aime les enfants obéir à leurs parents. Le vin se bonifie en vieillir. Vous vous ferez aimer en agir bien. La lecture cultive l’esprit en le polir sans cesse. Bayard, en mourir, adressa d’amers reproches au connétable de Bourbon.
430.—Tenir. Courir. Dormir. Offrir. Ouvrir. Herbe fleurir. Bien mal acquérir ne profite jamais. Rester découvrir devant les vieillards. La patrie honore les guerriers mourir pour elle. La navigation est difficile dans les mers polaires couvrir de glaces. Les eaux croupir sont malsaines. Un homme prévenir en vaut deux. L’hiver venir la nature se repose. Bénir de leurs parents, les bons fils sont heureux. Les bases ramènent au bleu la teinture de tournesol rougir par les acides.
LECTURE et DICTÉE.—Une Leçon de politesse.
C’était avant l’arrivée de Dubois aux très hautes fonctions de premier ministre et de cardinal. Prodigue à l’excès quand son ambition était en jeu, il se montrait d’une avarice sordide envers tous ceux qu’il jugeait incapables de servir ses intérêts. Il était fort sensible aux petits cadeaux, et les courtisans, connaissant la grande influence qu’il exerçait sur le régent Philippe dont il avait été précepteur, saisissaient toutes les occasions de lui être agréable. Un jour, un laquais fut chargé de lui apporter une superbe corbeille de fleurs; il s’était déjà plusieurs fois acquitté de pareils messages sans jamais avoir reçu la moindre récompense. Fatigué d’accomplir une besogne aussi peu lucrative, il déposa brusquement la corbeille sur la table en disant: «Voici des fleurs que vous envoie mon maître.—Plaît-il? s’écria Dubois; est-ce ainsi que tu remplis tes fonctions? Tiens, prends ce siège; nous allons changer de rôle, et tâche une autre fois de mettre à profit ce que je vais t’enseigner.» S’avançant respectueusement vers le laquais qui s’était assis dans un large fauteuil, il lui dit, en lui présentant la corbeille: «Monsieur, je suis chargé par mon maître de vous prier de vouloir bien accepter ce petit cadeau.—Vraiment? reprit malicieusement le valet, c’est très aimable à lui; et tiens, mon brave garçon, voici deux écus pour toi.» Dubois, un peu interdit par cette riposte, s’empressa de congédier le domestique, mais il ne se montra pas plus généreux dans la suite.
C. A.
Exercice 431.—Indiquez la nature, le mode, le temps des verbes.
Exercice 432.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Les verbes sont au présent de l’infinitif: faites-les accorder avec les sujets et mettez-les au temps indiqué en tête de chaque paragraphe:
433.—Nous recevoir. Tu valoir. Il pouvoir. Vous percevoir. Elles vouloir. Il falloir. Je devoir. L’or valoir moins que le diamant. Nous devoir la locomotive à Stephenson. Un bon élève savoir toujours ses leçons. Nous ne voir pas toujours les choses telles qu’elles sont. Il pleuvoir chaque année six mois en Guyane. Si tu vouloir corriger tes défauts, aujourd’hui valoir mieux que demain. Le receveur recevoir et le percepteur percevoir. Ce que l’on concevoir bien s’énonce clairement. L’homme se devoir à sa patrie. Je savoir une chose, c’est que nous ne savoir rien. Cette leçon valoir bien un fromage, sans doute.
434.—Je voir. Nous devoir. Il pleuvoir. Vous vouloir. Nous nous asseoir. Il pouvoir. Tu prévaloir. Chez les Grecs, les jeunes gens ne s’asseoir jamais devant les vieillards. Charlemagne prévoir les malheurs qu’allaient causer les Normands. Le bouc ne voir pas plus loin que le bout de son nez. Les armées anciennes se mouvoir avec lenteur. Les premiers hommes ne savoir pas trouver le feu. Que vouloir-vous qu’il fît contre trois? Henri IV vouloir que chaque paysan pût mettre la poule au pot le dimanche. Un petit écu d’argent valoir trois francs.
435.—Il pleuvoir. Nous pouvoir. Je apercevoir. Il falloir. Tu t’asseoir. Vous prévoir. Nous devoir. Elles vouloir. Un renard apercevoir des raisins au haut d’une treille. Suger savoir gouverner avec habileté. Charlemagne recevoir des présents du calife Haroun-al-Raschid. Richelieu concevoir d’habiles projets. Les Anglais vouloir conquérir la France, mais Jeanne d’Arc les chasser. Une grenouille voir un bœuf qui lui sembler de belle taille. La routine prévaloir souvent contre le progrès. Les prières de Philippine de Hainaut émouvoir Édouard III qui devoir faire grâce aux bourgeois de Calais.
436.—Vous décevoir. Ils devoir. Tu valoir. Je surseoir. Nous pourvoir. Elles vouloir. Nous n’oublions pas ce que nous savoir bien. Aimez bien vos parents de qui vous recevoir tant de marques d’affection. Prévoir-tu toutes les conséquences d’une indiscrétion? Nous savoir la nouvelle avant vous. Je concevoir un projet auquel je devoir renoncer. Souvent les événements décevoir nos espérances. L’homme recevoir le don de la parole. Bonaparte pouvoir s’échapper de l’Égypte. Charles-Quint vouloir reprendre Metz, mais il ne pouvoir réussir. L’Europe devoir parfois s’incliner devant la volonté despotique de Louis XIV.
437.—Je pouvoir. Tu voir. Elle devoir. Nous valoir. Vous revoir. Ils concevoir. Il falloir. Le paresseux ne savoir jamais rien. Les écoliers devoir toujours de la reconnaissance à leurs maîtres. S’asseoir qui vouloir. Nous voir comment vous savoir vos leçons. Il vous falloir travailler pour vivre. Quand nous pouvoir travailler, nous pourvoir nous-mêmes à nos besoins. On avoir beau vous flatter, vous n’en valoir pas mieux pour cela. Si tu es sage et travailleur, tu pouvoir tout ce que tu vouloir. Tu tirer la bobinette et la chevillette choir.
438.—Je décevoir. Vous prévoir. Tu voir. Nous pouvoir. Il prévaloir. Elles vouloir. Ne faites pas aux autres ce que vous ne vouloir pas qu’on vout fît. Nous devoir nous mettre en garde contre le mensonge. Je vous voir avec plaisir travailler avec goût. Voir-vous des défauts chez votre camarade, que vous ne devoir pas vous moquer de lui. Il valoir mieux que tu fusses muet que menteur. Les hommes ne savoir se lasser d’admirer la nature. Ne sois pas ambitieux, l’avenir pouvoir tromper tes espérances. Vous pouvoir étudier davantage et vous savoir mieux vos leçons. Cesser de prospérer équivaloir à péricliter.
439.—Savoir tes leçons. Savoir nos leçons. Savoir vos leçons. Pourvoir-toi. Vouloir modifier vos désirs. N’apercevoir pas la paille qui est dans l’œil du voisin, et voir celle qui est dans le nôtre. Mon enfant, avoir soin de tes cahiers et de tes livres. Prévoir l’avenir si vous pouvez. Mes amis, ne vouloir que le bien. Asseoir-nous et causer en bons amis. Avant d’aller en classe, revoir vos leçons. Concevoir bien nos pensées avant de les exprimer. Enfant, recevoir avec plaisir les bons conseils, et ne surseoir jamais à faire une bonne action.
440.—Il faut que je pouvoir, que tu vouloir, qu’il s’asseoir, que nous apercevoir, que nous savoir, qu’elles recevoir, que tu voir, qu’il se mouvoir, que nous pourvoir, que tu valoir, que nous valoir, que nous surseoir. Nous doutons qu’il pleuvoir demain. Je crains que nous ne pouvoir réussir. Je regrette que tu ne vouloir pas suivre mes avis. On désire que nous prévoir les événements, que nous voir clair, que tu apercevoir le but à atteindre. Que le riche vouloir aider le pauvre!
441.—On voudrait que nous pourvoir à nos besoins, que vous voir plus juste, qu’il pleuvoir moins, que Paul savoir mieux ses leçons, que je recevoir des félicitations, que tu pouvoir te lever de bonne heure, que vous vouloir vous coucher tôt, que nous nous apercevoir de nos défauts et que nous vouloir nous en corriger. Il faudrait que vous recevoir le colis, que tu savoir mieux lire, que vous vous asseoir un moment, que vous pouvoir parler à votre aise, qu’il prévoir le péril.
442.—Recevoir. Apercevoir. Concevoir. Percevoir. Devoir. Pouvoir. Échoir. S’asseoir. Se mouvoir. Voir. Valoir. Savoir. Équivaloir. Souvent on perd tout en vouloir trop gagner. Charlemagne pleura en apercevoir les barques normandes. On se délasse en se asseoir. En savoir obéir, on apprend à commander. Sachez, le cas échoir, profiter d’une occasion. C’est en travailler et en avoir soin de ne rien négliger que vous réussirez. En prévoir le danger souvent on l’évite.
443.—Asseoir. Déchoir. Échoir. Mouvoir. Pouvoir. Entrevoir. Pleuvoir. Falloir. Voir. Vouloir. Valoir. Savoir. Prévaloir. Devoir. Souvenez-vous d’un service recevoir. Voilà des leçons bien savoir. Rendez à chacun ce qui lui est devoir. Voici un devoir bien concevoir. Un malheur prévoir est plus facile à supporter. Mouvoir par la vapeur, le navire marche contre le vent. La cigale se trouva fort dépourvoir. Bien pourvoir de vivres et de munitions les soldats sont partis.
Exercices 444 et 445.—Un verbe étant donné, formez-en un nom et un adjectif:
444. Sécher. Savourer. Valoir. Épouvanter. Humaniser. Voir. Avantager. Scandaliser. Importuner. Préciser. Vouloir. Pleuvoir. Mollir. Mentir. Recevoir. Ambitionner. Hasarder. Humilier. Ralentir. Distribuer. Certifier. Éterniser. Douter.
445. Percevoir. Guérir. Offenser. Appauvrir. Fertiliser. Gronder. Modérer. Décevoir. Négliger. Couronner. Savoir. Obscurcir. Éclaircir. Mouvoir. Outrager. Peiner. Noircir. Prévoir. Honorer. Affectionner. Économiser. Effrayer. Enorgueillir. Faciliter. Étourdir. Polir. Préférer.
Exercices 446 et 447.—Répétez oralement les deux phrases suivantes, en mettant les verbes aux temps simples des modes indicatif, conditionnel et subjonctif (pour le mode subjonctif, commencez la phrase par: il faut que... il fallait que ...):
Modèle: | { | Prés. de l’indicatif: | L’heure vient, la cloche retentit... |
Imparfait: | L’heure venait, la cloche retentissait... |
446.—L’heure venir, la cloche retentir, elle appeler les élèves, ils apercevoir le maître, se placer en rang, entrer en classe, commencer le travail, réciter, expliquer, corriger, recevoir punitions ou récompenses.
447.—L’oiseau bâtir son nid, élever ses petits, pourvoir à leurs besoins, voir du grain, le vouloir, découvrir le piège, avoir peur, s’enfuir, revenir tranquille, sautiller, voltiger, gazouiller, chanter.
Exercices 448 et 449.—Employez ces verbes aux temps composés.
LECTURE et DICTÉE.—Les Pois.
Un jongleur demanda la permission d’exécuter devant Louis XII un tour d’adresse tel qu’on n’en avait pas vu encore de pareil. Le roi consentit, et notre homme se présenta portant une écuelle pleine de petits pois détrempés et amollis dans l’eau. Ensuite, il dit à une personne de tenir une aiguille à quelques pas devant lui, et se mit à lancer ces pois, l’un après l’autre, avec tant d’adresse que tous s’enfilaient dans l’aiguille. Louis XII lui dit: «Mon ami, je conçois que vous avez pris beaucoup de peine, et que vous avez mis beaucoup de temps pour acquérir une aussi prodigieuse adresse; il est donc juste de vous en dédommager.» Alors le roi parla bas à un de ses pages, qui sortit et revint apportant un sac assez lourd. Le bateleur était ravi, il s’imaginait que ce sac était rempli d’or. Mais lorsqu’on l’ouvrit, on y vit... des petits pois. Louis XII avait pensé avec raison que c’était assez récompenser un talent qui n’est d’aucune utilité pour la société.
C. A.
Exercice 450.—Indiquez la nature, le mode et le temps des verbes contenus dans cette dictée.
Exercice 451.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 452.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Je nage. Il nivelle. J’avais faibli. Qu’il démolisse. Pétris. Tu aurais pâti. Je hais. Elle tint. Qu’il tînt. Je tressaille. Acquiers. Tu aperçus. Je dus. Elle voyait. J’aurai prévu. J’ai perçu. Que tu eusses valu. Tu possèdes. Que je vaille. J’avais noirci. Tu émouvais. Tu pries. Tu enseignes. Tu auras dîné. Je monterais. Tu eusses cacheté. Il envoie. Je devance. Tu protégeas. Il avait trahi. Tu souffris. Il a cueilli. J’eus vu. Tu aperçus. Prévois. Qu’il veuille. Qu’elle voulût. Je suppliai. Tu remercies. Sache. Je vais. J’enverrai. Tu acquerras. Il ment. Que je connusse. Elle aurait offert. Je sers. Il bout. Je pars.
Les verbes sont au présent de l’infinitif; faites-les accorder avec les sujets, et mettez-les au temps indiqué en tête de chaque paragraphe:
453.—Je répondre. Tu entendre. Il vaincre. Nous absoudre. Elle peindre. Vous contraindre. Je feindre. Il rompre. Vous faire. Vous dire. Vous médire. Vous contrefaire. L’écho répondre. La chaleur corrompre la viande. Tous les fleuves se perdre dans la mer. A l’œuvre, on connaître l’artisan. Les bons comptes faire les bons amis. Nous nous résoudre difficilement à mourir. Les hommes naître, croître et mourir. Qui trop embrasser, mal étreindre. Les vices atteindre bien vite l’oisiveté. Quand la défiance naître, l’amitié disparaître. L’éléphant craindre le serpent. Le temps paraître court à ceux qui travailler. Le soufre ne se dissoudre pas dans l’eau.
454.—Tu défendre. Vous rire. Je revendre. Il corrompre. Elle méconnaître. Nous convaincre. Tu croire. Je croître. Il comprendre. Tu perdre au jeu. La fourmi dire à la cigale: «Que faire-vous au temps chaud?» Les Romains s’adjoindre les peuples qu’ils vaincre. Au moyen âge, on moudre le blé au moulin seigneurial, et on cuire le pain au four banal. Les anciens croire que la terre être plate. Les Grecs descendre des Égyptiens. Comme nous rire de bon cœur, quand nous être à l’école! Corneille et Descartes vivre sous Louis XIII. En 1792, tous les hommes valides s’inscrire comme volontaires.
455.—Je répandre. Tu refondre. Nous répondre. Elle rendre. Vous faire. Il détordre. Tu démordre. Vous sourire. Vous confondre. Nous connaître. Vous déplaire. Tu naître. Je coudre. Tu peindre. Villars vaincre à Denain. François II ne vivre que seize ans. Le peuple de Paris assiéger, prendre et détruire la Bastille. Perrault écrire des contes amusants. Charlemagne résoudre de vaincre les Saxons, et il les vaincre. Napoléon 1er naître en Corse, battre les ennemis de la France, être nommé consul, puis empereur, combattre contre toute l’Europe, conduire bien souvent ses soldats à la victoire, être vaincu à son tour et mourir à Sainte-Hélène. Mazarin être un grand ministre, mais il accroître sa propre fortune aux dépens de l’État.
456.—Je surfaire. Il plaire. Elles convaincre. Il teindre. Vous reconnaître. Nous recoudre. Vous contraindre. Il remoudre. Nous lire. La nuit disparaître, le jour poindre, le soleil luire. La Fontaine écrire des fables charmantes. Jeanne d’Arc contraindre les Anglais à lever le siège d’Orléans. Raphaël peindre de belles fresques. Mansard construire les Invalides. Mirabeau et Danton être les plus célèbres orateurs de la Révolution. César écrire à Rome: je venir, je voir, je vaincre.
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Myosotis.
Ma fleur, d’un bleu pâle, s’agite
Au moindre vent, au moindre bruit;
Ma coupe d’or est si petite
Qu’une larme d’oiseau la remplit.
Je n’ai ni parfum, ni richesse,
Et si près de moi l’on s’empresse,
Si l’on m’interroge tout bas,
C’est que ma corolle inquiète,
En songeant aux absents, répète
Ces trois mots: Ne m’oubliez pas!
A. Spinelli.
Ces mots: «Ne m’oubliez pas» tirent leur origine d’une touchante légende. Deux fiancés se promenaient avec leur famille sur les bords du Danube. Une fleur d’un bleu céleste se balance sur les vagues, qui semblent prêtes à l’entraîner; la jeune fille admire son éclat et plaint sa destinée: aussitôt le fiancé se précipite, saisit la tige fleurie et tombe dans les flots. Par un dernier effort, il jeta la fleur sur le rivage et cria en disparaissant pour jamais: «Ne m’oubliez pas!»
Exercice 457.—Indiquez la nature, le mode et le temps des verbes contenus dans cette dictée, et dites à quel groupe ils appartiennent.
Exercice 458.—Analysez tous les mots en italique de cette poésie.
459.—Je refondre. Vous répandre. Tu répondre. Elle tordre. Nous confondre. Il mordre. Nous confire. Vous joindre. Ils surfaire. Tu faire. Nous moudre. Ils absoudre. Je découdre. Nous accroître notre bien. Vous reconnaître vos torts. Qui vivre voir. Rire bien qui rire le dernier. Jamais la dispute ne convaincre personne. Nous plaire plus par ce que nous faire que par ce que nous dire. Les hâbleurs promettre toujours plus qu’ils ne tenir. Tu connaître un arbre à ses fruits. A table vous attendre qu’on vous serve, vous ne répandre pas de sauce sur la nappe, vous ne boire pas de vin pur, vous n’interrompre personne et vous répondre poliment à tout ce qu’on vous demander.
460.—Il vendre. Tu tordre. Je vaincre. Ils plaire. Nous boire. Vous construire. Je moudre. Vous absoudre. Ils éteindre. Les avares tondre un œuf. Si vous luttiez, vous vaincre. Vous ne convaincre jamais un entêté. Ceux qui feindre une chose et qui en faire une autre être perfides et méchants. Les flatteurs corrompre le meilleur naturel. Si ma patrie était attaquée, je la défendre avec courage.
461.—Faire tes devoirs. Faire nos devoirs. Faire vos devoirs. Apprendre tes leçons. Apprendre nos leçons. Apprendre vos leçons. Défendre votre ami absent. Coudre ton cahier. Ne médire pas de votre prochain. Ne dire que ce que vous pensez. Enfants, ne contrefaire pas les infirmes. Ne dire pas tout ce que nous faisons, mais faire tout ce que nous disons. Tordre ton linge, puis étendre-le. Mon ami, ne prendre jamais le bien d’autrui. Écolier, entendre bien ma question, comprendre-la et répondre. Enfants, ne répondre pas avec aigreur.
462.—Que je perdre. Que nous sourire. Que tu rompre. Qu’ils rire Que tu résoudre. Que nous moudre. Qu’elle contraindre. Que vous contrefaire. Que je comprendre. Qu’ils convaincre. Que nous croire. Que nous croître. Que je boire. Qu’elle plaire. Qu’ils paître. Que les devoirs te plaire ou te déplaire, fais-les. Vivre la patrie! Il faut que vous absoudre l’innocent. Il est nécessaire que vous vous conduire bien. Il n’y a que les punitions qui faire travailler les paresseux. Il faut que nous vaincre notre nonchalance. Que votre devoir être bien fait.
463.—Il fallait que tu répondre, que nous entendre, que je revendre, qu’il interrompre, que je tendre, que vous écrire, que tu apprendre, qu’elles lire. On désirerait que je défendre le faible, que vous répondre poliment, que vous rire moins haut, que tu entendre l’explication, qu’elle paraître à table, qu’ils confondre le coupable. Il serait bon qu’elle apprendre mieux, que Paul lire couramment, qu’il écrire plus vite, qu’il résoudre ses problèmes, qu’il vaincre sa paresse, que nous peindre avec goût, que vous comprendre bien, qu’il s’instruire toujours.
464.—Croire. Croître. Paraître. Dire. Moudre. Absoudre. Teindre. Maudire. Coudre. Convaincre. Peindre. Exclure. Craindre. Vaincre. Prendre. Jeanne Hachette s’illustra en défendre Beauvais. Les chiens lapent en boire. En lire les bons livres, nous deviendrons meilleurs.
465.—Connaître. Coudre. Craindre. Croire. Croître. Dire. Faire. Joindre. Maudire. Mettre. Moudre. Naître. Taire. Nuire. Paraître. Peindre. Plaire. Prendre. Pendre. Feindre. Fruits confire. Pommes de terre frire. Ennemis vaincre. Pages bien écrire et bien lire.
Exercice 466.—Devoir à mettre au pluriel:
Je nais. Que je croisse. Tu croyais. Je vaincs. Il naquit. Que je croie. J’admis. Il avait bu. J’eusse remis. Bois. Écris. Tu lis. Je gratifiais. Je lus. Tu as repris. Qu’il prédît. Qu’il ait conclu. Je crains. Recouds. Il déteint. Il prend. Tu plairas. Ne médis pas. Je redois. Que j’aperçusse. Que tu aies voulu. Qu’il ait valu. Qu’il puisse. Je pars. Que tu meures. Tu conquerrais. Elle cueille. Il a chéri. J’avais rajeuni. Tu achèves. Qu’il enlevât. Que je dévide. J’entonnerais. J’aurais cacheté. Que je balaye. Tu auras filé. Il eut calomnié. Il eût chanté. Il approuva. Que tu appuies. Je finissais. Que je conduise.
Exercice 467.—Donnez le contraire des mots en italique:
La justice doit condamner les coupables. Le soleil baisse. Le mauvais écolier chagrine ses parents. Évitez la société des méchants. On retient ce que l’on a bien appris. Le bonheur allonge la vie. La bonne foi débrouille les affaires les plus compliquées. La main qui hait le travail produit l’indigence. A la ville on se couche tard. On loue la modestie du savant. L’enfant qui obéit à ses parents et qui les respecte sera un bon citoyen. Lorsque le soleil est levé, les chauves-souris rentrent dans leurs trous. Les petits États se fortifient par la concorde. Le pauvre vend le nécessaire. Le travail fortifie et délasse le corps. L’infortune fait fuir les faux amis. Une âme ingrate oublie les services. Cherchez toutes les occasions de bien faire. Honte au mauvais cœur. qui se réjouit du malheur d’autrui! L’aigreur révolte les caractères les plus doux. La reconnaissance ennoblit l’homme.
LECTURE et DICTÉE.—Le Fromage.
Deux chats avaient volé un fromage. Ne se fiant pas à leur honnêteté pour en opérer un partage équitable, ils remirent à un singe cette tâche délicate. C’était un autre fripon. Celui-ci parut néanmoins vouloir faire scrupuleusement son devoir. Aussi, après avoir coupé le fromage en deux, il mit chaque morceau dans le plateau d’une balance. L’une de ces deux parts pesait plus que l’autre; vite, le maître grimacier y planta ses dents pour obvier à cette disproportion. L’autre morceau devint à son tour trop pesant; le singe le rapetissa par le même procédé. Comme il ne parvenait pas à établir un équilibre complet entre les deux plateaux, il répéta plusieurs fois l’opération. Les chats, voyant leur proie tomber presque à néant, s’aperçurent un peu tard qu’il eût mieux valu s’entendre entre eux, et réclamèrent ce qui restait du fromage. «Tout beau! messieurs! s’exclama le singe; la peine que j’ai prise ne vaut-elle pas un salaire?» Cela dit, il mangea la dernière bouchée.
Cette fable nous enseigne d’abord que le bien mal acquis ne profite jamais. Elle nous montre ensuite que les fripons s’accordent rarement entre eux. Enfin, et surtout, elle nous fait voir qu’il faut, autant qu’on peut, fuir les procès.
C. A., d’après La Motte.
Exercice 468.—Indiquez la nature, le mode et le temps des verbes contenus dans cette fable. Dites à quel groupe ils appartiennent.
Exercice 469.—Remplacez les mots en italique par un synonyme.
Exercice 470.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Le participe est un mode du verbe qui exprime à la fois une action (ou un état) et une qualité. Il participe donc de la nature du verbe et de celle de l’adjectif.
Il y a deux temps du participe: le participe présent et le participe passé.
Le participe présent exprime une action présente; il est toujours terminé en ant: dormant, travaillant.
Le participe présent tient du verbe ou de l’adjectif.
Le participe présent tient du verbe quand il marque l’action. Alors il est invariable, et on peut le remplacer par un autre temps du verbe, précédé de qui, comme, lorsque, etc. Ex.: On aime les enfants obéissant aux volontés de leurs parents.
C’est-à-dire qui obéissent aux volontés de leurs parents.
Le participe présent tient de l’adjectif quand il marque l’état; on peut le remplacer par un adjectif qualificatif quelconque. Alors il est variable et s’accorde en genre et en nombre avec le nom dont il exprime la manière d’être. Ex.: On aime les enfants obéissants.
C’est-à-dire on aime les enfants soumis, appliqués, etc.
1º Tout mot en ant qui est ou peut être précédé du verbe être est un adjectif verbal et variable. Ex.: Cette personne est obligeante.
2º Tout mot en ant qui a un complément direct ou indirect, ou qui est précédé de la préposition en, exprimée ou sous-entendue, est un participe et reste invariable. Ex.: Cette personne, obligeant tous les malheureux, est vraiment charitable. Ces taupes, nuisant aux prairies, seront détruites. C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Il est également invariable s’il est suivi d’un adverbe. Ex.: Ces élèves travaillant bien seront récompensés.
Questionnaire: Qu’est-ce que le participe?—Combien y a-t-il de sortes de participes?—Qu’exprime le participe présent?—Quand le participe tient-il du verbe? Quand tient-il de l’adjectif?—Quelles remarques faites-vous sur la variabilité des mots en ant?
Exercice 471.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Ces enfants sont caressant. La prairie est couverte d’agneaux bondissant. Je voyais les agneaux bondissant sur l’herbe. Le champ de bataille était encombré de morts et de mourant. Honneur aux guerriers mourant au champ d’honneur! On déteste les personnes contrariant tout le monde. On n’aime pas les personnes contrariant. Ne vous engagez pas sur cette mer mugissant. On entendait au loin la mer mugissant avec force. Des gens obligeant quelquefois peuvent n’être pas des personnes obligeant. Il y a de jolies étoffes changeant. On fabrique des étoffes changeant de couleur. On trouve peu d’ouvrages intéressant l’esprit et le cœur. On a écrit des histoires intéressant. On voit des pantins se livrant à des exercices divertissant.
LECTURE et DICTÉE.—Le Chien et le Chat.
Exercice 472.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Pataud, bon gros chien habitant seul avec son maître, vit un jour amener au logis un nouveau commensal, un chat nommé Raton. Pataud était d’une nature accueillant; aussi reçut-il fort bien le nouvel arrivant, et voilà les deux bêtes jouant, se poursuivant, s’atteignant, se fuyant, se rejoignant, roulant ensemble. Pataud se conduisait en bon camarade; Raton, au contraire, bien que jurant qu’il ne cherchait pas à faire mal, se servait, tout en s’amusant, tantôt de ses griffes, tantôt de ses dents. Pataud s’arrêta. «Eh quoi! Pataud, je te vois faisant la mine? dit le chat en s’étonnant. Ne sais-tu pas que seuls les sots vont se fâchant quand on badine? Ne me considères-tu pas comme étant ton ami?—Prends un nom convenant mieux à ton humeur maligne, répond Pataud en grondant. Je préfère un ennemi me déclarant et me faisant la guerre avec franchise à un ami qui m’égratigne en se jouant.»
C. A., d’après Arnault.
Exercice 473.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 474.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Des chiens courant. Des chiens courant après le gibier. Votre question est embarrassant. La demande embarrassant le coupable, il ne répondit pas. On voit des hommes rampant pour arriver aux honneurs. Il y a des plantes et des bêtes rampant. J’aime à voir les oiseaux donnant à leurs petits tremblant les premières leçons de vol. Il y a des personnes brillant, mais brillant d’un faux éclat. La bête, rugissant avec fureur, lançait des regards étincelant. La lionne rugissant bondit sur les chasseurs. Une physionomie riant. Des enfants riant toujours. Les eaux dormant ne tardent pas à devenir croupissant. Les enfants aimant l’étude feront des progrès surprenant. Le renard dit: «Vous leur fîtes, Seigneur, en les croquant, beaucoup d’honneur.»
La variabilité du participe passé est soumise à trois cas généraux et à plusieurs cas particuliers.
1er CAS GÉNÉRAL
Le participe passé employé sans auxiliaire s’accorde (comme l’adjectif) en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte: des fleurs parfumées; une maison brûlée.
Le participe passé parfumées est au féminin pluriel parce qu’il se rapporte à fleurs, qui est au féminin pluriel.—Le participe passé brûlée est au féminin singulier parce qu’il se rapporte à maison, qui est au féminin singulier.
Questionnaire: A combien de cas est soumise la variabilité du participe passé?—Comment s’accorde le participe passé employé sans auxiliaire?
Exercices 475 et 476.—Corrigez les participes, s’il y a lieu:
475. Enlevé par les deux canards, la tortue voyagea dans les airs. La récréation fini, reprenez votre travail avec ardeur. Les bonnes actions caché sont les plus estimables. Les ennemis battu ont pris la fuite. L’aumône fait avec discrétion est la meilleure. Des bienfaits reproché sont des bienfaits perdu. Ne regrettez pas les moments consacré à l’étude. La Belgique est une contrée bien cultivé. Les eaux croupi sont malsaines. Les fleurs et les fruits cueilli, les jardins sont tristes. Voilà des leçons bien su, bien répété et bien compris. Les lacs et les marais desséché par le soleil. L’utile et l’agréable réuni font un tout parfait. Quel triste et lugubre tableau représente la campagne ravagé!
476. Pris à Compiègne, Jeanne d’Arc, vendu aux Anglais, périt brûlé à Rouen. Grossi par la Dordogne, la Garonne prend le nom de Gironde. Un mensonge couvert par un autre mensonge, c’est une tache remplacé par un trou. L’heure mal employé ne se retrouve jamais. On voit en hiver les forêts dépouillé par les frimas, et en été, les coteaux et les plaines doré par les moissons. Chien hargneux a toujours l’oreille déchiré. Les guerres de religion terminé, Henri IV s’occupa de relever la France meurtri. Mal chaussé, mal habillé, mal nourri, mais électrisé par l’amour de la patrie menacé, les soldats de la République vainquirent l’Europe ligué contre eux. L’Amérique découvert, les transactions commerciales de l’Europe, jusque-là peu développé, prirent une grande extension. La France bien arrosé, bien cultivé, situé dans la zone tempéré, est une des contrées les plus favorisé de la nature.
IIe CAS GÉNÉRAL
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. L’Amérique a été découverte par Christophe Colomb.
Le participe passé découverte est au féminin singulier, parce que Amérique, sujet du verbe, est au féminin singulier.
Questionnaire: Comment s’accorde le participe passé conjugué avec être?
Exercices 477 et 478.—Corrigez les participes, s’il y a lieu:
477. Les condors sont cité comme les plus grands et les plus forts des oiseaux; des enfants de dix ans peuvent être enlevé par eux. La terre est éclairé par le soleil. La France est divisé en départements. Les deux Corneille sont né à Rouen. La flotte française fut défait à Trafalgar. La culture de la pomme de terre fut développé en France par Parmentier. Les jours et les nuits sont dû au mouvement de la terre sur son axe. Les fleurs ont été créé pour servir de parure à la terre. La Gaule a été plusieurs fois envahie par les Barbares. Les armées romaines furent plusieurs fois vaincu par Annibal. Les Suisses sont attaché à leur pays; ils aiment leurs montagnes avec leurs sommets couvert de neige. Toute matière métallique placé sur le passage de la foudre est fondu et volatilisé. La Perse fut conquis par Alexandre le Grand. Les courges et les concombres sont très varié. L’intention est réputé pour le fait.
478. L’Algérie n’a été à peu près conquis qu’après quinze ans de lutte. La charrue a été perfectionné par Mathieu de Dombasle. La Calabre est fréquemment ravagé par des tremblements de terre. Les racines sont chargé de puiser dans le sol les matières nécessaires à l’existence des plantes. La Prusse a été fondé par Frédéric le Grand. Les sciences et les arts sont né dans les nations libres. Le papier et le verre n’étaient pas connu des anciens. Animé d’une ardeur extrême, nos soldats sont monté à l’assaut de la redoute, qui a été emporté avant même que l’ennemi eût l’idée qu’elle pouvait être attaqué. Les fleuves de l’Afrique sont infesté de crocodiles. Les prairies artificielles sont composé de trois espèces de trèfles. Les marées sont causé pat la double action combiné de la lune et du soleil. Voltaire et Jean-Jacques Rousseau sont tous deux mort la même année. La garance est employé comme substance tinctoriale depuis la plus haute antiquité.
IIIe CAS GÉNÉRAL
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre avec son complément direct, quand ce complément le précède. Ex.: Je me rappelle l’histoire que j’ai lue.
Le participe passé lue s’accorde avec son complément direct que (laquelle histoire) qui le précède.
Le participe reste invariable:
1º Si le complément direct le suit: Nous avons lu une histoire. (Lu est invariable, parce que le complément direct histoire est placé après le participe.)
2º S’il n’a pas de complément direct: J’ai lu. (Le participe passé lu est invariable, parce que le verbe n’a pas de complément direct.)
Remarque.—Les verbes intransitifs n’ayant jamais de complément direct, le participe passé de ces verbes conjugués avec avoir est toujours invariable: Ces histoires nous ont plu.
Dans ces phrases: les nuits qu’ils ont dormi..., les mois qu’il a vécu, les participes passés dormi, vécu sont invariables, parce qu’ils appartiennent à des verbes intransitifs. Le que représente un complément circonstanciel: les nuits pendant lesquelles ils ont dormi, les mois pendant lesquels il a vécu...
Toutefois les verbes de ce genre peuvent, dans certains cas exceptionnels, être employés activement. (V. p. 126.)
Questionnaire: Comment s’accorde le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir?—Quand est-il variable?—Dans quel cas reste-t-il invariable?—Quelle remarque faites-vous sur les participes passés des verbes intransitifs?
Exercice 479.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Richelieu a fondé l’Académie française. La vertu a toujours fait le bonheur de ceux qui l’ont pratiqué. Ce matin, nous avons écrit à nos parents éloigné. L’esprit arrange les choses que le génie a trouvé. La famine a ravagé plusieurs fois la France au moyen âge. Ne divulguez jamais les secrets qu’on vous a confié. Le Français Cros et l’Américain Edison ont inventé le phonographe. Les femmes Spartiates se glorifiaient des blessures qu’avaient reçu leurs fils. Nous avons couru à perdre haleine. Les dangers que nous avons couru sont nombreux. Que de richesses la mer a englouti! Voltaire a composé tant de volumes que peu d’hommes les ont tous lu. L’exagération des éloges a toujours nui à celui qui les a donné et à celui qui les a reçu. Henri IV a sagement administré la France; les douze ans qu’il a régné, après la paix de Vervins, ont été une période de calme et de repos.
Exercices 480 et 481.—Corrigez les participes, s’il y a lieu:
480. Beaucoup de fleuves ont plusieurs fois déplacé leur cours. Le dévouement de d’Assas est un des plus beaux dont l’histoire nous ait conservé le souvenir. La foudre a écrasé deux maisons. La foudre est tombé sur deux maisons qu’elle a écrasé. Les bonnes nouvelles sont toujours bien accueilli. Colomb croyait à l’existence d’une terre inconnu avant de l’avoir découvert. Développons les sentiments d’humanité que la nature a gravé en nous. Les lois de l’attraction étaient pressenti par le savant anglais Newton avant qu’il les eût formulé.
481. L’oiseau-mouche et le colibri se ressemblent tellement qu’on les a confondu sous un même nom. On contemple avec admiration les mille découvertes qu’a fait la science. Avec une puissance moins contesté, Richelieu eût trouvé peut-être dans la magnanimité la force qu’il a cherché dans la terreur. Les louanges qu’a dicté le cœur sont ordinairement des louanges mérité. Les beaux vers que nous a légué Racine et la prose harmonieuse que nous a laissé Fénelon ont orné notre esprit et enrichi notre mémoire. Charlemagne a créé des écoles. Une bonne action est récompensé par le mérite qu’on a de l’avoir fait.
LECTURE et RÉCITATION.
Exercice 482.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
A la bataille de Jemmapes, que Dumouriez avait engagé contre les Autrichiens, une colonne française, soulevé par l’enthousiasme, défila devant le général Dampierre. Au milieu des conscrits, un vieillard fut remarqué par l’officier républicain; les larmes qu’il avait versé et qui avaient bouleversé sa figure, les coups dont il se frappait la poitrine, l’avaient désigné à son attention. «Qu’as-tu, mon ami? lui demanda Dampierre étonné. L’heure à laquelle les braves sont conduit à la victoire me semble mal choisi pour s’attrister.—O mon fils! disait tout bas le vieillard consterné, pourquoi faut-il que cette heure glorieuse soit empoisonné pour moi par la pensée de ta honte!» Et il raconta au général que son fils, enrôlé dans un bataillon, avait déserté le drapeau. Alors lui-même était parti pour rendre à la patrie la recrue qu’elle avait perdu par la lâcheté de ce jeune homme.
Ce trait, digne des anciens Romains, fut consigné dans les proclamations adressé par Dumouriez à son armée. Les jeunes soldats, quand on les en eut instruit, voulurent saluer ce vétéran qui donnait son sang pour que la faute de son fils fût lavé. Et ils pensaient à leur père en le voyant.
C. A., d’après Lamartine.
Exercice 483.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 484.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Les enfants de Clodomir, devenu orphelins, furent tué par leurs oncles Childebert et Clotaire. La fermeté uni à la douceur est une barre de fer entouré de velours. La rosée féconde du matin a ranimé les plantes qu’avait flétri l’ardeur d’un ciel embrasé. Les ronces, toutes chargé de flocons de laine qu’y ont laissé les brebis, s’empourprent, quand la saison est venu, de petites mûres sauvages. Linné a étudié l’organisation des végétaux; il les a classé et décrit. De toutes les langues qu’ont parlé les nations puissantes, et qui ont atteint une perfection remarquable, aucune n’a mis à se constituer autant de siècles que la langue française. La planète que nous habitons a éprouvé des révolutions qui l’ont sensiblement modifié.
LECTURE et DICTÉE.—L’Afrique.
Exercice 485.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
L’Afrique est trois fois plus grande que l’Europe et cinquante-sept fois plus étendu que la France. Elle est resté longtemps à peu près inconnu; mais aujourd’hui les nations européennes sont installé sur presque tout son littoral. La première place y est tenu par la France et l’Angleterre. Elles en occupent les points principaux. L’existence de grands lacs a été constaté dans le centre. L’imagination est émerveillé par les déserts immenses que l’on a découvert en Afrique, par les longs et larges fleuves qu’on y a vu, tout infesté de crocodiles et d’hippopotames, enfin par les vastes forêts peuplé de fauves, de singes et de serpents. La poudre d’or, les diamants, le cuivre, le plomb, la houille, sont répandu dans ce pays; on y trouve des arbres immenses, tels que le mancenillier, le baobab, le dragonnier, ainsi que l’olivier, l’oranger, le figuier, le caféier, le poivrier, le dattier, le palmier, le cotonnier, le chêne-liège, le cocotier, l’indigotier, la canne à sucre, l’alfa, soit que ces plantes y poussent naturellement, soit qu’on les y ait importé et qu’elles y soient cultivé. Aux animaux que nous avons déjà cité doivent être joint l’éléphant, le rhinocéros, la girafe, le buffle, le lion, le léopard, la panthère, l’hyène, le zèbre, l’antilope, le chacal, le dromadaire, le gorille, l’autruche, les perroquets et les oiseaux d’une variété in fini. L’Afrique est une région fort riche: on l’a colonisé et exploité depuis peu, et les plus brillants résultats sont attendu des efforts soutenu des Européens. L’Algérie, le Sénégal, une partie de la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Dahomey, le Congo, Djibouti, Madagascar, les îles Comores et l’île de la Réunion sont possédé par la France; en outre, notre protectorat est reconnu sur la Tunisie et le Maroc.
C. A.
Exercice 486.—Reproduisez de mémoire cette étude sur l’Afrique.
CAS PARTICULIERS.
Le participe passé suivi d’un infinitif est variable s’il a pour complément direct le pronom qui précède; ce pronom fait alors l’action marquée par l’infinitif. Ex.: Les fruits que j’ai vus mûrir.
On peut dire: les fruits que j’ai vus mûrissant. C’étaient les fruits qui mûrissaient. Que, mis pour fruits, faisant l’action de mûrir, est complément direct de vus.
Le participe passé est invariable s’il a pour complément direct l’infinitif; alors le pronom ne fait pas l’action exprimée par l’infinitif. Ex.: Les fruits que j’ai vu cueillir.
On ne peut pas dire: les fruits que j’ai vu cueillant. Ce n’étaient pas les fruits qui cueillaient. Que, mis pour fruits, ne faisant pas l’action de cueillir, est complément de cueillir et non de vu.
En résumé, le participe passé suivi d’un infinitif s’accorde toujours avec le mot qui fait l’action marquée par l’infinitif, si ce mot le précède[32].
Les participes qui ont pour complément direct un infinitif sous-entendu ou une proposition sous-entendue sont toujours invariables. Ex.: Il n’a pas payé toutes les sommes qu’il aurait dû (sous-entendu payer). Je lui ai rendu tous les services que j’ai pu (sous-entendu lui rendre). Je lui ai chanté tous les morceaux qu’il a voulu (sous-entendu que je lui chante).
Le participe passé fait suivi d’un infinitif est toujours invariable. Ex.: La maison que j’ai fait bâtir.
Questionnaire: Quand le participe passé, suivi d’un infinitif, est-il variable?—Quand est-il invariable?—Lorsque l’infinitif est sous-entendu, que devient le participe?—Quelle remarque faites-vous sur le participe passé fait?
Exercice 487.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Nous arrosons les fleurs que nous avons vu naître. Vous avez mangé les cerises que vous avez vu cueillir. Il faut croire au mérite de ceux que l’on a entendu louer par leurs ennemis. Votre maison, je l’ai vu bâtir, et je l’ai vu tomber en ruines moins de dix ans après. Les chevaux que nous avons vu naître dans le pré, nous les avons vu ramener à la ferme. La chanson que j’ai entendu chanter est fort agréable. Les oiseaux que nous avons entendu chanter sont parti vers d’autres climats. Les hommes n’ont jamais plus admiré les singes que quand ils les ont vu imiter les actions humaines. Ces arbres nous les avions vu planter, nous les avons vu mourir. La maison que j’ai fait construire est situé sur une colline très élevé. Je lui ai écrit toutes les lettres que j’ai pu. Les arbres que j’ai fait planter ont été détruit par la gelée. Petites fleurs, je vous ai semé, je vous ai vu naître.
LECTURE et DICTÉE.—Les Croisades.
Exercice 488.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Pendant les croisades, ces expéditions lointaines que l’on a vu entreprendre par l’Occident contre l’Orient, des sommes considérables furent dépensé et beaucoup de sang fut répandu. Les résultats que l’on avait voulu obtenir ne furent pas atteint; mais ces guerres en eurent d’autres auxquels on n’avait pas songé. La France, que sa générosité a toujours fait participer aux grandes entreprises, prit part à toutes les croisades, la cinquième et la sixième excepté. Celles-ci furent conduit par des princes étrangers. La septième et la huitième, dirigé par saint Louis, furent désastreuses. Combien de ceux que l’on avait vu partir rempli d’espérance ne sont jamais revenu! De combien n’a-t-on jamais plus entendu parler! Mais des conséquences heureuses, que l’on n’avait pas prévu, découlèrent de ces expéditions: l’Europe débarrassé d’une foule de brigands, les Français du Nord rapproché de ceux du Midi, le commerce et l’industrie grandi, des produits et des plantes inconnu introduit en Occident, tels sont les bienfaits dû aux croisades. En outre, elles ont favorisé l’émancipation des petites classes sociales. Les seigneurs, en effet, furent obligé de se procurer de l’argent, et, dans ces circonstances, on les a vu vendre la liberté aux serfs et des franchises aux communes.
C. A.
Exercice 489.—Reproduisez de mémoire la dictée ci-dessus.
Exercice 490.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Aimez toujours vos parents; souvenez-vous de la peine qu’ils ont eu à vous élever. La grandeur d’une offense n’est bien connu que par celui qui l’a fait ou par celui qui l’a reçu. Certains perroquets redisent nettement les mots qu’ils ont entendu prononcer. Les faits sont souvent dénaturé en passant par plusieurs bouches. Les belles espérances qu’avaient fait naître les premières mesures pris par Charles VI se sont bien vite évanoui. Colbert avait fait tous les efforts qu’il avait pu pour empêcher la révocation de l’édit de Nantes. La cigogne porte ses petits sur ses ailes et on l’a vu périr plutôt que de les abandonner; on l’a vu aussi donner des marques d’attachement aux hôtes qui l’avaient accueilli. La fauvette que j’avais entendu chanter est parti.
Les verbes pronominaux se conjuguent dans leurs temps composés avec l’auxiliaire être; mais cet auxiliaire être est mis pour l’auxiliaire avoir. Ex.:
Je me suis consolé | mis pour: | j’ai consolé moi. |
Tu t’es réjoui | — | tu as réjoui toi. |
Paul s’est bien conduit | — | Paul a bien conduit lui. |
Le participe passé d’un verbe pronominal s’accorde avec son complément direct, si ce complément le précède. Ex.: Les lettres que Paul et Pierre se sont écrites sont aimables.
Il reste invariable si le complément direct le suit ou s’il n’a pas de complément direct. Ex.: Paul et Pierre se sont écrit des lettres aimables. Paul et Pierre se sont écrit.
Remarques.—1º Dans les verbes intransitifs employés pronominalement, le pronom est complément indirect, par conséquent le participe est invariable. Ex.: Ils se sont nui (ils ont nui à eux).
2º Les participes passés des verbes transitifs indirects employés pronominalement restent toujours invariables. Ex.: Ils se sont ri de mes efforts. Ils se sont plu à me tourmenter.
Le participe passé des verbes impersonnels est toujours invariable. Ex.: Les chaleurs qu’il y a eu étaient intolérables.
Les verbes faire, avoir sont transitifs de leur nature, mais ils deviennent impersonnels quand ils sont précédés du pronom indéterminé, neutre il. Ex.: Les chaleurs qu’il a fait; les inondations qu’il y a eu.
Questionnaire: Comment s’accorde le participe passé des verbes pronominaux?—Quelle remarque faites-vous sur le participe passé des verbes impersonnels?
Exercice 491.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Paul et Pierre se sont corrigé. Paul et Pierre se sont corrigé les devoirs. L’aveugle et le paralytique se sont prêté une mutuelle assistance. Beaucoup qui s’étaient endormi riches se sont réveillé pauvres. Les troupes de François de Guise se sont emparé de Calais. Les premiers croisés ont attaqué Jérusalem où s’étaient réfugié les musulmans des environs. Beaucoup de rois se sont repenti d’avoir mis leur confiance dans les grands; peu de s’être fié à leur peuple. Les inondations qu’il y a eu ont causé de grands ravages. Sans cesse pourchassé, les baleines se sont enfui de nos parages et se sont réfugié au milieu des glaces polaires. Les chaleurs qu’il a fait ont desséché la terre. Nous nous sommes souvenu de nos jeunes années et ces doux souvenirs nous ont rajeuni. Les trois fils de Saturne se sont partagé le domaine de l’univers. La meilleure réputation est celle qu’on s’est acquis soi-même. Que d’hommes se sont perdu par leur ambition!
Exercice 492.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
La jeune Blandine, conduit au milieu du cirque, fut attaché à un poteau et livré aux bêtes féroces qui ne la touchèrent pas; cinglé alors de coups de fouet, elle fut enfermé dans un filet, puis abandonné à la merci d’un taureau furieux; elle eut enfin la gorge coupé par le bourreau. Nous nous sommes assuré qu’ils avaient tort. Les Français s’étaient ouvert une retraite glorieuse par la victoire de Hanau. La Neustrie et l’Austrasie se sont déchiré dans une lutte implacable. On a trouvé en Auvergne des volcans qui se sont éteint. Les tours féodales qui s’étaient élevé sur les collines étaient presque toutes devenu de vrais nids d’oiseaux de proie. L’armée de Philippe Auguste et celle des alliés s’étaient rencontré à Bouvines.
LECTURE et DICTÉE.—Réflexions.
Exercice 493.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Enfants, dans les années qui se sont écoulé jusqu’ici, vous vous êtes vu entouré d’affection et de sollicitude non seulement par votre famille, mais par tous ceux qui, de près ou de loin, se sont occupé de votre enfance. Vous êtes-vous demandé parfois pourquoi cette protection de tous les instants? C’est parce que, sur vos jeunes têtes, est placé l’espérance de l’avenir. Vous êtes-vous aussi interrogé quelquefois pour savoir si, de votre côté, vous répondiez bien à tout ce qui était attendu de vous? Les leçons que l’on vous a fait apprendre, les avez-vous retenu? Les bons préceptes que l’on vous a inculqué, les avez-vous gravé dans vos cœurs? Ne vous a-t-on jamais vu jouer quand il fallait travailler, rire quand vos efforts et votre attention étaient sollicité par une occupation sérieuse?... Réfléchissez à cela, et surtout évitez de retomber dans les fautes que vous avez commis. Pensez-y bien: les heures qui se sont envolé ne reviendront plus; et si elles n’ont pas été bien rempli, vous vous êtes préparé de cruels regrets, peut-être même des remords. C. A.
Exercice 494.—Expliquez l’orthographe des participes en italique.
Le participe passé précédé de le peu est variable si le peu signifie une petite quantité, une quantité suffisante. Ex.:
Le peu d’attention que vous avez apportée à cette leçon vous a suffi pour la comprendre.
C’est l’attention que vous avez apportée, quoique vous en ayez apporté peu, qui vous a suffi pour comprendre la leçon; le participe passé apportée s’accorde avec son complément direct que, mis pour attention qui exprime l’idée principale.
Le participe passé reste invariable si le peu signifie le manque, l’insuffisance. Ex.:
Le peu d’attention que vous avez apporté à cette leçon vous a empêché de la comprendre.
Vous n’avez pas apporté d’attention à la leçon, ou vous en avez apporté trop peu, et c’est cela qui vous a empêché de la comprendre; la pensée s’arrête donc sur le peu qui exprime l’idée dominante, et le participe apporté s’accorde avec que mis pour le peu (le manque).
Questionnaire: Quand le participe passé précédé de le peu est-il variable?—Quand est-il invariable?
Exercice 495.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Le peu de bravoure que la nature a donné aux vautours fait de ces oiseaux des voleurs plutôt que des guerriers. On vous récompensera du peu de bonne volonté que vous aurez montré. Faire des fautes en écrivant, c’est montrer le peu d’instruction qu’on a reçu. Le peu de journées que vous avez consacré à l’étude et le peu de conseils que vous ont donné vos maîtres ont suffi pour vous faire regagner les semaines de travail que vous avez perdu. Le peu de discipline qu’avait gardé dans sa marche l’armée de Louis VII causa sa ruine. Tôt ou tard on regrette le peu d’instruction qu’on a reçu. Le peu de consolation que nous avons goûté, nous l’avons trouvé dans l’affection sincère de nos amis. Une conscience pure s’est toujours ri de la calomnie. Je n’ai jamais observé la plus simple corolle, que je ne l’ai vu composé d’une manière admirable. Richelieu employa au service de la France le peu de forces que lui avait laissé une longue maladie. Les bons livres que j’ai lu, les conseils que l’on m’a donné ont développé le peu de bonnes qualités que j’ai reçu de la nature.
Le participe passé placé entre deux que est invariable s’il a pour complément direct la proposition qui le suit. Ex.: Les embarras que j’avais prévu que vous auriez.
J’avais prévu quoi?—que vous auriez des embarras.
Nota.—Les phrases où se trouve un participe passé placé entre deux que sont correctes, mais peu harmonieuses; il est bon de les éviter.
Le participe passé précédé de le (l’), mis pour une proposition, a ce pronom pour complément direct, et, par conséquent, reste invariable. Ex.: La chose est plus sérieuse que nous ne l’avions pensé.
C’est-à-dire que nous n’avions pensé cela, qu’elle était sérieuse.
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Le participe passé précédé de en reste invariable quand il n’y a pas d’autre complément direct que le pronom en. Ex.: Tout le monde m’a offert des services, mais personne ne m’en a rendu.
Mais il est variable dans: J’ai écrit à Londres; voici les réponses que j’en ai reçues. (Que, représentant réponses, est complément direct et précède le participe.)
Le participe varie si le pronom en est précédé d’un adverbe de quantité, plus, combien, autant, etc.: Autant d’ennemis il a attaqués, autant il EN a vaincus.
Mais le participe reste invariable si l’adverbe suit le pronom en. Ex.: Quant aux belles villes, j’en ai tant visité...
Questionnaire: Que devient le participe placé entre deux que?—Que devient le participe précédé du pronom le?—Que devient le participe précédé du pronom en?
Exercice 496.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Cette entreprise n’a pas réussi comme je l’avais espéré. La lettre que j’ai présumé que vous recevriez est-elle arrivé? Le glaive a tué bien des hommes, la langue en a tué bien plus. Combien en a-t-on vu qui, du soir au matin, sont pauvres devenu pour vouloir trop tôt être riches! Les embarras que j’ai su que vous aviez ont accéléré mon départ. Cette opération n’était pas si difficile que nous nous l’étions figuré. L’infortune ne déshonore que ceux qui l’ont mérité. J’en ai beaucoup entendu de ceux qui parlent sans réfléchir. Autant de combats a livré Alexandre le Grand, autant il en a gagné. La poésie est plus sérieuse et plus utile qu’on ne l’a généralement cru.
Exercice 497.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
On pardonne aux enfants repentant les fautes qu’ils ont commis. Éveillé dès l’aurore, l’alouette chante le lever du soleil. Les polypiers sont assez résistant pour ne rien craindre des vagues mugissant. On montre l’égalité de deux triangles en les superposant. Les Russes et les Autrichiens furent vaincu à Austerlitz. On a retrouvé les ruines des villes de Pompéi et d’Herculanum qu’avaient englouti les cendres du Vésuve. Tout citoyen est obligé de se soumettre aux lois qu’a sanctionné la majorité. Pour pouvoir affirmer les choses, il faut les avoir vu s’accomplir réellement. L’invention de la boussole a fait faire de grands progrès à la navigation. Les sables se sont entassé au bord de la mer. On le punira du peu de bonne volonté qu’il a montré. Les marques d’honneur, les décorations payé ont toujours avili ceux qui les ont reçu et déshonoré ceux qui les ont accordé. Les généraux de la Révolution, inspiré par l’amour de la patrie, furent puissamment aidé par la tactique que Lazare Carnot avait adopté.
LECTURE et DICTÉE.—Le Héron.
Exercice 498.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Un jour, perché sur ses longues jambes, le héron, au long bec emmanché d’un long cou, s’en allait côtoyant une rivière. De nombreux poissons étaient venu jouer à la surface de l’eau. Aussi maintes carpes et maints brochets eussent été pris si le héron avait voulu. Mais le héron ne voulut pas; les heures de ses repas étant soigneusement fixé, les règles qui y présidaient étant sévèrement établi, pour rien au monde il ne les aurait enfreint. Cependant, quelques heures s’étant écoulé, l’appétit vint. L’oiseau, s’étant approché du bord, vit des tanches: il ne fut point tenté par cette proie, jugé par lui indigne de son palais délicat. La tanche rebuté, il trouva du goujon. «Du goujon! fit-il avec dédain; jamais les becs des hérons ne se sont ouvert pour si peu de chose.» Il fut obligé d’ouvrir le sien pour bien moins. Ne rencontrant plus aucun poisson, combien il regretta les goujons frétillant et les tanches grasses qu’il avait vu folâtrer à la portée de son bec et maintenant disparu! Pressé par la faim, il fut enchanté de prendre et de manger un limaçon. Il ne méritait pas mieux, après s’être montré si difficile.
Que de gens se sont trouvé réduit a des situations pénibles, pour avoir, guidé par un sot et ridicule orgueil, dédaigné le nécessaire agréable que la bonne fortune avait mis sur leur chemin!
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 499.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 500.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Les guerriers de Charles-Martel ont arrêté les Arabes et les ont vaincu à Poitiers. Une alliance qu’a fait la nécessité est peu solide. Les eaux dormant sont meilleures pour les chevaux que les eaux courant. Les pyramides qu’ont élevé les pharaons sont encore debout, malgré les quatre mille ans qu’elles ont duré. Les méchants se sont toujours vendu les services qu’ils se sont rendu. Le peu d’expérience que les Romains avaient acquis sur mer rassurait les Carthaginois. La France a fait à Victor Hugo des funérailles telles qu’aucun homme n’en a jamais eu. Les personnes prévenant sont généralement aimé. Les naturalistes nous ont peint les castors vivant en société dans un ordre parfait. Mme de Sévigné s’est rendu célèbre par la grâce et le naturel qu’elle a répandu dans les lettres qu’elle nous a laissé. Les cerises furent apporté d’Asie à Rome par le général romain Lucullus.
LECTURE et DICTÉE.—Les Roses.
Exercice 501.—Expliquez l’orthographe des participes suivants:
Au jardin, ce matin, j’avais cueilli des roses;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes,
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses, envolées,
Dans le vent, à la mer, s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée,
Et j’en garde sur moi l’odorant souvenir!
Mme Desbordes-Valmore.
Exercice 502.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Les services qui se sont fait trop attendre sont gâté quand ils arrivent. Bossuet a créé une langue que lui seul a parlé. Il y a en Afrique des hommes gémissant dans l’esclavage. La peine surmonté augmente le plaisir. Les Russes furent vaincu à Zurich par Masséna. Le Rhin se perd dans les sables qu’il a lui-même accumulé. Une chose commencé est à moitié fait. Les Tuileries, commencé sous Charles IX et lentement construit, furent abandonné par la monarchie qui leur préférait Versailles; devenu la résidence des souverains depuis l’Empire, elles furent incendié pendant la Commune. Les peuples barbares ont vaincu l’empire romain et se le sont partagé. Les trois fils de Philippe le Bel se sont succédé sur le trône. Les inondations qu’il y a eu en 1875 ont ravagé le midi de la France. Les arbres les plus élevé sont les plus exposé à la tempête. De tout temps, les conquérants ont causé la ruine des nations qu’ils ont vaincu et de celles qu’ils ont fait vaincre. L’histoire du Consulat qu’a écrit et publié Thiers est plus estimé que l’histoire de l’Empire composé par le même auteur.
Exercice 503.—Mettez les verbes au participe passé masc. sing.:
Nota.—Pour connaître l’orthographe du participe passé masculin, retranchez la lettre e de ce participe mis au féminin. Ex.: permise, permis; peinte, peint; finie, fini. Il faut excepter absous, dissous, qui font absoute, dissoute.
Tu as écrire. Vous avez confire. Nous eussions offrir. J’ai mentir. Qu’il soit éclore. Il a comprendre. Qu’il fût assoupir. Nous avons surprendre. Être venir. Il eut conduire. Elle a fleurir. Tu es sortir. Être réduire. Nous avons accomplir. Ils auront entreprendre. Ayons remplir. Vous aurez feindre. Il aura détruire. Il fut contraindre. Qu’il fût mourir. Le petit poisson fut prendre et frire. Le phosphore est extraire des os des animaux. Attila mourir, son empire fut dissoudre. Celui qui a commettre une faute et qui s’en est repentir est absoudre. Si tu as acquérir un ami, tu as découvrir un trésor. Si tu as applaudir l’injustice, tu as commettre une faute. César a conquérir et soumettre la Gaule. Rubens a peindre de beaux tableaux.
LECTURE et DICTÉE.—Jeanne d’Arc.
Exercice 504.—Corrigez, s’il y a lieu, les participes en italique:
Jeanne d’Arc, né à Domremy, a contribué puissamment à chasser les Anglais de France. Touché des misères et des maux qu’elle avait toujours vu autour d’elle, ému des malheurs dont la patrie était accablé et des défaites qu’elle avait subi, obéissant à des voix par lesquelles elle s’était entendu commander de délivrer son pays, elle se transforma en héroïne. Une première fois elle s’était vu refuser toute assistance par le capitaine de Baudricourt; mais confiant en sa mission et revenant à la charge l’année suivant, elle obtint d’être conduit auprès de Charles VII. Des armes, un cheval et des guerriers lui furent donné, et, combattant avec vaillance, elle délivra la ville d’Orléans assiégé et sur le point d’être pris. Elle conduisit Charles VII à Reims pour qu’il fût sacré roi, puis elle voulut retourner dans sa famille, mais elle fut retenu à l’armée dont elle avait relevé le courage et la confiance. Dès lors, elle fut moins heureuse. Elle fut blessé devant Paris et fait prisonnière à Compiègne par les Bourguignons. Vendu aux Anglais qu’elle avait vaincu, elle fut par eux brûlé vive à Rouen. Mais, quand on l’eut fait monter sur le bûcher, Jeanne d’Arc mourant légua aux Français des sentiments que l’ennemi n’avait pas prévu: le patriotisme, l’amour du pays. Bien que disparu, celle qu’on avait vu combattre à la tête des hommes d’armes semblait les commander encore, et les Anglais furent enfin chassé de France.
C. A.
Exercice 505.—Reproduisez de mémoire la dictée ci-dessus.
Pour analyser un verbe on en indique:
1º La Forme: active, passive ou pronominale; ou la Nature: s’il est transitif[33], intransitif, passif, pronominal ou impersonnel.
2º Le Mode: indicatif, conditionnel, impératif, subjonctif, infinitif, participe.
3º Le Temps; 4º la Personne; 5º le Nombre; 6º la Fonction (un verbe à l’infinitif ou au participe peut être sujet, attribut ou complément)[34].
Ex.: J’aimais les fleurs. Dormez. Nous serions reçus. Que Julien se soit perdu. Il pleuvra.
aimais | v. aimer, à la f. act. (ou v. tr. dir.) m. | ||
ind. à l’imparf., 1re pers. du sing. | |||
MODÈLE | Dormez | v. dormir, à la f. act. (ou v. intr.) m. | |
imper., au prés., 2e pers. du pl. | |||
{ | serions reçus | v. être reçu, à la f. pas. (ou v. pas.) | |
mode cond. au prés., 1re pers. du pl. | |||
se soit perdu | v. se perdre, à la f. pron. (ou v. pron.) | ||
D’ANALYSE | m. subj. au pas., 3e pers. du sing. | ||
pleuvra | v. imp. pleuvoir, mode ind., au futur, | ||
3e pers. du sing. |
Le participe passé employé avec un auxiliaire s’analyse avec cet auxiliaire, comme un autre temps du verbe. Employé seul, il s’analyse comme l’adjectif.
1º Les verbes avoir et être suivis d’un participe s’analysent avec le verbe qu’ils aident à conjuguer. Employés seuls, ils s’analysent comme les autres verbes: avoir et être sont des verbes à la forme active.
2º Pour ne pas dénaturer le verbe pronominal, il faut toujours l’analyser avec le pronom qui le précède. Mais ce pronom, qui est toujours complément, doit être d’abord analysé seul.
3º Le verbe faire suivi d’un infinitif intransitif ne doit pas s’analyser isolément; c’est alors une espèce d’auxiliaire qui donne une forme active au verbe intransitif qui le suit. Ex.: Le soleil fait mûrir les moissons. On analysera fait mûrir (verbe transitif direct) tout à la fois, et moissons sera le complément direct de fait mûrir.
Questionnaire: Que faut-il indiquer pour l’analyse du verbe?—Comment analyse-t-on le participe passé?—Quelle remarque faites-vous sur les verbes avoir? être? sur le verbe pronominal? sur le verbe faire suivi d’un infinitif intransitif?
Exercice 506.—Analysez les verbes des phrases suivantes:
Le fruit du travail est le plus doux des plaisirs. Voulez-vous connaître vos défauts? écoutez vos ennemis. Tout vient à point à qui sait attendre. L’opium fait dormir ceux qui le fument. L’homme a trente-deux dents. Marceau fut tué à Altenkirchen. Annibal s’empoisonna. Celui qui prête l’oreille au médisant ne tardera pas à médire.
Il ne faut point, enfants, toujours parler de soi,
De ce que l’on a fait, de ce que l’on doit faire.
Ou d’un sot ou d’un fat c’est l’ordinaire emploi.
Ne sait-on rien de mieux? qu’on sache au moins se taire.
LECTURE et DICTÉE.—Au centre les ânes!
De nombreux savants, tels que Berthollet, Monge, Geoffroy-Saint-Hilaire, Larrey, etc., avaient suivi Bonaparte en Égypte. Leur insouciance en face du péril, et surtout la considération que leur témoignait le général en chef, leur avaient concilié l’affection et le respect des soldats, qui manifestaient ces sentiments d’une manière singulièrement pittoresque. Pendant les marches, les membres de l’Institut d’Égypte étaient montés sur des ânes. Quand, à l’approche de l’ennemi, nos bataillons se formaient en carrés, pleins de sollicitude pour leurs amis les savants, et glorieux de les défendre, nos soldats s’écriaient tout d’abord: «Au centre les ânes!» et l’Institut se retirait au milieu de ces citadelles vivantes. Les savants, qui profitaient de leur protection, ne s’offensaient point de ce que l’exclamation pouvait avoir de trivial; car ils savaient à n’en pas douter qu’elle prouvait à elle seule plus d’affection sincère que n’en contiennent ordinairement les compliments académiques.
C. A.
Exercice 507.—Analysez les verbes contenus dans cette dictée.
Exercice 508.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercices 509 et 510.—Analysez les phrases suivantes:
509. Duquesne bombarda la ville d’Alger. Le roi Henri vainquit, à Fontaine-Française, les débris de la Ligue et les Espagnols.—Certains poissons vivent dans les eaux profondes. Une grenouille vit un bœuf qui lui sembla de belle taille.
510. Nous sommes tous mortels. Les trois quarts de la surface du globe sont occupés par les eaux.—La langue du muet est préférable à celle du menteur. L’espérance et la crainte se sont partagé la vie de l’homme.—Demander des conseils est une façon de quêter une approbation. Un enfant studieux s’acquitte avec plaisir de ses devoirs.
Exercice 511.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Le nom de chouans, donné sous la Révolution aux partisans de la cause royale, vient, dit-on, de l’habitude contracté par eux d’imiter le cri de la chouette pour se reconnaître. On entend au loin la mer grondant sur le rivage. On entend de très loin les flots grondant de la mer. L’eau, en se congelant, augmente de volume. La fumée de la gloire dissipé, le conquérant voit d’un œil triste la terre dévasté, les arts enseveli, les nations dispersé, les peuples affaibli, son propre bonheur ruiné et sa puissance réelle anéanti. L’hirondelle fend les airs en donnant la chasse aux insectes voltigeant. Le lion bondit sur l’agresseur en rugissant de colère. Arrivé depuis ce matin, nos soldats fatigué demandaient du repos. La mer a des agitations extraordinaires causé par des volcans dont la bouche submergé pousse jusqu’aux nues une épaisse vapeur mêlé d’eau, de soufre et de bitume. Dans le malheur, les reproches sont déchirant. On double son bonheur en le partageant avec un ami.
Exercice 512.—Analysez tous les mots en italique de cet exercice.
LECTURE et DICTÉE.—Un trait de Montesquieu.
Le célèbre écrivain français Montesquieu était naturellement porté à la bienveillance. On cite de lui une foule de traits de générosité accomplis sans faste et qui lui font honneur.
Un jour, à Marseille, faisant une promenade en mer, il remarque l’inexpérience de son batelier. Celui-ci, presque un enfant, pressé de questions, finit par avouer en pleurant qu’il exerce ce métier seulement par surcroît, pour gagner plus vite la somme nécessaire à la rançon de son père, prisonnier chez les Barbaresques. Montesquieu le réconforte et lui demande une foule de détails. A quelque temps de là, le petit batelier est bien surpris et bien heureux de voir son père revenir à la maison. Un bienfaiteur inconnu avait payé sa rançon. Le jeune batelier devina sans peine que ce bienfaiteur était le promeneur qui l’avait tant questionné. Aussi, quand il revit Montesquieu, il se jeta à ses genoux pour le remercier; mais le philosophe, niant sa généreuse intervention, se déroba aux remerciements. Il ajoutait ainsi au prix de ses bonnes actions par la manière discrète dont il les accomplissait.
C. A.
Exercice 513.—Donnez le participe présent et le participe passé masculin et féminin des verbes en italique.
Exercice 514.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
L’adverbe est un mot invariable qui sert à modifier la signification d’un verbe, d’un adjectif ou d’un autre adverbe. Ex.:
Les heures passent rapidement. L’écureuil est un animal très vif. Les bons meurent trop tôt.
Rapidement modifie le verbe passent.—Très modifie l’adjectif vif.—Trop modifie l’adverbe tôt.
Voici les principaux adverbes qui marquent ordinairement:
le lieu: Ailleurs, alentour, autour, ci, deçà, dedans, dehors, delà, derrière, dessus, dessous, devant, ici, là, loin, partout, où, y, etc.
le temps: Alors, aujourd’hui, auparavant, aussitôt, autrefois, avant, bientôt, cependant, déjà, demain, depuis, désormais, dorénavant, enfin, ensuite, hier, jadis, jamais, maintenant, parfois, quand, quelquefois, souvent, tantôt, toujours, tard, tôt, etc.
la quantité: Assez, beaucoup, combien, davantage, encore, guère, même, moins, peu, plus, que, quelque, si, tant, tellement, tout, très, trop, etc.
la manière ou la comparaison: Ainsi, aussi, autant, bien, comment, ensemble, exprès, fort, mal, mieux, pis, pourquoi, plutôt, surtout, vite, etc., et une foule de mots en ment dérivés d’adjectifs comme sagement, doucement, bonnement, etc.
l'affirmation ou le doute: Assurément, certainement, certes, oui, peut-être, probablement, vraiment, etc.
la négation: ne, non, nullement, pas, point, rien, etc.[35].
Remarque.—Certains adjectifs qualificatifs sont quelquefois employés comme adverbes; dans ce cas, ils sont toujours invariables.
Ex.: Ces fleurs sentent bon. Cette étoffe coûte cher.
Bon, adjectif pris adverbialement, modifie sentent.—Cher, adjectif pris adverbialement, modifie coûte.
Questionnaire: Qu’est-ce que l’adverbe?—Nommez quelques adverbes de lieu, de temps, etc.—Que sont les adjectifs qualificatifs pris adverbialement?
Les locutions adverbiales sont des assemblages de mots remplissant le rôle d’adverbes. Les principales sont:
à contrecœur. | au-dessus. | ici-bas. | sans cesse. |
à contretemps. | au-delà. | ne ... jamais. | sans doute. |
à demi. | avant-hier. | ne ... pas. | sens dessus dessous. |
à l’envi. | d’abord. | ne ... point. | sur-le-champ. |
à peu près. | de nouveau. | ne ... que. | tour à tour. |
après-demain. | de suite. | pas du tout. | tout à coup. |
à présent. | de travers. | pêle-mêle. | tout à fait. |
à propos. | en deçà. | petit à petit. | tout à l’heure. |
à regret. | en avant. | peu à peu. | tout au plus. |
au-dehors. | en même temps. | pour ainsi dire. | tout de suite, etc. |
Questionnaire: Qu’appelle-t-on locution adverbiale?—Citez-en quelques-unes.
Exercice 515.—Soulignez les adverbes ou les locutions adverbiales contenus dans les phrases suivantes:
Le général Kléber périt misérablement assassiné par un mameluk. La lune est bien moins éloignée de la terre que le soleil. Certains enfants parlent beaucoup trop et réfléchissent trop peu. Le loup sait se tenir prudemment embusqué. Les avalanches tombent bruyamment dans les vallées. François 1er et Charles-Quint briguèrent concurremment la couronne impériale d’Allemagne. L’amitié est une chose si précieuse qu’il ne faut pas la prodiguer. En hiver, la nuit vient presque tout à coup. La chair de la chèvre n’est pas aussi bonne que celle du mouton. Obéissez tout de suite à la volonté de vos parents. Il vaut mieux ne pas travailler que de travailler mollement. Le lièvre est naturellement très poltron. A Lyon, le Rhône tourne brusquement vers le sud. Les mauvais écoliers prétendent toujours qu’on les punit très injustement. Maître corbeau, honteux et confus, jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Exercices 516 et 517.—Un adverbe étant donné, trouvez le nom et la préposition qui en sont l’équivalent:
Tout adverbe en ment équivaut à un nom précédé d’une préposition. Ainsi sagement est mis pour avec sagesse; nuitamment, pour de nuit, etc.
516. Sagement, Nuitamment. Vitement. Vivement. Secrètement. Habilement. Hardiment. Activement. Précisément. Mollement. Gaiement. Aisément. Poliment. Follement. Lentement. Loyalement. Ardemment. Certainement. Fermement. Bruyamment. Amicalement. Triomphalement. Modestement. Pacifiquement. Confidentiellement.
517. Discrètement. Constamment. Dignement. Facilement. Solidement. Doucement. Attentivement. Humainement. Cruellement. Sévèrement. Honorablement. Valeureusement. Péniblement. Instinctivement. Modérément. Furieusement. Élégamment. Affectueusement. Violemment. Franchement. Commodément. Excessivement. Publiquement. Confusément. Transversalement. Profondément. Abondamment.
LECTURE et DICTÉE.—L’Ours et le Vieillard.
Un ours, depuis longtemps, vivait tout seul et s’ennuyait beaucoup. Il serait[36] certainement devenu fou, car la raison abandonne ordinairement les gens qui vivent trop solitaires. Non loin de lui, un vieillard s’ennuyait également, n’ayant pas d’autre société que les arbres et les fleurs de son jardin. Tout à coup, leur isolement leur pesa si fort[37], qu’ils partirent à la recherche d’un compagnon. Soudain, ils se rencontrent. L’homme a très peur et voudrait bien se sauver; mais comment faire? Il s’en tire par une politesse: «Seigneur, dit-il à l’ours, je demeure en face; voulez-vous venir prendre un peu de lait et de miel?» L’ours accepte sur-le-champ; il va chez son hôte, s’y trouve bien, s’y installe, et les voilà heureux tous les deux, bien que l’on soit beaucoup mieux seul qu’avec des sots. L’ours se rendait utile autant qu’il le pouvait. Sa principale occupation consistait à écarter les mouches du vieillard, pendant que celui-ci sommeillait. L’une d’elles, un jour, le mit au désespoir: il avait beau la chasser, elle revenait toujours se poser sur le nez du dormeur. L’ours alors saisit un pavé, et, le lançant tout de suite avec vigueur, il écrasa en même temps la mouche et la tête du vieillard.
Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami;
Mieux vaudrait un sage ennemi.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 518.—Dites quels mots modifient les adverbes ou les locutions adverbiales en italique.
Exercice 519.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 520.—Remplacez l’adverbe par le mot et la préposition qui en sont l’équivalent:
L’âne boit et mange sobrement. Turenne manœuvrait prudemment. Le chien demeure fidèlement attaché à son maître. Une personne ne saurait parler d’elle trop modestement. Une mère croit facilement tout le bien que l’on dit de son fils. Le temps marche rapidement. La Loire coule lentement. Il y a de jeunes arbres qui croissent annuellement de plus d’un mètre. Les forêts de Suède et de Norvège fournissent abondamment du bois. Combien d’hommes parlent plus bruyamment que raisonnablement! Mirabeau parlait éloquemment. Gustave-Adolphe fut mortellement blessé à Lutzen. Richelieu aida secrètement les protestants d’Allemagne. Charles V gouverna habilement son royaume. Les soldats de la République luttèrent glorieusement et victorieusement contre toute l’Europe. Il faut parler et écrire nettement et courtoisement. Louis XI s’habillait simplement.
Exercices 521 et 522.—Une préposition et un nom étant donnés, trouvez l’adverbe qui résulte de leur combinaison:
521. Avec générosité. Avec étourderie. Avec audace. En silence. Avec bravoure. Avec honte. Avec patience. Sans pitié. Avec prudence. Avec pompe. Par accident. Avec clarté. Avec mystère. Avec vigueur. Avec résolution. Par habitude. Avec somptuosité. Avec rigueur. Avec gloutonnerie. En aveugle. Avec magnificence. Avec ingénuité.
522. Avec soin. Par an. Avec impétuosité. De préférence. Avec honnêteté. Avec pesanteur. Avec raison. En artiste. Avec simplicité. En roi. Avec promptitude. Avec douleur. En héros. Avec civilité. Avec vaillance. Avec insistance. A pied. Avec violence. Avec joie. Sans comparaison. Avec certitude. Avec régularité. Avec diffusion. En personne. A l’intérieur. Avec minutie. Avec fruit. Avec évidence.
Exercice 523.—Remplacez le nom et la préposition par l’adverbe de manière équivalent:
Les loups mangent avec gloutonnerie. La Crimée fournit du blé en abondance. Le cheval sauvage vit en liberté en Amérique. Habituez-vous, enfants, à écrire avec soin, avec propreté, avec vitesse. La nécessité apprend à souffrir avec patience et résolution. La vieille garde périt avec héroïsme à Waterloo. Le bon ouvrier accomplit sa tâche avec régularité et ponctualité. Gaston de Foix combattit avec courage et mourut avec gloire à Ravenne. L’écolier studieux et appliqué travaille avec fruit. Celui qui juge avec précipitation juge d’ordinaire mal. Le zèbre est vêtu avec plus d’élégance que les autres quadrupèdes; des bandes noires et blanches environnent avec régularité toutes les parties de son corps. La terre est emportée avec rapidité autour du soleil. Certain renard vit au haut d’une treille des raisins mûrs en apparence. Le cerf et le daim courent avec légèreté.
Exercices 524 et 525.—Un nom étant donné, indiquez l’adjectif, le verbe et l’adverbe de même famille.—Modèle:
Noms. | Adjectifs. | Verbes. | Adverbes. |
Activité. | Actif. | Activer. | Activement. |
. . . . | . . . . | . . . . | . . . . |
524. Activité. Habitude. Dédain. Abondance. Admiration. Injure. Brusquerie. Régularité. Calomnie. Aigreur. Abus. Poète. Dureté. Faiblesse. Maturité. Simplicité. Exclusion. Tristesse. Correction.
525. Gaieté. Force. Flatterie. Égalité. Grandeur. Famille. Respect. Décision. Faveur. Frère. Soin. Richesse. Terreur. Fausseté. Merveille. Patience. Raison. Tyran. Mort. Triomphe. Paix. Généralité. Distinction. Lamentation. Trahison. Sympathie. Graduation. Main. Joie.
LECTURE et DICTÉE.—Plus fort qu’Harpagon.
Un vieil usurier très riche poussait si loin l’avarice qu’auprès de lui Harpagon aurait passé pour follement prodigue. Un jour, cependant, il se décida tout à coup à acheter un fromage. Mais, comme il n’avait fait cette emplette qu’à contre-cœur, il n’était pas rentré chez lui que déjà il regrettait amèrement sa dépense. Aussi, au lieu de manger le fromage, il l’enferma dans un bocal solidement bouché et voulut que son fils se contentât comme lui de regarder le flacon et d’exposer son pain au-dessus, en se délectant pour ainsi dire des émanations du contenu. Le surlendemain, comme il rentrait plus tard que de coutume, il trouva l’enfant occupé à frotter son pain au bocal. «Que fais-tu là? s’écria-t-il.—Papa, je dîne, répondit aussitôt l’enfant.—Ne pouvais-tu donc pas te passer de fromage pour un jour? Tu en as eu hier et avant-hier. Va, tu ne seras jamais qu’un dépensier, et ta prodigalité te conduira sûrement à la misère.» En même temps, il tira l’oreille du pauvre petit, qui n’avait pas su se refuser une jouissance aussi imaginaire.
C. A.
Exercice 526.—Trouvez les adverbes et les locutions adverbiales de cette dictée, et dites quels mots ils modifient.
Exercice 527.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 528.—Donnez le contraire des adverbes suivants:
Dessus. Devant. Près. Ici. Partout. Dedans. Avant. Jamais. Souvent. Tard. Pas assez. Beaucoup. Plus. Bien. Vite. Au dehors. Au delà. En arrière. Très bien. Mieux. Oui. Rien. Hier. Autrefois. Ensemble. Froidement. Gaiement. Postérieurement. Extérieurement. Facilement. Horizontalement. Pauvrement. Courageusement. Inutilement. Longuement. Supérieurement. Largement. Régulièrement.
ANALYSE DE L’ADVERBE.
Pour analyser un adverbe ou une locution adverbiale, on indique l’adjectif, ou le verbe, ou l’adverbe qu’ils modifient.
Un grand travail fait de bon cœur procure presque toujours un bien grand plaisir.
de bon cœur | loc. adv. modifie fait. |
presque | adv. modifie toujours. |
toujours | adv. modifie procure. |
bien | adv. modifie grand. |
Les adverbes de quantité assez, autant, beaucoup, bien, combien, guère, infiniment, moins, peu, plus, que, tout, tellement, trop, et quelques adverbes de manière, tels que: conformément, contrairement, indépendamment, préférablement, relativement, etc., peuvent avoir un complément.
Ex.: Assez de paroles.—Conformément à la loi.
Paroles est complément de assez.—Loi est complément de conformément.
Questionnaire: En quoi consiste l’analyse de l’adverbe?—Quels sont les adverbes qui peuvent avoir un complément?
Exercice 529.—Remplacez le tiret par l’adverbe convenable:
Le bonheur du méchant ne dure pas ——. On a —— besoin d’un —— petit que soi. L’écureuil est un petit animal —— éveillé et à demi sauvage. —— va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Quiconque a —— vu peut avoir —— retenu. Ne parlez jamais —— des autres. Aidons-nous ——; la charge des malheurs en sera —— légère. On ne ferme jamais tout à fait la porte aux flatteurs; on la pousse tout au plus —— sur eux. Nous regardons —— —— les injustices qui ne nous frappent point. A tous les cœurs —— nés —— la patrie est chère! Si vous voulez vous corriger de vos défauts, —— vaut tout de suite que —— ——. Quoique la justice ne se vende pas, il en coûte —— pour l’obtenir. Vous chantiez? j’en suis —— aise eh bien! dansez ——. Rien —— sert de courir, il faut partir à point. Les étoiles, qui sont —— grosses, ne nous paraissent —— petites que parce qu’elles sont —— éloignées de la terre. Verdun résista —— et —— pendant dix mois aux assauts —— répétés des armées allemandes.
Exercice 530.—Analysez les locutions en italique et les adverbes.
La préposition est un mot invariable qui sert à joindre deux mots en marquant le rapport qu’ils ont entre eux. Ex.: Je vais à Paris.
La préposition à unit le verbe vais au nom Paris.
Les prépositions expriment toujours, entre le complément et le mot complété, un rapport de lieu, de temps, d’ordre, d’union, de but, de cause, d’indication, etc.
Les principales prépositions sont:
à | dans | durant | hors | parmi | sous |
après | de | en | malgré | pendant | suivant |
avant | depuis | entre | moyennant | pour | sur |
avec | derrière | envers | nonobstant | sans | vers |
chez | dès | excepté | outre | sauf | voici |
contre | devant | hormis | par | selon | voilà |
Quelques mots, tels que attendu, concernant, joignant, touchant, etc., sont accidentellement employés comme prépositions. Ex.: Je n’ai rien appris touchant cette affaire.
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
Remarques.—A, préposition, prend un accent grave: Je vais à Paris. A, verbe, s’écrit sans accent: Paris a de beaux monuments. La France a produit beaucoup de grands hommes.
Dès.—On met un accent grave sur dès préposition (signifiant depuis, à partir de) pour le distinguer de des article: La rivière est navigable dès sa source.
On appelle locutions prépositives des assemblages de mots remplissant le rôle de prépositions.
Les principales sont:
à cause de | à travers | autour de | jusqu’à |
à côté de | au-dessus de | de peur de | le long de |
afin de | au-devant de | en face de | loin de |
à force de | au lieu de | faute de | près de |
à l’abri de | au milieu de | grâce à | quant à |
à la faveur de | au prix de | hors de | vis-à-vis de, etc. |
Questionnaire: Qu’est-ce que la préposition?—Qu’expriment les prépositions?—Nommez quelques prépositions.—Quelle différence y a-t-il entre à préposition et a verbe? Entre dès préposition et des article?—Qu’appelle-t-on locution prépositive?—Citez-en quelques-unes.
Exercice 531.—Soulignez les prépositions dans les phrases suivantes.
Les Huns, venus de l’Asie, se précipitèrent sur la Gaule. Le hérisson sait se défendre sans combattre. Les hommes courent après la fortune. La marmotte s’engourdit en hiver. Le Rhône prend sa source en Suisse, passe à Lyon et se jette dans la Méditerranée par plusieurs embouchures. Charles IX a régné avant Henri III et après François II. Le canal de Briare réunit le canal du Loing à la Loire. Charles VIII régna d’abord sous la tutelle de sa sœur Anne de Beaujeu. Vous serez récompensé selon vos mérites. L’hirondelle reste chez nous pendant la belle saison. Une lutte sanglante s’engagea au xvie siècle entre les catholiques et les protestants. L’indulgence pour le vice est une conspiration contre la vertu. A la mort de Mazarin, Louis XIV voulut gouverner par lui-même et sans premier ministre. La Seine coule vers le nord-ouest. Après une bataille de quatorze heures, les Autrichiens furent mis en déroute à Solferino. Les sels de radium sont lumineux.
DICTÉE et RÉCITATION.—L’Amérique.
Exercice 532.—Soulignez les prépositions et les loc. prépositives:
L’Amérique est divisée en deux presqu’îles: l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, reliées entre elles par l’isthme de Panama. Elle est près de quatre fois plus grande que l’Europe et soixante-treize fois plus étendue que la France. L’Amérique nous est connue depuis quatorze cent quatre-vingt-douze, époque à laquelle Christophe Colomb la découvrit. Les deux continents sont traversés dans toute leur longueur par une chaîne de montagnes dont la partie principale porte le nom de Cordillère des Andes. Ils sont sillonnés par des fleuves énormes; des lacs et des prairies immenses occupent la région du nord; le sud renferme de vastes forêts à travers lesquelles circulent des quantités de fauves, de singes, d’oiseaux et de serpents. L’Amérique renferme, au milieu de ses terres, l’or, l’argent, les diamants et le cuivre. On y trouve le cotonnier, le cocotier, le palmier, le tabac, les épices, le caoutchouc, le café, le quinquina, la vanille, la canne à sucre, à côté de champs de blé et d’autres céréales, ou le long de forêts où s’élèvent l’acajou, le palissandre et d’autres bois précieux. On y rencontre le caïman, le tamanoir, l’ours, le jaguar, le cougouar, le tapir, le lama, le bison, le condor, le boa, le python, etc., et tous les animaux domestiques.
Voici les possessions de la France en Amérique: la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe avec ses dépendances: Marie-Galante, les Saintes et la Désirade; enfin, Saint-Pierre et Miquelon. C. A.
Exercice 533.—Reproduisez de mémoire cette étude sur l’Amérique.
Exercices 534 et 535.—Remplacez le tiret par une préposition:
534. Le printemps vient —— l’hiver. Girondins et Montagnards se livrèrent une lutte —— merci. L’honnête homme parle et agit —— sa conscience. La Maine, qui est formée —— trois rivières, se jette —— la Loire. Tous les protestants furent bannis —— Louis XIV, —— Duquesne. Les enfants préfèrent le jeu —— l’étude. Lannes culbuta les Autrichiens —— Montebello, —— un brillant combat —— avant-garde. Naître, souffrir et mourir, —— notre histoire —— trois mots. Saint Louis fit voile —— Tunis. L’industrie —— la soie a pris un développement considérable —— France.
535. L’abeille donne —— le Midi l’excellent miel —— Narbonne. La littérature jeta —— Louis XIV un éclat —— pareil. Les bateaux —— vapeur marchent —— le vent. Le paresseux travaille —— lui. La plupart des torrents sont —— sec —— l’hiver. Colomb partit —— trois navires et s’élança —— pleines voiles —— la mer inconnue. L’imprimerie fut introduite —— France —— Louis XI. Vercingétorix se rendit —— César —— l’espoir —— obtenir —— ses compagnons des conditions moins dures. Ne souffrez aucune malpropreté —— vous, —— vos vêtements, ni —— votre demeure. —— dignité, la vie n’a pas —— de prix. L’appétit vient —— mangeant.
LECTURE et DICTÉE.—Louis XIV et Molière.
Au temps de Louis XIV, des barrières presque infranchissables existaient entre les différentes classes de la société. Le gentilhomme ne frayait pas volontiers avec le bourgeois, ni celui-ci avec l’homme du peuple. Quant à la personne du roi, elle était comme enveloppée d’une sorte de majesté mystérieuse: aussi doit-on savoir gré à Louis XIV de s’être élevé une fois au moins au-dessus des préjugés de son temps.
Molière, en sa qualité de valet de chambre du roi, mangeait chez le contrôleur de la bouche; mais, malgré son talent déjà connu, on se conduisait fort mal envers lui, à cause de sa profession de comédien. Louis XIV l’ayant appris le fit appeler un matin et l’invita à se mettre à table vis-à-vis de lui. Après quoi il ordonna qu’on introduisît les courtisans. «Messieurs, leur dit-il, vous me voyez occupé à faire manger Molière, que mes domestiques ne trouvent pas d’assez bonne compagnie pour eux.» Et le roi servit de sa propre main une aile de poulet au poète. Les courtisans stupéfaits n’en pouvaient croire leurs yeux. Jusqu’à ce moment, personne n’avait recherché la compagnie de Molière; mais, à partir de ce jour, le célèbre poète fut accablé de prévenances et d’invitations.
C. A.
Exercice 536.—Soulignez les prépositions et les loc. prépositives.
Exercice 537.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
ANALYSE DE LA PRÉPOSITION.
Pour analyser la préposition ou la locution prépositive, on indique les deux termes qu’elles unissent.
MODÈLE D’ANALYSE.
Les Arabes logent sous des tentes.—La persévérance vient a bout de tout.
sous | préposition, unit logent et tentes. |
à bout de | loc. prép., unit vient et tout. |
Des deux mots joints par une préposition, le second est toujours complément du premier.
Questionnaire: Qu’indique-t-on dans l’analyse de la préposition?
DICTÉE et RÉCITATION.
Il ne cessait de neiger;
Depuis huit jours déjà la terre était couverte;
Et les petits oiseaux, n’ayant rien à manger,
Piaulaient de faim. Le cœur de Berthe
N’y tenant plus, soir et matin,
On la voyait, de sa petite main,
Près d’un mur balayer la terre,
Puis déposer quelques miettes de pain.
«Que fais-tu là? lui dit un jour son père;
Tu ne dois point sortir par ce froid rigoureux.
—Je fais, répond l’enfant, ce que je vous vois faire:
Je viens en aide aux malheureux.»
P.-B. des Valades.
Exercice 538.—Analysez les prépositions et les loc. prépositives.
Exercice 539.—Racontez cette fable en prose; tirez-en une morale.
Exercice 540.—Remplacez le tiret par une préposition ou une locution prépositive:
Les Francs aimaient la guerre —— passion. L’orgueilleux se place —— tout le monde. Le siège —— Sébastopol dura —— un an. Soyez poli —— tout le monde. Napoléon 1er a fait trembler l’Europe —— quinze ans. Ne courez jamais —— du danger. N’entreprends rien —— y avoir bien réfléchi. Clodomir périt —— luttant —— les Bourguignons. Clovis alla —— l’armée des Alamans qu’il rencontra —— Tolbiac. Les successeurs —— Charlemagne étaient trop faibles —— continuer son œuvre. —— la bataille —— Pavie, François 1er vit tomber —— lui ses plus vaillants officiers. La terre est emportée —— soleil —— une grande rapidité: elle tourne en même temps —— elle-même. La retraite —— Russie fut un désastre —— l’armée —— Napoléon. —— 1860, la France intervint —— Syrie —— protéger les Maronites chrétiens —— les Druses musulmans.
Exercice 541.—Analysez les prépositions et les loc. prépositives.
La conjonction est un mot invariable qui sert à joindre deux propositions ou deux parties semblables de proposition. Ex.: On ne croit plus un enfant quand il a menti. Le printemps et l’automne sont agréables.
La conjonction quand joint la première proposition on ne croit plus un enfant, à la seconde il a menti.
La conjonction et joint les deux sujets printemps, automne.
Les principales conjonctions sont:
ainsi | comme | mais | or | quand | sinon |
aussi | donc | néanmoins | partant | que | soit |
car | et | ni | pourquoi | quoique | toutefois |
cependant | lorsque | ou | puisque | si | etc., etc. |
Les conjonctions de coordination (et, ni, ou, mais, or, car, donc, etc.) unissent les termes d’une proposition ou des propositions de même nature.
Les conjonctions de subordination (que, lorsque, parce que, etc.) servent à introduire une proposition complément.
Comme est adverbe quand il signifie combien: Comme la nature est belle!
Il est conjonction dans tous les autres cas: Comme il était aveugle, Milton dictait ses poésies à ses filles.
Quand est adverbe s’il figure au commencement d’une phrase interrogative: Quand partirez-vous?
Il est conjonction partout ailleurs, c’est-à-dire quand il signifie lorsque, alors que: L’amitié diminue quand elle n’augmente pas.
Que est pronom, adverbe ou conjonction.
Que est pronom quand on peut le remplacer par lequel, laquelle, etc., ou par quelle chose. Ex.: La maison que j’habite est saine.
Que, adverbe, signifie combien: que la mer est vaste!
Dans tous les autres cas, que est conjonction: Sachez que la paresse est la mère des vices.
Où, adverbe, marque le lieu, et prend toujours un accent grave: Où allez-vous?—Ou, conjonction, signifie ou bien et s’écrit sans accent: Il faut vaincre ou mourir.
Si est adverbe quand il exprime une idée de quantité: La grenouille s’enfla si bien qu’elle creva.
Si est conjonction quand il figure dans une phrase conditionnelle: Travaillez si vous voulez réussir.
Questionnaire: Qu’est-ce que la conjonction?—Nommez les principales conjonctions.—Dans quels cas comme, quand, où, si, sont-ils adverbes? conjonction?—Dans quels cas que est-il pronom? adverbe? conjonction?
On appelle locutions conjonctives des assemblages de mots remplissant le rôle de conjonctions.
Les principales sont:
à condition que | après que | bien que | dès que |
afin que | attendu que | c’est-à-dire | jusqu’à ce que |
ainsi que | aussi bien que | c’est pourquoi | ou bien |
alors que | aussitôt que | de même que | parce que |
à mesure que | autant que | depuis que | quand même |
à moins que | avant que | de sorte que | tandis que, etc. |
Questionnaire: Qu’appelle-t-on locution conjonctive?—Nommez-en quelques-unes.
Exercice 542.—Indiquez le rôle des conjonctions ou des locutions conjonctives en italique:
L’air est impalpable, mais pesant comme tous les autres corps. Il ne faut mépriser ni rebuter personne. Travaillez afin que vous réussissiez. Henri IV, ainsi que Henri III, fut assassiné. Si l’on surcharge le chameau, il refuse de se lever. La Rance, quoique peu étendue, est un fleuve. Corrigez-vous de vos défauts, sinon vous vous en repentirez. Riches ou pauvres, nous avons tous nos peines. On rendit la liberté à Jean le Bon à condition qu’il donnerait un de ses fils en otage. Les faux amis nous entourent quand nous sommes heureux et nous abandonnent dès que le malheur nous frappe. Le diamant est rare, aussi il coûte cher. L’hirondelle part aussitôt que le froid arrive.
LECTURE et DICTÉE.—Un cœur généreux.
Un jour, en arrivant auprès d’une chaumière, je vis un petit paysan qui battait un autre enfant beaucoup plus grand et plus âgé que lui; l’aîné se contentait d’éviter les coups et n’en portait aucun. Je m’approche de ce dernier: «Est-ce votre frère, lui dis-je, qui vous bat de la sorte?—Non, madame, répondit le paysan, c’est un de mes voisins.—Il est donc bien méchant? repris-je; et pourquoi, lorsqu’il vous bat ainsi, ne le lui rendez-vous pas?—Mais, madame, repartit le paysan, je ne peux pas, je suis le plus fort.» A ces mots, je me dis tout bas: «Voilà un généreux petit enfant.»
Mme de Genlis.
Exercice 543.—Dites de quelle nature sont les mots en italique.
Exercice 544.—Racontez cette historiette: oralement, par écrit.
Exercice 545.—Remplacez le tiret par une conjonction:
On ne croit plus un enfant —— il a menti. Il ne faut être —— trop avare, —— trop prodigue. La France est plus peuplée —— l’Espagne, —— moins peuplée —— l’Allemagne. Les coupables sont punis tôt —— tard. Le canal de Suez réunit la mer Rouge —— la Méditerranée. Obéis —— tu veux —— l’on t’obéisse un jour. La lune, —— la terre, reçoit la lumière du soleil. Les Français, —— inférieurs en nombre, vainquirent —— les Autrichiens à Marengo. Hâtez-vous d’étudier, —— le temps passe. Tous les hommes sont mortels; —— je suis homme: —— je suis mortel. Les anciens croyaient —— la terre était immobile.
LECTURE et DICTÉE.—La Colombe et la Fourmi.
Une fourmi était tombée dans un petit ruisseau. Il lui fallait regagner le bord, ou bien mourir. Elle faisait de son mieux, mais n’avançait guère. Aussi sa fin était-elle proche, quand une colombe qui buvait près de là fut émue de pitié et lui jeta un brin d’herbe. Ce fut comme un radeau qui sauva la fourmi. Tandis que la petite bête se séchait au soleil, passe un paysan qui marchait les pieds nus. Il avait une arbalète, et, dès qu’il aperçoit la colombe, il la vise, la croyant déjà dans son carnier. Comme il allait tirer, la fourmi le pique au talon; il se retourne, et avant qu’il n’ait repris sa première position, l’oiseau s’envole. Ainsi la colombe fut sauvée par un animal plus faible qu’elle-même, auquel elle avait rendu service.
Il faut autant qu’on peut obliger tout le monde:
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
C. A., d’après La Fontaine.
Exercice 546.—Dites de quelle nature sont les mots en italique.
Exercice 547.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 548.—Remplacez par un adverbe, une préposition ou une conjonction, les locutions en italique:
L’avare amasse sans cesse. La guerre a ses faveurs, ainsi que ses disgrâces. Les étoiles brillent au-dessus de nos têtes. La panthère se plaît en général dans les forêts touffues et fréquente d’habitude les bords boisés des fleuves. Tous les Henri de France, à l’exception de Henri 1er, périrent de mort violente. Ainsi que la flamme, l’admiration diminue dès qu’elle cesse d’augmenter. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Du Guesclin était redouté à cause de sa force. Vous réussirez à condition que vous travailliez. L’Amérique est à peu près quatre fois plus grande que l’Europe. L’électricité, de même que la lumière, se propage par ondulations. Nous portons au dedans de nous un juge, la conscience, contre les arrêts duquel rien ne doit prévaloir.
Pour analyser la conjonction ou la locution conjonctive, on indique les deux propositions ou les deux parties de proposition qu’elles unissent.
Les hirondelles partent dès que les premiers froids arrivent. Le soleil éclaire et réchauffe la terre.
dès que | loc. conj. (de subordination), unit les hirondelles partent à les premiers froids arrivent. |
et | conj. (de coordination), unit le soleil éclaire à réchauffe la terre. |
Questionnaire: Qu’indique-t-on dans l’analyse de la conjonction?
DICTÉE et RÉCITATION.—La Fleur et le Nuage.
L’été règne: une fleur languissante au vallon
Appelle un nuage qui passe:
«O toi qui voles dans l’espace
Sur les ailes de l’aquilon,
Verse-moi tes flots de rosée,
Et par toi ma tige arrosée
Verra renaître son printemps.
—J’y penserai, dit le nuage,
Mais je dois remplir un message:
Attends!...»
Il s’éloigne. Elle meurt, vers la terre penchée.
Le nuage revint sur la fleur desséchée
Répandre, mais trop tard, ses ondes par torrents;
Toujours le malheureux nous trouve indifférents;
Mais quand sous sa croix il succombe,
Souvent nous allons sur sa tombe
Semer de vains regrets, de stériles trésors:
Ni largesses, ni pleurs ne réveillent les morts.
Lachambeaudie.
Exercice 549.—Analysez tous les mots en italique de cette fable.
Exercice 550.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 551.—Analysez tous les mots en italique ci-après:
Nous sommes plongés dans l’air comme le poisson est plongé dans l’eau. Le chien sauvage est aussi féroce que le loup. Bayard, bien que mourant, reprocha sévèrement à Bourbon sa conduite si coupable: «Quant à moi, lui dit-il, je ne suis point à plaindre, car je meurs en homme de bien.» Le coq chante dès que le jour se lève. Charlemagne ne craignait pas les Normands; toutefois, ils l’inquiétaient beaucoup. L’exercice ainsi que la tempérance est utile à la santé de l’homme.
L’interjection est un mot invariable qui sert à exprimer l’admiration, la joie, la douleur, la surprise, etc.—Les principales interjections sont:
Ah! | Clac! | Gare! | Heu! | O! | Pif! |
Aïe! | Cric! | Ha! | Ho! | Oh! | Pouf! |
Bah! | Crac! | Hé! | Holà! | Ouais! | Pouah! |
Bravo! | Diantre! | Hélas! | Hop! | Ouf! | Pst! |
Chut! | Eh! | Hein! | Hum! | Parbleu! | Sapristi! |
Clic! | Fi! | Hem! | Motus! | Paf! | Sus! etc. |
L’interjection est un mot isolé, complet par lui-même, qui n’a aucune espèce de relation grammaticale avec les autres mots, entre lesquels il est comme jeté pour exprimer les mouvements vifs et subits de l’âme.
Certains mots peuvent accidentellement devenir interjections; ce sont notamment:
Alerte! | Ciel! | Diable! | Hourra! | Peste! |
Allons! | Comment! | Dieu! | Malheur! | Preste! |
Bon! | Courage! | Ferme! | Miséricorde! | Silence! |
Ça! | Dame! | Halte! | Paix! | Tiens! etc. |
⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓⁓
On appelle locutions interjectives des assemblages de mots remplissant le rôle d’interjections.
Les principales sont:
Ah bah! | En avant! | Juste ciel! | Oui da! |
Dieu du ciel! | Fi donc! | Ma foi! | Qui vive! |
Dieu me pardonne! | Grand Dieu! | Mon Dieu! | Sabre de bois! |
Eh bien! | Hé quoi! | Or ça! | Tout beau! etc. |
ANALYSE DE L’INTERJECTION.
L’interjection et la locution interjective n’exerçant aucune influence sur les mots qui les accompagnent, n’ayant pas de rôle, ne s’analysent pas; on se contente de mentionner leur nature.
Alerte! voici l’ennemi. Hé quoi! vous partez!
Alerte! | interjection.—Hé quoi! | loc. interjective.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on interjection?—Nommez les principales interjections.—Citez quelques mots qui peuvent devenir interjections.—Qu’appelle-t-on locution interjective?—Citez-en quelques-unes.—Analyse-t-on l’interjection?
Exercice 552.—Remplacez le tiret par une interjection ou une locution interjective:
——! bonjour, monsieur du Corbeau! ——! voici les ennemis! A ces mots, on cria ——! sur le baudet. Je vous confie ce secret, mais ——! n’en parlez à personne. Vous chantiez? j’en suis fort aise; ——! dansez maintenant! Les spectateurs émerveillés ont crié: ——! Le postillon fait ——! ——! avec son fouet. ——? crie la sentinelle en voyant approcher quelqu’un. ——! que de regrets se prépare le paresseux! ——! sire Grégoire, que gagnez-vous par an? ——! la branche se rompt et ——! voilà l’enfant par terre. ——! des animaux qui tremblent devant moi! ——! disait Henri IV, qui s’en prend à mon peuple s’en prend à moi! ——! le paresseux! ——! je me suis blessé. J’ai entendu ——! c’était un coup de fusil. ——! que cela sent mauvais! ——! que c’est beau! On arrête les soldats en leur criant ——! on les fait repartir en leur disant ——!
LECTURE et DICTÉE.—Le Petit Caporal.
Bonaparte était adoré de ses soldats qui, après Lodi, lui conférèrent par amitié le titre de «petit caporal». Pour eux sa personne était sacrée. Eh bien! pourtant l’un d’eux, un conscrit, osa, pendant la campagne d’Italie, lui opposer une résistance énergique. Voici dans quelles circonstances, Bonaparte, après une de ces rondes solitaires dont il était coutumier, revenait fort tard au camp. L’obscurité était profonde. Soudain il se trouve à quelques pas d’un factionnaire, qui, en l’apercevant, croise la baïonnette. «Halte-là! Qui vive? crie le soldat.—Diantre! pense Bonaparte, voici une sentinelle sur laquelle je n’avais pas compté. Mon ami, ajoute-t-il tout haut, je suis officier...—Bon!... en ce cas, vous avez le mot d’ordre.—Ouais! c’est justement ce que je n’ai pas.—Bah!... Alors hop! au large!... ou sinon, gare! je tire.—Silence! je vous dis que je suis...—Eh morbleu! quand vous seriez le «petit caporal», vous ne passeriez pas!» Attiré par le bruit, un sergent accourt avec des hommes portant des lanternes. «Eh! quoi! le général? s’écrie le factionnaire effrayé en reconnaissant son interlocuteur. Sapristi! je suis perdu!...—Non, mon ami, répond Bonaparte. Bravo! au contraire, pour la fermeté que tu as montrée!... Tiens, voici une pièce d’or; et demain viens me voir dans ma tente; désormais, j’aurai l’œil sur toi.»
C. A.
Exercice 553.—Analysez tous les mots en italique de la dictée.
Exercice 554.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
SYNTAXE
Pour permettre à l’élève de parcourir plus rapidement l’ensemble des neuf parties du discours, nous avons rejeté ici certaines règles ou remarques qui ne font pas partie de la grammaire proprement dite.
LE NOM
Il y a, en français, des noms qui prennent les deux genres sans que leur signification change notablement. Ainsi:
Aigle est du masculin:
1º Quand il désigne en général l’oiseau qui porte ce nom: l’aigle est fier.
2º Quand on parle d’un homme de génie: Bossuet fut surnommé l’Aigle de Meaux.
Aigle est du féminin:
1º Quand il désigne la femelle de l’oiseau: l’aigle femelle est plus petite que l’aigle mâle.
2º Quand il signifie étendard, enseigne militaire: les aigles romaines triomphèrent en Gaule[38].
Cependant on dit: l’aigle blanc de Pologne, l’aigle noir de Prusse.
Amour, délice et orgue sont masculins quand on les emploie au singulier: Un amour fatal, un grand délice, un orgue harmonieux.
Employés au pluriel, ils sont féminins: De fatales amours[39], de grandes délices, des orgues harmonieuses[40].
Couple signifiant simplement le nombre deux est féminin: j’ai mangé une couple d’œufs.
Couple est masculin s’il désigne deux êtres unis par un sentiment, par une cause qui les rend propres à agir de concert: un couple d’amis, un couple de bœufs.
Questionnaire: Quand aigle est-il du masculin? quand est-il du féminin?—De quel genre sont amour, délice et orgue employés au singulier?—De quel genre sont-ils employés au pluriel?—Quand couple est-il masculin? féminin?
Enfant est masculin s’il désigne un petit garçon; il est féminin s’il désigne une petite fille: Paul est un enfant gentil; Berthe est une charmante enfant.
Foudre, feu du ciel, est du féminin: La foudre tue.
Foudre est du masculin:
1º Quand il désigne un grand tonneau: un foudre de 50 hectolitres.
2º Quand il signifie grand capitaine, grand orateur, etc.: Condé était un foudre de guerre[41].
Hymne, chant d’église, est féminin: une hymne sacrée.
Hymne est masculin quand il désigne tout autre chant: un hymne national[42].
Œuvre est généralement du féminin: le Louvre possède plusieurs belles œuvres de Raphaël.
Œuvre, employé au singulier, est masculin quand il désigne l’ensemble des ouvrages d’un musicien, d’un artiste: le grand œuvre de Mozart.
Œuvre dans le sens de bâtisse est aussi du masculin: le gros œuvre de cette maison est achevé.
Orge est du féminin: de l’orge bien levée.
Orge n’est masculin que dans ces deux expressions: orge mondé, orge perlé[43].
Pâque, fête des Juifs, est nom commun féminin et s’écrit sans s: la pâque des Juifs[44].
Paques, fête chrétienne, est nom propre masculin et s’écrit avec un s: nous partirons à Pâques prochain[45].
Questionnaire: Quand enfant est-il masculin? féminin?—Quand foudre est-il masculin? féminin?—Quand hymne est-il masculin? féminin?—Quand œuvre est-il féminin? masculin?—Quand orge, Pâques sont-ils masculins? féminins?
Exercice 555.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Annibal était un foudre de guerre. L’orge doit être semé au commencement du printemps. Les ancien hymnes de l’Église sont beau et simple. Un orgue vaut à lui seul tout un orchestre. Rien n’égale la puissance de l’amour maternel. Le jour de Pâques fleuri, l’on vend ou l’on distribue des rameaux bénits. Le rossignol chante l’hymne solennel du printemps. Les anciens regardaient l’aigle comme le messager de Jupiter. Le foudre a des effets bien singuliers. La petite mendiante est un enfant intéressant. Les mille voix des orgues harmonieux font mes plus cher délices. Les œuvres de la nature sont merveilleux. Le char des rois fainéants était traîné par un couple de bœufs. Les aigles impérial français ont souvent flotté victorieux sur l’Europe. Nos vignerons ont de grand foudres dans leurs celliers.
Exercice 556.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Mirabeau était un foudre d’éloquence. Que votre famille et votre patrie soient toujours vos plus cher amours. On ne peut apprivoiser l’aigle qu’en le prenant petit. Un couple d’œufs et une côtelette de mouton constituent un excellent déjeuner. Du Guesclin, dans sa jeunesse, était un enfant méchant et batailleur. L’œuvre entier de Mozart et celui de Beethoven sont plein de grandeur. La «Marseillaise» est l’hymne national français. Le paratonnerre préserve les édifices du foudre. Cet orgue est un des meilleur que j’aie entendu. Les œuvres de Corneille sont plein d’inégalités. Plus d’un hibou se croit un aigle. L’orge mondé est celui dont on a enlevé l’écorce, et l’orge perlé est l’orge que la mouture a arrondi en perles. L’empire français avait pour armes un aigle tenant un foudre dans ses serres. L’amour filial est le premier des devoirs. C’est un grand mais dangereux délice, que de boire frais en été. Le musée du Louvre possède plusieurs beau œuvres de Raphaël. Jupiter poursuivait ses ennemis de ses foudres vengeur. L’aigle impérial de Russie et celui d’Autriche sont à deux têtes.
Période est masculin quand il signifie le plus haut point où arrivent une personne, une chose: Cicéron porta l’éloquence à son plus haut période.
Période est féminin dans tous les autres cas: la période du moyen âge finit avec Charles VII.
Personne, nom commun, c’est-à-dire précédé d’un déterminatif, est féminin: cette personne est heureuse.
Personne, pronom indéfini, est masculin: personne n’est plus heureux que lui.
Quelque chose, signifiant une chose, est masculin: j’ai appris quelque chose d’ennuyeux[46].
Il est féminin s’il signifie quelle que soit la chose: quelque chose que vous ayez promise, tenez parole[47].
Un grand nombre de noms, ayant la même orthographe, affectent un genre différent, suivant le sens dans lequel ils sont pris. Tels sont:
MASCULIN. | FÉMININ. |
Aide, celui qui aide. | Aide, assistance; celle qui aide. |
Cartouche, ornement de sculpture, etc. | Cartouche, charge d’arme à feu. |
Crêpe, étoffe de deuil. | Crêpe, pâte frite. |
Garde, gardien; celui qui veille. | Garde, action de garder; troupe armée. |
Guide, personne qui conduit; modèle. | Guide, lanière pour diriger les chevaux. |
Livre, volume, ouvrage. | Livre, ancien poids; ancienne monnaie. |
Manœuvre, aide-maçon, etc. | Manœuvre, action de manœuvrer. |
Mémoire, rapport écrit; état de frais. | Mémoire, faculté de se souvenir. |
Mode, forme, méthode; manière d’être | Mode, manière de s’habiller, d’agir, etc. |
Moule, modèle creux. | Moule, coquillage de mer bon à manger. |
Mousse, jeune apprenti matelot. | Mousse, plante; écume. |
Office, service; cérémonie religieuse. | Office, pièce adjointe à la salle à manger. |
Paillasse, bouffon de foire. | Paillasse, sac plein de paille pour les lits. |
Pendule, poids qui règle les oscillations. | Pendule, synonyme d’horloge. |
Physique, constitution de l’homme. | Physique, science de la propriété des corps. |
Poêle, fourneau; drap funèbre; voile. | Poêle, ustensile de cuisine. |
Poste, fonction, emploi; lieu assigné. | Poste, administration des postes. |
Relâche, repos; suspension de travail. | Relâche, lieu où s’arrêtent les vaisseaux. |
Soldes, fin de compte; denrées défraîchies. | Solde, paye des troupes, des employés. |
Somme, sommeil. | Somme, total; quantité d’argent. |
Tour, mouvement circulaire. | Tour, monument rond très élevé. |
Trompette, celui qui joue de la trompette. | Trompette, instrument à vent. |
Vague, chose indéfinie, grand espace vide. | Vague, eau de la mer agitée. |
Vapeur, navire marchant à la vapeur. | Vapeur, substance réduite en gaz. |
Vase, ustensile pour les liquides, etc. | Vase, bourbe. |
Voile, étoffe pour cacher le visage. | Voile, toile des mâts d’un navire. |
Questionnaire: Quand période est-il masculin? féminin?—De quel genre est personne, nom? Et personne, pronom?—Quand quelque chose est-il masculin? féminin?
Exercice 557.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
La guerre de Cent ans se divise en quatre périodes distinct. La démarche du lion a quelque chose de fier. Malgré la tempête, malgré le foudre, les petit mousses font le manœuvre dans les cordages. Sous Napoléon Ier, la France est parvenue au plus haut période de sa gloire militaire. Les personnes gracieux sont toujours bien accueilli. Quelque chose que vous ayez promis, donnez-le. Les grimaces du paillasse amusent la foule. L’huître est plus chère que le moule. Les personnes maniéré sont presque toujours froid et faux. Personne n’a jamais été plus courageux, plus loyal que Bayard. Grâce à l’aide puissant et au bon offices de la France, l’Italie a chassé les Autrichiens de la Lombardie. Les architectes rédigent de long mémoires. Suger fut pour Louis VI et Louis VII un aide intelligent et sage.
Exercice 558.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
L’orgue de Barbarie est un petit orgue portatif. Le garde prussien fut battu à Auerstaedt. Le kilogramme équivaut environ à deux ancien livres. Une fille laborieuse est un grand aide pour sa mère. L’application du pendule à l’horlogerie est due à Galilée. Le voile d’un vaisseau est de tout autre tissu que le voile d’une mariée. Le touriste ne doit pas s’aventurer dans la montagne sans un guide sûr. Le crêpe est une étoffe très légère. Le mode, surtout chez les dames, est très changeant. Charles le Simple fut enfermé dans le tour de Péronne, où il mourut. Les trompettes anciens étaient des tubes droits. Le poêle en fonte s’échauffe et se refroidit vite. Les belles découvertes des lois du physique ont détruit la croyance à la sorcellerie. Napoléon stupéfiait l’ennemi par ses manœuvres hardi. L’entretien et le solde des troupes coûtent fort cher.
Exercice 559.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Le mode d’enseignement le plus simple est toujours le meilleur. Louis XI créa le poste pour son propre service. Le singe amuse par ses tours malin. Denis Papin découvrit la force du vapeur. Des sommes fou furent gaspillé par la cour de Louis XIV. Notre imagination se plaît souvent dans le vague. Le vase d’eau douce forme un excellent engrais. Cette barque montée par deux petit mousses a été coulée par un vapeur. De nombreux cartouches étaient employé par les peintres de la Renaissance. Les crêpes chaud, fin et léger sont excellent. Les exercices physiques procurent de bon sommes. Du Guesclin avait un physique disgracieux. Le mousse épais et vert abonde au pied des chênes. Dans les pendules habituel, le balancier remplace le pendule. Les paquebots vont du Havre à New-York sans faire aucun relâche. La manufacture de Sèvres produit de très beau vases.
Gens veut au masculin les adjectifs ou les participes qui le précèdent, ainsi que ceux qui le suivent: tous les gens vertueux sont heureux.
Si un adjectif est placé immédiatement avant le mot gens, cet adjectif et tous ceux qui peuvent le précéder se mettent au féminin: ce sont de bonnes gens. Toutes les sottes gens sont orgueilleux[49].
1re Remarque.—Cependant, si l’adjectif qui précède immédiatement le mot gens est terminé au masculin par un e muet, comme brave, honnête, cet adjectif et tous ceux qui précèdent gens se mettent au masculin: tous les vrais honnêtes gens.
2e Remarque.—Gens, suivi de de et d’un nom qui le rend propre à désigner un état quelconque, veut tous ses correspondants au masculin: certains gens d’affaires, de robe, de lettres, etc.
Questionnaire: A quel genre se mettent les adjectifs qui qualifient gens?—Qu’arrive-t-il quand un adjectif précède immédiatement le mot gens?—Et si l’adjectif qui précède immédiatement le mot gens est terminé au masculin par un e muet, que fait-on?—Rappelez la seconde remarque.
Exercice 560.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Fuyez les gens près duquel la médisance trouve accès. Certain gens croient cacher leurs bassesses à force d’orgueil. Il y a, à la ville comme ailleurs, de fort sot gens, des gens faux, oisif. Les vrais honnête gens sont ceux qui ne trompent personne. Molière n’a pas ménagé les vilain gens qu’il a mis dans son théâtre. Les vieux gens de robe étaient autrefois les ennemis des brillant gens d’épée. Heureux[50] sont les vieux gens qui ont bien vécu! Il y a beaucoup de gens prodigue et peu de désintéressé. Certain gens d’affaires passent pour être peu délicat. Les gens sans bruit sont dangereux. Quel méchant gens que les calomniateurs! Il y a des gens qui s’imaginent n’être pas coupable parce qu’il ont pu sauver les apparences. Tout les vieux gens sont soupçonneux. Les gens maniéré sont presque toujours froid et faux. Quel pauvre gens que les avares! Soyez pleins de respect pour les vieux gens. Les vieux gens infirmes sont malheureux et tout à fait digne de compassion. Tout les jeune gens sont rempli d’espérance.
Exercice 561.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Le flux et le reflux de la mer ont des périodes régulier. Il n’y a personne de moins curieux d’apprendre que les personnes ignorant. Le pendule sert principalement à régler le mouvement d’une horloge, d’un pendule. Tout les gens gai ont le talent de mettre en bonne humeur les gens les plus sérieux. Quelque chose que je lui aie dit, je n’ai pu le convaincre. Prêtez tout votre aide aux malheureux. Les moules sont indigeste et peu recherché des estomacs délicats. Il faut environ dix kilogrammes de blé pour nourrir un couple de moineaux. Au moment d’un orage, les navires carguent tout les voiles. La lecture est pour moi un vrai délice. Les Lacédémoniens marchaient au combat au son des hymnes guerrier. L’orge est surtout employé pour la fabrication de la bière. Une sentinelle ne doit jamais quitter son poste. Les orgues auraient, dit-on, été inventé au huitième siècle. Le vapeur a une force d’expansion immense. Dans le dernier période de sa vie, Louis XIV n’eut guère que des ministres incapables.
LECTURE et DICTÉE.—Les deux Mères.
Exercice 562.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Carnassier et chasseur, les aigles sont très fort. Il peuvent soulever un enfant. La femme d’un garde avait un jour emporté sa petite fille dans la montagne, en y menant paître des chèvres. Elle eut la douleur de voir cet enfant, ses plus cher amours, enlevé par un de ces gros oiseaux. C’était une femelle, qui s’envola lourdement. L’aigle, heureux et fier de la proie qu’il avait choisi pour ses petits, avait compté sans le courage de l’autre mère. Celle-ci était seule; pas un personne aux environs qui pût lui prêter un aide efficace! Laissant son troupeau au garde de son chien, elle s’élança, armé d’un bâton, à la poursuite de la reine des oiseaux. Elle l’avait vu se diriger vers son aire. Toujours courant, la paysanne parvint jusqu’au nid situé au milieu de rochers plusieurs fois frappé par le foudre. Une lutte terrible s’engagea entre l’aigle et la femme; ce fut quelque chose d’affreux. Le premier avait sa force, son bec redoutable, ses terribles serres, ses ailes puissant; le second n’avait que son bâton, son courage et son intelligence qui lui suggérait d’adroit manœuvres. L’amour maternel décuplant ses forces, ce fut ce dernier qui demeura vainqueur. On juge avec quel délice elle reprit possession de la fillette, que l’oiseau avait laissé tomber au milieu des aiglons. Elle redescendit allégrement la montagne qu’elle avait gravi avec tant d’angoisse, en serrant dans ses bras tremblant le cher enfant qu’elle avait failli ne plus revoir.
C. A.
Exercice 563.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Les noms aïeul, ciel, œil ont deux pluriels différents: aïeux, cieux, yeux ou aïeuls, ciels, œils.
Aïeux s’emploie dans le sens d’ancêtres: les Gaulois sont nos aïeux.
Aïeuls désigne le grand-père paternel et le grand-père maternel: mes deux aïeuls sont encore vivants.
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Cieux est le pluriel le plus ordinaire de ciel.
On ne se sert de ciels que dans les cas suivants: des ciels de lit, des ciels de tableau, des ciels de carrière[51].
Ciel, signifiant climat, fait également ciels au pluriel: l’Italie est située sous un des plus beaux ciels de l’Europe.
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Œil fait yeux: j’ai mal aux yeux.
On dit aussi: les yeux de la soupe, du pain, du fromage, ainsi qu’en terme de jardinage: tailler un pêcher à deux, à trois yeux.
Mais on dit: des œils-de-bœuf, des œils-de perdrix, etc.[52].
Questionnaire: Quand emploie-t-on aïeux?—Quand emploie-t-on aïeuls?—Dans quels cas ciel fait-il cieux au pluriel?—Quand ciel fait-il ciels?—Quand dit-on yeux?—Quand dit-on œils?
Exercice 564.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Les œil sont le miroir de l’âme. Les bouillons gras ont beaucoup d’œil. Les déserts africains s’étendent sous des ciel brûlants. Le mérite tient lieu des plus nobles aïeul. Henri IV et Philippe III d’Espagne sont les aïeul de Louis XIV. Les étoiles peuplent la voûte des ciel. Les artistes hollandais ont peint des ciel remarquables. Les maisons anciennes sont ornées d’œil-de-bœuf. Qui sert bien son pays n’a pas besoin d’aïeul. Les œil sont très rapprochés dans les branches vigoureuses. Les œil-de-serpent sont de petites pierres précieuses ressemblant à des œil de serpent. Mes deux aïeul ont vécu jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Les ciel sont cette région immense que les étoiles et les planètes occupent. L’hygiène proscrit les rideaux et les ciel de lit. Les œil-de-perdrix causent de vives douleurs.
Les noms propres employés au pluriel n’en prennent pas la marque s’ils désignent les personnes mêmes que l’on cite: les deux Corneille sont nés à Rouen. Les Bossuet, les Racine, les La Fontaine vivaient sous Louis XIV.
Les noms propres varient quand ils sont employés comme noms communs, c’est-à-dire quand ils désignent des personnes semblables à celles dont on cite le nom: les Corneilles, les Racines et les Molières sont rares[53].
C’est-à-dire les écrivains comme Corneille, comme Racine, comme Molière.
Ils varient aussi quand ils désignent les grandes familles: les Bourbons, les Condés, les Guises, etc., et quand on emploie le nom des auteurs pour désigner des œuvres d’art: ce musée possède des Titiens, des Rembrandts.
Cependant l’usage veut qu’un nom propre désignant un ouvrage ne prenne pas la marque du pluriel: j’ai acheté deux Larousse.
Les noms propres de peuples, de pays, prennent la marque du pluriel: l’isthme de Panama joint les deux Amériques.
Questionnaire: Quand les noms propres employés au pluriel n’en prennent-ils pas la marque?—Quand les noms propres varient-ils?
Exercice 565.—Corrigez, s’il y a lieu, les noms en italique:
L’Atlantique baigne le nord des trois Guyane. Pendant la Ligue éclata la guerre des trois Henri. Les Bourbon remplacèrent les Valois sur le trône. Les deux Racine n’étaient pas égaux en talent. Tous les siècles ne produisent pas des Corneille, des Molière et des Racine. Je possède dans ma bibliothèque deux Robinson et deux Don Quichotte illustrés. Les Du Guesclin et les Bayard furent l’honneur de la chevalerie française. Corneille a immortalisé le combat des Horace et des Curiace. Le royaume des Deux-Sicile a été annexé au royaume d’Italie en 1860. Le musée du Louvre possède plusieurs Raphaël. Les Voltaire, les Rousseau et les Montesquieu ont, par leurs écrits, préparé la Révolution française. Les Guise ambitieux essayèrent de détrôner les Valois. La Bretagne fut ensanglantée par la guerre des deux Jeanne. La France a eu, elle aussi, ses Alexandre et ses César.
Certains noms ne s’emploient qu’au singulier: la paresse, l’innocence, le manger, le boire, le dormir, etc. D’autres, au contraire, ne s’emploient qu’au pluriel: les annales, les funérailles, les entrailles, les matériaux, les armoiries, etc.
Les mots invariables de leur nature, employés accidentellement comme noms, ne prennent pas la marque du pluriel: les quatre, les pourquoi, les on-dit, les oui, les non, etc.
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Les noms tirés des langues étrangères prennent en général la marque du pluriel: des opéras, des albums, des accessits, des agendas, des bravos[54], etc.
Mais on écrit sans s:
1º Les noms formés de plusieurs mots étrangers: des in-octavo, des ecce homo, des post-scriptum, etc.
2º Les noms latins des prières: des pater, des avé, des credo, des amen, etc.
Questionnaire: Nommez des noms qui ne s’emploient qu’au singulier; qu’au pluriel.—Les mots invariables employés substantivement prennent-ils la marque du pluriel?—Les noms tirés des langues étrangères prennent-ils la marque du pluriel?—Quelles sont les exceptions?
Exercice 566.—Corrigez, s’il y a lieu, les noms en italique:
La Législative appliqua ses lois malgré les veto de Louis XVI. La Pologne et la Hongrie nous ont donné les polka, les mazurka et les rédowa. Les aviso sont employés pour porter les avis, les dépêches. Le Titien, Rembrandt et Rubens ont peint des ecce homo remarquables. Les gens peu sensés se disputent pour des oui ou des non. Souvent les satisfecit valent mieux que les accessit. Les bons acteurs sont salués par les bravo enthousiastes des dilettante. Les dahlia sont originaires du Mexique et du Pérou. Les charges maximum des wagons de marchandises ne doivent pas dépasser 10 000 kilogrammes. Mozart et Verdi ont composé des requiem célèbres. Les cinq peuvent être faits de deux manières. Plusieurs peu répétés font un beaucoup.
Exercice 567.—Corrigez, s’il y a lieu, les noms en italique:
Les Polichinelle, les Arlequin, les Pierrot et les Colombine sont les personnages principaux de la comédie italienne. Chez les femmes, les contralto sont plus rares que les soprano. Les enfants embarrassent souvent avec leurs comment et leurs pourquoi. Il est bon de conserver les duplicata d’écrits importants. Les quiproquo sont fort amusants. N’employez les post-scriptum que dans des lettres familières. Les formats des livres classiques sont ordinairement des in-douze, des in-seize ou des in-dix-huit. Il y a dans nos opéra une foule de solo, de duo, de trio, de quatuor et des chœurs. Les aquarium sont pour les poissons et pour les animaux aquatiques ce que les volières sont pour les oiseaux. Les boléro et les fandango sont des danses espagnoles.
LECTURE et DICTÉE.
Exercice 568.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
La Révolution fut préparée par les Voltaire, les Rousseau, les Montesquieu, qui attaquèrent les inégalités sociales dont avaient souffert nos aïeul. Les Quesnay, les Turgot, demandèrent la liberté du commerce, tandis que les Diderot et les d’Alembert, en résumant dans leur «Encyclopédie» les connaissances humaines, ouvraient les œil de leurs contemporains. Quand le période de l’action violente eut commencé, beaucoup d’hommes ardents se déchirèrent entre eux. Les Montagnard firent périr des Girondin tels que les Condorcet, les Roland, les Barbaroux, les Barnave, et plus tard les Robespierre, les Couthon, les Saint-Just montèrent à leur tour sur l’échafaud qu’ils avaient dressé.
Ces luttes intestines affaiblissaient la Révolution. De plus, celle-ci souffrait de la pauvreté du Trésor, et elle avait des ennemis à la fois au dedans et au dehors. Mais, comblant les déficit, bravant les ultimatum arrogants des uns, luttant avec énergie contre les autres, elle triompha de tous, elle proclama les droits de l’homme au milieu des bravo et des vivat de l’humanité entière. Mais aussi par quels génies divers elle fut secondée! A la tribune, les Mirabeau, les Camille Desmoulins, les Danton, enflammaient les cœurs par leur éloquence; au pouvoir, les Jean Bon Saint-André et surtout les Carnot organisaient la victoire. Aucune autre cause ne put mettre à la fois à la tête de ses armées des Kellermann, des Jourdan, des Hoche, des Bonaparte, des Joubert, des Championnet, des Kléber, des Desaix, des Masséna, des Brune. Conduits par de tels hommes, nos soldats triomphèrent sous tous les ciel de l’Europe, et c’est le monde entier qui bénéficie des principes généreux de la Révolution française.
C. A.
Exercice 569.—Reproduisez de mémoire la dictée ci-dessus.
Les mots qui peuvent entrer dans la formation d’un nom composé sont: le nom, l’adjectif, le verbe, la préposition et l’adverbe.
Le nom et l’adjectif peuvent seuls prendre la marque du pluriel. Ex.: un chou-fleur, des choux-fleurs; un coffre-fort, des coffres-forts.
Quand les deux mots variables de leur nature ne se qualifient pas l’un l’autre, on ne met la marque du pluriel qu’à celui qui correspond réellement à un pluriel dans l’idée. Ex.: un terre-plein, des terre-pleins (lieux pleins de terre); des chevau-légers (soldats légers, armés légèrement à cheval).
Si le nom composé est formé de deux noms liés par une préposition, le premier seul prend la marque du pluriel: des chefs-d’œuvre, des arcs-en-ciel.
Cependant, on écrit des coq-à-l’âne, des discours sans suite où l’on passe du coq à l’âne.—Il arrive quelquefois que la préposition est sous-entendue; ainsi hôtel-Dieu, fête-Dieu sont mis pour hôtel de Dieu, fête de Dieu, et font au pluriel: des hôtels-Dieu, des fêtes-Dieu.
Le verbe, la préposition et l’adverbe restent toujours invariables. Ex.: un passe-partout, des passe-partout; un avant-coureur, des avant-coureurs.
Observation générale.—En dehors de ces règles, pour savoir s’il faut faire usage du singulier ou du pluriel, il est indispensable de consulter le sens du nom composé, d’en faire l’analyse. Ainsi, on verra qu’on doit écrire au singulier comme au pluriel:
Un ou des essuie-mains (pour essuyer les mains). |
Un ou des couvre-pieds (pour couvrir les pieds). |
Un ou des cure-dents (pour curer les dents). |
Un ou des réveille-matin (pour réveiller le matin). |
Un ou des serre-tête (pour serrer la tête), etc., etc.[55]. |
Questionnaire: Qu’appelle-t-on noms composés?—Quels sont les mots qui peuvent entrer dans la formation d’un nom composé?—Quels sont les mots variables?—Comment écrit-on le pluriel d’un nom composé formé de deux noms liés par une préposition?—Quels sont les mots invariables?—Que doit-on faire pour savoir, dans certains cas, s’il faut employer le singulier ou le pluriel?
Exercice 570.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Les préfets résident dans les chef-lieu des départements. La France produit plusieurs eau-de-vie fort estimées. Les contre-épaulette sont des épaulettes dégarnies de franges. La fourrure des loup-cervier sert à faire des manchons. Les morte-saison ruinent les ouvriers. Certains jeux de patience sont de véritables casse-tête. Les reine-marguerite embellissent nos jardins. Les étourdis et les bavards font de nombreux coq-à-l’âne. Les martin-pêcheur fréquentent le bord de l’eau. Le coucou, la fauvette et l’hirondelle sont les avant-coureur du printemps. Le philatéliste collectionne les timbre-poste. C’est en pleine mer que se montrent les plus beaux arc-en-ciel. Les gens qui travaillent au rabais sont souvent des gâte-métier. Les Peau-Rouge vivent en Amérique.
Exercice 571.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Les porte-drapeau sont des lieutenants ou des sous-lieutenant. Les marins se servent de lunettes appelées longue-vue. Les simples d’esprit croient aux loup-garou. François 1er protégea les beau-art et les belle-lettre. Phidias sculpta de superbes bas-relief. Les passeport sont abolis entre nations amies. Les garde-fou préviennent beaucoup d’accidents. Le rabot et la scie sont les gagne-pain du menuisier. Les paresseux sont des non-valeur dans la société. On accroche les porte-montre à la cheminée. La forêt de Bondy était le plus terrible des coupe-gorge des environs de Paris. Les garde champêtre dressent des procès-verbal. Beaucoup d’argent et une bonne mine sont d’excellents passe-partout.
Exercice 572.—Mettez au pluriel le devoir suivant:
Le rouge-gorge est un oiseau charmant. L’oiseau-mouche est le bijou de la nature. La chauve-souris sort après le coucher du soleil. On assure que le chat-huant voit plus clair la nuit que le jour. Le gros-bec est un oiseau qui a le bec court, gros et dur. Le pont-levis se levait à l’aide d’une bascule. L’orang-outang est un gros singe appelé aussi homme des bois. Le chou-rave croît en abondance dans la Finlande. Le porc-épic dresse ses piquants quand il est irrité. L’œil-de-serpent est une petite pierre précieuse. Le fier-à-bras est souvent un faux brave. Le perce-neige fleurit au commencement du printemps. La reine-Claude est une prune très estimée. Le steeple-chase est dangereux pour le jockey. Le coq est le réveille-matin de la ferme. La belle-de-jour est cultivée à cause de la beauté de ses fleurs. Le rez-de-chaussée est presque toujours humide. Le cure-dents de plume est le meilleur. Le pantalon a remplacé le haut-de-chausse. Le bouton-d’or est une belle fleur. On appelle gagne-petit le rémouleur ambulant. Quand il est irrité, le chien-loup est un animal terrible.
Il est souvent difficile de savoir à quel nombre on doit employer un nom précédé d’une des prépositions à, de, en, etc.
Si le nom ne représente qu’un objet, il y a unité dans l’idée, il faut employer le singulier: un sac de blé; des hommes de talent; des fruits à noyau; tabac en poudre.
Si le nom éveille l’idée de plusieurs objets, on emploie le pluriel: un sac de bonbonbs; un bonnet à rubans; un fruit à pépins; maison réduite en cendres.
Observation.—En consultant le sens, on mettra au singulier: lit de plume (fait avec de la plume), marchande de poisson (qui vend du poisson); et on mettra au pluriel: paquet de plumes (fait avec des plumes), marchande de harengs (qui vend des harengs)[56].
Questionnaire: Quand le nom précédé d’une préposition prend-il la marque du pluriel?—Quand doit-on l’employer au singulier?
Exercice 573.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Un baril d’huile. Un baril d’olive. Un instrument à corde. Un homme de lettre. Une paire de gant. Un lit de plume. Une dictée sans faute. Une compote de pomme. Une liasse de papier. Un paquet de plume. Une armoire à glace. Une boîte d’allumette. Un fauteuil à roulette. Une brosse à barbe. Un homme d’affaire. Une armoire à tiroir. Des hommes à imagination. Un gâteau d’amande. Un sac de farine. Des lunettes à branche. L’eau de fleur d’oranger. Des pendants d’oreille. Une brosse à dent. Une caisse d’épargne. Un sac de charbon. Un banc d’huître. Un ban de sable.
Exercice 574.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Le lit de bûchette et d’herbe de la loutre est rempli d’arêtes de poisson. La fécule de pomme de terre soulage les brûlures. Le sirop d’abricot vert est fort bon. Les sauvages se couvrent de peau de bête. Les souliers à boucle ne sont plus de mode. Le violon est un instrument à corde. On voit en Bretagne beaucoup de terre en friche. Les gants, les bas et les souliers se vendent par paire. Les canards sauvages volent par troupe. Le papillon vole de fleur en fleur. Pour écrire on se sert aujourd’hui de plume de fer. Condé se retira à Chantilly chargé de gloire, mais accablé d’infirmité. Nos arbres donnent des fruits à noyau et des fruits à pépin. Jeu de carte; jeu de billard. Chaîne de montre; chaîne de montagne. Accablé de fatigue, d’année. Botte de foin, d’asperge. Trop de sucre et trop de sucrerie gâtent les dents.
L’ARTICLE
Quand deux adjectifs unis par la conjonction et qualifient un même nom, l’article ne se répète pas devant le second:
Le simple et bon La Fontaine est le premier des fabulistes français[57].
Mais si les adjectifs ne peuvent qualifier ensemble le même nom, il faut répéter l’article: La haute et la basse Bourgogne donnent de bons vins.
Même dans ce cas, cependant, il arrive parfois que, pour donner plus de rapidité à la pensée, on ne répète pas l’article: César parlait les langues grecque, latine, syrienne, hébraïque, arabe; les quinzième et seizième siècles.
Nota.—Les mêmes règles s’appliquent aussi aux adjectifs possessifs, démonstratifs, etc.
Questionnaire: Quand deux adjectifs sont unis par la conjonction et, répète-t-on l’article?—Quelles sont les exceptions?
Exercice 575.—Supprimez le tiret ou remplacez-le par l’article écrit en italique:
Le lynx ou —— loup-cervier est communément de la grandeur d’un renard. Les maires et —— adjoints sont nommés par le conseil municipal. Le Conservatoire des Arts et —— métiers a été fondé par la Convention. Les frères et —— sœurs se doivent une mutuelle affection. On relit toujours avec plaisir le naïf et —— charmant La Fontaine. L’ancien et —— nouveau continent semblent avoir été rongés par l’Océan. Les gens simples et crédules s’imaginent que les sorciers et —— sorcières ont le pouvoir d’évoquer les esprits. Les caps ou —— promontoires sont des pointes de terre qui s’avancent dans la mer. Les septième et —— huitième croisades furent entreprises par saint Louis. Les Basques faisaient la pêche de la morue au xiie siècle et —— xiiie siècle. Les bons ou —— mauvais procédés sont les indices du cœur. Aimons les vieux et —— braves soldats. La grande et —— petite classe.
Avec les adverbes plus, mieux, moins, l’article varie pour exprimer une idée de comparaison: cette femme est la plus heureuse des mères. (On compare le bonheur d’une mère à celui des autres mères.)
Le reste invariable si l’on veut exprimer une qualité portée au plus haut degré, sans idée de comparaison: c’est auprès de ses enfants que cette mère est le plus heureuse. (C’est-à-dire: heureuse au plus haut degré.)
Questionnaire: Quand l’article, employé avec plus, mieux, moins, varie-t-il?—Quand le ne varie-t-il pas?
Exercice 576.—Corrigez l’article en italique, s’il y a lieu:
Les peuples qui vivent de végétaux sont le moins exposés aux maladies. De toutes les planètes, la lune est le plus rapprochée de la terre. C’est surtout par les belles matinées de printemps que les oiseaux se font le plus entendre. La carpe se plaît dans les eaux le plus profondes. Les opinions le mieux établies trouvent cependant des contradicteurs. C’est après leur mort que les grands hommes sont le plus appréciés. C’est vers deux heures du matin que les grandes villes sont le plus tranquilles. La panthère est le plus féroce des bêtes fauves. La modestie est, chez la jeune fille, la qualité le plus appréciée. Les marées le plus fortes ont lieu lorsque la lune est le plus rapprochée de la terre.
LECTURE et DICTÉE.
Durant une expédition que les Français entreprirent dans le nord de l’Amérique, un officier blessé fut fait prisonnier par un sauvage qui lui prit sa montre d’or. On conduisit le captif devant le chef de la tribu. Le Français pria ce dernier de lui faire rendre le bijou qu’on lui avait pris et auquel il tenait beaucoup, parce que c’était un souvenir de famille. Il offrait de dédommager amplement celui qui le lui avait enlevé. Le sauvage fut appelé, et son chef lui fit connaître la demande du Français. Le Peau-Rouge tira la montre de sa poche, et la rendit d’un air insouciant: «Je n’y tiens plus, dit-il, la bête est morte.» En effet, la montre, qu’il prenait pour un être animé, n’ayant pas été remontée, avait cessé son tic-tac.
C. A.
Exercice 577.—Remplacez les mots en italique par un synonyme ou une expression synonymique.
Exercice 578.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
DICTÉE et RÉCITATION.—La Vengeance.
Si quelqu’un nous blesse et nous nuit, | L’aurore à nos yeux rend moins noir |
Quelque grande que soit l’offense, | Le mal qu’on nous a fait la veille, |
Laissons l’espace d’une nuit | Et tel, qui s’est vengé le soir, |
Entre l’injure et la vengeance. | En est fâché, lorsqu’il s’éveille. |
Panard. |
Exercice 579.—Indiquez la nature de tous les mots de cette poésie.
LECTURE et DICTÉE.—La Télégraphie.
Les anciens transmettaient les nouvelles au moyen de feux allumés sur les hauteurs. Ce ne fut qu’à la fin du xviiie siècle que Claude Chappe imagina le télégraphe aérien, appareil placé sur un lieu élevé et qui envoyait des signaux au moyen de combinaisons variées de bras mobiles. Il fonctionna pour la première fois en 1794, de Lille à Paris, pour annoncer à la Convention les victoires des troupes françaises sur les Autrichiens. Au xixe siècle, les travaux des Français Lesage, Ampère, Arago, de l’Anglais Wheatstone et de l’Américain Morse, engendrèrent la télégraphie électrique qui permet de transmettre instantanément les nouvelles, jour et nuit et par tous les temps. La première ligne télégraphique fut posée en France en 1844, entre Paris et Rouen. Depuis, les lignes se sont multipliées tellement qu’elles relient aujourd’hui, même au delà des mers, tous les pays du monde. Enfin, grâce aux travaux du Français Branly et de l’Italien Marconi, on peut maintenant construire des appareils de télégraphie sans fil. Les phénomènes électriques sont transmis à travers l’espace avec la vitesse de trois cent mille kilomètres à la seconde; c’est ainsi qu’un poste installé sur la Tour Eiffel, à Paris, peut télégraphier l’heure exacte, chaque jour, aux bateaux qui sillonnent les mers, jusqu’à une très grande distance de la côte française.
C. A.
Exercice 580.—Reproduisez de mémoire la dictée ci-dessus.
Exercice 581.—Indiquez la nature et la fonction des mots en italique.
L’ADJECTIF
En général, les adjectifs qualificatifs se placent indifféremment avant ou après le nom qu’ils qualifient. Le goût et surtout l’oreille déterminent la place qu’ils doivent occuper.
Cependant, certains adjectifs changent de sens, selon qu’ils précèdent ou suivent le nom. Ainsi:
Un bon homme est un homme simple, crédule.
Un homme bon est un homme obligeant, charitable.
Excepté, passé, supposé, y compris, non compris, attendu, vu, approuvé, ouïr, placés devant le nom, sont de vraies prépositions et restent invariables:
Excepté les vieillards; passé huit heures; supposé ces motifs; y compris ou non compris la maison, etc.
Placés après le nom, ils sont adjectifs et variables:
Les vieillards exceptés; huit heures passées; ces motifs supposés; la maison y comprise ou non comprise, etc.[58].
Inclus et joint, dans ci-inclus, ci-joint, sont invariables quand ils sont placés:
1º Au commencement d’une phrase: ci-joint votre lettre, ci-inclus la copie.
2º Dans une phrase, si le nom qui suit n’est précédé ni de l’article ni d’un adjectif possessif, etc.: vous trouverez ci-joint quittance; vous avez ci-inclus copie de la lettre.
Dans tout autre cas ils s’accordent: les pièces ci-jointes; vous avez ci-incluse la copie de la lettre[59].
Franc, dans franc de port, est invariable lorsqu’il précède le nom: j’envoie franc de port les lettres[60].
Placé après le nom, franc peut être variable: j’envoie les lettres franches de port[61].
Questionnaire: Quand excepté, passé, supposé, y compris, etc., sont-ils variables? Invariables?—Quand les adjectifs inclus et joint, dans ci-inclus, ci-joint, sont-ils variables? Invariables?—Quand franc est-il variable? Invariable?
Exercices 582 et 583.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
582. Les beaux jours passé, les hirondelles nous quittent. Excepté la vertu, tout passe comme un songe. Mes sœurs sont mariées, la plus jeune excepté. Vu et approuvé l’écriture ci-dessus. La lettre ci-inclus vous donnera tous les renseignements. Vous trouverez ci-inclus la note de nos dépenses. J’ai reçu franc de port les journaux que vous m’avez envoyés. Tous les volumes que vous m’avez adressés, je les ai reçus franc de port. Vous trouverez ci-joint la copie de ma lettre. Ci-joint la lettre que je vous ai promise.
583. Ce jugement a été rendu parties ouï. Tout sera vendu; y compris la ferme. Attendu les circonstances atténuantes, la cour n’a condamné le coupable qu’à cinq ans. La grange non compris, tout le reste a été brûlé. Des amis supposé sont plus à craindre que des ennemis déclaré. Je vous réponds lettre vu. Je vous recommande cinq lettres ci-inclus. Supposé la fortune vous arrivant subitement, que feriez-vous? Les militaires en expédition reçoivent leurs lettres franc de port. J’envoie ci-joint mes compliments aux travailleurs.
LECTURE et DICTÉE.—Un Parrain improvisé.
Exercice 584.—Remplacez les mots en italique par leurs synonymes, de manière que le sens soit le moins possible altéré:
Dans le premier voyage que Joseph II fit incognito en France, il s’arrêta à une poste qui se trouvait, au moment de son apparition, dépourvue de chevaux. Le maître de poste pria l’étranger, qui lui était inconnu, d’avoir un peu de patience, confessant qu’il avait disposé de ses chevaux pour envoyer chercher quelques parents et amis, invités à venir au baptême d’un fils. L’empereur, en s’entretenant avec cet homme, lui reconnut du bon sens et du patriotisme. Il se proposa pour être parrain. Le maître de poste, étonné de la proposition, l’accepta pourtant et préféra l’inconnu pour compère à son cousin le fermier, auquel ce rôle avait été réservé. On se rend à l’église; on commence la cérémonie. Le prêtre demande au parrain comment il se nomme. «Joseph.—Le nom patronymique?—Comment? je croyais que celui de Joseph suffisait.—Non, monsieur.—Eh bien, mettez Joseph II, empereur d’Allemagne.» Le curé et les assistants restèrent interdits. Le maître de poste tomba aux pieds du prince, qui le releva avec bienveillance, lui fit un don très généreux, et promit de ne pas perdre le souvenir de son filleul.
C. A.
Exercice 585.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Grand, devant certains noms féminins, garde la forme masculine et s’unit au nom par un trait d’union: grand-chose, grand-mère[62], grand-messe, grand-peur, grand-peine, grand-pitié, grand-garde, etc.
Dans ces locutions, grand reste invariable au pluriel: des grand-mères, des grand-messes, etc.
Possible, précédé de le plus, le moins, le mieux, le meilleur, le pire, forme avec ces mots une locution adverbiale et reste invariable: on cherche à instruire le plus d’hommes possible.
Dans tous les autres cas, possible est variable: on lui a fait tous les avantages possibles.
Nu, placé devant le nom, est invariable et se joint au nom par un trait d’union: nu-jambes, nu-tête.
Nu, placé après le nom, s’accorde avec ce nom: tête nue, jambes nues[63].
Demi, placé devant le nom, reste invariable et se joint au nom par un trait d’union: une demi-heure, des demi-remèdes.
Placé après le nom, demi s’accorde en genre avec ce nom et reste toujours au singulier: deux heures et demie; trois jours et demi[64].
Demi employé comme nom est masculin et variable: deux demis font un entier. Quand on parle des heures, il est du féminin et prend un e: cette horloge sonne les demies.
Feu, signifiant défunt, varie quand il précède immédiatement le nom: ma feue tante.
Feu, dans tous les autres cas, est invariable: feu ma tante[65].
Questionnaire: Quelle remarque faites-vous sur l’adjectif grand?—Dans quel cas possible est-il invariable?—Dans quel cas nu est-il variable? Quand est-il invariable?—Quand le mot demi est-il variable? Quand est-il invariable?—Quelle remarque faites-vous sur demi, nom?—Quelle remarque faites-vous sur le mot feu?
Exercices 586 et 587.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
586. Enfants, soyez pleins de respect pour vos grand pères et vos grand mères. Je lui ai appris la triste nouvelle avec tous les ménagements possible. Henri IV, enfant, allait pieds nu et nu tête par tous les temps. Versailles est à quatre lieues et demi de Paris. Cette pendule sonne les demi. L’express franchit dix lieues et demi en une demi heure. Votre feu mère et feu ma tante étaient liées d’une étroite amitié. Un conquérant extermine le plus d’hommes possible.
587. Les cantonniers entretiennent les grand routes. Deux kilomètres font une demi lieue. Les pèlerins voyageaient nu jambes et tête nu, Aux grands maux n’opposez pas des demi remèdes. Feu ma grand mère savait de jolis contes. Les malheureux me font grand pitié. Portez-moi le plus de fleurs possible. Le spectacle devait commencer à six heures et demi, mais il y a eu un retard de plus d’une demi heure. Commettez le moins de fautes possible.
LECTURE et DICTÉE.—Les deux Amis.
Exercice 588.—Remplacez les mots en italique par leurs synonymes, de manière que le sens soit le moins possible altéré:
Deux classes d’un collège n’étaient séparées que par un rideau, qu’un petit écolier déchira un jour par hasard. Cet enfant, d’un naturel doux et timide, était tout tremblant dans la crainte du châtiment qui lui serait probablement infligé par un maître sévère. Un de ses condisciples, plus âgé que lui, le tranquillisa en lui promettant de se charger de la faute, et d’en subir les suites.
Quelques années plus tard, la Révolution avait éclaté, et les deux enfants, devenus hommes, embrassèrent des partis opposés: l’un suivit le parti de la Convention, et l’autre se consacra à la cause vendéenne. Après des succès et des revers variés, la fortune se déclara pour les républicains. On interroge les prisonniers, et l’ancien écolier craintif est au nombre des juges. Il entend appeler parmi les noms des prévenus celui de son généreux ami, qu’il n’a pas vu depuis le collège. Sa gratitude se réveille; il le considère avec attention, croit le reconnaître, s’assure, par de prudentes interrogations, qu’il ne se trompe pas, et, sans se découvrir lui-même, prend le chemin de Paris en toute hâte. Il y employa si heureusement son crédit qu’il sauva son ami du funeste sort qu’éprouvèrent les compagnons du Vendéen.
C. A.
Exercice 589.—Racontez cette histoire: 1º oralement; 2º par écrit.
Lorsqu’un adjectif composé est formé de deux qualificatifs, ces deux mots s’accordent avec le nom: des pommes aigres-douces, des enfants premiers-nés[66].
Cependant, si le premier adjectif est employé comme adverbe, le second seul varie: Des enfants nouveau-nés, c’est-à-dire nouvellement nés.
On écrit de même: des enfants mort-nés.
L’adjectif frais fait exception: des rosés fraîches cueillies[67].
Remarques.—1º Lorsque ces expressions sont substantives au lieu d’être adjectives, les deux mots varient: les nouveaux venus, les nouveaux mariés, des aveugles-nés, des sourds-muets, des premiers-nés, etc.
2º Dans les expressions: des fils bien-aimés, les avant-derniers événements, l’adverbe bien et la préposition avant sont évidemment invariables.
Questionnaire: Quand l’adjectif composé, formé de deux qualificatifs, est-il variable?—Quand ne l’est-il pas?
Exercice 590.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Les Gaulois s’établissaient dans des clairières, c’est-à-dire dans les parties des forêts où les arbres étaient clairsemé. Il arrive quelquefois qu’on restitue la vue à des aveugle-né. Le Corrège est regardé comme le créateur des clair-obscur. Les roses frais éclos sont très parfumées. Autrefois les premier-né héritaient seuls de leurs parents. Les cerises aigre-doux sont fort agréables. Les ouvrages mort-né ne font pas l’affaire des éditeurs. A Athènes une loi permettait de tuer les magistrats qui seraient rencontrés ivre-mort. Les algues sont des plantes sous-marin. L’abbé de l’Épée a fondé l’institution des sourd-muet. Légère et court vêtu, Perrette trottait en bâtissant mille châteaux en Espagne. Les Spartiates de Lycurgue plongeaient leurs enfants nouveau-né dans le fleuve Eurotas pour les rendre forts et vigoureux. Les poèmes héroï-comique, qui ne sont pas nombreux, donnent à un sujet trivial le ton de l’épopée.
Quelques noms tels que amarante, aurore, carmin, cerise, garance, jonquille, marron, noisette, orange, olive, paille, ponceau, pourpre, serin, employés comme adjectifs pour désigner une couleur, sont invariables: des rubans paille (c’est-à-dire couleur de la paille).
Au contraire, les mots cramoisi, écarlate, mordoré et rose, étant de vrais adjectifs, sont variables: des chapeaux roses, de la soie mordorée.
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Lorsque deux adjectifs sont réunis pour exprimer la couleur, ils sont tous deux invariables.
Dans ce cas, le premier adjectif est employé comme nom et est qualifié par le second. Ex.:
Des cheveux châtain clair (Pour des cheveux d’un châtain clair).
Des yeux bleu foncé (Pour des yeux d’un bleu foncé[68].)
Tout adjectif employé accidentellement pour modifier un verbe devient adverbe et invariable: ces fleurs sentent bon; ces étoffes coûtent cher.
Questionnaire: Les noms de couleurs employés adjectivement sont-ils variables?—Quels sont ceux qui varient?—Qu’arrive-t-il lorsque deux adjectifs sont réunis pour exprimer une couleur?—Que devient un adjectif pris adverbialement?
Exercice 591.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Les turcos portent des uniformes bleu clair. Les Français, commandés par Bayard, tinrent ferme dans Mézières. Le soleil fane les étoffes bleu tendre. On met, avec les grandes toilettes, des gants blanc, jaune paille ou gris perle. En hiver, les asperges coûtent cher. Les draps vert russe sont moins beaux que les draps noir. Les Italiennes et les Espagnoles affectionnent les couleurs très vives: elles portent souvent des robes rose, carmin ou cramoisi, des ceintures amarante, aurore ou écarlate, des fichus orange, bleu clair, bleu foncé, ponceau ou pourpre, des écharpes rouge, cerise, garance ou jonquille, des manteaux jaune paille, olive ou vert clair, des souliers mordoré; toutes ces nuances produisent un effet plus gai que les couleurs noir, noisette, gris foncé, marron, dont nous nous revêtons.
Deux adjectifs qui régissent la même préposition peuvent avoir un complément commun: cet enfant est utile et cher a sa famille.
Parce qu’on peut dire utile à... cher à...
Mais si les deux adjectifs ne veulent pas la même préposition, il faut donner à chaque adjectif le complément qui lui convient.
Ainsi on ne dira pas: cet enfant est utile et chéri de sa famille, parce que utile veut la préposition à, et chéri la préposition de.
On dira: cet enfant est utile à sa famille et il en est chéri.
Cette règle s’applique aussi aux verbes. (V. p. 234.)
Questionnaire: Quel complément donne-t-on à deux adjectifs qui veulent la même préposition?—Que fait-on dans le cas contraire?
Exercice 592.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots et les membres de phrase en italique:
La veille d’Austerlitz, Napoléon, visitant le camp et les grand gardes, fut acclamé par ses soldats. Le bon maître est dévoué et chéri de ses élèves. Montrez-vous sensibles et reconnaissants des bienfaits. Les feu rois de France sont enterrés dans la basilique de Saint-Denis. Les six bourgeois de Calais vinrent nu tête, la corde au cou et les pieds nu, se livrer à Édouard III. Turenne était cher et respecté de ses soldats. Cinq demi journées de travail équivalent à deux journées et demi. Mademoiselle, tenez-vous droit. Les bureaux sont ouverts toute l’année, les jours fériés excepté. L’étude est aimé et agréable aux élèves laborieux. Les soies sont cher, mais on les payait plus cher autrefois. Certaines montres sonnent, comme les pendules, les heures et les demi. Les animaux sont reconnaissants et sensibles aux bons traitements. Jeanne d’Arc avait grand pitié des malheurs du royaume. Appliquez-vous à corriger certaines phrases ci-inclus.
Vingt et cent prennent un s quand ils sont précédés d’un adjectif de nombre qui les multiplie: quatre-vingts soldats; trois cents hommes.
Ils restent invariables:
1º S’ils sont suivis d’un autre adjectif de nombre: quatre-vingt-deux soldats; quatre cent huit hommes.
2º S’ils sont employés pour vingtième, centième: page quatre-vingt (pour quatre-vingtième); l’an neuf cent (pour neuf centième)[70].
Mille, adjectif de nombre, est toujours invariable: dix mille hommes.
Mille, désignant une mesure itinéraire, est nom commun et variable: nous avons parcouru cinq milles à pied.
On écrit mil et non mille quand on désigne une date de l’ère chrétienne: Colomb découvrit l’Amérique en mil quatre cent quatre-vingt-douze[71].
Cependant on écrit l’an mille: les terreurs de l’an mille.
Quand on désigne une date précédant la naissance du Christ, on écrit également mille.
Questionnaire: Quand vingt et cent sont-ils variables? Invariables?—Quand mille est-il variable? Invariable?—Quand doit-on écrire mil au lieu de mille?
Exercices 593 et 594.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
593. L’île de Madagascar est devenue possession française en mille huit cent quatre vingt quinze. Sous Louis XIII, quatre mille gentilshommes furent tués en duel dans l’espace de vingt ans. Charlemagne fut nommé empereur d’Occident en l’an huit cent. Louis-Philippe fut renversé du trône en mille huit cent quarante huit. Trois cent Spartiates défendirent héroïquement le défilé des Thermopyles. Vingt lieues équivalent à quatre vingt kilomètres. Desaix périt à Marengo en mille huit cent. Saint Louis fonda l’hospice des Quinze-Vingt pour trois cent gentilshommes aveugles. Le cours de la Seine est de deux cent lieues; celui de la Loire, de deux cent cinquante lieues; celui du Rhône, de huit cent soixante kilomètres; celui de la Garonne, de six cent cinquante kilomètres et celui du Rhin de mille quatre cent kilomètres. Quatre ou cinq mille hommes de troupes françaises sont entrés victorieux dans Fez en mille neuf cent onze. Les mille romains valaient mille pieds. Le mont Blanc atteint une altitude de quatre mille huit cent dix mètres. L’État égyptien fut fondé cinq mille ans avant notre ère et subsista cinq mille quatre cent soixante quinze ans. Marseille fut ravagée par la peste en l’an mille sept cent vingt.
594. La fête de la Fédération eut lieu en mille sept cent quatre vingt dix. Les trois pyramides d’Égypte furent construites plus de quatre mille ans avant Jésus-Christ. Certaines tortues de mer dépassent le poids de deux cent kilogrammes. La moitié de la circonférence a cent quatre vingt degrés. Lisons la page quatre vingt. Duquesne bombarda Alger en mille six cent quatre vingt un. A Iéna et à Auertædt, l’armée prussienne perdit vingt cinq mille hommes, cent mille prisonniers et plus de trois cent canons. Six mille marins valent un peu plus de deux lieues et demi. Henri IV régnait il y a plus de trois cent ans. Voltaire a vécu quatre vingt quatre ans. La famine désola la France en l’an mille.
LECTURE et DICTÉE.—L’Océanie.
Exercice 595.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
L’Océanie, qui s’étend sur une largeur de dix-sept mille trois cent kilomètres, comprend une multitude d’îles et un continent, l’Australie, qui a une largeur de quatre mille kilomètres. Ce vaste archipel est situé dans le grand Océan, entre l’Asie et l’Amérique; son étendue terrestre est à peu près vingt fois celle de la France, car elle atteint environ dix million neuf cent mille kilomètres carrés. L’Océanie compte quarante-six million d’habitants. C’est en mille cinq cent vingt et un que Magellan découvrit les îles Mariannes et les Philippines. Environ quatre-vingt ans après, les Espagnols explorèrent les Marquises, Taïti, etc., et trois cent ans plus tard, grâce aux grandes découvertes des Hollandais, l’Océanie était connue dans ses parties essentielles. On y trouve plus de mille mines d’or, de fer, de cuivre, de houille, et des pierres précieuses. La flore comprend le muscadier, le giroflier, le bananier, le cocotier, l’arbre à pain et plus de cinq cent essences forestières splendides; la faune comprend l’éléphant, le tigre, le rhinocéros, l’orang-outang, et vingt animaux bizarres tels que: le kangourou, l’oiseau-lyre, l’ornithorynque, etc. Les Français possèdent en Océanie: la Nouvelle-Calédonie, les îles Loyalty, les Marquises, Taïti, les Touamotou, les Gambier et les îles Wallis.
C. A.
Exercice 596.—Reproduisez de mémoire cette étude sur l’Océanie.
Même est adjectif ou adverbe.
Même est adjectif et variable:
1º Quand il précède le nom: il exprime alors l’identité, la ressemblance: l’étourdi commet cent fois les mêmes fautes.
2º En général, quand il est placé après un seul nom ou un seul pronom: les Romains n’ont vaincu les Gaulois que par les Gaulois mêmes; les méchants eux-mêmes[72] respectent la vertu[73].
Même est adverbe et invariable:
1º Quand il modifie un adjectif ou un verbe: les hommes les plus braves même craignent la mort. Nous devons aimer même nos ennemis.
2º Quand il est placé après plusieurs noms: les vieillards, les femmes, les enfants même périrent.
3º Quand il est placé après un seul nom, qui en suppose d’autres sous-entendus: ses ennemis même l’estiment. (C’est-à-dire ses amis, ses camarades, ses ennemis même l’estiment.)
Même, adverbe, signifie de plus, aussi, encore.
Chaque, adjectif, doit toujours être suivi du nom auquel il se rapporte: chaque pays a ses usages.
Ne dites donc pas: mes livres coûtent deux francs chaque; mais dites: mes livres coûtent deux francs chacun; ou bien: chaque livre coûte deux francs.
Questionnaire: Quand même est-il adjectif?—Quand est-il adverbe?—Comment doit-on employer l’adjectif chaque?
Exercices 597 et 598.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots même, chaque:
597. Le perroquet répète toujours les même paroles. Dans l’éducation, les erreurs sont graves, irréparables même. Ayons pour les autres l’indulgence que nous demandons pour nous-même. Ces fauteuils coûtent cinquante francs chaque. Les soldats de Louis VII brûlèrent à Vitry les hommes, les femmes, les enfants même. Tous les climats ne produisent pas les même plantes. Turenne était estimé même de ses ennemis. L’écorce du bouleau sert aux Lapons, aux Suédois même à couvrir leurs habitations. Dans les Antilles, les ouragans renversent les constructions même les plus solides. Enfant, apprenez vous-même. Charles-Quint et François 1er avaient chaque leur ambition. Les admirateurs passionnés d’un poète aiment ses défauts même. Charles X avait à son retour les même préjugés qu’à son départ. On trouve dans les Alpes les même plantes que dans les Pyrénées.
598. Les étourdis retombent toujours dans les même fautes. Être neutre entre deux partis rivaux, c’est avoir même poids et même mesure pour chaque. L’histoire fait servir les vices même des méchants à l’instruction des bons. Chaque soldat porte son fusil. L’ombre qui passe, les feuilles même qui tombent épouvantent le coupable. Les même livres relus à différents âges ne donnent jamais les même impressions. Les animaux les plus sauvages même nous offrent à nous-même des exemples de reconnaissance. Un bon appétit s’accommode de tous les mets, même des moins assaisonnés. Quand on attend avec impatience, on compte les heures, les minutes même. Corneille et Racine ont chaque leurs qualités. On sent que les oiseaux ont des ailes même quand ils marchent. Les chevaliers français commirent à Poitiers les même fautes qu’ils avaient commises à Crécy. Les plus hauts grades même sont accessibles aux simples soldats. Même les plus puissants vaisseaux ont à redouter les torpilleurs. Les hautes marées se produisent toujours aux même époques.
LECTURE et DICTÉE.—Trait d’amour filial.
Exercice 599.—Remplacez les mots en italique par leurs synonymes, de manière que le sens soit le moins possible altéré:
Duras, officier de fortune du régiment d’Auvergne, avait pris naissance à la campagne et avait pour père un simple paysan. Par son mérite et sa bravoure, ce militaire était parvenu à une position très honorable, qu’il occupait avec distinction. Son père étant allé le voir à l’armée en sabots et en costume de paysan, Duras le conduisit chez son colonel, et n’eut pas un seul instant la pensée de cacher son obscure naissance. Le roi eut connaissance de ce fait. Il fut ravi de la manière dont ce guerrier, que l’on croyait descendu de la noble famille des Duras, d’où étaient sortis plusieurs maréchaux de France, avait reconnu et honoré son père malgré la position obscure dans laquelle se trouvait celui-ci. Il manda le fils à la cour, le reçut favorablement et lui présenta la main, en lui disant d’une manière gracieuse: «Duras, je suis très satisfait de voir aujourd’hui le plus honnête homme de mon royaume. Je vous assigne une pension de mille écus, et j’aurai soin désormais de toute votre famille.»
C. A.
Exercice 600.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Quelque est adjectif ou adverbe.
Quelque est adjectif et variable quand il est suivi d’un nom ou d’un adjectif accompagné d’un nom: choisissons quelques amis, quelques vrais amis.
Quelque est adverbe et invariable:
1º Quand il modifie un adjectif, un participe ou un adverbe; il signifie alors si: quelque habiles que vous soyez, quelque adroitement que vous vous y preniez, vous ne réussirez pas.
2º Quand il précède un adjectif numéral et qu’il signifie environ: cet homme a quelque cinquante ans.
Quelque placé devant un verbe s’écrit en deux mots (quel que). Quel est alors adjectif indéfini et s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe: quels que soient les dangers, affrontez-les bravement.
Questionnaire: Quand quelque est-il adjectif?—Quand est-il adverbe?—Quand doit-on écrire quelque en deux mots?
Exercice 601.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Au Tonkin, une garnison française de six cent hommes, assiégée dans Tuyen-Quan, lutta victorieusement pendant quelque trois mois contre dix mille Chinois. Quelque soient nos illusions, le temps les détruit. On ne doit jamais faire de mal, quelque grands avantages qu’on puisse en retirer. Le courtisan s’agenouille devant une couronne, quelque soit celui qui la porte. Les jours de l’homme vertueux, quelque courts qu’ils soient, sont toujours bien remplis. Le mensonge n’est jamais excusable, quelque soient les motifs de celui qui ment. Chaque climat a quelque plantes particulières. Quelque rares personnes échappèrent au naufrage de la Méduse. Quelque soit l’instruction, on ne plaît pas sans l’éducation. L’écolier étourdi s’attire toujours quelque réprimandes. Quelque cruellement que le sort vous frappe, ne vous laissez pas abattre. Si la loi est juste, il faut lui passer quelque applications malheureuses. Toutes les couleurs, quelque en soient le nombre et la variété, se réduisent à sept couleurs primitives. Quelque riches qu’ils paraissent, ceux-là sont pauvres qui dépensent plus qu’ils ne possèdent. Ceux qui prêchent la vertu doivent au moins en donner quelque exemples. Quelque contrées sont encore inexplorées.
Tout est adjectif ou adverbe[74].
Tout est adjectif et par conséquent variable:
1º Quand il détermine un nom ou un pronom: tous les hivers ne sont pas rigoureux.
2º Quand il désigne l’ensemble, la totalité des parties d’une chose: la troupe est toute sous les armes.
C’est-à-dire: toute la troupe est sous les armes.
Tout est adverbe quand il modifie un adjectif ou un autre adverbe; alors il signifie entièrement, tout à fait, et il est invariable: cette personne est tout heureuse.
Cependant, tout, quoique adverbe, varie lorsqu’il est placé devant un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré: cette personne est toute surprise, toute honteuse.
Tout est invariable dans les locutions: tout yeux, tout oreilles, tout en larmes, tout en sang, tout ardeur, etc.
Tout, placé immédiatement devant un nom de ville féminin, s’écrit au masculin, ainsi que tous ses corrélatifs: tout Rome s’est soulevé. C’est-à-dire: tout le peuple de Rome[75].
Cependant on dira: toute Rome est couverte de monuments, parce qu’ici, ce n’est plus l’idée d’un peuple, mais de la ville elle-même, qui est exprimée.
Tout suivi de autre varie lorsqu’il détermine le nom qui suit l’adjectif autre: demandez-moi toute autre chose.
C’est-à-dire: toute chose autre que celle que vous me demandez.
Tout est invariable s’il modifie l’adjectif autre et quand il est accompagné de un, une: Ceci est tout autre chose, c’est une tout autre chose.
C’est-à-dire: une chose tout à fait autre.
Questionnaire: Quand tout est-il variable?—Quand tout est-il invariable?—Quelles remarques faites-vous sur le mot tout précédant un nom de ville?—Expliquez la règle de tout suivi de autre.
Exercice 602.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Tout vérité n’est pas bonne à dire. La bergeronnette vit tout heureuse au milieu des troupeaux. Tout Naples alla au-devant du roi Charles VIII. La fortune rend les hommes tout autres. Jacques Cœur méritait une tout autre destinée. On trouve à Paris des ressources qui manquent dans tout autre capitale. Tout les chevaux arabes sont ardents. L’armée romaine s’arrêta tout étonnée, tout surprise à la vue des éléphants de Pyrrhus. La seconde partie de la vie se passe souvent tout entière à regretter la première. Les ennemis même honorèrent Marceau. Quelque pures que soient les intentions, l’envie les incrimine toujours. La vertu est le souverain bien: tout autre richesse est illusoire. Quelque soient vos talents, n’en tirez pas vanité. L’oisiveté est la mère de tout les vices.
LECTURE et DICTÉE.
Exercice 603.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Maurice de Saxe, maréchal de France, né en mille six cent quatre vingt seize et mort en mille sept cent cinquante, était d’une haute taille et d’une force herculéenne. Le bois, la pierre, les métaux même étaient brisés entre ses doigts, à la grande surprise de tout les assistants. Il lui arriva, à cause de ces dons même, plus d’une aventure. Il s’arrête, un jour, dans un village situé à quelque mille de Paris, devant la boutique d’un forgeron, et prie celui-ci de ferrer son cheval. L’artisan s’y dispose, et prend un fer. Le maréchal, désireux de s’amuser, le lui retire des mains en disant: «Doucement, compère! celui-ci n’est pas bon. Voyez plutôt.» Et il casse en deux ce premier fer. Un second, puis un troisième subissent le même sort. Maurice de Saxe, après avoir joui quelque secondes de la stupéfaction de l’artisan, lui laisse faire sa besogne et lui tend en même temps un écu. «Oh! oh! dit en riant le forgeron, que Votre Seigneurie ne s’offense pas, mais cette pièce ne vaut rien. Voyez plutôt.» Et il la casse entre ses doigts. Deux autres écus furent brisés de même. «Sa Seigneurie», tout surprise, mais tout heureuse d’avoir trouvé un pareil jouteur, ne se fâcha point. Au contraire, elle donna quelque pièces d’or à l’artisan. «Voilà des fers, dit le maréchal, qui me coûtent près de deux cent francs; mais je suis enchanté de t’avoir rencontré. Si j’avais quelque quatre vingt compagnons comme toi, nous ferions des merveilles.»
C. A.
Exercice 604.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
LE PRONOM
Les pronoms personnels le, la, les, prennent le genre et le nombre des noms qu’ils représentent: madame, êtes-vous la malade?—Je la suis.
Le mot malade est ici un nom précédé de l’article.
Mais le pronom le reste invariable s’il rappelle l’idée d’un adjectif ou d’un nom pris adjectivement: madame, êtes-vous malade?—Je le suis.
Le mot malade est ici adjectif.
Quand on parle des animaux ou des choses, au lieu des pronoms lui, elle, eux, elles, précédés d’une préposition, il faut se servir des pronoms en, y. Ex.: Ce cheval est vicieux, défaites-vous-en. Cette affaire est sérieuse, pensez-y.
Cependant, on dira: Pratiquez la vertu, sacrifiez tout pour elle, parce qu’ici on ne peut pas faire usage du pronom en, y.
Questionnaire: Quel genre et quel nombre prennent les pronoms le, la, les?—Quand le pronom le reste-t-il invariable?—Quand doit-on employer les pronoms en, y, au lieu de lui, elle, eux, elles?
Exercice 605.—Remplacez le tiret par le, la ou les:
Messieurs, êtes-vous peintres? Nous —— sommes. Madame, êtes-vous la mère de cette charmante enfant? Oui, je —— suis. Les hommes sont avides d’honneurs comme les enfants —— sont de joujoux. Êtes-vous les avocats chargés de cette affaire? Non, nous ne —— sommes pas. Vous êtes souffrante, maman? Oui, je —— suis. La Saint-Barthélémy fut inutile, comme les grands crimes —— sont toujours. Êtes-vous la concierge de cette maison? Je —— suis. Plusieurs villes ont été capitales et ne —— sont plus aujourd’hui. Ceux qui sont amis de tout le monde ne —— sont de personne. Êtes-vous la musicienne que nous avons applaudie hier? Oui, je —— suis.
Exercice 606.—Choisissez entre les deux mots en italique:
J’ai rencontré votre père, je lui, j’y ai parlé. Ce cheval est vicieux, éloignez-vous en, de lui. La force est brutale, l’homme ne doit pas en abuser, d’elle. Tous nos jours vont à la mort; le dernier y arrive, à elle. Le bon vin fortifie, mais il ne faut pas en user trop, de lui. Les petits orphelins sont malheureux, pensez y, à eux. La chair du flamant est bonne; les anciens en ont parlé, d’elle, comme d’une viande exquise. Plus nous étudions les sciences, plus nous y, leur découvrons de difficultés. J’ai fait mon devoir; je lui, j’y ai consacré mes soins. La réputation est une fleur bien fragile, tenez y, à elle.
RÉDACTION D’APRÈS L’IMAGE.—Trop de zèle.
LECTURE et DICTÉE.
Exercice 607.—Remplacez les mots en italique par leurs synonymes, de manière que le sens soit le moins possible altéré:
Nos amitiés les plus vraies semblent avoir besoin d’être ravivées par des manifestations extérieures; ainsi les caresses familiales augmentent le sentiment qui nous pousse à les donner ou à les recevoir. L’enfant caressant est plus chéri de ses parents et les aime davantage, parce qu’il réveille plus fréquemment l’affection dans leur cœur et dans le sien. Par malheur, l’âge fait perdre insensiblement cette habitude: en grandissant, nous rougissons de la naïveté de nos expansions; et nous ne voyons pas que cette impassibilité extérieure dont nous nous enveloppons passe bientôt jusqu’à notre cœur. De là quelquefois l’indifférence qui s’établit entre les membres d’une même famille; de là cette désaffection mutuelle qui les sépare au milieu de la vie, et les rend étrangers, sinon hostiles, les uns aux autres. Que l’on cherche bien, et l’on verra que du premier jour où l’on a oublié d’embrasser son père ou sa mère ou sa sœur, le matin en sortant du lit, on a commencé à moins les aimer. La perte des habitudes caressantes de l’enfance est une chose très fâcheuse, car c’est une des causes les plus propres à détruire l’affection de famille, qui est la plus douce, la plus solide et la plus utile de toutes les amitiés.
En parlant des personnes, on ne doit faire usage du pronom soi que lorsqu’il se rapporte à l’un des pronoms indéfinis: aucun, chacun, nul, on, personne, quiconque.
Ex.: Aucun n’est prophète chez soi. Chacun pour soi est une maxime égoïste.
Dans tous les autres cas on emploie lui, elle, eux, elles, au lieu de soi.
Remarque.—Le pronom personnel leur, placé immédiatement avant ou après un verbe, ne prend jamais s. Ex.: Nous leur avons écrit; écrivez-leur.
Questionnaire: Quand, en parlant des personnes, doit-on faire usage de soi?—Quelle remarque faites-vous sur leur précédant ou suivant un verbe?
DICTÉE et RÉCITATION.—Le Paresseux.
«Amusons-nous d’abord, dit Léon; mon devoir,
Je le ferai tantôt, je le ferai ce soir.»
Le soir, il bâille, et dort; mais pour faire sa tâche
Il va, dit-il, demain réveiller le soleil.
Le réveiller! hélas! on l’appelle, on se fâche;
A sept heures encore il dort d’un plein sommeil,
En classe il est puni; cela n’est pas merveille:
Comment ne pas punir un écolier pareil!
Moi, pas si fou; je fais tous mes devoirs la veille.
Qui toujours remet à demain
Trouvera malheur en chemin.
Durand.
Exercice 608.—Citez deux mots de même famille que les mots en italique.
Exercice 609.—Inventez une historiette sur la poésie ci-dessus.
Exercice 610.—Remplacez le tiret par lui, elle ou soi:
Il appartient à chacun d’être maître chez ——. L’Anglais porte partout sa patrie avec ——. On doit rarement parler de ——. Personne n’est prophète chez ——. L’égoïste veut tout garder pour ——. Quiconque n’aime que —— n’est aimé de personne. L’inondation ne laisse après —— que des plaines dévastées. Bayard avait en —— une probité qui faisait l’admiration de ses ennemis. Qui ne vit que pour —— est indigne de vivre. Le travail porte en —— sa récompense. Cette fable contient en —— un enseignement; récitez-la-moi[76].
Celui-ci, celui-là.—De deux noms déjà énoncés, celui-ci, celle-ci servent à désigner le plus proche; celui-là, celle-là, le plus éloigné.
La rose et la tulipe sont deux fleurs charmantes: celle-ci est sans odeur et celle-là exhale un parfum délicieux.
Ceci, cela.—Quand les pronoms neutres ceci, cela, sont mis en opposition, la différence de leur signification est la même que pour celui-ci, celui-là.
On se sert encore de ceci pour une chose qui va être dite, et de cela pour une chose qui vient de l’être. Ex.:
Retenez bien ceci: le travail est un trésor.
Secourez votre prochain: n’oubliez pas cela.
Qui.—Qui et ses équivalents lequel, laquelle, etc., précédés d’une préposition, se disent des personnes. Ex.:
L’enfant à qui (ou auquel) tout cède est le plus malheureux.
En parlant des choses, on ne doit employer que lequel, laquelle, auquel, etc. Ex.: La rose est la fleur à laquelle les poètes donnent la préférence. (A qui serait une faute.)
Dont, d’où.—Dont et d’où, se rapportant à un nom de lieu déjà exprimé, s’emploient indifféremment l’un pour l’autre. On dira également bien: Le pays dont il fut chassé, et Le pays d’où il fut chassé.
Dont, marquant l’origine, l’extraction, ne se dit que pour les personnes. Ex.: La famille dont je sors est honorable.
Dans le même sens, avec les noms de choses, on emploie d’où. Ex.: Les mines d’où l’on extrait la houille sont nombreuses en Belgique.
D’où s’emploie également pour marquer la conclusion.
Ex.: Voici un fait d’où je conclus que vous avez raison.
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Ne dites pas: C’est à lui à qui je parle. C’est dans cette maison où je vais. Le rapport étant suffisamment indiqué par les compléments à lui, dans cette maison, il faut dire: C’est à lui que je parle. C’est dans cette maison que je vais.
Questionnaire: Quand doit-on employer celui-ci, celui-là?—Quand emploie-t-on ceci, cela?—Quand emploie-t-on qui précédé d’une préposition?—Quand le remplace-t-on par lequel, laquelle, etc.?—Dans quel cas emploie-t-on le relatif dont?—Quand se sert-on de l’expression d’où?
Exercice 611.—Remplacez le tiret par celui-ci, celui-là, celle-ci, etc., ou bien par ceci, cela:
L’Amazone et le Nil sont deux fleuves énormes: —— coule en Afrique et —— en Amérique. Toujours jouer, —— n’est pas raisonnable. L’avare juge comme l’ambitieux, avec cette différence que —— est agité par la crainte et —— par l’espérance. L’étourdi ressemble au perroquet: —— récite sans comprendre, —— parle sans savoir ce qu’il dit. Retenez bien ——: fuyez toujours les occasions de mal faire. Les peintres et les poètes ont beaucoup de rapport ensemble: —— peignent pour les oreilles et —— pour les yeux. La datte et la cerise sont deux fruits délicieux; —— naît dans nos pays, tandis que —— nous vient d’Algérie.
Exercice 612.—Remplacez le tiret par à qui, de qui, auquel, etc.
Le crocodile, —— ses écailles font une cuirasse impénétrable, n’est guère vulnérable qu’à l’œil. L’oie nous fournit cette plume délicate sur —— la mollesse aime à se reposer. Gutenberg —— nous devons l’imprimerie était originaire de Mayence. Il y a dans l’océan Pacifique de nombreux rochers contre —— les navires viennent se briser. Les moutons, à la dépouille —— nous devons nos vêtements, servent encore à notre nourriture. Honorons et chérissons nos parents —— nous devons tout. Jacquard, —— nous devons le métier à tisser, est natif de Lyon. La vanité est une idole —— nous sacrifions tout et nous-mêmes. Les bouteilles se font avec du sable marin et de la potasse —— on ajoute un peu de chaux. Aimez vos maîtres —— vous devez tant.
Exercice 613.—Choisissez entre les deux formes en italique:
Ce n’est pas à vous (à qui, que) je parle. C’est votre travail (dont, que) il s’agit. Ce n’est pas à toi (à qui, que) j’écrirai. Le pillage était l’unique but des Barbares; c’est là (où, que) tendaient tous leurs efforts. C’est dans la ville de Rouen (où, que) naquirent les deux Corneille. C’est à Philippe VI de Valois (à qui, que) le duc Humbert de Dauphiné céda son patrimoine. C’est des faux amis (dont, que) il faut surtout se défier. C’est près de l’île Vanikoro (où, que) La Pérouse fit naufrage. C’est au médecin anglais Jenner (à qui, que) est due la découverte de la vaccine. C’est de votre application (que, dont) dépend le succès.
Exercice 614.—Choisissez entre les deux formes en italique:
La source (d’où, dont) s’échappent les grands fleuves est à peine remarquée. On tient toujours du lieu (d’où, dont) l’on vient. On ne connaît plus l’espèce de coquille (d’où, dont) les anciens tiraient la pourpre. Il y a dans la mer des gouffres (d’où, dont) on n’ose approcher. L’exilé regrette toujours la patrie (d’où, dont) il a été banni. C’est en Italie ou dans les Pyrénées que se trouvent la plupart des carrières (d’où, dont) on tire le marbre. Les familles (d’où, dont) sortaient les grands ministres Colbert et Louvois n’étaient pas nobles.
On, l’on.—Le pronom on est en général du masculin singulier; mais il peut représenter le féminin et le pluriel, ce qui a lieu quand le sens de la phrase indique clairement que l’on parle d’une femme ou de plusieurs personnes. Ex.: Mademoiselle, est-on plus gentille aujourd’hui? En France, on est tous égaux devant la loi.
On emploie l’on au lieu de on pour éviter un hiatus, une dissonance désagréable: Parlez, et l’on vous répondra. Il faut que l’on concoure.—Cette exception n’a pas lieu lorsque on est suivi de le, la, les: Qu’il parle, et on l’écoutera. Si on le sait.
L’un, l’autre.—L’un, l’autre, les uns les autres expriment une idée de réciprocité: aimons-nous les uns les autres.
L’un et l’autre, les uns et les autres expriment une idée de pluralité: ils partiront l’un et l’autre.
L’un et l’autre, placés devant un nom, sont adjectifs: j’ai parcouru l’un et l’autre pays.
Quand les pronoms l’un, l’autre entrent dans une phrase, le premier est sujet et le second complément: l’égoïsme et l’amitié s’excluent l’un l’autre, c’est-à-dire l’un exclut l’autre.
Remarque.—Quand l’autre est complément indirect, il est précédé d’une préposition qui est toujours amenée par la nature du verbe. Ainsi, l’on dira:
Ils se sont nui l’un à l’autre.—Je les ai connus ennemis l’un de l’autre.—Ils ont combattu l’un contre l’autre.
Questionnaire: Quand on est-il du féminin?—Quand est-il du pluriel?—Quand doit-on employer l’on au lieu de on?—Qu’expriment les pronoms l’un, l’autre?—Qu’exprimant l’un et l’autre?—Quand les pronoms l’un, l’autre se suivent dans une phrase, quel rôle joue chacun d’eux?—Quand l’autre est complément indirect, de quelle préposition doit-il être précédé?
Exercice 615.—Remplacez le tiret par on ou l’on et corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
On voit les défauts des autres et —— ne voit pas les siens. Quand —— est gracieux comme vous l’êtes, mademoiselle, on est toujours joli. Le lieu où —— est né a un charme qu’on ne trouve jamais ailleurs. —— est tous égal devant la mort. Si —— vous flatte, méfiez-vous. Dans toute énumération, —— unit ou —— sépare plusieurs idées. Le bonheur est quelque part, mais personne ne peut dire où —— le trouvera. —— est toujours puni par où —— a péché. Si —— vous implore, donnez.
DICTÉE et RÉCITATION.
LA BOUTEILLE. | LA CRUCHE. |
L’intérêt ne peut me guider; | Ma cousine, je le confesse, |
Je n’ai rien à moi, ma cousine, | Un autre instinct me fait agir, |
Et volontiers si je m’incline, | Et volontiers si je me baisse, |
Ce n’est que pour mieux me vider. | Ce n’est que pour mieux me remplir. |
Arnault. |
Exercice 616.—Mettez en prose cette poésie et tirez-en une morale.
Exercice 617.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Souvent les hommes se jugent mal l’un l’autre. Les moineaux se disputent l’un l’autre les miettes qu’on leur jette. Les hommes doivent s’aider l’un l’autre. Rome et Carthage furent toujours ennemies l’un l’autre. Les deux Racines furent poètes l’un l’autre, mais quelle distance les sépare l’un l’autre. Mes enfants, aimez-vous l’un l’autre; rendez-vous service l’un l’autre; ne parlez jamais mal l’un l’autre. Les Français et les Anglais combattirent l’un l’autre pendant plus de cent ans. Les rats affamés se dévorent l’un l’autre.
LECTURE et DICTÉE.—Le Vizir disgracié.
Exercice 618.—L’élève remplacera les mots en italique par leurs synonymes, de manière que le sens soit le moins possible altéré:
Un schah de Perse venait, dans un accès de colère, de déposer son grand vizir et de lui donner un successeur. Pour toute consolation de sa disgrâce, il lui accorda de choisir un lieu de retraite où il pût profiter en paix, lui et sa famille, des biens qu’il tenait de la munificence du souverain. «Je n’ai pas besoin, dit le vizir, de tous les biens dont Votre Majesté m’a comblé; je la supplie de les reprendre, et je lui demande avec instance de m’indiquer un village pauvre et désert que je puisse rétablir par mes soins et mon industrie.» Le roi commanda que l’on cherchât un village tel que le désirait le grand vizir; mais ceux qu’il avait investis de cette mission vinrent lui rapporter qu’ils n’en avaient pas rencontré un seul. «Je savais bien, dit le vizir, qu’il n’existait pas un seul endroit ruiné dans le pays dont l’administration m’avait été remise. Le but de ma demande était de forcer Votre Majesté à se convaincre elle-même de l’état florissant dans lequel je lui remets le pays. Je désire qu’elle trouve un ministre qui puisse se rendre le même témoignage.» Le roi reconnut son injustice; il rétablit le grand vizir dans ses fonctions et le combla de faveurs.
C. A.
Exercice 619.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
LE VERBE
Un verbe qui a plusieurs sujets singuliers se met au pluriel.
Cependant, le verbe se met au singulier:
1º Lorsque les sujets sont synonymes. Ex.: Son courage, sa bravoure intimidait les plus hardis.
2º Lorsque les sujets sont disposés par gradation. Ex.: Un seul mot, un soupir, un coup d’œil nous trahit.
Dans ces deux premiers cas, il ne faut pas mettre et entre les sujets.
3º Lorsque le dernier sujet résume tous les autres. Ex.: Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre[77].
4º Lorsque les sujets sont unis par comme, de même que, ainsi que, aussi bien que, etc. Ex.: L’enfant, comme les jeunes plantes, a besoin de soutien.
Remarque.—Si les expressions ainsi que, comme, etc., ont le sens de la conjonction et, le verbe s’accorde avec les deux sujets: mon frère ainsi que moi partirons[78].
Lorsque le verbe a deux sujets de la 3e personne joints par les conjonctions ni, ou, il se met au pluriel si les deux sujets peuvent faire l’action marquée par le verbe. Ex.: Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux. Le temps ou la mort sont nos plus sûrs remèdes.
Le verbe se met au singulier si l’action ou l’état exprimé par le verbe ne peut être attribué qu’à l’un des deux sujets. Ex.: Ni l’une ni l’autre n’est ma mère. Mon père ou mon frère occupera cet emploi[79].
Remarque.—Si les sujets ne sont pas de la même personne, le verbe se met au pluriel: Ni vous ni moi ne parlerons. Toi ou lui partirez.
Questionnaire: Quand le verbe qui a plusieurs sujets se met-il au singulier?—A quel nombre se met le verbe qui a deux sujets joints par ni, ou?
Exercice 620.—Écrivez correctement les verbes en italique:
En hiver, la neige, ainsi qu’un linceul, enveloppe la terre. Le chagrin et la misère peut pousser à une fatale résolution. Le bonheur ou le malheur de l’homme vient toujours de sa conduite. Notre vie est si fragile que le moindre choc, un souffle peut la briser. Le bonheur ou la témérité peut faire des héros; mais l’honnêteté, la vertu seule peut former des grands hommes. L’œil, plus qu’aucun autre organe, appartient à l’âme. Mon père ou mon oncle a été nommé président de la société. Ni Paul ni Pierre ne remplit de rôle dans cette comédie. Ni Paul ni Pierre ne remplit le rôle principal dans cette comédie. Votre intérêt, votre gloire, votre honneur, tout exige ce sacrifice. Une parole, un sourire de Louis XIV était regardé par les courtisans comme une précieuse récompense.
Exercice 621.—Écrivez correctement les verbes en italique:
C’est le bon sens, et non les saillies spirituelles, qui fait la valeur morale des hommes. Un jour, une heure, une minute, suffit pour nous faire passer du bonheur à l’infortune. Ni mon frère, ni moi ne consens à cette injustice. La Fontaine, ainsi que Corneille, fut oublié: ni l’un, ni l’autre n’était courtisan. La douleur, de même que la fièvre, a des intermittences. Le temps ou la tempête fait tomber les plus grands chênes. Ni toi, ni moi ne partira demain. Mon père, ainsi que moi, suis parti hier. L’or, comme les liqueurs fortes, augmente la soif. L’ennui, le chagrin, un travail trop assidu abrège la vie. Le nombre ou l’ardeur des soldats décide ordinairement de la victoire. La vérité, comme la lumière, est immortelle. La caille, comme la perdrix, a la chair délicate. Les vêtements, les denrées, tout a augmenté de prix. Une armée trop nombreuse, un câble trop gros ne se manœuvre pas facilement. Le talent ou le succès fait la gloire.
Un verbe qui a pour sujet un collectif (V. p. 8) suivi d’un complément s’accorde tantôt avec le collectif, tantôt avec le complément.
Le verbe s’accorde avec le collectif si le collectif est général[80].
Le collectif général exprime l’idée dominante; il est ordinairement précédé d’un des articles le, la, les. Ex.: Le nombre des malheureux est immense.
Dans cet exemple, l’idée principale se porte sur le collectif nombre.
Le verbe s’accorde avec le complément du collectif si le collectif est partitif.
Le collectif est partitif quand l’idée dominante est exprimée par son complément; il est ordinairement précédé d’un des articles un, une. Ex.: Une foule de personnes assistaient à ce spectacle.
Dans cet exemple, c’est sur le nom personnes que se porte principalement l’attention.
Il arrive qu’après un collectif précédé de un, une, l’accord se fait avec le collectif: c’est quand l’idée de quantité exprimée par le collectif est la seule à laquelle on puisse rapporter celle du verbe et de l’attribut. Ex.: Une nuée de traits couvrit les combattants[81].
Avec les adverbes de quantité beaucoup de, assez de, peu de, et les mots la plupart de, une infinité de, force, quantité, etc., le verbe se met au pluriel. Ex.: Peu de personnes se contentent de leur sort.
nota.—L’expression plus d’un veut le verbe au singulier: Plus d’un brave y périt. Cependant, s’il y a idée de réciprocité, le verbe se met au pluriel: Plus d’un fripon se dupent l’un l’autre[82].
questionnaire: Quand le verbe s’accorde-t-il avec le collectif?—Quand s’accorde-t-il avec le complément du collectif?—Comment s’accorde le verbe précédé des adverbes de quantité beaucoup de, peu de, etc.?—Quelle remarque faites-vous sur l’accord du verbe précédé de plus d’un?
Exercice 622.—Corrigez, s’il y a lieu, les mots en italique:
Beaucoup de gens promet, peu sait tenir. Une foule d’ignorants croit encore aux sorciers. A Mansourah, l’armée des croisés fut assailli par une grêle de traits lancé du haut des toits. Une grande quantité de châteaux historiques borde le cours de la Loire. La plupart des hommes emploie la moitié de leur vie à rendre l’autre moitié misérable. Peu d’hommes a de l’esprit sans le savoir; beaucoup en fait quand il n’en a pas, la plupart est jaloux de celui des autres. C’est par routine que beaucoup d’erreurs est devenu des principes. Si le nombre de nos ennemis augmente, il faut que notre courage augmente en proportion. Un nombre infini de personnes assistait aux obsèques de Victor Hugo. Beaucoup de choses manque à la pauvreté, toutes à l’avarice. La troupe d’assassins entra dans la chambre de Coligny, tua l’amiral et jeta son cadavre par la fenêtre.
LECTURE et DICTÉE.—Le Tambour-major.
Exercice 623.—Remplacez les mots en italique par leurs synonymes, de manière que le sens soit le moins possible altéré:
Un tambour-major s’avançait magnifique et superbe, en tête de son régiment. Des plumes ondoyaient sur son bonnet à poil. Sa haute taille lui donnait un aspect majestueux, sa belle tunique et sa culotte galonnées sur toutes les coutures jetaient aux yeux un éclat imposant. De temps en temps, il brandissait sa canne d’un air fier et terrible. Dans la foule se tenait une pauvre veuve qui avait fait quarante kilomètres pour venir se jeter aux pieds du colonel et implorer le congé de son fils. Elle aperçut notre tambour-major, et, ne doutant pas que ce ne fût le premier officier du régiment, elle se jeta aussitôt à ses pieds. «Bien! pensa notre homme, c’est assurément quelque villageoise qui vient solliciter pour son fils une place dans la musique du régiment. Au large! dit-il, en la touchant du bout de sa canne: au large! vous dis-je; c’est encore quelque balourd que vous voulez nous recommander. Superflu, madame, superflu!»
Avertie de son erreur, la bonne mère se fit conduire devant le vrai colonel, peu différent, sous la poussière qui le couvrait, des simples soldats qu’il commandait. Il la releva avec affabilité, lui donna le temps de se calmer, écouta ses doléances, lui dit qu’il connaissait son fils et appréciait la conduite régulière de ce jeune soldat, enfin il la congédia pleine de confiance. «Je vois, disait la bonne femme, en s’en allant, que les apparences sont bien trompeuses; on a raison de dire que l’habit ne fait pas le moine.»
C. A.
Exercice 624.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
On emploie c’est au lieu de ce sont devant plusieurs noms au singulier et devant un pronom de la première ou de la seconde personne du pluriel. Ex.: C’est votre paresse et votre étourderie qui vous font punir. C’est nous qui parlerons. C’est vous qui viendrez.
On se sert de ce sont devant une troisième personne du pluriel exprimée par un nom ou un pronom. Ex.: Ce sont des amis qui arrivent; ce sont eux.
Remarque.—On emploie encore ce sont si le pronom ce rappelle l’idée d’un pluriel précédemment énoncé. Ex.: Il y a trois sortes d’angles; ce sont: l’angle aigu, l’angle droit et l’angle obtus.
Quand le pluriel qui suit ce est un nom précédé d’un adjectif numéral et pouvant se tourner par un singulier, on met c’est: C’est quatre heures, c’est-à-dire c’est la quatrième heure[83].
Questionnaire: Dites dans quel cas on emploie c’est au lieu de ce sont, et réciproquement.
Exercices 625 et 626.—Remplacez le tiret par c’est ou ce sont:
625. —— les frères Montgolfier qui firent partir les premiers ballons. —— l’exercice et le travail qui fortifient les plus faibles. —— les ingrats qui font les égoïstes. Quelles sont les cinq parties du monde? ——: l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique et l’Océanie. —— la pluie et la chaleur qui fécondent la terre. —— les vices qui dégradent l’homme; —— eux qui le rendent malheureux. Quelle heure est-il? —— dix heures.
626. Nous croyons conduire les choses, et —— elles qui nous conduisent. —— les Espagnols qui ont colonisé l’Amérique. —— l’oisiveté et l’intempérance qui perdent les hommes. —— vous et moi qui partirons demain. —— la force, la fierté et le courage qui font du lion le roi des animaux. Nous croyons que tout change quand —— nous qui changeons. —— l’éducation et les mœurs qui font la bonne société. Cinq rois de France ont pris part à la guerre de Cent ans; ——: Philippe VI, Jean le Bon, Charles V, Charles VI et Charles VII. Mauvais élèves, qui souvent taxez d’injustice votre maître obligé de vous punir, —— vous qui êtes seuls coupables; —— votre paresse et votre étourderie qui vous attirent des punitions.
Il ne faut pas donner à un verbe d’autre complément que celui qui lui convient.
Ne dites pas: Le livre que je me sers. Je me rappelle de ce fait.
Dites: Le livre dont je me sers. Je me rappelle ce fait[84].
Quand deux verbes veulent, l’un un complément direct, l’autre un complément indirect, il faut donner à chacun d’eux le complément qui lui convient.
Ainsi on dira bien: Les Français assiégèrent et prirent Sébastopol, parce que les deux verbes veulent un complément direct.
Mais on ne devra pas dire: Les Français assiégèrent et s’emparèrent de Sébastopol, parce que assiéger veut un complément direct, et s’emparer un complément indirect. Il faudra dire: Les Français assiégèrent Sébastopol et s’en emparèrent.
La phrase suivante: Je vais et je reviens de la ville, est également incorrecte. Il faut dire: Je vais à la ville et j’en reviens, parce que les verbes aller et revenir régissent chacun une préposition différente; on dit aller à, revenir de.
Questionnaire: Quel complément faut-il donner à un verbe?—Quand deux verbes veulent des compléments différents, que faut-il faire?
Exercice 627.—Corrigez les phrases défectueuses:
L’hirondelle choisit et s’empare sans façon de nos demeures. Il faut aimer et obéir à ses parents. Les livres que je me sers sont en mauvais état. Le chardonneret est ainsi appelé, parce qu’il recherche et se nourrit de la graine du chardon. C’est dans les contrées les plus chaudes de l’Amérique où se trouvent les oiseaux-mouches. Les phares étaient utiles surtout aux anciens navigateurs, qui longeaient et ne s’éloignaient jamais des côtes. Les cadrans solaires sont les premiers chronomètres que les hommes se soient servis. Les plantes enrichissent et servent d’ornement à la terre. Une quantité considérable de navires entrent et sortent tous les jours de nos ports marchands. Les exhalaisons qui s’élèvent de la mer purifient et donnent de la fraîcheur à l’air. L’étude supplée à la stérilité de l’esprit, et lui fait trouver ce qu’il a besoin. Nous devons aimer et porter secours à nos semblables. C’est de bons livres dont vous avez besoin; rappelez-vous de ce que je vous dis.
EMPLOI DES TEMPS (à consulter).
Mode indicatif. Présent.—Le présent exprime qu’une chose a lieu au moment où l’on parle: je chante, nous parlons.
On emploie encore le présent de l’indicatif à la place de l’imparfait pour exprimer une action qui a lieu dans tous les temps, une chose qui est toujours vraie: les anciens ne savaient pas que la terre tourne.
Imparfait.—L’imparfait exprime une chose passée maintenant, mais qui n’était pas achevée quand une autre a eu lieu; je lisais quand vous êtes entré.
Passé simple.—Le passé simple ne s’emploie que pour exprimer ce qui a eu lieu dans une période de temps complètement écoulée, comme hier, la semaine dernière, le mois passé, l’an dernier: je reçus une lettre hier.
Passé composé.—Le passé composé s’emploie pour exprimer ce qui a eu lieu dans une période de temps complètement écoulée ou non: j’ai reçu une lettre hier et une autre aujourd’hui.
Passé antérieur.—Le passé antérieur exprime qu’une chose a eu lieu immédiatement avant une autre: hier, quand j’eus dîné, je sortis.
Plus-que-parfait.—Le plus-que-parfait exprime une chose passée relativement à une autre également passée: j’avais fini mon devoir quand vous vîntes.
Futur.—Le futur simple exprime qu’une chose aura lieu: les arbres reverdiront au printemps.
Futur antérieur.—Le futur antérieur exprime qu’une chose aura lieu quand une autre se fera: j’aurai achevé mon travail quand vous arriverez.
Mode conditionnel. Présent.—Après un passé, on emploie le présent du conditionnel si l’on fait dépendre d’une condition l’accomplissement d’une chose exprimée par le second verbe: on m’a assuré que vous partiriez si vous n’étiez pas malade.
Si l’on croit à l’exactitude des paroles que l’on a entendues, il faut employer le futur au lieu du conditionnel: on m’a assuré que vous partirez demain.
Les temps du mode conditionnel s’emploient souvent dans les phrases interrogatives, exclamatives: Voudrais-tu cacher la vérité? Aurait-il pu commettre un tel crime! Eussiez-vous pu réussir dans cette affaire!
Mode subjonctif. Présent.—On emploie le présent du subjonctif quand l’action est présente ou future, après le présent de l’indicatif ou le futur: il faut, il faudra que je parte.
Imparfait.—L’imparfait s’emploie quand l’action est présente ou future, après un passé de l’indicatif ou un temps du conditionnel: j’ai désiré qu’il vînt; je désirerais qu’il vînt.
On tolère le présent du subjonctif au lieu de l’imparfait dans les propositions subordonnées dépendant de propositions dont le verbe est au conditionnel présent: Il faudrait qu’il vienne ou qu’il vînt.
Passé.—Le passé s’emploie après le présent de l’indicatif ou le futur, quand l’action est déjà faite: je désire, je désirerai qu’il ait pu arriver à temps.
Plus-que-parfait.—Le plus-que-parfait s’emploie après un passé, quand l’action est déjà faite: je ne savais pas que vous eussiez été indisposé.
Mode infinitif.—L’infinitif ne doit jamais être employé de manière à donner lieu à une équivoque; il faut toujours qu’il soit impossible de se tromper sur l’être ou sur la chose qui fait ou doit faire l’action. Ne dites pas: c’est pour faire des heureux que la fortune nous sourit. Dites: c’est pour que nous fassions des heureux que la fortune nous sourit.
L’ADVERBE
Alentour, auparavant, dedans, dehors, dessus, dessous, sont adverbes et s’emploient sans complément.
Ne dites donc pas: Alentour de moi, auparavant de lui, dedans la chambre, dehors la salle, dessus la table, dessous l’arbre.
Dites, en remplaçant ces adverbes par des prépositions: autour de moi, avant lui, dans la chambre, hors la salle, sur la table, sous l’arbre.
Davantage s’emploie sans complément; il ne peut modifier un adjectif, ni être mis pour le plus.
Ne dites pas: Il a davantage de chance que moi; il est davantage fort; son bonheur est ce qui me réjouit davantage.
Dites: Il a plus de chance que moi; il est plus fort; son bonheur est ce qui me réjouit le plus.
Plus tôt, en deux mots, est l’opposé de plus tard. Ex.: J’arriverai plus tôt que vous.
Plutôt, en un mot, marque la préférence. Ex.: Ils se firent tuer plutôt que de se rendre.
De suite signifie l’un après l’autre sans interruption: Il ne sait pas dire deux mots de suite.
Tout de suite signifie sur-le-champ. Ex.: Partez tout de suite.
Tout à coup veut dire subitement. Ex.: Tout à coup le canon gronda.
Tout d’un coup signifie en une seule fois, du premier coup. Ex.: Il a perdu sa fortune tout d’un coup.
Aussitôt ne doit pas avoir pour complément un nom seul.
Ne dites pas: J’écrivis aussitôt mon arrivée.
Dites: J’écrivis aussitôt après mon arrivée.
Mais quand le nom est suivi d’un participe passé, l’usage permet de placer ce nom après aussitôt. Ex.: Aussitôt votre lettre reçue, j’ai fait votre commission.
C’est-à-dire: Aussitôt que j’ai eu reçu votre lettre, etc.
Questionnaire: Les adverbes alentour, auparavant, dedans, dehors, etc., s’emploient-ils avec ou sans complément?—Quelle remarque faites-vous sur davantage?—Sur plus tôt?—Sur de suite?—Sur tout à coup?—Sur aussitôt?
Exercices 628 et 629.—Choisissez entre les locutions en italique:
628. Auparavant, avant d’écrire, apprenez à penser. Le paresseux se lève rarement plutôt, plus tôt que le soleil. Celui qui ne se possède pas dans le danger est plutôt, plus tôt fougueux que brave. Enfants, vous devez obéir de suite, tout de suite. Les gros reptiles peuvent jeûner plusieurs mois de suite, tout de suite. La nuit vient plutôt, plus tôt en hiver qu’en été. L’hypocrite a du miel sur, dessus la langue et du fiel dans, dedans le cœur. Xavier de Maistre a décrit son voyage alentour, autour de sa chambre. La nouvelle de la prise de Calais par le duc de Guise retentit tout d’un coup, tout à coup.
629. Les Chinois ont connu la poudre plutôt, plus tôt que les Européens. A Pavie, François 1er vit tomber alentour, autour de lui ses plus braves officiers. Les Français ont été plutôt, plus tôt civilisés que les autres peuples de l’Europe. La rose et la violette sont les fleurs qui me plaisent le plus, davantage. La Grande Armée pénétra tout d’un coup, tout à coup au cœur de l’Allemagne. L’enfant s’attache plutôt, plus tôt aux bagatelles qu’aux choses sérieuses. Louis XIII était bègue; il prononçait difficilement plusieurs mots de suite, tout de suite. Les convives sont autour, alentour de la table et les serviteurs tournent autour, alentour. Jeunes gens, si un jour votre patrie est menacée, courez de suite, tout de suite pour la défendre.
LA PRÉPOSITION
Au travers, à travers.—Au travers est toujours suivi de la préposition de. Ex.: Il s’ouvrit un passage au travers des ennemis.—A travers s’emploie sans préposition. Ex.: Je vais à travers champs.
Près de, prêt à.—Près de, locution prépositive, signifie sur le point de. Ex.: L’été est près de finir.
Prêt a signifie disposé à. Ex.: L’ignorance est toujours prête à s’admirer.
Voici, voilà.—Voici[85] annonce ce qu’on va dire. Ex.: Voici ce qu’il faut faire: travailler d’abord, jouer après.
Voilà a rapport à ce que l’on vient de dire. Ex.: Sage et studieux, voilà ce qu’un enfant doit être.
Questionnaire: Quelle remarque faites-vous sur au travers, à travers?—Près de, prêt à?—Voici, voilà?
Exercices 630 et 631.—Choisissez entre les locutions en italique:
630. Louis XI, près de, prêt à mourir, fit venir d’Italie saint François de Paule. Voici, voilà le code de l’égoïste: Tout pour moi, rien pour les autres. La mouche ne peut passer au travers, à travers d’une toile d’araignée. Un bon citoyen est toujours près de, prêt à sacrifier sa vie pour son pays. A Fornoue, Charles VIII se fit jour à travers, au travers les ennemis. En mars, les hirondelles sont près de, prêtes à revenir chez nous. La sensibilité, l’intelligence, la volonté, voici, voilà les trois puissances de notre âme.
631. Les gros insectes passent à travers, au travers les toiles de l’araignée. Naître, souffrir et mourir, voici, voilà notre histoire en trois mots. Un cœur généreux est toujours près de, prêt à secourir ses semblables. Le méchant qui fait trembler les autres est bien près de, prêt à trembler lui-même. Voici, voilà trois médecins qui ne nous trompent pas: gaieté, tempérance et travail. Près de Hanau, Napoléon passa comme un boulet à travers, au travers les rangs des Bavarois. La vérité se distingue mal à travers, au travers des voiles du mensonge. Le travail et l’honnêteté, voici, voilà le moyen de réussir.
LA CONJONCTION
Parce que.—Parce que, en deux mots, signifie attendu que, par la raison que. Ex.: Pépin fut surnommé le Bref, parce qu’il était petit[86].
Par ce que, en trois mots, signifie par la chose que. Ex.: Par ce que vous dites, je vois que vous avez tort.
Quoique.—Quoique, en un mot, signifie bien que. Ex.: On ne croit plus un menteur, quoiqu’il dise la vérité.
Quoi que, en deux mots, signifie quelle que soit la chose que. Ex.: On ne croit plus un menteur, quoi qu’il dise.
Quand.—Quand, avec un d, est une conjonction qui a le sens de alors même que, quoique, lorsque. Ex.: Quand vous le voudriez, vous ne le pourriez pas[87].
Quant à, par un t, est une locution prépositive qui signifie pour ce qui est de, à l’égard de. Ex.: Quant à cette affaire, je ne m’en occupe pas.
Questionnaire: Quelles remarques faites-vous sur parce que, par ce que?—Quoique, quoi que?—Quand, quant (à)?
Exercices 632.—Choisissez entre les deux locutions en italique:
Quoique, quoi que il advienne, dites toujours la vérité. Charles V fut surnommé le Sage parce, par ce qu’il gouverna bien. Quand, quant on est orgueilleux, on se prépare des humiliations. Les honnêtes gens sont dignes d’intérêt; quand, quant aux méchants, je m’en inquiète peu. Les nègres, quoique, quoi que superstitieux, changent souvent de dieux et de religion. Les quand, quant à moi sont fort prétentieux. On peut juger de nous parce, par ce que nous faisons. Quoique, quoi que vous puissiez dire, il est facile de comprendre, parce, par ce que l’on voit tous les jours, que le mauvais exemple est pernicieux. L’alouette fait son nid dans les blés quand, quant ils sont en herbe. Souvent l’homme n’est malheureux que parce, par ce qu’il est méchant. Quand, quant Louis XIV eut révoqué l’édit de Nantes, l’industrie française se trouva fort compromise. Quoique, quoi que peu riche, le chevalier Bayard était fort généreux envers tout le monde.
L’INTERJECTION
Ah! exprime la douleur, l’admiration, la joie, etc.: Ah! que cela est beau!
Ha! exprime la surprise, l’étonnement: Ha! vous voilà! Ha! ha! vous êtes arrivé?
Oh! marque l’admiration, la surprise: Oh! que c’est beau! Oh! oh! je vous y prends!—Oh! sert aussi à donner au sens plus de force: Oh! que je voudrais partir!
Ho! sert tantôt pour appeler, tantôt pour témoigner l’étonnement ou l’indignation: Ho! venez ici! Ho! que dites-vous là!
ô sert à marquer divers mouvements de l’âme, et se place devant les noms et les pronoms: ô malheureux, comment avez-vous pu faire une si méchante action?—ô marque aussi l’apostrophe: ô mon fils.
Eh! marque la surprise: Eh! qui aurait cru cela?
Eh bien s’emploie souvent de même, et quelquefois aussi pour donner plus de force à ce que l’on dit: Eh bien, que faites-vous?—Eh bien, soit!
Hé! sert principalement à appeler d’une façon familière: Hé! l’ami!
Hé! se dit également: Pour avertir: Hé! qu’allez-vous faire? Pour témoigner de la commisération: Hé! pauvre homme, que je vous plains! Pour marquer du regret, de la douleur: Hé! qu’ai-je fait! Pour exprimer quelque étonnement: Hé quoi! vous n’êtes pas encore parti?
Questionnaire: Qu’expriment ah! ha!—oh! ho! ô.—Eh! hé!
Exercice 633.—Choisissez l’interjection convenable:
Ho! oh! ô, mes enfants, travaillez pendant que vous êtes jeunes! Ho! ho! oh! oh! ô! ô! dit Garo! Je saigne! Ah! ha! que je souffre! Hé! eh! là-bas, c’est à vous que je parle. Ah! ah! Ha! ha! vous voici de retour? Ho! oh! ô! que la nature est belle! Eh! hé! qui n’a pas pleuré quelque perte cruelle? Ah! ha! quel plaisir d’être soldat! Ho! oh! ô mon père que je vous dois de la reconnaissance! Hé! eh! bonjour, monsieur du Corbeau! Ho! oh! ô comme il faut plaindre les malheureux! Ah! ah! que la mer est belle par un beau soir d’été!
ORTHOGRAPHE D’USAGE
L’orthographe est l’art d’écrire sans faute les mots d’une langue.
L’orthographe est régie soit par les règles grammaticales, soit par les exigences de l’usage. De là, deux sortes d’orthographes: l’orthographe de règles et l’orthographe d’usage.
L’orthographe de règles consiste dans l’observation de certains principes de grammaire, comme l’accord, la marque du pluriel, la formation du féminin dans les noms, les adjectifs et les participes, etc...
L’orthographe d’usage n’obéit, pour ainsi dire, à aucune règle grammaticale. On l’acquiert en lisant fréquemment les bons auteurs.
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La prononciation, l’étymologie et la dérivation sont les fondements de l’orthographe d’usage.
La dérivation offre un moyen pratique de trouver l’orthographe du radical. Par exemple, tard emprunte le d final aux mots tarder, tardif; art emprunte le t aux mots artiste, artisan.
Quand on écrit des participes ou des adjectifs masculins, c’est à leur féminin qu’il faut, dans la plupart des cas, emprunter la lettre finale du masculin. Ex.: fécond, féconde; soumis, soumise; décrépit, décrépite; vert, verte; pervers, perverse[88].
Questionnaire: Qu’est-ce que l’orthographe?—Combien y a-t-il de sortes d’orthographes?—Qu’est-ce que l’orthographe de règles? l’orthographe d’usage?
Exercice 634.—Indiquez la raison des consonnes finales dans les mots suivants. Ex.: rang, de ranger.
Rang. Haut. Gril. Lot. Bras. Poing. Point. Os. Sourcil. Précis. Bât. Galop. Gris. Drap. Rat. Ciment. Camp. Climat. Court. Blanc. Serpent. Bourg. Sourd. Blond. Sanglant.
Exercice 635.—Trouvez le radical des mots:
Champêtre. Laiterie. Plomberie. Poterie. Ponton. Franchise. Laideur. Longueur. Tracasserie. Gourmandise. Ignorante. Sanguinaire. Centaine. Bondir. Respectable. Babiller. Éclatant. Abricotier. Fusiller. Cinquième. Couper. Frontal. Darder. Exempter. Farder. Sauter.
Ai. Les noms féminins terminés par le son final ai prennent un e: claie, raie, etc. Excepté: paix.
Au. Les noms dont le son final est au au singulier s’écrivent par eau: bateau, château, etc. Excepté: boyau, étau, gluau, gruau, hoyau, joyau, landau sarrau, tuyau.
B, D, G. On double les lettres b, d, g dans les mots suivants et leurs composés: abbé, gibbosité, rabbin, sabbat; addition, adduction, pudding, bouddhisme, reddition; agglomérer, agglutiner, aggraver, suggérer.
B, M, P. Dans le corps d’un mot, devant les lettres b, m, p, on met toujours un m et non un n: pompe, tambour, emmener. Excepté dans les mots bonbon, bonbonne, bonbonnière, embonpoint, néanmoins.
C. On double ordinairement le c après ac, oc, suc: accabler, occasion, succès, etc. Exceptions principales: acabit, acacia, académie, acajou, acanthe, acariâtre, acarus, acaule, acolyte, acompte, aconit, acoquiner, acotylédone, acoustique; ocre, oculaire; sucre et leurs composés.
É. Les noms féminins terminés par le son aigu é prennent un e muet: saignée, allée, etc. Exceptions: amitié, inimitié, moitié, pitié, psyché.
Au contraire, les noms féminins terminés par té ne prennent pas l’e muet: bonté, charité, etc. Exceptions: bractée, dictée, jetée, montée, nuitée, portée, et ceux qui expriment une idée de contenance: charretée, pelletée, etc.
Eur. Les noms en eur s’écrivent sans e à la fin: lutteur, voltigeur, etc. Exceptions: beurre, babeurre, demeure, heure, leurre, chantepleure.
F. On double la lettre f dans les syllabes af, ef, if, of, ouf, uf: affaire, effort, siffler, offre, souffle, truffe. Principales exceptions: afin, Afrique; éfaufiler; bifurcation, fifre, persifler; soufre, pantoufle, moufle, boursoufler; manufacture, nénufar, usufruit, tartufe et leurs composés.
I. Les noms féminins dont le son final est i prennent un e: poésie, jalousie, etc. Excepté: brebis, fourmi, la merci, nuit, perdrix, souris.
L. On double la lettre l dans la syllabe il: illustre, illégal, etc. Exceptions: île, ilote et leurs composés.
M. On double la lettre m dans les syllabes im, com: immense, commerce, etc. Principales exceptions: image, imiter; comédie, comestible, comice, comique, comité et leurs composés.
P. On double le p dans les syllabes ap, op, sup: appel, opposer, supposer, etc. Principales exceptions: apaiser, apercevoir, apitoyer, aplanir, aplatir, aposter, âpre, après, apostiller, apurer, suprême et leurs composés.
R. On double la lettre r dans la syllabe ir: irriter, irrigation, etc. Exceptions: iris, irascible, ironie, iroquois et leurs composés.
Son. Les mots qui ont pour son final zon prennent s: maison, poison, etc. Excepté gazon, horizon et leurs composés.
T. On double le t dans la syllabe at: attacher, attention, etc. Principales exceptions: atelier, athée, atome, atermoyer, atours, atout, âtre, atroce, atrophie et leurs composés.
U. Les noms féminins en u, ou, prennent un e muet: tortue, avenue, boue, roue, etc. Exceptions: bru, glu, tribu, vertu, toux.
La ponctuation porte de la clarté dans le discours écrit et marque aussi les pauses que l’on doit faire en lisant.
Il y a six principaux signes de ponctuation, qui sont: la virgule, le point-virgule, les deux points, le point, le point d’interrogation et le point d’exclamation.
La virgule indique une petite pause et s’emploie:
1º Pour séparer les parties semblables d’une même phrase, c’est-à-dire les noms, les adjectifs, les verbes, etc., qui ne sont pas unis par les conjonctions et, ou, ni. Ex.:
La mouche va, vient, fait mille tours.
2º Avant et après toute réunion de mots que l’on peut retrancher sans changer le sens de la phrase. Ex.:
Un ami, don du ciel, est un trésor précieux.
3º Après les mots mis en apostrophe. Ex.:
O France, que tu es belle!
Le point-virgule indique une pause moyenne.
Il s’emploie pour séparer entre elles les parties semblables d’une même phrase. Ex.:
Le travailleur gagne sa vie; le paresseux vole la sienne.
Les deux points s’emploient:
1º Après un membre de phrase qui annonce une citation. Ex.:
Personne ne peut dire: je suis parfaitement heureux.
2º Avant une phrase qui développe celle qui précède. Ex.:
Laissez dire les sots: le savoir a son prix.
3º Avant une énumération. Ex.:
Voici notre histoire en trois mots: naître, souffrir, mourir.
Le point indique une grande pause.
Il s’emploie après une phrase entièrement terminée. Ex.:
L’amour du travail en adoucit la fatigue.
Le point d’interrogation s’emploie à la fin de toute phrase qui exprime une demande. Ex.:
Que dites-vous? Où allons-nous?
Le point d’exclamation s’emploie après les interjections et à la fin des phrases qui marquent la joie, l’admiration, la douleur, etc. Ex.: Bravo! c’est très bien! Oh! que cela est beau!
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Outre ces six signes de ponctuation, on distingue encore:
Les points de suspension, qui s’emploient quand une émotion, une pensée soudaine vient occuper l’esprit et l’empêcher d’achever une phrase commencée. Ex.: Quant à vous... mais je vous le dirai demain.
La parenthèse, qui sert à isoler, au milieu d’une phrase, des mots étrangers au sens général. Ex.: La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom) faisait aux animaux la guerre.
Les guillemets se mettent au commencement et à la fin d’une citation. Ex.: D’Assas s’écria: «Auvergne, tirez, ce sont les ennemis!»
Le tiret marque le changement d’interlocuteur dans le dialogue et remplace les mots dit-il, répondit-il, etc. Ex.: «Qu’est cela? lui dit-il.—Rien.—Quoi! rien?—Peu de chose.»
La lettre majuscule s’emploie:
1º Au commencement d’une phrase.
2º Au commencement de chaque vers, quel que soit le signe de ponctuation placé à la fin du vers précédent. Ex.:
Travaillez, prenez de la peine;
C’est le fonds qui manque le moins.
3º Après deux points, quand on rapporte les paroles de quelqu’un. Ex.: Louis XV disait: «Après moi le déluge!»
4º Au commencement de chaque nom propre.
Le nom propre peut être: un nom synonyme de Dieu (Créateur, le Tout-Puissant); un nom de personne, un nom d’abstraction personnifiée (Paul, Pierre, la Vérité, la Fortune); un nom désignant une œuvre (le Cid, la Transfiguration); un nom de peuple, de contrée, de mer, de fleuve, etc., d’astre ou de constellation (Français, France, Manche, Seine, etc., Jupiter, le Bélier); un nom de monument, de vaisseau, etc. (le Panthéon, le Vengeur).
Questionnaire: Quand emploie-t-on la majuscule?
DICTÉE et RÉCAPITULATION.—Le Chat qui dort.
Exercice 636.—Ponctuez convenablement la fable suivante:
Après avoir croqué force souris
Un chat dormait dans la gouttière
Eh quoi disait un rat tu fermes la paupière
Infâme Raminagrobis
Tu dors Le Sommeil est-il fait pour le crime
Mon fils mon tendre fils vient d’être ta victime
Inaccessible à la voix du remords
Gorgé de sang tu digères tu dors
Paix dit un autre rat tremble qu’il ne s’éveille
Le ciel permet que le méchant sommeille
Afin d’adoucir notre sort
N’éveillons pas le chat qui dort.
Coupé du Saint-Donat.
Exercice 637.—Racontez cette fable: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 638.—Ponctuez convenablement les phrases suivantes:
L’obus part s’élève tombe éclate tue L’oisiveté ressemble à la rouille elle use plus que le travail La colère comme la faim est mauvaise conseillère On lit sur le piédestal de la statue que Versailles a érigée à Hoche Hoche soldat à 16 ans général en chef à 24 mort à 29 Les Gaulois dirent à Alexandre le Grand Nous ne craignons que la chute du ciel Quel magnifique spectacle que le lever du soleil Le loup dit au chien Vous ne courez donc pas où vous voulez Duquesne vainquit les flottes hollandaise et espagnole à Stromboli à Agosta où périt Ruyter et à Palerme La grenouille disait en s’enflant de toutes ses forces Regarder bien ma sœur est-ce assez dites-moi n’y suis-je point encore Nenni M’y voici donc Point du tout M’y voilà Vous n’en approchez point La chétive pécore s’enfla si bien qu’elle creva.
LECTURE et DICTÉE.—Les deux Domestiques.
Exercice 639.—Ponctuez convenablement la dictée suivante:
Un fermier de nos campagnes envoya deux de ses domestiques emprunter une herse chez un voisin et leur donna ordre de l’apporter à deux sur leurs épaules Quand ils la virent l’un d’eux qui ne manquait pas d’esprit dit A quoi pensait notre maître de n’envoyer que deux hommes pour porter cette herse il n’y a point sur la terre deux hommes en état de la porter Bon dit l’autre fier de sa force que me parlez-vous de deux hommes Un seul suffit aidez-moi à la mettre sur mes épaules et vous verrez.
Tandis qu’il marchait chargé de son fardeau son camarade s’écriait Comme vous êtes fort je ne l’aurais jamais cru Il n’y a point deux hommes comme vous au monde Quelle force étonnante la nature vous a donnée Mais vous vous tuerez mettez la herse à terre reposez-vous un moment et laissez-moi vous aider Non non reprit l’autre plus encouragé par les compliments que fatigué par le fardeau vous verrez que je suis en état de la porter jusqu’à la maison Et il y réussit en effet.
On est toujours la dupe des flatteurs quand on les écoute.
C. A., d’après franklin.
Exercice 640.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 641.—Ponctuez convenablement les phrases suivantes:
Il y a deux sortes de noms savoir le nom commun et le nom propre Mes enfants aimez-vous les uns les autres La fortune est comme le verre elle en a l’éclat et la fragilité Guillaume III furieux d’être toujours battu par le maréchal de Luxembourg disait en parlant de son vainqueur qui était un peu contrefait Je ne viendrai donc jamais à bout de ce bossu Comment sait-il que je suis bossu demanda spirituellement Luxembourg quand on lui rapporta ce propos il ne m’a jamais vu par derrière Les habitants de l’Amérique jugez de leur simplicité prenaient les navires de Christophe Colomb pour de grands oiseaux Heureux les gens qui ont bien vécu Apprenez votre leçon ou je vous mais je ne veux pas me fâcher L’interprétation des songes devrait-on s’inquiéter d’un songe jouait un grand rôle chez les Anciens Richelieu arrivait à ses fins par la force Mazarin par la ruse.
ÉTYMOLOGIE ET DÉRIVATION
De même qu’un tronc d’arbre donne naissance à une multitude de branches, ainsi certains mots donnent naissance à plusieurs autres qui rappellent une idée commune.
Le mot primitif qui rappelle l’idée commune s’appelle racine; le mot qui sert à en former plusieurs autres s’appelle radical.
Ainsi les mots grande, grandeur, grandir, grandissons, etc., ont pour racine le mot grand.
Mais si nous considérons les mots grandir et grandissons, nous voyons que, dans le premier, grand est à la fois racine et radical, tandis que dans le second (grand...is...ons), la racine est grand, le radical grandiss.
Les affixes sont des particules, des mots qui viennent s’ajouter au radical pour en modifier le sens et former de nouveaux mots.
Il y a deux sortes d’affixes:
1º Les préfixes, tels que re, dé, sur, pré, dis, etc., qui se placent devant le radical. Ex.: refaire, défaire, surfaire, prévenir, disjoindre.
2º Les suffixes, tels que ade, age, ail, on, ure, etc., qui se placent après le radical. Ex.: promenade, herbage, portail, bûcheron, moulure.
Les mots composés sont formés soit d’un radical et d’un préfixe, comme dé...faire, soit de deux mots simples, comme oiseau-mouche.
Tantôt les mots simples qui forment un mot composé sont réunis par un trait d’union, tantôt l’usage les réunit en un seul mot. Ex.: porte-plume, portemanteau.
On donne le nom de dérivation au procédé de langage qui consiste à former un mot en ajoutant un suffixe au radical.
Ainsi formule, formation, formalité sont dérivés du radical forme.
La connaissance de la véritable signification des mots, au moyen des radicaux et des affixes, s’appelle étymologie.
Questionnaire: Qu’appelez-vous racine?—Qu’appelez-vous radical?—Qu’appelle-t-on affixes?—Y a-t-il plusieurs sortes d’affixes?—De quoi sont formés les mots composés?—Qu’appelle-t-on dérivation?—Qu’appelle-t-on étymologie?
Exercice 642.—Formez un verbe composé des noms suivants et d’un des préfixes a, ac, as, at, dé, des, dis, em, en, il. Ex.: Néant, anéantir.
Néant. Table. Coude. Barque. Camp. Chaîne. Bride. Cachet. Valise. Couleur. Poche. Héritage. Croc. Balle. Honneur. Régiment. Meute. Chiffre. Bourse. Rhume. Paille. Grâce. Genou. Sujet. Paquet. Nid. Lumière. Botte. Tas. Pays. Forme. Chair. Terre. Poison.
Exercice 643.—Formez un verbe composé d’un des préfixes en, em, im, in, il, ir, et d’un des adjectifs suivants. Ex.: Joli, enjoliver.
Joli. Beau. Laid. Mortel. Digne. Riche. Gras. Dispos. Farineux. Lumineux. Orgueilleux. Mobile. Clos. Hardi. Courageux. Nouveau. Patient. Sensible. Bourbeux. Ivre. Noble. Commode. Valide. Féodal. Pierreux. Cher. Criminel. Coupable. Plein. Corporel.
Exercice 644.—Formez un adjectif composé d’un des verbes suivants et d’un des préfixes en, em, im, in, il, ir. Ex.: Lire, illisible.
Lire. Éviter. Épuiser. Effacer. Mobiliser. Réfléchir. Régulariser. Avouer. Fatiguer. Ébranler. Attaquer. Aborder. Pardonner. Apercevoir. Réconcilier. Manquer. Reprocher. Dissoudre. Patienter. Admettre.
Exercice 645.—Formez un nom composé d’un des noms suivants et d’un des préfixes co, col, com, con, cor.
Frère. Mission. Citoyen. Fusion. Mère. Acquéreur. Jonction. Plainte. Accusé. Père. Location. Disciple. Patriote. Associé. Doléance. Fédération. Tact. Héritier. Formation. Mutation. Union. Figuration. Opération. Pression. Porteur. Habitant. Relation.
Exercice 646.—Transformez les verbes suivants en noms terminés par un des suffixes ade, age, aille, son, ance, ence. Ex.: Paver, pavage.
Paver. Glisser. Guérir. Braver. Laver. Lier. Complaire. Reculer. Battre. Cirer. Livrer. Croire. Ruer. Semer. Garnir. Prévoir. Arpenter. Confier. Éclairer. Combiner. Blanchir. Espérer. Décliner. Espionner. Défaillir. Atteler. Carguer. Piller. Trahir. Naître. Embusquer. Croître. Fleurir. Ignorer. Jardiner. Conjuguer. Connaître. Incliner. Bâtonner. Engrener. Tondre. Ferrer. Échoir. S’abstenir.
Exercice 647.—Formez un nom composé d’un des mots suivants et d’un des suffixes ée, er, ier, rie, esse, ise, eur, té, ude:
Nuit. Jour. Pigeon. Noix. Rêve. Sucre. Noble. Fainéant. Ingrat. Courtois. Large. Plat. Soir. Couteau. Clair. Idolâtre. Fruit. Barbare. Imprimeur. Matin. Four. Guêpe. Soie. Expert. Capable. Tricheur. Charrette. Serrure. Brasseur. Aiguille. Méchant. Poing. Espiègle. Hardi. Cerise. Inquiet. Infirme. Certain. Cruel. Niais. Pot. Assiette. Glouton. Garant. Couard. Gai. Bas. Béat. Pieux. Ivre. Seul. Friand.
Exercice 648.—Avec chacun des noms suivants formez un adjectif terminé par un des suffixes able, ible, al, el, il, aque, ique:
Misère. Charité. Ministre. Matin. Peine. Méthode. Verbe. Crime. Ami. Période. Personne. Frère. Volcan. Temps. Manie. Cœur. Algèbre. Joie. Un. Subtilité. Organe. Usage.
Exercice 649.—Avec chacun des mots suivants formez un adjectif terminé par un des suffixes aud, ime, è, er, ier, eux, in, u, if:
Noir. Savant. Angle. Fin. Barbe. Azur. Oranger. Dépense. Argent. Inventer. Offenser. Rouge. Grand. Pointe. Étoile. Gauche. Gloire. Printemps. Abuser. Défendre. Tête. Cendre. Cheveu. Joue.
Exercice 650.—Avec les noms suivants formez des verbes terminés par un des suffixes asser, ailler, onner, oyer, eter, iller, oter:
Guerre. Fer. Éperon. Cri. Babil. Mouche. Vol. Larme. Chant. Rêve. Rançon. Coude. Amas. Grappe. Sirop. Fourmi. Poussière. Rime. Papillon. Foudre. Charrette. Pitié. Nez. Rudesse.
Exercice 651.—Formez avec les mots ci-dessous des adverbes terminés par le suffixe ment:
Ami. Pareil. Silencieux. Audace. Accident. Faible. Gloire. Faveur. Brusque. Prudent. Sottise. Grâce. Franchise. Sérieux. Cruauté. Pompeux. Bruit. Éloquence. Traître. Ardeur. Élégance. Nuit. Discrétion. Certitude. Affection. Alphabet. Puissance. Concours. Serf. Net.
Exercice 652.—Formez un nom composé en ajoutant un nom à chaque verbe suivant. Ex.: Cure, cure-dents.
Cure. Casse. Garde. Porte. Tire. Gâte. Perce. Trouble. Souffre. Pèse. Gagne. Couvre. Passe. Coupe. Abat. Presse. Crève. Chasse. Rabat. Serre. Brise. Pique. Bouche. Prie. Prête. Essuie. Appui. Vide. Réveille. Grippe. Remue. Ronge. Emporte.
Exercice 653.—Citez trois mots dérivés des radicaux suivants:
Cloche. Mont. Grand. Don. Herbe. Feuille. Jour. Pot. Vol. Bras. Pied. Hache. Forge. Mine. Arbre. Chaîne. Main. Nature. Camp. Cave. Fruit. Blanc. Métal. Savon. Ami. Clou. Débit. Babil. Sel. Bûche. Net. Lard. Commun. Égal. Sage. Bon. Nom. École. Taille.
Exercice 654.—Décomposez les mots suivants. Ex.: Contre...vent.
Contrevent. Bonsoir. Malaise. Entrevue. Antichambre. Portefeuille. Contredire. Méditerranée. Outrepasser. Longtemps. Quadrupède. Tricolore. Surcharge. Minuit. Extraordinaire. Vinaigre. Biscuit. Malheureux. Trident. Bicyclette. Angleterre. Portemanteau. Soucoupe. Prédire. Vaurien. Soussigné. Surhumain. Parsemer. Sangsue. Sainfoin. Bienfait. Tricorne. Bonbon. Mademoiselle. Soutirer.
Augmentatifs.—Quelques suffixes ajoutent aux radicaux une idée de grandeur. C’est pour cela qu’on les nomme suffixes augmentatifs.
Ainsi le suffixe agne, ajouté au radical mont, forme montagne, qui veut dire grand mont.
Diminutifs.—Certains suffixes diminuent l’idée exprimée par le radical. On les appelle suffixes diminutifs.
Ainsi le suffixe ette, ajouté au radical maison, forme maisonnette, qui veut dire petite maison.
Péjoratifs.—D’autres suffixes ajoutent au radical une idée défavorable. On les appelle suffixes péjoratifs.
Ainsi le suffixe assier, substitué au suffixe ain dans le mot écrivain, forme écrivassier, qui veut dire mauvais écrivain.
Nota.—Les mots ainsi formés s’appellent, eux aussi, augmentatifs, diminutifs, péjoratifs.
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Les principaux suffixes diminutifs et péjoratifs sont: aille, and, as, asse, assier, âtre, eau (isseau, iceau), et, elet, ette, ille, elle, illon, in, ine, ole, on, ot, ote, ule, etc.
Questionnaire: Combien distingue-t-on d’espèces de suffixes?—Qu’appelle-t-on suffixes augmentatifs? diminutifs? péjoratifs?
Exercice 655.—Transformez les mots suivants en diminutifs ou péjoratifs par l’addition d’un des suffixes ci-dessus. Ex.: Table, tablette.
Table. Corde. Bobine. Botte. Tonneau. Clocher. Tour. Flotte. Bande. Bassin. Arc. Planche. Bateau. Fer. Livre. Fort. Bride. Sac. Arbre. Diable. Antiquité. Solive. Mie. Papier. Croûte. Valet. Main. Paille. Cave. Rue. Mur. Opéra. Baril. Hache. Globe. Boule. Pied. Orme. Poche. Cuve. Animal. Goutte. Grappe. Fourche. Bûche. Anis. Larron. Coussin. Cercle. Chaîne. Serpe. Jambon. Côte.
Exercice 656.—Remplacez les augmentatifs, diminutifs et péjoratifs suivants par les mots dont ils dérivent. Ex.: Carafon, carafe.
Carafon. Bâtonnet. Aileron. Coutelas. Chemisette. Roitelet. Faucille. Oiselet. Fableau. Vitrine. Marmaille. Portail. Pincette. Mousqueton. Grisâtre. Peloton. Richissime. Pruneau. Trompette. Bouvillon. Coffret. Statuette. Glandule. Populace. Brindille. Banquette. Filasse. Futaille. Rouet. Rarissime. Clochette. Monticule. Rocaille. Paperassier. Bestiole. Ruisselet. Oisillon. Vieillot. Tartelette. Facette. Vermisseau.
On appelle famille de mots l’ensemble de tous les mots ayant une racine commune.
Ainsi, le mot temps a donné naissance à: temporel, temporaire, temporairement, temporiser, contemporain, contretemps, tempête, tempétueux, longtemps, printemps, etc.
Tous ces mots ont, en effet, un air de famille. Tous sont caractérisés par la syllabe temps, qui reproduit la racine.
Remarque.—Il arrive souvent que les mots d’une même famille n’ont pas le même radical. Cela provient de ce que certains mots dérivent directement du radical latin, grec, etc., et certains autres du radical français qui en est lui-même dérivé. Ainsi: fructifier, fructueux ont pour radical fruct du lat. fructus, et fruitier, fruiterie ont pour radical le français fruit, dérivé de fructus.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on famille de mots?
Exercices 657, 658 et 659.—Donnez cinq mots de la même famille que chacun des mots suivants:
L’élève ne citera pas seulement des mots dérivés de la racine française; il citera aussi les mots dérivés des racines latines ou grecques, que nous donnons entre parenthèses.
657. Plume. Fer. Peuple (lat. populus). Mine. Chant (lat. cantus). Feuille. Blanc. Terre (gr. gê). Histoire. Net. Roi. Veste. Bête (lat. bestia). Plante. Char. Cheval (lat. caballus, equus). Fort. Acte.
658. Fil. Fleur (lat. flos, floris). Barbe. Tête (lat. caput). Herbe. Pâtre (lat. pastor). Jour. Paille. Vin. Droit (lat. directus). Air (gr. aêr). Loi (lat. lex, legis). Cœur (lat. cor, cordis). Corps (lat. corpus, corporis). Arbre (lat. arbor, arboris). Nez (lat. nasus). Flot (lat. fluctus). Hiver.
659. Champ (lat. campus). Homme. Livre (lat. liber, gr. biblion). Mort (gr. necros). Tour. Clair. Long. Mesure (gr. metron). Égal. Raison. Vieux. Pierre (lat. petra, lapis; gr. lithos). Son. Morale. Économie.
Exercices 660 et 661.—Donnez trois verbes composés de chacun des verbes suivants. Ex.: Voir, revoir, prévoir, entrevoir.
660. Voir. Poser. Passer. Mettre. Battre. Serrer. Prouver. Porter. Planter. Lacer. Charger. Former. Mander. Lever. Signer. User. Écrire.
661. Tourner. Prendre. Se fier. Jurer. Dire. Veiller. Courir. Quérir. Lier. Faire. Parer. Tenir. Mêler. Paraître. Sentir. Mener. Venir. Joindre.
Exercice 662.—Donnez le radical des mots suivants:
Engouffrer. Alignement. Affamer. Disgracieux. Enraciner. Becqueter. Embrassade. Souterrain. Dérivation. Embrocher. Brutaliser. Pensionnaire. Annotation. Apaisement. Empoigner. Inondation. Débonnaire. Ajuster. Délimitation. Ramollir. Enchanter. Allégement. Innombrable. Anéantir. Boucherie. Paternellement. Patriotique.
On appelle association des idées l’opération par laquelle une image amène dans l’esprit d’autres images ayant avec elle des rapports plus ou moins directs.
C’est ainsi que le mot soldat éveille dans l’esprit les idées de caserne, armée, camp, bataille, fusil, canon, etc.
Exercices.—Quelles idées appelle chaque mot suivant?
663.—Ville. Eau. Écurie. Livre. Jardin. Visage. Rocher. Hiver. Ferme. Raisin. Musique. Printemps.
664.—Été. Verre. Moulin. Feu. Grammaire. Usine. Musée. Écolier. Locomotive. Terre. Ménagerie. Gymnastique.
665.—Château. Porcelaine. Chambre. Bijou. Bouillon. Automne. Mobilier. Laboureur. Pêche. Air. Arbre. Géographie. Théâtre. Histoire. Nombre. Couleur. Océan. Volcan. Désert. Colonie. Chasse.
DICTÉE et RÉCITATION.—Les deux Potiers.
Certain potier blâmait l’ouvrage
D’un potier son voisin, et disait que ses pots
Mal tournés ne seraient achetés que des sots,
Qu’il n’en était encor qu’à son apprentissage;
Les uns étaient trop grands, les autres trop petits.
Celui-ci repartit: «Halte-là, mon confrère!
Mes pots n’ont qu’un défaut, mais qui doit vous déplaire:
C’est que de votre moule ils ne sont pas sortis.»
Richer.
Exercice 666.—Mettez la fable en prose et tirez-en une morale.
Exercice 667.—Donnez des mots de même famille que les mots soulignés.
RÉCRÉATION.—Anagrammes.
On appelle anagramme, la transposition, le nouvel arrangement des lettres qui, d’un mot, fait un autre mot. Ex.: nacre, ancre.
Exercices 668 et 669.—Formez une anagramme avec chaque mot:
668.—Ail. Tir. Ras. But. Rat. Rien. Avis. Soda. Vice. Nord. Lime. Tour. Orge. Brai. Veau. Lion. More. Pair. Anis. Hure. Bale. Rente. Groin. Angle. Aigle. Châle. Corne. Avril. Radis. Folie. Rosse. Barre. Lapon. Grade. Craie. Sorte. Toile. Nadir. Guide. Linge.
669. Gaule. Bague. Astre. Berge. Pilon. Jeune. Lisage. Carme. Merci. Maine. Soute. Votre. Brame. Milan. Perse. Atout. Utile. Étang. Sablon. Navire. Malice. Ramure. Cigare. Ramier. Valise. Granit. Orange. Voyage. Madone. Dracon. Torche. Tortue. Ignare. Panier. Canard. Carlin. Rigole. Lichen. Regard. Pauvre. Langue. Marcher. Olivier. Cascade. Caniche. Porteur. Confier. Chariot. Courage.
On appelle homonymes des mots qui ont une même prononciation, mais une signification différente.
EXEMPLE.
Maire. | Mer. | Mère. |
Les homonymes qui ont une orthographe semblable sont dits homographes.
Exemple: bière (boisson), bière (cercueil).
Questionnaire: Qu’appelle-t-on homonymes?—Qu’appelle-t-on homographes?
Exercices.—Donnez la définition des homonymes suivants, et faites entrer chacun d’eux dans une phrase de votre composition:
Modèle du devoir. | |
Maire. | Premier officier municipal d’une commune. |
Le conseil municipal nomme le maire. | |
Mer. | Vaste étendue d’eau amère et salée. |
La mer couvre les trois quarts de la surface du globe. | |
.... | . . . . . . . . . . . . . . . . |
670.—Maire, mer, mère.—Pain, pin, peint (il).
671.—Voix, voie, voit (il).—Maître, mètre, mettre.
672.—Coin, coin, coing.—Pot, Pô, peau, Pau.
673.—Foi, foie, fois, Foix.—Tante, tente, tente (il).
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674.—Antre, entre, entre (il).—Amande, amende.
675.—Cou, coup, coud (il), coût.—Chaîne, chêne.
676.—Reine, raine, rêne, renne, Rennes.—Gaz, gaze.
677.—Vin, vingt, vain, vint (il).—Meaux, maux, mot.
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678.—Mort, mord (il), mors, Maure.—Chaud, chaux.
679.—Tribu, tribut.—Tan, tant, temps, tend (il), taon.
680.—Ton, ton, thon, tond (il).—Palais, palais, palet.
681.—Au, aux, o, ô, ho! oh! aulx, haut, os, eau.
Exercice 682.—Remplacez le tiret par un homonyme des mots:
Antre. Au. Foi. Mètre. Mors. Pot. Raine. Tan. Tante. Tond.
Les tribus nomades arabes logent sous des ——. Le mont Blanc est le plus —— pic des Alpes. Gaston de —— périt à Ravenne. Il faut —— chaque chose à sa place. Il ne faut pas vendre la —— de l’ours avant de l’avoir mis par terre. Dagobert est le dernier Mérovingien qui tint d’une main ferme les —— du gouvernement. L’or —— pour les neuf dixièmes dans l’alliage monétaire. Il n’est pour voir que l’œil du ——. Le pâté de —— gras est une nourriture indigeste. Le pêcheur —— ses filets. A la —— de Louis XV, les finances du royaume étaient dans un état déplorable. Si —— ennemi a soif, donne-lui à boire. La rose est la —— des fleurs. Henri IV naquit au château de ——. On pêche beaucoup de —— dans la Méditerranée. En botanique, on dit ails pour ——. Dix —— dix font cent.
Exercices.—Donnez la définition des homonymes suivants et faites-les entrer dans une phrase de votre composition:
683.—Août, ou, où, houx, houe.—Alêne, haleine.
684.—Auteur, hauteur.—Pair, pair, paire, père, perd (il).
685.—Pois, poids, poix, pouah.—Autel, hôtel, hôtel.
686.—Mai, mai, maie, mais, mes, mets, met (il).
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687.—Sot, seau, saut, sceau, Sceaux.—Ancre, encre.
688.—Lait, lai, laid, laie, laie, lé, les, legs, lez.
689.—Dé, dé, des, dès, dey, dais.—Chœur, chœur, cœur.
690.—Tain, teint, teint (il), thym, tint (il).—Serein, serin.
Exercice 691.—Remplacez le tiret par un homonyme des mots:
Autel. Chœur. Dé. Mai. Laid. Ou. Pair. Pois. Sot. Tain.
La panthère va par —— et par bonds. La —— découle de la plupart des conifères. Corneille est le —— de la tragédie française. L’acide nitrique —— la peau en jaune vif. Le visage est serein quand le —— est en paix. Il ne faut jamais se moquer —— misérables. Le vin est le —— des vieillards. Le boulanger pétrit le pain dans la ——. Les cendres de Napoléon reposent à l’—— des Invalides. La journée du 10 —— 1792 décida du sort de la monarchie. Appliquez-vous, —— enfants, à acquérir de l’instruction. La —— et ses marcassins se réfugient dans la bauge. La —— du cultivateur vaut mieux que l’épée du soldat. Nos soldats s’emparèrent d’Alger pour venger une insulte faite par le —— à notre ambassadeur. L’avarice —— tout en voulant tout gagner. Le gramme est l’unité des ——. Bayard —— seul tête à deux cents Espagnols. L’if et le —— sont toujours verts. L’alouette chante —— le lever du soleil. Louis XI aimait à résider au château de Plessis- —— Tours. Le lapin broute le ——.
Exercices.—Définissez les mots suivants et leurs homonymes et faites entrer chacun d’eux dans une phrase de votre composition:
692. | Elle. | 693. | Bon. | 694. | Coq. | 695. | Écot. | 696. | Gai. |
Champ. | Balai. | Signe. | Autan. | Haute. | |||||
Canaux. | Danse. | Plainte. | Appui. | Poing. |
Exercice 697.—Remplacez le tiret par un homonyme des mots:
Cane. Kan. Pan. Sain. Sang. Selle. Ses. Toi.
Le plumage du —— est remarquablement beau. Chacun —— ce qui bout dans son pot. La terre renferme d’immenses richesses dans son ——. La —— à sucre est originaire de l’Inde. La ville de —— est située sur l’Orne. Il y a des —— de tuiles, d’ardoises, de chaume, etc. Pas de plaisir —— peine. Le —— est indispensable à la préparation des aliments. Annibal vainquit les Romains à ——. L’art de disposer les —— s’appelle castramétation. Les bâtiments des prisons sont ordinairement —— d’une haute muraille. Les bottes de —— lieues firent la fortune du Petit-Poucet. Un service qui se fait trop attendre est gâté —— il arrive. L’ouverture des états généraux eut lieu le —— mai dix- —— —— quatre-vingt-neuf. La poule réchauffe —— poussins sous —— ailes. —— -toi, brave Crillon, nous avons vaincu à Arques, et tu n’y étais pas. Le style —— l’homme. L’infusion d’avoine —— la vanille. —— fois —— font vingt ——.
Exercices.—Donnez la définition des homonymes suivants et faites-les entrer dans une phrase de votre composition:
698.—Air, aire, ère, erre (il), haire, hère.—Plan, plant.
699.—Cher, cher, chère, cher, chaire, chair.—Trot, trop.
700.—Saine, scène, seine, Seine, Senne, cène.—Pou, pouls.
701.—Conte, conte (il), compte, compte (il), comte.—Vœu, veut (il).
702.—Sol, sol, sole, saule.—Porc, port, port, pore.
703.—Bal, bale, balle, Bâle.—Geai, jet, jais, j’ai.
704.—Raie, raie, raye (il), rais, ré, Ré, retz, rez.
705.—Mou, mou, moue, moût, moud (il).—Bois, bois, boit (il).
706.—Bas, bas, bat (il), bât, bah.—Date, date (il), datte.
707.—Fête, fête (il), faites, faîte.—Mur, mûr, mûre.
708.—Sire, cire, cire (il).—Fond, fonds, fond (il), font (ils), fonts.
709.—Fin, fin, faim, feint (il).—Croix, croit (il), croît (il).
710.—Ver, vers, vers, vert, verre.—Héros, héraut, Hérault.
711.—Grasse, grâce, Grâces.—Panser, penser, pensée, pensée.
712.—Trois, Troie, Troyes.—Pomme, paume.—Cor, cor, corps.
713.—Main, maint.—Doigt, doit, doit (il).—Sale, sale (il), salle.
714.—Puis, puis (je), puits.—Van, vent, vend (il).—Mal, malle, mâle.
La périphrase consiste à exprimer en plusieurs mots ce que l’on aurait pu dire en un seul.
Ainsi, on parle par périphrase quand on dit: la capitale de la France pour Paris.
Questionnaire: En quoi consiste la périphrase?
Exercice 715.—Indiquez les mots des périphrases suivantes:
Le fléau ne Dieu. | Le Père du Peuple. | Le Père des Lettres. |
Le Père de la Patrie. | Le roi-chevalier. | Le vainqueur d’Ivry. |
Le roi de Bourges. | Le cygne de Cambrai. | Le Brave des Braves. |
L’aigle de Meaux. | Le Petit Caporal. | Le héros de Ravenne. |
Exercice 716.—Indiquez les mots des périphrases suivantes:
Le dieu des enfers. | La déesse de la beauté. | La déesse des moissons. |
Le dieu de la guerre. | La déesse de la sagesse. | La déesse des combats. |
Le dieu de la mer. | La déesse des fruits. | La déesse des arts. |
La déesse de la chasse. | La déesse des fleurs. | Le messager des dieux. |
Exercices.—Convertissez chaque mot en une périphrase:
717.—Bayard. L’hirondelle. Jeanne d’Arc. Le vin. Paris. Le lion. Condé. La Fontaine. Le printemps. La jeunesse. L’âge mûr. La vieillesse.
718.—Carnot. L’aigle. Clovis. Les soldats. Le loup. Mourir. La lune. Le chien. Le rossignol. Jeanne Hachette. La rosée. Le cimetière.
719.—Hoche. Les poissons. Guillaume Tell. Le blé. Les oiseaux. Venise. Le soleil. Franklin. Les souris. Le chameau. Mirabeau.
Exercice 720.—Indiquez les mots des périphrases suivantes:
Le jardin de la France. Le vainqueur de Bouvines. Le père de la tragédie française. Le bienfaiteur des sourds-muets. Le père des enfants trouvés. Le héros de la première croisade. Nos voisins d’outre-mer. L’exécuteur des hautes œuvres. La voûte azurée. Grippe-fromage. Le nerf de la guerre. Le chevalier de la triste figure.
Exercices 721 et 722.—Indiquez les mots des périphrases:
721. Ronge-maille. Le pays des pharaons. La folle du logis. Un gagne-petit. Le tapissier de Notre-Dame. Le héros de Clostercamp. L’écharpe d’Iris. Le vainqueur de Zurich. La péninsule ibérique. Les dons de Cérès. La reine des jardins. Le siège de la pensée.
722. L’auteur de la «Marseillaise». Les rois de la mer. Le roi-soleil. Le héros de la guerre de Trente ans. Le vainqueur de Denain. La bataille des trois empereurs. L’inventeur du métier à tisser. L’épouse dévouée de Sabinus. La plaine liquide. La bataille des nations. La reine des Antilles. Les écumeurs de mer. Le Céleste-Empire.
On est souvent obligé de se servir d’un même mot pour exprimer des idées quelque peu différentes, car dans une langue on n’a jamais autant de mots que ceux qui la parlent peuvent avoir d’idées.
Beaucoup de mots ont deux sens: un sens propre et un sens figuré.
Un mot est employé au sens propre quand il désigne la chose pour laquelle il a été créé. Ex.: Le pied de l’homme. Le pain nourrit le corps.
Un mot est employé au sens figuré quand, détourné de sa signification primitive, il en a pris une nouvelle. Ex.: Le pied d’un arbre. La lecture nourrit l’esprit.
Questionnaire: Quand un mot est-il employé au sens propre? au sens figuré?
Exercice 723.—Distinguez le sens propre du sens figuré:
Voix aiguë. | Mémoire aride. | Miel doux. | Accueil froid. |
Pointe aiguë. | Pays aride. | Caractère doux. | Jonc souple. |
Visage riant. | Fruit mûr. | Vieillard vert. | Esprit souple. |
Paysage riant. | Age mûr. | Arbre vert. | Soleil chaud. |
Eau claire. | Vertu solide. | Animal furieux. | Discussion chaude. |
Langage clair. | Porte solide. | Combat furieux. |
Exercice 724.—Distinguez le sens propre du sens figuré:
La couleur d’une étoffe. La misère profonde. La bâtisse solide. Le ravin profond. Les couleurs de la vérité. Le poids de l’or. Le voile de la nuit. La source du mal. Le poids des ans. Le voile de la mariée. La source du fleuve. Le savant modeste. Le torrent des Pyrénées. La situation modeste. La ligne droite. La pureté de l’air. Le torrent des passions. Le jugement droit. La pureté de la conscience.
Exercices 725 et 726.—Employez, dans un membre de phrase, chacun des mots suivants au propre, au figuré:
725. Chaleur. Douceur. Sécheresse. Feu. Rayon. Fleur. Corrompre. Briser. Tomber. Cultiver. Répandre. Se nourrir. Polir. Rompre.
726. Dur. Mou. Profond. Noir. Tendre (adj.). Coup. Fin (adj.). Faible. Grossier. Bas (adj.). Pureté. Amertume. Laideur. Ourdir.
Exercice 727.—Les mots en italique ont un sens propre; employez-les au sens figuré:
La fleur des champs. La laideur du visage. Le pied de l’homme. Une maison saine. Le bois tendre. Un mur bas. Une écriture fine. Répandre du vin. Un lit mou. Briser un cachet. Rompre du pain. Courir après le lièvre. Être plongé dans la mer. Orner un appartement. Couper un arbre. Flétrir les fleurs. Semer du blé. Fondre la glace. Combattre l’ennemi. Éclairer une chambre. Bâtir une muraille.
On appelle proverbe une sentence, une maxime exprimant en peu de mots une vérité d’un grand sens.
Ex.: Le chat parti, les souris dansent. Cela veut dire que, lorsque le maître n’y est pas, les inférieurs font ce qu’ils veulent.
Certaines locutions, sans présenter un sens complet comme les proverbes, offrent des images si justes ou si pittoresques, que l’usage les a consacrées et en a fait des expressions que l’on ne peut modifier. On les appelle locutions proverbiales. Ex.: Brûler ses vaisseaux, c’est s’engager dans une affaire de telle sorte qu’on ne puisse plus reculer.
Questionnaire: Qu’appelle-t-on proverbe?—Qu’offrent de particulier les locutions proverbiales?
Exercices.—Expliquez les locutions ou proverbes suivants:
728. Avoir la langue bien pendue. Mettre la charrue devant les bœufs. Jeter son argent par les fenêtres. Se laisser mener par le bout du nez. Prendre le chemin des écoliers. A bon chat bon rat.
729. Vivre au jour le jour. Bâtir des châteaux en Espagne. Rire du bout des dents. Saisir la balle au bond. Rogner les ailes à quelqu’un.
730. Promettre plus de beurre que de pain. Se laisser manger la laine sur le dos. Donner carte-blanche à quelqu’un. Jeter le manche après la cognée.
731. Couper l’herbe sous les pieds de quelqu’un. Manger son pain blanc le premier. Coudre la peau du renard à celle du lion. Être comme l’oiseau sur la branche. Tomber de Charybde en Scylla.
732. L’appétit vient en mangeant. L’occasion fait le larron. Le mal a des ailes. Qui trop embrasse mal étreint. L’habit ne fait pas le moine.
733. Tourner à tous les vents. Faire l’école buissonnière. Manger son blé en herbe. Faire d’une pierre deux coups. Brûler la chandelle par les deux bouts. Donner du fil à retordre à quelqu’un.
734. Donner sa langue aux chiens. Faire l’âne pour avoir du son. Payer en monnaie de singe. Nager entre deux eaux. Prendre la clef des champs.
735. Loger le diable dans sa bourse. Faire la barbe à quelqu’un. Compter les clous de la porte. Perdre la tramontane. Avoir la tête près du bonnet.
736. River le clou à quelqu’un. Trouver visage de bois. Aller à pas de loup. Pendre la crémaillère. Tirer son épingle du jeu.
737. Le vin est tiré, il faut le boire. Il a une mémoire de lièvre. Qui casse les verres les paye. Faire la mouche du coche. Contentement passe richesse. Entre l’arbre et l’écorce il ne faut pas mettre le doigt.
738. Il n’a pas inventé la poudre. Ménager la chèvre et le chou. Avoir une dent contre quelqu’un. Mettre les pouces. S’en mordre les doigts.
739 et 740. La faim chasse le loup du bois. Petit à petit l’oiseau fait son nid. Les tonneaux vides font le plus de bruit. Chaque médaille a son revers. Jeter de la poudre aux yeux.—Il a plusieurs cordes à son arc. Il faut battre le fer tandis qu’il est chaud. Pour un moine l’abbaye ne se perd pas. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. C’est la mer à boire. Avoir de la peine à joindre les deux bouts.
La comparaison sert à marquer la ressemblance qui existe entre deux êtres, deux objets, ou entre un être et un objet, et réciproquement. Ex.:
Riche comme Crésus. Le Français se bat comme un lion.
L’emblème et le symbole servent à exprimer une idée au moyen de la peinture. Au lieu de rendre la chose à l’aide d’un mot, on la représente par un signe, qui en est l’image fidèle.
C’est ainsi que le coq est le symbole de la vigilance, et qu’une lyre est l’emblème de la musique, de la poésie.
Questionnaire: A quoi servent la comparaison? L’emblème et le symbole?
Exercices.—Remplacez le tiret par le terme de la comparaison:
741. Brave comme ——. Rusé comme ——. Pauvre comme ——. Gai comme ——. Triste comme ——. Avare comme ——. Bavard comme ——. Laborieux comme ——. Fier comme ——. Hardi comme ——. Adroit comme ——. Faux comme ——. Paresseux comme ——.
742. Noir comme ——. Méchant comme ——. Pâle comme ——. Froid comme ——. Droit comme ——. Entêté comme ——. Vieux comme ——. Fort comme ——. Heureux comme ——. Muet comme ——. Clair comme ——. Cruel comme ——. Poltron comme ——.
743. Industrieux comme ——. Malheureux comme ——. Long comme ——. Menteur comme ——. Bon comme ——. Éloquent comme ——. Sage comme ——. Implacable comme ——. Beau comme ——. Travailler comme ——. Rire comme ——. Chanter comme ——. Doux comme ——.
744. Manger comme ——. Boire comme ——. Briller comme ——. Pousser comme ——. Pleurer comme ——. Trembler comme ——. Souffrir comme ——. Se porter comme ——. Partir comme ——. Dormir comme ——. Errer comme ——. Sauter comme ——. Disparaître comme ——.
Exercices.—Dites de quelles idées les mots suivants sont les symboles, les emblèmes ou les attributs:
745. La rose. La violette. Le laurier. L’olivier. Le cyprès. Le myosotis. L’aloès. Le souci. Le lis. L’immortelle. Le lierre. La sensitive.
746. La faucille. Le serpent. Le roseau. Une marotte. Une ancre. Le chien. Un collier. Le niveau. La harpe. La boule. Le caméléon.
747. L’abeille et la fourmi. Le paon et le dindon. Le lion et le chêne. Le cours d’un fleuve. Une femme placée debout sur une roue. Une corne pleine de fruits, d’épis de blé, etc. Un bandeau, une balance et un glaive. La cigogne et le pélican. Le bandeau et la balance de la justice. Le glaive de la justice. Deux mains jointes. Le caducée. Les serpents du caducée. Les ailes du caducée. Un doigt posé sur les lèvres.
ANALYSE
On appelle analyse la décomposition du discours en ses éléments significatifs, et l’étude des rapports que ces éléments ont entre eux.
Analyse signifie décomposition. Analyser l’eau, le vin, c’est chercher les divers éléments qui entrent dans leur composition.
Analyser une phrase, c’est étudier: 1º la nature des mots dont elle se compose et la fonction de chacun d’eux; 2º la fonction des groupes de mots qui forment la proposition; 3º la nature des propositions qui composent la phrase.
De là trois sortes d’analyses: l’analyse du mot, l’analyse de la proposition et l’analyse de la phrase.
On a souvent distingué l’analyse grammaticale, qui étudie les mots, et l’analyse logique, qui étudie les propositions.
L’analyse du mot consiste à en faire connaître:
1º L’espèce (si le mot est un nom, un adjectif, un pronom, un verbe, etc.);
2º La forme (si le mot est du masculin ou du féminin, du singulier ou du pluriel, etc.);
3º La fonction (si le mot qualifie, détermine, s’il est sujet ou complément, etc.).
(Voir l’analyse de chaque partie du discours pages 27, 36, 56, 70, 86, 172, 180, 184, 188, 189).
Nos armées ont triomphé souvent des ennemis dans les riches plaines de la Lombardie arrosées par le Pô qui les fertilise.
Nos | adj. pos. fém. pl. dét. armées. |
armées | n. c. fém. pl. sujet de ont triomphé. |
ont triomphé | v. triompher à la forme active, mode indic. au pas. comp. 3e p. du pl. |
souvent | adv. de temps, modifie ont triomphé. |
des | art. déf. contr. masc. pl. dét. ennemis. |
ennemis | n. com. masc. pl. compl. ind. de ont triomphé. |
dans | prépos. unit ont triomphé et plaines. |
les | art. déf. fém. pl. dét. plaines. |
riches | adj. qual. fém. pl. qualifie plaines. |
plaines | n. com. fém. pl. compl. circ. (de lieu) de ont triomphé. |
de | prép. unit plaines et Lombardie. |
la | art. déf. fém. sing. dét. Lombardie. |
Lombardie | n. pr. fém. sing. compl. de plaines. |
arrosées | v. arroser à la f. act., mode partie., au pas., se rapporte à plaines. |
par | prépos. unit arrosées et Pô. |
le | art. déf. masc. sing. dét. Pô. |
Pô | n. pr. masc. sing. compl. ind. de arrosées. |
qui | pr. rel. masc. sing. représente Pô, sujet de fertilise. |
les | pr. pers. 3e p. fém. pl. repr. plaines, compl. dir. de fertilise. |
fertilise. | v. fertiliser à la forme active (ou v. tr. dir.), mode ind. au prés. 3e pers. du sing. |
Questionnaire: Qu’appelle-t-on analyse?—Qu’est-ce que analyser une phrase?—Combien y a-t-il de sortes d’analyses?—En quoi consiste l’analyse du mot?
Toutes les fois que nous exprimons un jugement, une pensée sur un être, sur une chose, nous faisons une proposition.
Quand nous disons: La terre est ronde; le soleil éclaire la terre, nous faisons des propositions.
Une proposition est l’énonciation d’un jugement, l’expression d’une pensée.
Une proposition peut se composer:
1. D’un sujet et d’un verbe. Ex.: L’oiseau chante.
2. D’un sujet, d’un verbe et d’un attribut. Ex.: La terre est ronde.
3. D’un sujet, d’un verbe et d’un complément. Ex.: La rouille ronge le fer.
Sujet.—Le sujet est le mot ou le groupe de mots représentant la personne ou la chose dont le verbe exprime l’état ou l’action. (V. p. 90.)
Ex.: Le chien aboie. Le beau soleil d’été brille.
Verbe.—Le verbe est le mot qui exprime que l’on est ou que l’on fait quelque chose. (Il exprime donc l’état ou l’action.)
Ex.: | La mer est vaste (état). |
Le soleil éclaire la terre (action). |
Attribut.—L’attribut est le mot qui indique la qualité que l’on attribue au sujet.
Ex.: | La terre est ronde. |
Complément.—Le complément est le mot ou le groupe de mots qui complète la signification du verbe.
Ex.: | Bonaparte vainquit les Autrichiens a Marengo. |
Remarque.—Dans une même proposition le verbe peut avoir plusieurs sujets, plusieurs attributs ou plusieurs compléments.
Questionnaire: Qu’est-ce qu’une proposition?—Comment peut se composer une proposition?—Qu’appelle-t-on sujet? Verbe? Attribut? Complément?
Exercice 748.—Décomposez les propositions suivantes en leurs termes essentiels: sujet, verbe, attribut:
Le gramme est l’unité des poids. L’Indre est un affluent de la Loire. Le père de Drouot était boulanger. Le diamètre est le double du rayon. Anne de Beaujeu était habile. Nous sommes tous mortels. L’oxyde de carbone est un poison violent. Les deux Amériques sont réunies par l’isthme de Panama. Kléber était le fils d’un maçon. Travailler est un devoir. L’Himalaya est la chaîne de montagnes la plus haute du monde. L’équateur est situé à égale distance des deux pôles. Les castors sont industrieux. Gustave-Adolphe, roi de Suède, est le héros de la guerre de Trente ans. L’odeur de la rose est agréable. Un archipel est la réunion de plusieurs îles. La découverte du gaz d’éclairage est due au Français Philippe Lebon. Le bengali et le colibri sont deux petits oiseaux charmants. L’Américain Graham Bell est l’inventeur du téléphone. L’Australie est une île. Rome a été pillée par les Vandales.
Exercices 749 et 750.—Composez trois propositions avec chacun des noms suivants employés comme sujets:
749. Rose. Eau. Bœuf. Voix. Hiver. Sommeil. Chien. Chasseur. Nuit. Pain. Fer. Douleur. Langage. Article. Adjectif. Pronom. Verbe.
750. France. Mensonge. Fable. Montagne. Écolier. Travail. Figure. Fruit. Guerre. Paix. Ravin. Bonheur. Nom. Avenir. Température.
LECTURE et DICTÉE.—L’Avenir.
Enfants, le présent est pour vous riant et facile, mais que sera l’avenir? Voilà à quoi il est indispensable que vous songiez quelquefois. Vos parents ont toujours été pour vous une providence; un jour, vous serez seuls dans l’existence; aussi est-il nécessaire que vous vous prépariez par le travail à gagner plus tard votre vie. Aujourd’hui, vous êtes agiles et dispos; vos jeunes forces augmentent chaque jour; dans quelques années, qui seront écoulées bien vite, ces forces déclineront, vous serez des vieillards: soyez donc respectueux et prévenants pour les personnes âgées, si vous voulez que plus tard on soit bon et compatissant pour vous. Êtes-vous riches? Songez que demain, peut-être, vous serez pauvres, et soyez charitables envers les malheureux. Pensez beaucoup aux autres; demandez-vous chaque matin: à qui serai-je utile ou agréable aujourd’hui? En agissant ainsi, non seulement vous répandrez le bonheur autour de vous mais vous serez vous-mêmes plus heureux.
C. A.
Exercice 751.—Décomposez les propositions en italique dans la dictée ci-dessus en sujet, verbe, attribut ou complément.
Exercices 752 et 753.—Composez trois propositions avec chacun des adjectifs suivants employés comme attributs:
752. Tendre. Faible. Amer. Doux. Abondant. Sévère. Timide. Dur. Noble. Atroce. Glacial. Écumant.
753. Frais. Vert. Fort. Pur. Profond. Fertile. Muet. Gracieux. Violent. Ingrat. Victorieux. Glorieux. Immense. Français. Reconnaissant.
Il y a, dans une phrase, autant de propositions que de verbes à un mode personnel exprimés ou sous-entendus.
Exemple: La faim regarde à la porte de l’homme laborieux, mais elle n’ose pas entrer.
Dans cette phrase il y a deux verbes à un mode personnel, qui sont regarde et ose. Il y a donc deux propositions:
1re proposition: La faim regarde à la porte de l’homme laborieux.
2e proposition: mais elle n’ose pas entrer.
Questionnaire: Combien y a-t-il de propositions dans une phrase?
Exercice 754.—Décomposez en propositions les phrases suivantes:
Cendrillon, qui devint princesse, pardonna généreusement à ses sœurs. La colonne vertébrale comprend trente-trois vertèbres; elle se divise en trois régions. Les maires du palais devinrent plus puissants que les rois mérovingiens et ils leur arrachèrent le pouvoir. L’enfant qui est cruel envers les animaux ne sera jamais humain. L’agriculture est le métier le plus noble que l’homme puisse exercer. Le chacal et l’hyène habitent l’Afrique. Junot envahit le Portugal; il battit les ennemis et arriva devant Lisbonne dont il s’empara. L’archiduc d’Autriche Maximilien, qui avait été proclamé empereur du Mexique, fut pris et fusillé à Queretaro. La main qui hait le travail produit l’indigence. Le roseau plie, mais il ne rompt pas. Je pense, donc je suis.
Exercice 755.—Décomposez les phrases suivantes en propositions:
Tous les hommes regrettent la vie quand elle leur échappe. La France est une nation puissante. Le bien que l’on fait parfume l’âme. Le bien que l’on fait à son frère, pour le mal que l’on souffre, est un soulagement. Le Rhône se jette dans la Méditerranée et la Seine se perd dans la Manche. Un homme qui montrait la lanterne magique avait un singe dont les tours attiraient chez lui grand concours. Colbert, que Mazarin avait recommandé à Louis XIV, fut un grand ministre. Le travail et la joie sont deux choses saines qui s’appellent réciproquement. L’homme oisif est comme l’eau qui dort: il se corrompt. L’écolier laborieux sera récompensé, le paresseux sera puni.
Quand plusieurs propositions entrent dans la formation d’une phrase, toutes n’ont pas la même importance.
Il y a trois sortes de propositions: la proposition indépendante, la proposition principale et la proposition subordonnée.
Proposition indépendante.—La proposition indépendante est celle qui a un sens complet par elle-même.
Ex.: Le sang circule dans les veines.
Proposition principale.—On appelle proposition principale celle dont dépendent les autres propositions.
Proposition subordonnée.—On appelle proposition subordonnée celle qui se rattache à une autre proposition pour en compléter le sens.
Ex.: L’ennui est une maladie dont le travail est le remède.
Proposition principale: L’ennui est une maladie.
Proposition subordonnée: dont le travail est le remède.
Remarque.—1º Les propositions subordonnées sont généralement introduites par un pronom relatif, l’adverbe où, ou une conjonction de subordination (que, quand, si, etc.). Les propositions principales ne sont annoncées par aucun de ces mots.
2º Les propositions telles que dit-il, dit-on, s’écria-t-il, etc., qui s’intercalent dans une phrase sans être reliées aux autres propositions, sont dites propositions incises (ou intercalées).
Coordonnée.—Quand une phrase renferme plusieurs propositions de même nature et suivant toutes le même ordre d’idées, ces propositions sont dites coordonnées. Ex.: La paresse engendre l’oisiveté, l’oisiveté engendre la misère.
La paresse engendre l’oisiveté—l’oisiveté engendre la misère, sont deux propositions principales coordonnées.
Exemple d’analyse des propositions d’une phrase.
L’analyse des propositions d’une phrase consiste à faire connaître le rapport qu’elles ont entre elles. Ex.:
L’industrie et le commerce, qui occupent tant de personnes, sont la fortune d’une nation.
Dans cette phrase il y a deux propositions:
1re prop.: L’industrie et le commerce sont la fortune d’une nation. Proposition principale.
Le sujet est: L’industrie et le commerce. Le verbe est: sont.—L’attribut est: la fortune d’une nation.
2e prop.: qui occupent tant de personnes. Proposition subordonnée.
Le sujet est: qui.—Le verbe est: occupent.—Le complément est: tant de personnes.
Questionnaire: Combien y a-t-il de sortes de propositions?—Qu’appelle-t-on proposition indépendante? principale? subordonnée? incise?—Qu’appelle-t-on propositions coordonnées?—En quoi consiste l’analyse des propositions d’une phrase?
Une proposition subordonnée peut être:
1º Sujet: Qui aime bien châtie bien.
2º Complément direct: On croit (que) la lune est habitée.
3º Complément indirect: On doit songer (que) le temps passe vite.
4º Complément circonstanciel: L’hirondelle part (quand) le froid arrive.
5º Complément d’un nom: ce sont les étoiles qui brillent; d’un pronom: c’est à vous (que) je parle; d’un adjectif: il est plus habile (qu’) on ne pense; d’un adverbe: il parle mieux (qu’) il n’agit.
6º La proposition subordonnée, dans des cas plus rares, peut être encore: attribut: mon opinion est (qu’) il a raison; apposition (V. p. 28): il ne sait rien par le fait (qu’) il n’étudie pas.
Questionnaire: Quelles fonctions peut remplir dans les phrases la proposition subordonnée?
Exercice 756.—Décomposez les phrases suivantes en propositions:
Comme on fait son lit, on se couche. Le riche dont la bourse est fermée aux malheureux est inutile à la société. Certains insectes, quand on les touche, restent immobiles jusqu’à ce qu’ils se croient hors de danger. Sous prétexte qu’il ne vole pas, le fraudeur vole tout le monde. Le travailleur gagne sa vie; le paresseux vole la sienne. Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort. Si chacun avait le droit de se faire justice, il n’y aurait bientôt plus de justice. La Garonne prend le nom de Gironde quand elle a reçu la Dordogne. L’ignorance est une méchante monture qui fait sans cesse broncher celui qui est dessus. Le vaniteux est pareil au coq qui se figurerait que le soleil se lève exprès pour l’entendre chanter. A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Exercice 757.—Dites de quelle nature sont les propositions contenues dans les phrases suivantes:
Turenne, en qui ses soldats avaient tant de confiance, fut tué d’un coup de canon. Le temps que l’on perd ne se retrouve plus. Le temps qui fuit sur nos plaisirs semble s’arrêter sur nos peines. On pardonne aux enfants qui se repentent sincèrement. Celui qui passe sa jeunesse dans l’oisiveté se prépare une vieillesse pénible. L’or et le fer, qui est plus nécessaire que l’or, sont tirés des entrailles de la terre. Les gouttes d’eau creusent à la longue le rocher sur lequel elles tombent. Tout homme dont les dépenses excèdent les revenus se ruine bientôt. La colère, qui est une courte folie, nous égare. Les animaux, qui ne pensent pas, ont cependant un instinct infaillible. L’orgueil est un vice où tombent fréquemment les ignorants. La mort, qui n’épargne personne, produit la véritable égalité. On a souvent tort par la manière dont on veut avoir raison.
Exercice 758.—Décomposez les phrases suivantes en propositions et indiquez la nature de chacune d’elles:
Les médecins se porteraient mal si tout le monde se portait bien. On allège par la patience le mal qu’on veut éviter. Sully disait que le labourage et le pâturage étaient les deux trésors de la France. Je suis étonné que tout lui réussisse. Une mauvaise conscience n’est jamais tranquille. Le sanglier vit dans les bois où il choisit les endroits solitaires. Tout ce qui reluit n’est pas or. Le diamant a son prix; un bon conseil n’en a pas. Où la guêpe a passé, le moucheron demeure.
LECTURE et DICTÉE.
Un homme fort sage qui avait un ami violent et emporté lui dit:
«Tu es malade: la colère est une maladie grave, on en peut mourir. J’ai une eau excellente qui prévient les accès de ce mal; je t’en donne une bouteille, tu l’essayeras. Quand tu te sentiras près de te mettre en colère, tu iras vite prendre cette bouteille, et tu en boiras une cuillerée.» Le remède réussit à merveille. Lorsque cet homme eut achevé sa bouteille, il revint à son bienfaisant ami en demander une autre. «Tu rempliras ta bouteille à la fontaine, lui dit celui-ci, car je t’ai simplement donné de l’eau claire. Cette eau ne pouvait rien contre ta colère; le temps que tu as pris pour aller la chercher, la volonté que tu as eue de ne pas t’abandonner à ton premier mouvement ont été les véritables remèdes qui t’ont guéri. Si tu continues de veiller ainsi sur toi-même, tu seras sauvé pour toujours.»
C. A., d’après Montandon.
Exercice 759.—Décomposez cette dictée en propositions et indiquez la nature de chacune d’elles.
Exercice 760.—Racontez cette historiette: 1º oralement; 2º par écrit.
Exercice 761.—Même devoir que l’exercice 758:
La chose la plus aisée devient difficile quand on la fait à contre-cœur. Marie Tudor ne pouvait se consoler de ce que les Français avaient repris Calais. Les bonnes actions laissent des souvenirs qui charment la vie. Les hommes sont sujets à l’erreur. Je doute que la colère ait jamais conseillé quelque chose de bon. Je ne crois pas que le méchant soit heureux, quoiqu’il prospère quelquefois. Le mouton nous donne sa laine qui est si précieuse. Quand il est à l’état sauvage, le chien n’aboie pas. César écrivit: «Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu.» Le premier voyageur a dû être un homme qui s’ennuyait chez lui. Mes enfants, si vous avez menti une fois, on ne vous croira plus.
Dans l’ordre direct, les termes d’une proposition sont rangés ainsi qu’il suit: le sujet (les compléments du sujet), le verbe, l’attribut ou les compléments (les compléments de l’attribut ou des compléments).
Lorsque les termes d’une proposition ne sont pas rangés dans l’ordre direct, il y a inversion.
Quand il y a inversion dans la phrase, il faut rétablir l’ordre direct pour l’analyser. Ex.:
Inversion: La plus belle ville du monde est Paris.
Ordre direct: Paris est la plus belle ville du monde.
Une proposition est complète lorsque ses trois termes (sujet, verbe, attribut ou complément) sont énoncés.
Quand un des termes de la proposition manque, est sous-entendu, il y a ellipse, la proposition est elliptique.
L’ellipse donne de la rapidité au récit, mais il ne faut pas qu’elle nuise à l’intelligence de la phrase. Ex.:
Ellipse du sujet: Je plie et ne romps pas.
Phrase complète: Je plie et je ne romps pas.
Ellipse du verbe: François 1er était franc et Charles-Quint dissimulé.
Phrase complète: François 1er était franc et Charles-Quint était dissimulé.
Ellipse de l’attribut: Le lièvre est d’un naturel craintif.
Phrase complète: Le lièvre est doué d’un naturel craintif[89].
Le pléonasme est une surabondance de mots superflus, de termes inutiles pour le sens de la phrase.
Quand il est voulu, le pléonasme donne plus de force, plus d’énergie à la pensée, à la phrase: je l’ai vu de mes propres yeux; je l’ai entendu de mes propres oreilles.
Le pléonasme est vicieux lorsque la répétition est inconsciente ou due à l’ignorance: se suicider soi-même.
Questionnaire: Comment sont rangés dans l’ordre direct les termes d’une proposition?—Quand y a-t-il inversion?—Quand il y a inversion, comment analyse-t-on la phrase?—Quand une proposition est-elle complète?—Quand y a-t-il ellipse dans une phrase?—Qu’est-ce que le pléonasme?
Exercices 762 et 763.—Rétablissez l’ordre direct parmi les propositions; faites disparaître l’ellipse ou le pléonasme:
762. Quand le chevalier normand leva le pied du roi pour l’embrasser, Charles le Simple tomba par terre. Une bonne action, si elle est intéressée, perd tout son prix. Où la vertu finit, le vice commence. Si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. Le renard a plus d’adresse que de force. Les deux plus grands capitaines de Louis XIV sont Turenne et Condé. Le ver à soie se file à lui-même son tombeau. Si tous ceux qui ont le superflu le donnaient, tout le monde aurait le nécessaire. Aux branches d’un tilleul une jeune fauvette avait, de ses petits, suspendu le berceau.
763. La vie est courte et la gloire immortelle. Pour les cœurs corrompus l’amitié n’est point faite. Avec grand bruit et grand fracas, un torrent tombait des montagnes. Sur la branche d’un arbre était en sentinelle un vieux coq adroit et matois. Le maître vous conseille et vous, vous l’écoutez. L’amour de la louange et l’imbécile orgueil, de la faible raison sont l’ordinaire écueil. La main des Parques blêmes de vos jours et des miens se joue également. Certain rat de campagne, en son modeste gîte, de certain rat de ville eut un jour la visite. La conscience rassure mieux que la science. Sur le riant coteau par le prince choisi, s’élevait le moulin du meunier Sans-Souci. Après la mort d’Alexandre, ses généraux s’entr’égorgèrent les uns les autres. Ainsi dit le renard, et flatteurs d’applaudir.
Il y a dans la langue française certaines tournures de phrases auxquelles l’usage a attaché un sens purement conventionnel, et qui résistent à l’analyse. Ces locutions s’appellent gallicismes.
Les gallicismes proviennent le plus souvent d’une ellipse, d’un pléonasme ou d’une inversion. Il faut pour les analyser, suppléer l’ellipse, retrancher ou signaler le pléonasme, et faire disparaître l’inversion. Ex.:
Gallicismes: | Analyse: |
C’est ici que je demeure. | Le lieu où je demeure est ici. |
C’était merveille (de) l’entendre. | Cela, l’entendre, était merveille. |
Ce sont les voleurs qu’on poursuit. | Ceux qu’on poursuit sont les voleurs. |
C’est moi qui suis Guillot. | Celui qui est Guillot est moi. |
C’est à vous que je parle. | Celui à qui je parle est vous. |
C’est de vous que l’on parlait. | Celui de qui on parlait est vous. |
Il importe (de) travailler. | Travailler importe. |
Il y a deux heures que je travaille. | Je travaille depuis deux heures. |
La langue française renferme un grand nombre de gallicismes. La plupart d’entre eux se rapportent aux types que nous mentionnons ci-dessus.
TABLE ALPHABÉTIQUE
des principaux verbes défectifs et des verbes offrant des
particularités de conjugaison.
Les verbes défectifs sont ceux qui ne se conjuguent pas à certaines personnes, à certains temps ou à certains modes.
Liste des verbes irréguliers et des verbes défectifs.
absoudre.—Ind. pr. J’absous, tu absous, il absout, nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent; Imp. j’absolvais... nous absolvions...; Pas. simp. (manque); Fut. j’absoudrai... nous absoudrons; Cond. pr. j’absoudrais... nous absoudrions...; Impér. absous, absolvons, absolvez; Subj. prés. que j’absolve... que n. absolvions...; Imparf. du subj. (manque); Part. pr. absolvant; Part. pas. absous, absoute.
abstenir (s’).—Se conj. comme venir.
accourir.—Se conj. comme courir.
accroître.—Se conj. comme croître, mais sans prendre l’accent circonflexe sur l’i ailleurs qu’à la 3e pers. du sing. de l’Ind. prés. et à toutes celles du Fut. et du Cond. pr. Le Part. pas. (accru) ne prend pas d’accent circonflexe.
accueillir.—Se conj. comme cueillir.
acquérir.—Ind. pr. J’acquiers, tu acquiers, il acquiert, nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent; Imp. j’acquérais... nous acquérions...; Pas. simp. j’acquis... nous acquîmes; Fut. j’acquerrai... nous acquerrons...; Cond. pr. j’acquerrais... nous acquerrions...; Imper. acquiers, acquérons, acquérez; Subj. pr. que j’acquière... que nous acquérions... Imparf. du subj. que j’acquisse, que nous acquissions...; Part. prés. acquérant; Part. pas. acquis, acquise.
admettre.—Se conj. comme mettre.
aller.—Ind. pr. Je vais, tu vas, il va, n. allons, v. allez, ils vont; Imp. j’allais... n. allions...; Pas. simp. j’allai... nous allâmes...; Fut. j’irai... n. irons; Cond. pr. j’irais... nous irions...; Impér. va, allons, allez; Subj. pr. que j’aille... que n. allions, que v. alliez, qu’ils aillent; Imparf. que j’allasse... que nous allassions...; Part. pr. allant; Part. pas. allé, allée.
apparaître.—Se conj. comme paraître.
apparoir.—Terme juridique; n’est usité qu’au Prés. de l’inf. et à la 3e pers. du sing. du Prés. de l’ind. il appert. Il est alors impersonnel.
appartenir.—Se conj. comme venir.
apprendre.—Se conj. comme prendre.
assaillir.—Se conj. comme tressaillir.
asseoir.—Ind. pr. J’assieds, tu assieds, il assied, n. asseyons, v. asseyez, ils asseyent... ou j’assois, tu assois... etc.; Imparf. j’asseyais... nous asseyions... ou j’assoyais...; Pas. simp. j’assis... n. assîmes...; Fut. j’assiérai... n. assiérons... ou j’assoirai...; Cond. pr. j’assiérais, nous assiérions... ou j’assoirais...; Impér. assieds, asseyons, asseyez... ou assois...; Subj. pr. que j’asseye...; que n. asseyions... ou que j’assoie...; Imp. que j’assisse... que n. assissions...; Part. pr. asseyant ou assoyant; Part. pas. assis, assise.
astreindre.—Se conj. comme craindre.
atteindre.—Se conj. comme craindre.
battre.—Se conj. comme mettre.
bénir.—Voir page 120.
boire.—Ind. prés. Je bois, tu bois, il boit, n. buvons, v. buvez, ils boivent; Imparf. je buvais...; Pas. simp. je bus... n. bûmes...; Fut. je boirai...; Cond. pr. je boirais...; Impér. bois, buvons, buvez...; Subj. pr. que je boive... que n. buvions... Imp. que je busse... que n. bussions...; Part. pr. buvant; Part. pas. bu, bue.
bouillir.—Ind. pr. Je bous, tu bous, il bout, n. bouillons, v. bouillez, ils bouillent; Imp. je bouillais...; Pas. simp. je bouillis...; Fut. je bouillirai...; Cond. pr. je bouillirais...; Impér. bous, bouillons, bouillez; Subj. pr. que je bouille... que n. bouillions...; Imp. que je bouillisse... que n. bouillissions...; Part. pr. bouillant; Part. pas. bouilli, bouillie.
braire.—Ne s’emploie guère qu’à l’Infinitif et aux troisièmes personnes de l’Ind. pr. il brait, ils braient; du Fut. il braira, ils brairont; du Cond. il brairait, ils brairaient.
bruire.—Ne s’emploie que dans les formes suivantes: Bruire, il bruit, ils bruissent; il bruyait, ils bruyaient ou il bruissait, ils bruissaient.
ceindre.—Se conj. comme craindre.
chaloir.—Vieux mot qui ne s’emploie qu’impersonnellement et ne se dit guère que dans cette phrase: peu me chaut (peu m’importe).
choir.—Ne s’emploie qu’au Prés. de l’Infinitif et au Part. pas. chu, chue.
circonvenir.—Se conj. comme venir.
clore.—Ind. pr. Je clos, tu clos, il clôt, (pas de plur.); Fut. je clorai...; Cond. je clorais...; Imp. clos...; Subj. pr. que je close...; Part. pas. clos, close, et les temps composés.
commettre.—Se conj. comme mettre.
comparaître.—Se conj. com. paraître.
comparoir.—Terme juridique; n’est usité qu’au Prés. de l’inf. et au Part. prés. comparant, comparante.
complaire.—Se conj. comme plaire.
comprendre.—Se conj. com. prendre.
compromettre.—Se conj. com. mettre.
conclure.—Ind. pr. Je conclus, tu conclus, il conclut, n. concluons, v. concluez, ils concluent; Imparf. je concluais... n. concluions... Pas. simp. je conclus... n. conclûmes...; Fut. je conclurai...; Cond. pr. je conclurais...; Impér. conclus, concluons, concluez; Subj. prés. que je conclue... que n. concluions...; Imparf. que je conclusse... que n. conclussions...; Part. pr. concluant; Part. pas. conclu, conclue.
concourir.—Se conj. comme courir.
conduire.—Ind. pr. Je conduis... n. conduisons...; Imparf. je conduisais... n. conduisions...; Pas. simp. je conduisis... n. conduisîmes...; Fut. je conduirai...; Cond. pr. je conduirais...; Impér. conduis, conduisons, conduisez; Subj. pr. que je conduise... que n. conduisions...; Imparf. que je conduisisse... que n. conduisissions...; Part. pr. conduisant; Part. pas. conduit, conduite.
confire.—Ind. prés. Je confis, tu confis, il confit, n. confisons, v. confisez, ils confisent; Imp. je confisais...; Pas. simp. je confis... n. confîmes...; Fut. je confirai...; Cond. je confirais...; Imp. confis, confisons, confisez; Subj. pr. que je confise... que n. confisions...; Imparf. inusité; Part. prés. confisant; Part. pas. confit, confite.
connaître.—Ind. pr. Je connais, tu connais, il connaît, n. connaissons, v. connaissez, ils connaissent; Imparf. je connaissais...; Pas. simp. je connus..., nous connûmes...; Fut. je connaîtrai...; Cond. prés. je connaîtrais... n. connaîtrions...; Impér. connais, connaissons, connaissez; Subj. pr. que je connaisse... que n. connaissions...; Imparf. que je connusse... que n. connussions...; Part. prés. connaissant; Part. pas. connu, connue.
conquérir.—Se conj. comme acquérir.
construire.—Se conj. comme conduire.
contenir.—Sa conj. comme venir.
contraindre.—Se conj. com. craindre.
contredire.—Se conj. comme dédire.
contrefaire.—Se conj. comme faire.
contrevenir.—Se conj. comme venir.
convenir.—Se conj. comme venir.
corrompre.—V. page 124.
coudre.—Ind. pr. Je couds, tu couds, il coud, n. cousons, v. cousez, ils cousent; Imparf. je cousais... n. cousions...; Pas. simp. je cousis... n. cousîmes...; Fut. je coudrai... n. coudrons...; Cond. pr. je coudrais... n. coudrions...; Impér. cous, cousons, cousez; Subj. pr. que je couse... que n. cousions...; Imparf. que je cousisse... que n. cousissions...; Part. pr. cousant; Part. pas. cousu, cousue.
courir.—Ind. pr. Je cours, tu cours, il court, n. courons, v. courez, ils courent; Imp. je courais...; Pas. simp. je courus... n. courûmes...; Fut. ja courrai... n. courrons...; Cond. pr. je courrais... n. courrions...; Impér. cours, courons, courez; Subj. pr. que je coure... que n. courions...; Imparf. que je courusse... que n. courussions...; Part. pr. courant; Part. pas. couru, courue.
couvrir.—Se conj. comme ouvrir.
craindre.—Ind. pr. Je crains, tu crains, il craint, n. craignons, v. craignez, ils craignent; Imparf. je craignais...; Pas. simp. je craignis... n. craignîmes...; Fut. je craindrai... n. craindrons...; Cond. pr. je craindrais... n. craindrions...; Impér. crains, craignons, craignez; Subj. pr. que je craigne... que n. craignions...; Imparf. que je craignisse... que n. craignissions...; Part. pr. craignant; Part. pas. craint, crainte.
croire.—Ind. pr. Je crois, tu crois, il croit, n. croyons, v. croyez. ils croient; Imparf. je croyais... n. croyions...; Pas. simp. je crus... n. crûmes...; Fut. je croirai... n. croirons...; Cond. pr. je croirais... n. croirions; Impér. crois, croyons, croyez; Subj. pr. que je croie... que nous croyions...; Imparf. que je crusse... que n. crussions...; Part. pr. croyant; Part. pas. cru, crue.
croître.—Ind. pr. Je croîs, tu croîs, il croît, n. croissons, v. croissez, ils croissent; Imparf. je croissais...; Pas. simp. je crûs... n. crûmes...; Fut. je croîtrai... n. croîtrons...; Cond. pr. je croîtrais... n. croîtrions...; Impér. croîs, croissons, croissez; Subj. pr. que je croisse... que nous croissions...; Imparf. que je crusse... que n. crussions...; Part. pr. croissant; Part. pas. crû, crue.
cueillir.—Ind. pr. Je cueille... nous cueillons...; Imparf. je cueillais...; Pas. simp. je cueillis... n. cueillîmes...; Fut. je cueillerai... n. cueillerons...; Cond. pr. je cueillerais... n. cueillerions...; Impér. cueille, cueillons, cueillez; Subj. pr. que je cueille... que n. cueillions...; Imparf. que je cueillisse... que n. cueillissions...; Part. pr. cueillant; Part. pas. cueilli, cueillie.
cuire.—Se conj. comme conduire.
déchoir.—Ind. pr. Je déchois... n. déchoyons, v. déchoyez, ils déchoient; Imparf. (inusité); Pas. simp. je déchus... n. déchûmes...; Fut. je décherrai...; Cond. pr. je décherrais...; pas d’Impér.; Subj. pr. que je déchoie... que n. déchoyions...; Imparf. que je déchusse... que n. déchussions...; pas de Part. pr.; Part. pas. déchu, déchue.
découdre.—Se conj. comme coudre.
découvrir.—Se conj. comme couvrir.
décrire.—Se conj. comme écrire.
décroître.—Se conj. comme croître, mais le Part. pas. (décru) ne prend pas d’accent circonflexe.
dédire.—Se conj. comme dire, excepté à la 2e pers. du plur. de l’Ind. pr. v. dédisez, et de l’Impér. dédisez.
déduire.—Se conj. comme conduire.
défaillir.—Ne s’emploie qu’aux temps composés, aux personnes et aux temps simples suivants: Ind. pr. n. défaillons, v. défaillez, ils défaillent; Imparf. je défaillais... n. défaillions...; Pas. simp. je défaillis... n. défaillîmes...; Fut. (peu usité), je défaudrai...; Cond. pr. (peu usité), je défaudrais...; Subj. pr. que je défaille...; Imparf. que je défaillisse...; Part. pr. défaillant.
défaire.—Se conj. comme faire.
démentir.—Se conj. comme mentir.
démettre.—Se conj. comme mettre.
dépeindre.—Se conj. comme craindre.
déplaire.—Se conj. comme plaire.
déprendre.—Se conj. comme prendre.
désapprendre.—Se conjugue comme prendre.
desservir.—Se conj. comme servir.
déteindre.—Se conj. comme craindre.
détenir.—Se conj. comme venir.
détruire.—Se conj. comme conduire.
devenir.—Se conj. comme venir.
dévêtir.—Se conj. comme vêtir.
devoir.—Ind. pr. Je dois... n. devons, v. devez, ils doivent; Imparf. je devais... n. devions...; Pas. simp. je dus... nous dûmes...; Fut. je devrai... nous devrons...; Cond. pr. je devrais... n. devrions...; Impér. dois, devons, devez; Subj. pr. que je doive..., que nous devions...; Imparf. que je dusse... que n. dussions...; Part. pr. devant; Part. pas. dû, due.
dire.—Ind. pr. Je dis, tu dis, il dit, n. disons, v. dites, ils disent; Imparf. je disais...; Pas. simp. je dis... n. dîmes...; Fut. je dirai... n. dirons...; Cond. pr. je dirais... n. dirions...; Impér. dis, disons, dites...; Subj. pr. que je dise... que n. disions...; Imparf. que je disse... que n. dissions...; Part. pr. disant; Part. pas. dit, dite.
disconvenir.—Se conj. com. venir.
discourir.—Se conj. comme courir.
disparaître.—Se conj. com. paraître.
dissoudre.—Se conj. com. absoudre.
distraire.—Se conj. comme traire.
dormir.—Ind. prés. Je dors, tu dors, il dort, n. dormons, etc.; Imparf. je dormais..., etc.; Impér. dors, dormons, dormez. Les autres temps régulièrement.
échoir.—N’est usité qu’aux personnes et aux temps suivants: Ind. pr. il échoit; Pas. simp. j’échus..., n. échumes...; Fut. j’écherrai...; Cond. pr. j’écherrais...; Subj. pr. qu’il échée ou qu’il échoie, qu’ils échéent ou qu’ils échoient; Imparf. que j’échusse...; Part. pr. échéant; Part. pas. échu, échue, et aux 3es pers. des temps composés.
éclore.—N’est usité qu’à l’Infinitif pr. et aux troisièmes personnes de l’Ind. pr.: il éclôt, ils éclosent; du Futur, il éclora, ils écloront; du Cond. pr. il éclorait, ils écloraient; du Subj. pr. qu’il éclose, qu’ils éclosent; Part. pas. éclos, éclose (et aux temps composés avec être).
écrire.—Ind. pr. J’écris, tu écris, il écrit, n. écrivons, v. écrivez, ils écrivent; Imparf. j’écrivais... Pas. simp. j’écrivis..., n. écrivîmes...; Fut. j’écrirai..., n. écrirons...; Cond. pr. j’écrirais..., n. écririons...; Impér. écris, écrivons, écrivez; Subj. près. que j’écrive..., que n. écrivions... Imparf. que j’écrivisse... que n. écrivissions...; Part. pr. écrivant; Part. pas. écrit, écrite.
élire.—Se conj. comme lire.
émettre.—Se conj. comme mettre.
émoudre.—Se conj. comme moudre.
émouvoir.—Se conj. comme mouvoir. mais le Part. pas. (ému) n’a pas d’accent circonflexe.
empreindre.—Se conj. comme craindre.
endormir.—Se conj. comme dormir.
enduire.—Se conj. comme conduire.
enfreindre.—Se conj. com. craindre.
enfuir (s’).—Se conj. comme fuir.
enquérir (s’).—Se conj. com. acquérir.
ensuivre (s’).—Se conj. comme suivre, mais n’est usité qu’aux 3es pers. il s’ensuit, elles s’ensuivirent.
entremettre (s’).—Se conj. comme mettre.
entreprendre.—Se conj. comme prendre.
entretenir.—Se conj. comme venir.
entrevoir.—Se conj. comme voir.
envoyer.—Ind. pr. J’envoie, tu envoies, il envoie, n. envoyons, vous envoyez, ils envoient; Imparf. j’envoyais... n. envoyions... v. envoyiez; Pas. simp. j’envoyai... n. envoyâmes...; Fut. j’enverrai... n. enverrons...; Cond. pr. j’enverrais... n. enverrions...; Impér. envoie, envoyons, envoyez; Subj. pr. que j’envoie... que n. envoyions, que v. envoyiez...; Imparf. que j’envoyasse, que n. envoyassions...; Part. pr. envoyant; Part. pas. envoyé, envoyée.
épreindre.—Se conj. comme craindre.
éprendre (s’).—Se conj. comme prendre.
équivaloir.—Se conj. comme valoir.
éteindre.—Se conj. comme craindre.
étreindre.—Se conj. comme craindre.
exclure.—Se conj. comme conclure.
extraire.—Se conj. comme traire.
faillir.—N’est usité qu’au Pas. simp. je faillis... n. faillîmes...; Fut. je faudrai ou je faillirai...; Cond. pr. je faudrais ou je faillirais...; Part. pr. faillant; Part. pas. failli, faillie, et aux temps composés.
faire.—Ind. pr. Je fais, tu fais, il fait, n. faisons, v. faites. Ils font; Imparf. je faisais...; Pas. simp. je fis... n. fîmes...; Fut. je ferai... n. ferons...; Cond. pr. je ferais... n. ferions...; Impér. fais, faisons, faites; Subj. pr. que je fasse... que n. fassions...; Imparf. que je fisse... que n. fissions...; Part. pr. faisant; Part. pas. fait, faite.
falloir.—Verbe impersonnel: Ind. pr. il faut; Imparf. il fallait; Pas. simp. il fallut; Pas. comp. il a fallu; Fut. il faudra; Cond. pr. il faudrait; Subj. pr. qu’il faille; Imparf. Qu’il fallût; Part. pas. fallu.
feindre.—Se conj. comme craindre.
férir.—N’a conservé que le Prés. de l’inf. et le Part. pas. féru.
fleurir.—Voir page 120.
forclore.—Ne s’emploie guère qu’au Prés. de l’inf. et au Part. pas. forclos, forclose.
forfaire.—Usité seulement à l’Inf. et aux temps composés.
frire.—Usité seulement aux formes suivantes: Ind. pr. Je fris, tu fris, il frit (pas de plur.); Fut. Je frirai... n. frirons...; Cond. pr. je frirais... nous fririons...; Impér. 2e pers. sing. fris; Part. pas. frit, frite.
fuir.—Ind. pr. Je fuis, tu fuis, il fuit, n. fuyons, v. fuyez, ils fuient; Imparf. je fuyais... n. fuyions... v. fuyiez...; Pas. simp. je fuis... n. fuîmes; Fut. je fuirai... n. fuirons...; Cond. pr. je fuirais... n. fuirions...; Impér. fuis, fuyons, fuyez; Subj. pr. que je fuie... que nous fuyions, que v. fuyiez...; Imparf. que je fuisse... que n. fuissions...; Part. pr. fuyant; Part. pas. fui, fuie.
geindre.—Se conj. comme craindre.
gésir.—Usité seulement aux personnes et aux temps suivants: Ind. pr. il gît, n. gisons, v. gisez, ils gisent; Imparf. je gisais... nous gisions...; Part. pr. gisant.
haïr.—Perd le tréma au sing. de l’Ind. pr. je hais, tu hais, il hait; et à l’Impér. hais.
inscrire.—Se conj. comme écrire.
instruire.—Se conj. comme conduire.
interdire.—Se conj. comme dire, excepté à la 2e pers. du plur. de l’Ind. pr. v. interdisez, et de l’Impér. interdisez.
interrompre.—Voir page 124.
intervenir.—Se conj. comme venir.
issir.—N’est en usage qu’au Part. pas. issu, issue. En blason, on emploie le Part. pr. issant.
joindre.—Se conj. comme craindre.
lire.—Ind. pr. Je lis, tu lis, il lit, n. lisons, v. lisez, ils lisent; Imp. je lisais..., n. lisions...; Pas. simp. je lus... n. lûmes...; Fut. je lirai... n. lirons...; Cond. pr. je lirais... n. lirions...; Impér. lis, lisons, lisez; Subj. pr. que je lise... que n. lisions...; Imparf. que je lusse... que n. lussions...; Part. pr. lisant; Part. pas. lu, lue.
luire.—Ind. pr. Je luis, tu luis, il luit, n. luisons, v. luisez, ils luisent; Imparf. je luisais... n. luisions...; pas de Pas. simp.; Fut. je luirai... n. luirons...; Cond. pr. je luirais... n. luirions...; pas d’Impér.; Subj. pr. que je luise... que n. luisions...; pas d’Imparf.; Part. pr. luisant; Part. pas. lui, pas de féminin.
maintenir.—Se conj. comme venir.
malfaire.—N’est usité qu’au Prés. de l’inf.
maudire.—Ind. pr. Je maudis... n. maudissons...; Imparf. je maudissais... n. maudissions...; Pas. simp. je maudis... n. maudîmes...; Fut. je maudirai...; Cond. pr. je maudirais...; Impér. maudis, maudissons, maudissez; Subj. pr. que je maudisse...; Imparf. que je maudisse, que tu maudisses, qu’il maudît...; Part. pr. maudissant; Part. pas. maudit, maudite.
méconnaître.—Se conj. comme connaître.
médire.—Se conj. comme dire, excepté à la 2e pers. du plur. de l’Ind. pr. vous médisez, et de l’Impér. médisez.
méfaire.—N’est usité qu’au Prés. de l’inf.
mentir.—Ind. pr. Je mens, tu mens, il ment, n. mentons, v. mentez, ils mentent; Imparf. je mentais...; Pas. simp. je mentis... n. mentîmes...; Fut. je mentirai... n. mentirons...; Cond. pr. je mentirais... n. mentirions...; Impér. mens, mentons, mentez; Subj. pr. que je mente... que n. mentions...; Imparf. que je mentisse... que n. mentissions...; Part. pr. mentant; Part. pas. menti, mentie.
méprendre (se).—Se conj. comme prendre.
messeoir.—Se conj. comme seoir (être convenable).
mettre.—Ind. pr. Je mets, tu mets, il met, n. mettons, vous mettez, ils mettent; Imparf. je mettais; Pas. simp. je mis... n. mîmes...; Fut. je mettrai... n. mettrons...; Cond. pr. je mettrais... n. mettrions...; Impér. mets, mettons, mettez; Subj. pr. que je mette... que n. mettions...; Imparf. que je misse... que n. missions...; Part. pr. mettant; Part. pas. mis, mise.
moudre.—Ind. pr. Je mouds, tu mouds, il moud, n. moulons, v. moulez, ils moulent; Imparf. je moulais...; Pas. simp. je moulus... n. moulûmes...; Fut. je moudrai... n. moudrons...; Cond. pr. je moudrais... n. moudrions...; Impér. mouds, moulons, moulez; Subj. pr. que je moule... que n. moulions...; Imparf. que je moulusse... que n. moulussions...; Part. pr. moulant; Part. pas. moulu, moulue.
mourir.—Ind. pr. Je meurs, tu meurs, il meurt, n. mourons, v. mourez, ils meurent; Imparf. je mourais...; Pas. simp. je mourus... n. mourûmes...; Fut. je mourrai... n. mourrons...; Cond. pr. je mourrais... n. mourrions...; Impér. meurs, mourons, mourez; Subj. pr. que je meure... que n. mourions...; Imparf. que je mourusse... que n. mourussions...; Part. pr. mourant; Part. pas. mort, morte.
mouvoir.—Ind. pr. Je meus, tu meus, il meut, n. mouvons, v. mouvez, ils meuvent; Imparf. je mouvais...; Pas. simp. je mus... n. mûmes...; Fut. je mouvrai... n. mouvrons...; Cond. pr. je mouvrais... n. mouvrions...; Impér. meus, mouvons, mouvez; Subj. pr. que je meuve... que n. mouvions...; Imparf. que je musse... que n. mussions...; Part. pr. mouvant; Part. pas. mû, mue.
naître.—Ind. pr. Je nais, tu nais, il naît, n. naissons, v. naissez, ils naissent; Imparf. je naissais...; Pas. simp. je naquis... n. naquîmes...; Fut. je naîtrai... n. naîtrons...; Cond. pr. je naîtrais... n. naîtrions...; Impér. nais, naissons, naissez; Subj. pr. que je naisse... que n. naissions...; Imparf. que je naquisse... que n. naquissions...; Part. pr. naissant; Part. pas. né, née.
nuire.—Se conj. comme luire, mais il a de plus l’Imparf. du subj. que je nuisisse... que n. nuisissions.
offrir.—Se conj. comme ouvrir.
oindre.—Se conj. comme craindre.
omettre.—Se conj. comme mettre.
ouïr.—Usité seulement à l’Inf. prés., au Part. pas. ouï, et aux temps composés.
ouvrir.—Ind. pr. J’ouvre... n. ouvrons...; Imparf. j’ouvrais...; Pas. simp. j’ouvris... n. ouvrîmes...; Fut. j’ouvrirai... n. ouvrirons...; Cond. pr. j’ouvrirais... n. ouvririons...; Impér. ouvre, ouvrons, ouvrez...; Subj. pr. que j ouvre... que nous ouvrions...; Imparf. que j’ouvrisse... que n. ouvrissions...; Part. pr. ouvrant; Part. pas. ouvert, ouverte.
paître.—Ind. pr. Je pais, tu pais, il paît, n. paissons, v. paissez, ils paissent; Imparf. je paissais...; Fut. je paîtrai... n. paîtrons...; Impér. pais, paissons, paissez; Part. prés. paissant. Les autres temps ne sont pas usités.
paraître.—Se conj. comme connaître.
parcourir.—Se conj. comme courir.
partir.—Se conj. comme mentir.
parvenir.—Se conj. comme venir.
peindre.— Se conj. comme craindre.
permettre.—Se conj. comme mettre.
plaindre.—Se conj. comme craindre.
plaire.—Ind. pr. Je plais, tu plais, il plaît, n. plaisons, v. plaisez, ils plaisent; Imparf. je plaisais...; Pas. simp. je plus... n. plûmes...; Fut. je plairai... n. plairons...; Cond. pr. je plairais... n. plairions...; Impér. plais, plaisons, plaisez; Subj. pr. que je plaise... que n. plaisions...; Imparf. que je plusse... que n. plussions...; Part. pr. plaisant; Part. pas. plu.
pleuvoir.—Verbe impersonnel: Ind. pr. il pleut; Imparf. il pleuvait; Pas. simp. il plut; Fut. il pleuvra; Cond. pr. il pleuvrait; Subj. pr. qu’il pleuve; Imparf. qu’il plût; Part. pr. pleuvant; Part. pas. plu.
poindre.—Se conj. comme craindre.
poursuivre.—Se conj. comme suivre.
pourvoir.—Ind. pr. Je pourvois... n. pourvoyons...; Imparf. je pourvoyais... n. pourvoyions...; Pas. simp. je pourvus... nous pourvûmes...; Fut. je pourvoirai...; Cond. pr. je pourvoirais...; Impér. pourvois, pourvoyons, pourvoyez; Subj. pr. que je pourvoie... que n. pourvoyions...; Imparf. que je pourvusse... que n. pourvussions...; Part. pr. pourvoyant; Part. pas. pourvu, pourvue.
pouvoir.—Ind. pr. Je peux ou je puis, tu peux, il peut, n. pouvons, v. pouvez, ils peuvent; Imparf. je pouvais...; Pas. simp. je pus... n. pûmes...; Fut. je pourrai... n. pourrons...; Cond. pr. je pourrais... nous pourrions...; Impér. (n’est pas usité); Subj. pr. que je puisse... que nous puissions...; Imparf. que je pusse... que nous pussions...; Part. pr. pouvant; Part. pas. pu.
prédire.—Se conj. comme dédire.
prendre.—Ind. pr. Je prends, tu prends, il prend, n. prenons, v. prenez, ils prennent; Imparf. je prenais...; Pas. simp. je pris... n. prîmes...; Fut. je prendrai... n. prendrons...; Cond. pr. je prendrais... n. prendrions...; Impér. prends, prenons, prenez; Subj. pr. que je prenne... que n. prenions; Imparf. que je prisse... que n. prissions...; Part. pr. prenant; Part. pas. pris, prise.
prévaloir.—Se conj. comme valoir, excepté au Subj. pr. que je prévale... que n. prévalions...
prévenir.—Se conj. comme venir.
prévoir.—Se conj. com. voir, excepté au Fut. je prévoirai... n. prévoirons... et au Cond. pr. je prévoirais... n. prévoirions...
promettre.—Se conj. comme mettre.
promouvoir.—Usité seulement aux temps composés: j’ai promu... etc., et à la forme passive: ils sont promus.
provenir.—Se conj. comme venir.
querir.—Usité seulement à l’Infinitif.
ratteindre.—Se conj. comme craindre.
ravoir.—N’est usité qu’au Prés. de l’infinitif.
reconnaître.—Se conj. comme connaître.
recoudre.— Se conj. comme coudre.
recourir.—Se conj. comme courir.
recouvrir.—Se conj. comme couvrir.
recueillir.—Se conj. comme cueillir.
redevoir.—Se conj. comme devoir.
redire.—Se conj. comme dire.
refaire.—Se conj. comme faire.
rejoindre.—Se conj. comme joindre.
relire.—Se conj. comme lire.
reluire.—Se conj. comme luire.
remettre.— Se conj. comme mettre.
remoudre.—Se conj. comme moudre.
rémoudre.—Se conj. comme moudre.
renaître..—Se conj. comme naître.
renvoyer..—Se conj. comme envoyer.
repaître. (se).—Se conj. com. paître; il a de plus un Pas. simp. je me repus... n. n. repûmes, et un Part. pas. repu, e.
reparaître.—Se conj. com. connaître.
repeindre.—Se conj. comme craindre.
repentir. (se).—Se conj. com. mentir.
reprendre.— Se conj. com. prendre.
requérir.—Se conj. comme acquérir.
résoudre.—Ind. pr. Je résous, tu résous, il résout, n. résolvons, v. résolvez, ils résolvent...; Imparf. je résolvais... Pas. simp. je résolus... n. résolûmes...; Fut. je résoudrai... n. résoudrons...; Cond. pr. je résoudrais... n. résoudrions...; Impér. résous, résolvons, résolvez; Subj. pr. que je résolve... que n. résolvions...; Imparf. que je résolusse... que n. résolussions...; Part. pr. résolvant; Part. pas. résolu, résolue et résous, résoute.
resservir.—Se conj. comme servir.
ressortir.—Se conj. comme sortir dans le cas de sortir de nouveau. Mais quand il signifie être du ressort de, il est régulier et se conj. comme finir: je ressortis, tu ressortis, etc.
ressouvenir (se).—Se conj. comme venir.
restreindre.—Se conj. com. craindre.
reteindre.—Se conj. comme craindre.
retenir.—Se conj. comme venir.
revenir.—Se conj. comme venir.
revêtir.—Se conj. comme vêtir.
revivre.—Se conj. comme vivre.
revoir.—Se conj. comme voir.
rire.—Ind. pr. Je ris, tu ris, il rit, n. rions, v. riez, ils rient; Imparf. je riais... n. riions...; Pas. simp. je ris... n. rîmes...; Fut. je rirai... n. rirons...; Cond. prés. je rirais... n. ririons...; Imper. ris. rions, riez; Subj. pr. que je rie... que n. riions...; Imparf. que je risse... que n. rissions...; Part. pr. riant; Part. pas. ri.
rompre.—Voir page 124.
satisfaire.—Se conj. comme faire.
savoir.—Ind. pr. Je sais, tu sais, il sait, n. savons, v. savez, ils savent; Imparf. je savais...; Pas. simp. je sus..., n. sûmes...; Fut. je saurai..., n. saurons...; Cond. pr. je saurais..., n. saurions...; Impér. sache, sachons, sachez; Subj. pr. que je sache..., que n. sachions...; Imparf. que je susse..., que n. sussions...; Part. pr. sachant; Part. pas. su, sue.
secourir.—Se conj. comme courir.
sentir.—Se conj. comme mentir.
seoir (être assis, être placé).—Ne s’emploie qu’au Part. prés. séant, et au Part. pas. sis, sise. Dans le langage familier, on l’emploie à l’Impér. sieds-toi.
seoir (être convenable).—Ne s’emploie qu’aux 3es personnes: Ind. pr. il sied, ils siéent; Imparf. il seyait, ils seyaient; Fut. il siéra, ils siéront; Cond. pr. il siérait, ils siéraient; Subj. pr. qu’il siée, qu’ils siéent. Au Part. pr. seyant ou séant.
servir.—Se conj. comme mentir.
sortir.—Ind. pr. Je sors, tu sors, il sort, n. sortons, v. sortez, ils sortent. Se conj. ensuite comme mentir.
souffrir.—Se conj. comme ouvrir.
soumettre.—Se conj. comme mettre.
sourire.—Se conj. comme rire.
soustraire.—Se conj. comme traire.
soutenir.—Se conj. comme venir.
souvenir (se).—Se conj. com. venir.
subvenir.—Se conj. comme venir.
suffire.—Ind. pr. Je suffis, tu suffis, il suffit, n. suffisons, v. suffisez, ils suffisent; Imparf. je suffisais...; Pas. simp. je suffis..., n. suffîmes...; Fut. je suffirai..., n. suffirons...; Cond. pr. je suffirais..., n. suffirions...; Impér. suffis, suffisons, suffisez; Subj. pr. que je suffise..., que n. suffisions...; Imparf. que je suffisse..., que n. suffissions...; Part. pr. suffisant; Part. pas. suffi.
suivre.—Ind. pr. Je suis, tu suis, il suit, n. suivons, v. suivez, ils suivent; Imparf. je suivais...; Pas. simp. je suivis..., n. suivîmes; Fut. je suivrai..., n. suivrons...; Cond. pr. je suivrais..., n. suivrions...; Impér. suis, suivons, suivez; Subj. pr. que je suive..., que n. suivions...; Imparf. que je suivisse..., que n. suivissions...; Part. pr. suivant; Part. pas. suivi, suivie.
surfaire.—Se conj. comme faire.
surprendre.—Se conj. com. prendre.
survenir.—Se conj. comme venir.
survivre.—Se conj. comme vivre.
suspendre.—Se conj. comme prendre.
taire.—Comme plaire, mais il tait.
teindre.—Se conj. comme craindre.
tenir.—Se conj. comme venir.
traire.—Ind. pr. Je trais, tu trais, il trait, n. trayons, v. trayez, ils traient; Imparf. je trayais..., n. trayions...; Pas. simp. manque; Fut. je trairai..., n. trairons...; Cond. pr. je trairais..., n. trairions...; Impér. trais, trayons, trayez; Subj. pr. que je traie..., que n. trayions...; Imparf. manque; Part. pr. trayant; Part. pas. trait, traite.
transmettre.—Se conj. comme mettre.
tressaillir.—Ind. pr. je tressaille..., n. tressaillons...; Imparf. je tressaillais... n. tressaillions...; Pas. simp. je tressaillis... n. tressaillîmes... Fut. je tressaillirai..., n. tressaillirons; Cond. pr. je tressaillirais... n. tressaillirions...; Impér. tressaille, tressaillons, tressaillez; Subj. pr. que je tressaille... que n. tressaillions...; Imparf. que je tressaillisse... que n. tressaillissions...; Part. pr. tressaillant; Part. pas. tressailli, tressaillie.
vaincre.—Ind. pr. Je vaincs, tu vaincs, il vainc, n. vainquons, v. vainquez, ils vainquent; Imparf. je vainquais...; Pas. simp. je vainquis... n. vainquîmes...; Fut. je vaincrai... n. vaincrons...; Cond. pr. je vaincrais... n. vaincrions...; Impér. vaincs, vainquons, vainquez; Sub. pr. que je vainque... que n. vainquions...; Imparf. que je vainquisse... que n. vainquissions...; Part. pr. vainquant; Part. pas. vaincu, vaincue.
valoir.—Ind. pr. Je vaux, tu vaux, il vaut, n. valons, v. valez, ils valent; Imparf. je valais...; Pas. simp. je valus... n. valûmes...; Fut. je vaudrai... n. vaudrons...; Cond. pr. je vaudrais... n. vaudrions...; Impér. vaux, valons, valez; Subj. pr. que je vaille... que nous valions...; Imparf. que je valusse... que n. valussions...; Part. pr. valant; Part. pas. valu, value.
venir.—V. conj. page 127.
vêtir.—Ind. pr. Je vêts, tu vêts, il vêt, n. vêtons, v. vêtez, ils vêtent; Imparf. je vêtais... n. vêtions...; Pas. simp. je vêtis... n. vêtîmes...; Fut. je vêtirai... n. vêtirons...; Cond. pr. je vêtirais... n. vêtirions...; Impér. vêts, vêtons, vêtez; Subj. pr. que je vête... que n. vêtions...; Imparf. que je vêtisse... que n. vêtissions...; Part. pr. vêtant; Part. pas. vêtu, vêtue.
vivre.—Ind. pr. Je vis... n. vivons...; Imparf. je vivais... n. vivions...; Pas. simp. je vécus... n. vécûmes...; Fut. je vivrai... n. vivrons...; Cond. pr. je vivrais... n. vivrions...; Impér. vis, vivons, vivez; Subj. pr. que je vive... que n. vivions...; Imparf. que je vécusse... que n. vécussions...; Part. pr. vivant; Part. pas. vécu.
voir.—Ind. pr. Je vois... n. voyons, v. voyez, ils voient; Imparf. je voyais... n. voyions...; Pas. simp. je vis... n. vîmes...; Fut. je verrai... n. verrons...; Cond. pr. je verrais... n. verrions...; Impér. vois, voyons, voyez; Subj. pr. que je voie... que nous voyions...; Imparf. que je visse... que n. vissions...; Part. pr. voyant; Part. pas. vu, vue.
vouloir.—Ind. pr. Je veux, tu veux, il veut, n. voulons, v. voulez, ils veulent; Imparf. je voulais...; Pas. simp. je voulus... n. voulûmes...; Fut. je voudrai... n. voudrons...; Cond. pr. je voudrais... n. voudrions...; Impér. veux, voulons, voulez ou veuille, veuillons, veuillez; Subj. pr. que je veuille... que n. voulions... Imparf. que je voulusse... que n. voulussions...; Part. pr. voulant; Part. pas. voulu, voulue.
FOOTNOTES
[1] Ces voyelles sont dites voyelles simples.—Il y a aussi les voyelles composées, c’est-à-dire la réunion de voyelles simples ne formant qu’un son: æ, ai, ay, ei, ey, eu, eau, eu, œ, œu, ou.
[2] Époux, houx, roux, toux, courroux, saindoux s’écrivent par x au sing. comme au pl.
[3] Travail fait au pluriel travails quand on parle d’une machine de bois à quatre piliers dans laquelle on met, pour les ferrer, les chevaux vicieux.
[4] Quand les élèves auront étudié le verbe, ils indiqueront la fonction que le nom remplit dans la phrase, où il est généralement sujet ou complément.
[5] Les noms frère et ami sont des noms mis en apostrophe. Un nom est mis en apostrophe quand il sert à nommer la personne ou la chose à laquelle on s’adresse.
[6] Voir la note de bas de page précédente.
[7] On tolère du, de la, des au lieu de de devant un nom précédé d’un adjectif: du ou de bon pain; de bonne ou de la bonne viande; de ou des bons fruits.
[8] Chasseur fait ordinairement chasseuse au féminin; cependant, dans le style poétique, chasseur fait chasseresse: Diane chasseresse.
[9] Par raison d’euphonie, c’est-à-dire pour éviter un hiatus, les adjectifs beau, nouveau, fou, mou, vieux se changent en bel, nouvel, fol, mol, vieil devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet: bel enfant, nouvel ordre, fol espoir, mol édredon, vieil habit.
[10] Votre, vos, s’emploient par respect au lieu de ton, ta, tes, même quand on ne parle qu’à une seule personne. Ainsi, quand on s’adresse à une personne qu’on ne tutoie pas, on dit: votre bonheur, votre famille, vos amis, et non ton bonheur, ta famille, tes amis.
[11] Les mots lequel, laquelle, lesquels, etc., qui sont pronoms relatifs (V. p. 82), sont adjectifs relatifs quand ils accompagnent le nom. Ex.: Pendant lequel temps; auxquelles raisons il n’a pas répondu. Mais l’emploi de l’adjectif relatif est ancien et peu fréquent; on ne le trouve plus guère que dans le langage du Palais.
[12] Certain est adjectif indéfini quand il signifie un, quelque. Ex.: certain renard gascon... Il est adjectif qualificatif quand il est synonyme de sûr, assuré. Ex.: j’en suis certain.
[13] L’adjectif indéfini quel (quels, quelle, quelles) est adjectif interrogatif ou exclamatif quand il marque l’interrogation ou l’exclamation (V. p. 64).
[14] Quelconque se place toujours après le nom: racontez-nous une histoire quelconque.
[15] Il ne faut pas confondre un, article indéfini, avec un, adjectif numéral. Un, article indéfini, exprime une indication vague: Je partis un jour. Un, adjectif numéral, marque la quantité: Ce livre coûte un franc. Parmi les adjectifs numéraux, on distingue encore les adjectifs multiplicatifs: simple, double, triple, etc., et les adjectifs fractionnaires: demi, tiers, vingtième, etc.
[16] Vous s’emploie par politesse au lieu de tu; l’adjectif reste au singulier, mais le verbe se met au pluriel: Ma mère, que vous êtes bonne!
[17] en est pronom quand il est mis pour de lui, d’elle, d’eux, d’elles, de cela: j’ai des amis, j’en suis aimé (aimé d’eux). Dans les autres cas, en est préposition: Vigne en fleur.
Y est pronom quand il est mis pour à lui, à elle, à cela, etc.: Songez-y (songez à cela). Quand y marque le lieu, il est adverbe: allez-y (allez là).
[18] Celui-ci, celle-ci, ceci, désignent l’objet le plus proche, et celui-là, celle-là, cela l’objet le plus éloigné.
[19] Que, pronom, peut toujours être remplacé par lequel, laquelle, etc. Ex.: Le mensonge est un vice que les enfants devraient avoir en horreur. (On peut dire: Le mensonge est un vice, lequel vice les enfants, etc.).
Que peut être encore conjonction ou adverbe. (V. la page 185.)
[20] Où, qui est adverbe, s’emploie quelquefois comme pronom relatif; il signifie alors auquel, duquel, etc. Ex.: Chacun à son défaut où (auquel) toujours il revient.
[21] 5º La Fonction: le rôle qu’il joue dans la phrase, où il peut être sujet, attribut, complément, ou mis en apostrophe.
[22] Le pronom relatif qui, précédé de son antécédent, est toujours sujet du verbe qui le suit. Ex.: Le chien lèche la main qui le frappe. Qui est sujet de frappe.
La locution celui qui, placée au commencement d’une phrase, renferme deux sujets: qui est toujours sujet du premier verbe, et celui sujet du second. Ex.: Celui qui n’aime que soi n’est aimé de personne. Celui est sujet de est aimé et qui est sujet de aime.
[23] Priorité veut dire: droit de passer le premier.
[24] Nous dirons simplement: complément direct, Indirect, en supprimant le mot objet.
[25] Les pronoms le, la, les placés devant un verbe sont toujours compléments directs de ce verbe. Ex.: La terre récompense celui qui la cultive. La est complément direct de cultive. Le pronom relatif que est complément direct du verbe qui le suit Ex.: Le bien que l’on fait réjouit le cœur. Que est complément direct de fait.
[26] Les pronoms lui, leur, dont, en, y, sont ordinairement compléments indirects.—Les pronoms me, te, se, nous, vous, ils, sont compléments directs quand on peut les remplacer par moi, toi, soi, nous, vous, eux; ils sont compléments indirects quand ils sont mis pour à moi, à toi, à soi, à nous, à vous, à eux.
[27] Cependant, par raison d’euphonie, on dit parles-en, vas-y.
[29] On donne quelquefois le nom de verbe actif au verbe transitif direct et celui de verbe neutre au verbe transitif indirect ou au verbe intransitif.
[30] Il ne faut pas confondre, au singulier, le futur simple avec le présent du conditionnel. Un moyen pratique pour distinguer ces deux temps, c’est de mettra le verbe au pluriel.
[31] Quand deux verbes se suivent, le second se met généralement au présent de l’infinitif.
[32] On tolère l’accord ou l’invariabilité dans tous les cas: les fruits que j’ai vu ou vus mûrir; les fruits que j’ai vu ou vus cueillir.
[33] On peut indiquer aussi s’il est transitif direct ou indirect.—On peut indiquer également si, au point de vue de la conjugaison, le verbe appartient au 1er, au 2e ou au 3e groupe.
[34] Par abréviation, pour chaque nom de mode ou de temps, donnez les premières lettres du mot: ind., imp., pas. simp., fut., etc.
[35] Beaucoup d’adverbes, tels que: quand, combien, comment, pourquoi, ensemble, exprès, assez, peu, beaucoup, moins, plus, trop, davantage, encore, mal, fort, mieux, pis, ainsi, autant, peut-être, rien, tôt, quelquefois, souvent, tantôt, toujours, tard, maintenant, jamais, hier, ensuite, etc., sont employés dans des phrases interrogatives. On les appelle pour cette raison adverbes interrogatifs. Ex.: Quand partez-vous? Aujourd’hui? Demain? Bientôt?
[36] Le verbe être, employé seul, ne saurait être modifié, excepté par ne... pas. Quand il est accompagné d’un adverbe, c’est à l’attribut que se rapporte le modificatif.
[37] Quand deux adverbes se suivent, le premier modifie ordinairement le second. Ex.: Il arrive trop tard. Trop, adverbe, modifie l’adverbe tard.
[38] Nota.—On tolère l’emploi du masculin ou du féminin dans les aigles romaines (ou romains).
[39] On tolère indifféremment le genre masculin ou le genre féminin dans l’emploi de amour et orgue: les grandes orgues, de beaux ou de belles orgues; de folles amours, des amours tardifs.—Amour, au pluriel, est du masculin quand on parle de la divinité de la fable: sculpter, peindre de petits Amours.
[40] Quand ces mots sont représentés dans la phrase par un mot singulier et par un mot pluriel, le masculin doit régner partout: c’est un des plus beaux orgues que j’aie vus.
[41] Le mot foudre est du masculin quand il désigne une sorte de dard enflammé que la mythologie prête à Jupiter pour foudroyer et effrayer les mortels: Jupiter lançait son foudre.
[42] On tolère les deux genres aussi bien pour les chants nationaux que pour les chants religieux.—On tolère l’emploi du mot orge au féminin sans exception: orge carrée, orge mondée, orge perlée.—On tolère l’emploi du mot Pâques au féminin aussi bien pour désigner une date que la fête religieuse: à Pâques prochain ou à Pâques prochaine.
[43] Voir la note de bas de page précédente.
[44] Dans les expressions Pâques fleuries (le dimanche des Rameaux), Pâques close (le dimanche de Quasimodo), Pâques est du féminin.
[45] Voir la note de bas de page précédente.
[46] Employé dans ce sens, quelque chose forme un tout inséparable dans l’analyse.
[47] Dans ce dernier cas, quelque, adjectif, et chose, nom, doivent être analysés séparément.
[48] Gens est féminin de sa nature; c’est le pluriel de gent, qui signifie race, famille. Il ne s’emploie au singulier que dans la poésie familière. C’est ainsi que La Fontaine appelle les souris: la gent trotte-menu; les grenouilles: la gent marécageuse, etc.
[49] On tolère l’accord de l’adjectif au féminin dans toutes les constructions: Instruits ou instruites par l’expérience, les vieilles gens sont soupçonneux ou soupçonneuses.
[50] Heureux, ici, reste au masculin parce qu’il n’appartient pas à la même proposition que vieux; il y a inversion. Rétablie, la phrase est: les vieilles gens qui ont bien vécu sont heureux.
[51] Ciel d’un lit, le couronnement; ciel d’un tableau, partie qui représente l’air; ciel de carrière, ce qui sert de plafond à une carrière.
[52] Œils-de-bœuf, lucarnes rondes; œils-de-serpent, œils-de-chat, pierres précieuses; œils-de-boue, coquillage; œils-de-chèvre, plantes; œils-d’or, poissons; œils-de-perdrix, cors aux pieds.
[53] On tolère dans tous les cas que les noms propres précédés de l’article pluriel prennent la marque du pluriel: Les deux Corneilles, les Racines, les Molières, ont illustré le règne de Louis XIV.
[54] Certains mots peu usités ayant conservé leur physionomie étrangère ne prennent pas d’s: des duplicata, des exequatur, des satisfecit, des veto, etc.—Cependant quand les mots sont tout à fait entrés dans la langue française, ils peuvent prendre l’s au pluriel: des exéat ou des exéats, des déficit ou des déficits, des quatuors, etc.
Maximum, minimum, desideratum, erratum conservent au pluriel leur forme latine: les maxima, les minima, les desiderata, les errata. (On écrit aussi des maximums, des minimums.)
On écrit sans s: des carbonari, des ciceroni, des dilettanti, des libretti, des lazaroni, des quintetti, parce qu’on a conservé la forme du pluriel italien, de même qu’au singulier nous disons: un carbonaro, un cicerone, un dilettante, un libretto, un lazarone, un quintetto.
Soprano et solo ont deux pluriels: des sopranos ou des soprani, des solos ou des soli.
[55] On tolère la suppression du trait d’union dans tous les noms composés.
[56] On tolère le singulier ou le pluriel quand les deux noms s’expliquent: paquet de plume ou plumes; confiture de groseille ou groseilles; ils ont ôté leur chapeau ou leurs chapeaux.
[57] L’article ne se répète pas quand les noms forment pour ainsi une expression indivisible ou quand on parle de personnes, de choses analogues: École des ponts et chaussées; les officiers et sous-officiers; les père et mère; journal paraissant les lundi, jeudi et samedi.—On supprime également l’article après la conjonction ou, devant un deuxième nom qui est le synonyme ou l’explication du premier: le Bosphore ou détroit de Constantinople; l’acide sulfurique ou vitriol.
[58] L’accord de franc dans franc de port, de ci-inclus, ci-joint, et des participes passés excepté, passé, etc., est devenu facultatif dans tous les cas, depuis l’arrêté ministériel du 26 février 1901: Ci-joint ou Ci-jointes les pièces demandées. Je vous envoie ci-joint ou ci-jointe la copie de la pièce. Envoyer franc de port ou franche de port une lettre.
[59] Voir la note de bas de page précédente.
[60] Voir la note de bas de page précédente.
[61] L’expression franc de port est, en somme, une locution adverbiale; elle peut par conséquent être employée toujours invariablement: je vous envoie les lettres franc de port.
[62] On dit aussi mère-grand, des mères-grand.
[63] On tolère l’accord de nu, demi, feu avec le substantif qu’ils précèdent: nu ou nu pieds, une demi ou demie heure (sans trait d’union entre les mots), feu ou feue reine.
[64] Voir la note de bas de page précédente.
[65] Voir la note de bas de page précédente.
[66] Premier-né et dernier-né ne s’emploient pas au féminin.
[67] On tolère la réunion des deux mots constitutifs en un seul mot qui forme son féminin et son pluriel d’après la règle générale: nouveauné, nouveaunée, nouveaunés, nouveaunées; courtvêtu, courtvêtue, courtvêtues, etc.
[68] Cependant l’Académie dit: une femme brune claire.
[69] Million, billion, milliard, millier, dizaine, centaine, etc., qui sont des noms, varient.
[70] On tolère le pluriel de vingt et cent même lorsque ces mots sont suivis d’un autre adjectif numéral (avec ou sans trait d’union): quatre-vingt ou quatre-vingts-dix hommes; quatre cent ou quatre cents trente hommes.
[71] On tolère mille au lieu de mil comme dans l’expression d’un nombre: l’an mil huit cent quatre-vingt-dix ou l’an mille huit cents quatre-vingts-dix.
[72] On écrit même sans s dans les pronoms composés nous-même, vous-même, lorsque nous, vous, pluriels par la forme, se rapportent à une seule personne.
[73] Après un nom ou un pronom au pluriel, on tolère l’accord de même au pluriel, et on n’exige pas de trait d’union entre même et le pronom: nous mêmes, les dieux mêmes.
[74] Tout employé seul est pronom indéfini: Tous partent.—Tout, précédé d’un déterminatif et pris dans le sens de chose entière, est substantif; dans ce cas, il conserve le t en prenant la marque du pluriel: Plusieurs touts distincts.
[75] On tolère néanmoins tout ou toute dans ces deux cas: tout Rome ou toute Rome.—En faisant parler une femme, on écrira indifféremment: Je suis tout à vous ou Je suis toute à vous.—On peut écrire: des marchandises de toute sorte ou de toutes sortes. La sottise est de tout (ou tous) temps et tout (ou tous) pays, etc.
[76] Quand un des pronoms le, la, les est le complément d’un verbe avec les pronoms je, me, nous, te, vous, il se met après ces pronoms: Je me le suis dit. Il nous le rendra. Avec lui et leur il se met avant: Je le lui ai dit. Il le leur rendra. A l’impératif, le pronom complément direct se place le premier: Vous avez mon chapeau, rendez-le-moi. Cependant, avec nous et vous, l’usage veut qu’on le place le second: Si ce dîner est prêt, servez-nous-le.
[77] On tolère le verbe au pluriel si les sujets ne sont pas résumés par un mot indéfini tel que tout, rien, chacun. Ex.: Sa bonté, sa douceur le font admirer.
[78] On tolère toujours le verbe au pluriel. Ex.: La santé comme la fortune demandent à être ménagées ou demande à être ménagée. Le général avec quelques officiers sont sortis ou est sorti du camp. Le chat ainsi que le tigre sont des carnivores ou est un carnivore.
[79] On tolère toujours le verbe au pluriel avec ni. Ex.: La douceur ni la force n’y peuvent rien ou n’y peut rien.
[80] Le collectif est général lorsqu’il désigne la totalité des individus ou des choses dont on parle. Il est partitif lorsqu’il ne désigne qu’une partie de ces individus ou de ces choses.
[81] Toutes les fois que le collectif est accompagné d’un complément au pluriel, on tolère l’accord du verbe avec le complément. Ex.: Un peu de connaissances suffit ou suffisent.
[82] On tolère le verbe au singulier même lorsque plus d’un est suivi d’un complément au pluriel. Ex.: Plus d’un de ces hommes était ou étaient à plaindre.
[83] On tolère dans tous les cas c’est ou ce sont: c’est ou ce sont des montagnes et des précipices.
[84] Ne dites pas: C’est à vous a qui je parle; c’est de vous dont il s’agit. Le rapport étant suffisamment indiqué par les compléments à vous, de vous, il faut dire: C’est à vous que je parle; c’est de vous qu’il s’agit.
[85] Voici, comme les pronoms démonstratifs celui-ci, ceci, indique l’objet le plus proche, et voilà, comme les pronoms démonstratifs celui-là, cela, indique l’objet le plus éloigné.
[86] A cause que est une locution tombée en désuétude; ne l’employez pas. Dites parce que.
[87] Quand est adverbe lorsqu’il signifie à quelle époque. Ex.: Quand viendrez-vous?
[88] Il y a des exceptions à cette règle, et l’on trouve dans certains dérivés des lettres caractéristiques qui ne figurent pas au primitif: abri, abriter; favori, favorite; clou, cloutier; jus, juteux; filou, filouterie; indigo, indigotier, etc.
[89] Le verbe être n’a jamais de compléments; les phrases dans lesquelles il semble avoir un sont elliptiques; l’attribut est alors sous-entendu et c’est à cet attribut que les compléments appartiennent. Ici naturel est compl. ind. de est doué (sous-entendu).
TABLE DES MATIÈRES
Pages. |
NOTIONS PRÉLIMINAIRES
Idée, Langue, Grammaire. | 3 | |
Alphabet. Voyelles. | 4 | |
Consonnes. Diphtongues. Syllabes. | 5 | |
Signes orthographiques. | 6 | |
Neuf parties du discours. | 7 |
LE NOM
Nom. Nom commun. | 8 | |
Nom propre. | 13 | |
Genre. | 15 | |
Nombre. Formation du pluriel. | 18 | |
Noms en au, eu, ou. | 20 | |
Noms en al. Noms en ail, etc. | 22 | |
Analyse du nom. | 27 | |
Complément du nom. | 28 |
L’ARTICLE
Articles définis. | 31 | |
Article élidé. | 32 | |
Article contracté. | 33 | |
Articles indéfinis. | 34 | |
Articles partitifs. | 35 | |
Analyse de l’article. | 36 |
L’ADJECTIF
Adjectif qualificatif. | 37 | |
Formation du féminin. Adject. en f, x. | 40 | |
Adjectifs en er, gu, en el, eil, en, et, on. | 42 | |
Adjectifs en eur, en tour. | 44 | |
Formation du plur. Adj. en eu, au, ou. | 46 | |
Adjectifs en al. | 48 | |
Accord de l’adjectif. | 50 | |
Qualités morales, physiques. | 54 | |
Comparatifs, superlatifs. | 54 | |
Analyse de l’adjectif qualificatif. | 56 | |
Complément de l’adjectif. | 58 | |
Adjectifs possessifs. | 61 | |
Adjectifs démonstratifs. | 62 | |
Adjectifs interrogatifs. | 64 | |
Adjectifs indéfinis. | 65 | |
Adjectifs numéraux. | 66 | |
Analyse des adjectifs possessifs, démonstratifs, etc. | 70 |
LE PRONOM
Pronom. | 73 | |
Pronoms personnels. | 74 | |
Remarques sur les pron. personnels. | 76 | |
Pronoms possessifs. | 78 | |
Pronoms démonstratifs. | 80 | |
Pronoms relatifs, interrogatifs. | 82 | |
Pronoms indéfinis. | 84 | |
Analyse du pronom. | 86 |
LE VERBE
Verbe. | 88 | |
Sujet. | 90 | |
Personnes. Nombres. | 93 | |
Accord du verbe avec son sujet. | 94 | 229 |
Verbes auxiliaires. | 98 | |
Temps simples et temps composés. | 98 | |
Verbe avoir. | 100 | |
Verbe être. | 101 | |
Attribut. | 102 | |
Compléments. Complément direct. | 104 | |
Complément indirect. | 107 | |
Complément circonstanciel. | 108 | |
Temps. | 111 | 235 |
Modes. | 112 | |
Radical et terminaisons. | 113 | |
Conjugaison | 113 | |
Verbe chanter | 115 | |
Remarques sur les verbes en er | 116 | 117 |
Verbe finir | 119 | |
Remarques sur les verbes en ir | 120 | |
Verbe recevoir | 121 | |
Remarques sur les verbes en oir | 122 | |
Verbe rendre | 123 | |
Remarques sur les verbes en re | 124 | |
Formes du verbe | 125 | |
Verbe transitif | 125 | |
Verbe intransitif | 126 | |
Verbe intransitif venir | 127 | |
Forme active, passive | 129 | |
Verbe passif être aimé | 130 | |
Verbe pronominal | 134 | |
Verbe pronominal se flatter | 135 | |
Verbes impersonnels | 136 | |
Verbe impersonnel neiger | 136 | |
Conjugaison interrogative | 138 | 139 |
Participe.—Participe présent | 156 | |
Participe passé sans auxiliaire | 158 | |
Participe passé, avec être | 159 | |
Participe passé, avec avoir | 160 | |
Participe passé suivi d’un infinitif | 163 | |
Participe passé des verbes pronominaux; des verbes impersonnels | 165 | |
Participe passé précédé de le peu | 167 | |
Participe passé placé entre deux que | 168 | |
Participe passé précédé de le, en | 168 | |
Analyse du verbe | 172 |
L’ADVERBE
Adverbe. Locutions adverbiales | 175 | 176 |
Analyse de l’adverbe | 180 |
LA PRÉPOSITION
Préposition. Locutions prépositives | 181 | |
Analyse de la préposition | 184 |
LA CONJONCTION
Conjonction. Loc. conjonctives | 185 | 186 |
Analyse de la conjonction | 188 |
L’INTERJECTION
Interjection | 189 | |
SYNTAXE | 191 à | 240 |
Orthographe d’usage | 241 | |
Réduplication des consonnes | 242 | |
Signes de Ponctuation | 243 | |
Emploi de la majuscule | 244 | |
Etymologie et dérivation | 246 | |
Augmentatifs, diminutifs, etc. | 249 | |
Famille de mots | 250 | |
Association des idées | 251 | |
Anagrammes | 251 | |
Antonymes | 12 53 59 | 99 155 179 etc. |
Synonymes | 21 57 | 103 etc. |
Homonymes | 252 | |
Périphrases | 255 | |
Sens propre et sens figuré | 256 | |
Proverbes. Locutions | 257 | |
Comparaisons. Emblèmes | 258 | |
La proposition: sujet, verbe, attribut, complément | 260 | |
Différentes sortes de propositions | 263 | |
Fonction des propositions | 264 | |
Analyse du mot, de la proposition, de la phrase | 259 | 260 262 |
Inversion, ellipse, pléonasme | 266 | |
Gallicisme | 267 | |
Table Alphabétique des verbes | 268 |
Imprimerie Larousse, 1 à 9, rue d’Arcueil, Montrouge (Seine).
Août 1911 1er tirage.—Dépôt légal 1911-3e.—No 1028.—No de série Editeur 732.
IMPRIMÉ EN FRANCE (Printed in France).—960-11-48.
Note de Transcription
Les mots mal orthographiés et les erreurs d’impression ont été corrigées. Lorsque plusieurs orthographes se produisent, l’utilisation de la majorité a été employé.
Ponctuation a été maintenue sauf si évidente erreurs d’impression se produisent.
Certaines illustrations ont été déplacées pour faciliter la mise en page. De nombreuses illustrations étaient inutilisables et omises.
[Fin de Grammaire, cours moyen par Claude Augé]